Evangiles
Synoptiques

Evangiles selon Saint Marc, Saint Matthieu,
Saint Luc et en complément Saint Jean


Ce site est destiné à l’étude des évangiles et a leur meilleure compréhension.
Les trois premiers dits synoptiques, attribués à St Marc, St Matthieu et St Luc...
et aussi l’évangile selon St jean, qui complète les écrits apostoliques avec une étude sur l’Esprit Saint 

Saint Marc

Communément accepté par les Pères de l'Église, découvrir ou redécouvrir le premier Evangile écrit par St Marc, d’après son écoute pendant la prédication de St Pierre à la communauté ecclésiale naissante de Rome.

Saint Matthieu

Ce colleteur d’impôts à Capharnaüm est celui qui met le plus en valeur par ses écrits la continuité entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance, afin de démontrer que Jésus est le Messie annoncé par les prophètes, attendu par Israël.  

Saint Luc

Sous la plume de ce médecin lettré, compagnon de ST Paul, la Bonne Nouvelle annoncée chante un véritable cantique de grâce et d’amour, avec joie et optimisme, nous rapportant les détails de la Sainte Famille, depuis l’Annonciation, la naissance et l’enfance de Jésus.

Saint Jean

Intime du Christ, ses écrits sont un éblouissant témoignage de la vie du Messie, de sa transfiguration, des miracles accomplis, de l’agonie, de la mort de Jésus en croix, de sa mise au tombeau et de sa résurrection au matin de Pâques.

L'Esprit Saints

Qu'est ce que l'Esprit Saint ? Comment l'expliquer ?
Comment se manifeste t-il ?
Essayons ensemble d'y voir plus clair.

Jésus

Spontanément, lorsque vous pensez à Jésus ou quand vous parlez de Lui, comment l’appelez-vous ?
Jésus, Christ, Seigneur, Dieu, …ou autrement !

Évangile de Jésus, le Christ de Dieu
selon Saint-Marc 

Chapitre 9
1- Et il leur disait : « Amen, je vous le dis : parmi ceux qui sont ici, certains ne connaîtront pas la mort avant d’avoir vu le règne de Dieu venu avec puissance. »
2- Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmène, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux.
3- Ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille.
4- Élie leur apparut avec Moïse, et tous deux s’entretenaient avec Jésus.
5- Pierre alors prend la parole et dit à Jésus : « Rabbi, il est bon que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
6- De fait, Pierre ne savait que dire, tant leur frayeur était grande.
7- Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! »
8- Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux.
9- Ils descendirent de la montagne, et Jésus leur ordonna de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts
10- Et ils restèrent fermement attachés à cette parole, tout en se demandant entre eux ce que voulait dire : « ressusciter d’entre les morts ».
11- Ils l’interrogeaient : « Pourquoi les scribes disent-ils que le prophète Élie doit venir d’abord ? »
12- Jésus leur dit : « Certes, Élie vient d’abord pour remettre toute chose à sa place. Mais alors, pourquoi l’Écriture dit-elle, au sujet du Fils de l’homme, qu’il souffrira beaucoup et sera méprisé ?
13- Eh bien ! je vous le déclare : Élie est déjà venu, et ils lui ont fait tout ce qu’ils ont voulu, comme l’Écriture le dit à son sujet. »
14- En rejoignant les autres disciples, ils virent une grande foule qui les entourait, et des scribes qui discutaient avec eux.
15- Aussitôt qu’elle vit Jésus, toute la foule fut stupéfaite, et les gens accouraient pour le saluer.
16- Il leur demanda : « De quoi discutez-vous avec eux ?»
17- Quelqu’un dans la foule lui répondit : « Maître, je t’ai amené mon fils, il est possédé par un esprit qui le rend muet ;
18- cet esprit s’empare de lui n’importe où, il le jette par terre, l’enfant écume, grince des dents et devient tout raide. J’ai demandé à tes disciples d’expulser cet esprit, mais ils n’en ont pas été capables. »
19- Prenant la parole, Jésus leur dit :« Génération incroyante, combien de temps resterai-je auprès de vous ? Combien de temps devrai-je vous supporter ? Amenez-le-moi. »
20- On le lui amena. Dès qu’il vit Jésus, l’esprit fit entrer l’enfant en convulsions ; l’enfant tomba et se roulait par terre en écumant.
21- Jésus interrogea le père : « Depuis combien de temps cela lui arrive-t-il ? » Il répondit : « Depuis sa petite enfance.
22- Et souvent il l’a même jeté dans le feu ou dans l’eau pour le faire périr. Mais si tu peux quelque chose, viens à notre secours, par compassion envers nous !»
23- Jésus lui déclara : « Pourquoi dire : “Si tu peux”… ? Tout est possible pour celui qui croit. »
24- Aussitôt le père de l’enfant s’écria : « Je crois ! Viens au secours de mon manque de foi !»
25- Jésus vit que la foule s’attroupait ; il menaça l’esprit impur, en lui disant : « Esprit qui rend muet et sourd, je te l’ordonne, sors de cet enfant et n’y rentre plus jamais ! »
26- Ayant poussé des cris et provoqué des convulsions, l’esprit sortit. L’enfant devint comme un cadavre, de sorte que tout le monde disait : « Il est mort. »
27- Mais Jésus, lui saisissant la main, le releva, et il se mit debout.
28- Quand Jésus fut rentré à la maison, ses disciples l’interrogèrent en particulier : « Pourquoi est-ce que nous, nous n’avons pas réussi à l’expulser ? »
29- Jésus leur répondit : « Cette espèce-là, rien ne peut la faire sortir, sauf la prière. »
30- Partis de là, ils traversaient la Galilée, et Jésus ne voulait pas qu’on le sache,
31- car il enseignait ses disciples en leur disant :« Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. »
32- Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l’interroger.
33- Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demanda : « De quoi discutiez-vous en chemin ? »
34- Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand.
35- S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »
36- Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit :
37- « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »
38- Jean, l’un des Douze, disait à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent. »
39- Jésus répondit : « Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ;
40- celui qui n’est pas contre nous est pour nous.
41- Et celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense.
42- Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer.
43- Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la. Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains, là où le feu ne s’éteint pas.
44- [que d’avoir les deux mains et d’aller dans la géhenne, dans le feu qui ne s’éteint point.]
45- Si ton pied est pour toi une occasion de chuter, coupe-le. Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds.
46- que d’avoir deux pieds, et d’être jeté dans la géhenne, [où leur ver ne meurt point, et où le feu ne s’éteint point]
47- Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux,
48- là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas.
49- Chacun sera salé au feu.
50- C’est une bonne chose que le sel ; mais s’il cesse d’être du sel, avec quoi allez-vous lui rendre sa saveur ? Ayez du sel en vous-mêmes, et vivez en paix entre vous. »

Evangile selon Saint Marc

1 - Et il leur disait : « Amen, je vous le dis : parmi ceux qui sont ici, certains ne connaîtront pas la mort avant d’avoir vu le règne de Dieu venu avec puissance. »

Finalement, Jésus donne une note d’espérance suite à ces paroles fortes mais très énigmatiques pour un peuple plus ou moins illettré et dont la culture était plutôt terrienne que mystique. Jésus leur fait donc une promesse solennelle qui s’adresse à qui ? Il semblerait, qu’en sous-entendu Jésus fait directement allusion aux disciples qui le feront vivant après sa résurrection. Cela reste du problème des possibilités, car nul ne connaît les pensées de Dieu. 
L’épisode lumineux que nous allons étudier maintenant, tranche nettement sur l’atmosphère pesante qui règne entre Jésus et ses disciples, après l’annonce de sa souffrance et de sa mort inéluctable à venir. On peut aisément comprendre l’état dans lequel se trouvent les amis du Maître après une telle annonce. C’est pour ainsi dire une forte déception sur l’avenir imaginer de tout un peuple, Apôtres y compris. Mais pour le moment ils sont les seuls qui en con naissent vraiment la portée, même si au demeurant ils pensent l’avoir comprise. Surtout avec les propos un peu déstabilisants que Jésus a fait entendre à la foule qui le suivait. Souffrir, mourir, prendre sa croix, se renoncer à soi-même, perdre sa vie pour gagner l’éternité, bref un langage peu connu à ce moment de l’histoire d’Israël, carrément désorientant.

2 - Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmène, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux.

Jésus maintenant prend trois de ses disciples, Simon dit Pierre, Jacques son frère Jean, qui seront par la suite appelés à être les piliers de son Église. Le fait de les rendre tous trois à l’écart, laisse présager par le Maître à un dévoilement profond que pour le moment les trois disciples sont loin d’imaginer. (Ce lieu-dit, est traditionnellement associé au mont Hermon, ce haut massif montagneux et neigeux qui culmine à 2760 mètres et qui se trouve près de Césarée-de-Philippe où Jésus et ses disciples sont censés se trouver. Les trois disciples que Jésus emmène avec lui vont être les témoins d’une manifestation divine de leur Maître dans une solennité fulgurante où Jésus va être métamorphosé aux yeux de ses disciples. (On pense immédiatement à ce qui sait passer avec Moïse, le phénomène rapporté, dont la peau et le visage rayonnait après s’être entretenu directement avec Dieu sur le mont Sinaï. Ex 34, 29 à 35)  

3 - Ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille.

L’explication des vêtements en général, est dans le monde sémite, la désignation de la personne elle-même. Nous avons déjà mentionné à plusieurs reprises. Cette splendeur d'une blancheur inégalée sur terre, hors du commun possible des mortels, signale de façon divine l’état de gloire des anges. Ce détail a toute son importance pour la suite à venir. 

4 - Élie leur apparut avec Moïse, et tous deux s’entretenaient avec Jésus.

Cette étonnante vision de Jésus en gloire est encore accentuée par une double apparition ménagée aux trois disciples, qui en seront par la suite les témoins oculaires directs de ce phénomène, Les personnages de Moïse et d’Elie. La révélation de ces deux personnages et très importante dans l’explication de leur apparition. Moïse est le père de la loi juive. C’est dans sa majestueuse présence de Dieu lui-même qu’il la reçut sur le mont Sinaï, suite à l’épisode du buisson ardent qui brûlait sans se consumer (EX 19 et 20). Élie le prophète, a fait quatre siècles plus tard, un pèlerinage sur cette montagne devenue Sainte, pour y rencontrer, lui aussi le Dieu vivant. (1R 19, 1à13) C’est deux guides du peuple élu, la tradition juive les tient pour vivants dans la Gloire suprême de Dieu et de ses Anges. Moïse comme le grand législateur d’Israël, et Élie comme la figure de proue très emblématique de tous les prophètes. Ici, donc, tous deux réunis personnifient la loi et les prophètes. Ils représentent aussi la totalité des écritures qui témoignent en faveur de Jésus comme étant le Messie attendu. A s’entretenir avec eux, en présence de trois témoins visuels, le Maître leur manifeste ainsi qu’en sa personne s’accomplissent les promesses messianiques. 

5 - Pierre alors prend la parole et dit à Jésus : « Rabbi, il est bon que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »

Ébahi, loin de se douter de ce qui les attendait, interdits par le miracle qui s’accomplit sous leurs yeux, les trois disciples sont restés muets. Pierre alors en leur nom, s’enhardit ! Un peu désorienté, ne sachant ni que dire ni que pensée, il appel RABBI maintenant Jésus commence le Maître qui enseigne et qu’il faut suivre. Il essaie d’exprimer de façon plutôt gauche le bonheur pour lui et ses compagnons de vivre un instant si précieux, avoir par à un festival céleste. Voilà pourquoi son reflex si humain décide de vouloir prolonger ce moment de bonheur ineffable. Et on le comprend bien. La proposition de dresser trois tentes, se rapporte directement avec la fête juive des tentes qui se tient à l’automne dans les vignes, au moment des vendanges, faîte de branchages pour accueillir le Messie attendu. 

6 - De fait, Pierre ne savait que dire, tant leur frayeur était grande.

Mais Pierre se trompe bien sûr ! Lui aussi est sous l’effet de la surprise ! Il ne saisit pas la signification profonde de ce qu’il est en train de vivre avec ses deux autres compagnons. Il y a dans ce verset la totale inconscience de son intervention, la crainte, doublée de la frayeur y est pour quelque chose. Devant cette situation imprévue, réaliste, le désarroi est à son comble. Pierre semble vouloir emprisonner une situation qui lui échappe totalement. Il est impossible d’apprivoiser un phénomène divin, surtout par excellence comme celui -ci. 

7 - Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! »

La nuée dont il est question ici, fait référence à la nuée lumineuse qui guidait le peuple élu à sa sortie d’Égypte, dans sa difficile marche au désert. (Ex 13,21) Cette nuée céleste, emprunté par les anciens au phénomène fertilisant de l’orage, signifiait la proximité de Dieu avec son peuple. Elle est une représentation excellente pour dire la présence divine aux humains, qui la voyant se tranquilliser. Dieu était là, qui marchait avec eux, à la fois caché et révélé. De surcroît, voilà que de la nuée, Dieu révèle un message important. Ses paroles divines s’adressent directement à tous les humains, par l’intermédiaire des trois disciples présents. Elles reprennent, à quelque chose près, l’investiture de Jésus lors de son baptême par Jean dans le Jourdain. Jésus lors de son baptême est intronisé par le Père dans l’investiture de sa mission de Messie, suite à la descente de l’Esprit Saint sur Lui : « Celui-ci est Mon Fils bien-aimé en qui J’ai mis toute Ma complaisance ». (Maintenant que Jésus comme Maître a été reconnu comme tel par Pierre Jacques et Jean, ainsi que tous les autres disciples absents pour le moment, ils se doivent d’accueillir le mystère le plus profond de sa personnalité, non seulement comme le Messie attendu mais aussi et surtout comme le « Fils Bien Aimé du Père ». C’est là que réside toute la différence qui jusqu’alors ne se présenter pas aux yeux des disciples. La pointe extrême et sans appel est bien le mot « ECOUTEZ-LE ».

[La voix céleste engage donc à présent les disciples à poursuivre leur chemin dans la foi, jusqu’à la découverte plénière de l’identité de Jésus. Ici se situe le sens profond de l’événement qu’ils viennent de vivre Il va sans nul doute se dire que ces mots prononcés dans la nuée, incitent les disciples à accepter la souffrance et la mort que doit subir le Maître, dans sa dernière révélation. De fait, Pierre, devant ces perspectives inattendues s’est même insurgées à cette annonce avant d’avoir sévèrement été remis à sa place par Jésus. Devant ces annonces tragiques nouvellement dévoilées par Jésus, il ne fait aucun doute que les disciples du Maître ont le plus grand mal à ÉCOUTER ce qu’il aura désormais à leur dire. Mais dès à présent, témoins d’un mystère fulgurant auquel ils ont assisté, que Jésus et bien le Messie, qu’il est de surcroît le Fils de Dieu, et qu’au-delà de la mort inéluctable qui doit avoir lieu,il est finalement promis à un destin glorieux! Les Apôtres doivent garder l’espérance et continuer à suivre le Messie dans son périple, jusqu’à la croix ! Nul ne peut ni ne doit se soustraire à la volonté de Dieu.] 

8 - Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux.

Ce verset un peu brutal ramène les disciples et nous-mêmes à la normale. La transfiguration de Jésus restera pour ceux qui étaient avec lui ainsi que pour les autres disciples par la suite, un moment furtif de grasse incommensurable inestimée et inattendu, destinée à les soutenir dans leur foi encore vacillante, mais qui dès lors prendra une tournure nouvelle. 

9 - Ils descendirent de la montagne, et Jésus leur ordonna de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts

En redescendant de la montagne pour retrouver les autres disciples, Jésus impose de nouveau le silence aux trois témoins de l’événement. On comprend la requête de Jésus vis-à-vis du trio qui a pris une part d’une partie du mystère du Maître. Ils ont été eux-mêmes complétement effrayer et apeuré de cette vision qu’en parler aux autres disciples serait très mal perçu voire même totalement exclu de leur acceptation qu’ils aient pu apercevoir quelque chose de la gloire qui est promise au Messie en la personne de Jésus. La loi du secret messianique ne peut être divulguée avant que la résurrection n'ait eu lieu.

Evangile selon Saint Marc

10 - Et ils restèrent fermement attachés à cette parole, tout en se demandant entre eux ce que voulait dire : « ressusciter d’entre les morts ».

Le trio des apôtres qui revient avec Jésus respect de façon absolu le secret révélé. Mais ils ne peuvent dissimuler l’embarras qui les habite concernant l’expression du Maître sur la parole, « ressusciter d’entre les morts ! » et cela mérite attention, car la croyance de la résurrection des morts était largement répandue en ce temps-là dans le peuple juif, mais pour la majorité, les sadducéens mis à part, la résurrection était conçue comme un simple retour à la vie purement terrestre. Pour Jésus cela est bien différent, Grâce à l’accès en sa personne de son humanité rendue vivante, mais transformée, la vie au-delà de la mort mais promise auprès de Dieu dans son Royaume. 

11 - Ils l’interrogeaient : « Pourquoi les scribes disent-ils que le prophète Élie doit venir d’abord ? »

Une foule de questions se pressent maintenant dans la pensée du trio auquel Jésus a entrouvert une partie de son mystère. Une interrogation brûlante se fait jour. Dans l’attente fiévreuse du peuple élu d’une fin des temps toute proche, les juifs de ce temps croyaient dans le retour du prophète Eli éminent. Selon la tradition colportée depuis longtemps, la légende biblique expliquée alors par les rabbis experts en écriture, que ce champion des droits de Dieu, devait revenir d’abord en avant-coureur du Messie, pour amener le peuple a sa conversion. Ils mettaient en lumière le très célèbre oracle du prophète Malachie, (Ml 3,23) qui exprimer la parole de Dieu : « Voici dit le Seigneur Dieu, que je vais envoyer Élie mon prophète, avant que ne vienne le jour du Seigneur grand et redoutable ». C’est en fonction de cette prédiction biblique que les apôtres sont troublés.

12 - Jésus leur dit : « Certes, Élie vient d’abord pour remettre toute chose à sa place. Mais alors, pourquoi l’Écriture dit-elle, au sujet du Fils de l’homme, qu’il souffrira beaucoup et sera méprisé ?

Certes que Jésus connaissait bien cette prédiction biblique, il l'a conne firme même par l’opération de la conversion nécessaire à l’accueil du Messie (Ml 3,24) Cependant Jésus profite de l’occasion propice qui lui est donnée pour montrer que les scribes et les rabbis ne font pas une lecture ni une diffusion correcte de l’écriture. Il met l’accent sur le texte prophétique totalement négligé par eux, et qui parle d’un Messie souffrant et rejeté. Ce passage se trouve dans la prophétie d’Isaïe, (Is 52,13à 53,12) qui fait allusion à la figure du Serviteur de Dieu que les hommes obligent à passer par la souffrance et par la mort avant que Dieu ne le relève d’entre les morts. Jésus est d’autant plus amené à attirer l’attention de ses disciples, tout autant que les scribes et les rabbis, sur cette annonce du Messie souffrant que tous réfractaires, rejettent en bloc, cette vision des choses. 

13 - Eh bien ! je vous le déclare : Élie est déjà venu, et ils lui ont fait tout ce qu’ils ont voulu, comme l’Écriture le dit à son sujet. »

Bien sûr les amis de Jésus sont déconcertés de voir que le Maître associe ces deux images détonante et contradictoire du Messie En premier :« le Fils de l’Homme triomphant selon le prophète Daniel (Dn 7) et en second :« Le serviteur souffrant » du prophète Isaïe (Is 52,53). Jésus met donc les choses au point avec ses disciples. Élie est déjà venu ( sans le nommer il fait allusion à Jean le Baptiste) et c’est lui qui fut l’avant-coureur du Messie engageant le peuple élu a la conversion, et qui n’a pas été entendue. On lui fit subir la mort, commune à tous les prophètes, assassinés pour avoir porté la parole de Dieu et ce jusqu’à la cour même du roi Hérode. Cela devait dessiller les yeux des Apôtres sur le fait que si le précurseur a connu la souffrance et la mort, ne faut-il pas s’attendre à un sort identique pour le Messie lui-même. Ce cheminement se fera lentement avec des haut et des bas selon les actions qui vont suivrent dans la vie de Jésus et de ses amis.

[Dans ce qui va suivre, il semblerait que les disciples qui n’étaient pas montés avec Jésus sur la montagne, et rejoint le territoire Israélite.La controverse et la guérison qui va donc se dérouler maintenant prennent bien racine avec des juifs en terre hébraïque.] 

14 - En rejoignant les autres disciples, ils virent une grande foule qui les entourait, et des scribes qui discutaient avec eux.

Après l’explication sur la venue d’Élie dans les versets précédents, Jésus, Pierre, Jacques et Jean rejoint le groupe des disciples qui étaient restés en bas de la montagne et qui s’entretenaient avec la foule présente qui les interpellaient sur divers sujets concernant Jésus.

[Il va sans dire que dès que Jésus et ses disciples sont sur le territoire Israélite, la foule et toujours maintenant accompagné par des scribes et des pharisiens qui n’ont de cesse que de faire se contredire Jésus pour l’accuse ouvertement. L’influence des scribes et des pharisiens, connaisseurs zélés des écritures, avaient pour habitude de prodiguer leur enseignements sous forme de questions réponses, dans un dialogue souvent épineux, sur des questions que soulevés la loi de Moïse. Normalement, leurs explications faisaient force de loi et suffisaient aux juifs qui les avaient écoutés. C’est ce qui est en train de se passer quand arrive Jésus es les trois Apôtres.]  

15 - Aussitôt qu’elle vit Jésus, toute la foule fut stupéfaite, et les gens accouraient pour le saluer.

Le climat des retrouvailles du Maître avec ses autres disciples et la foule semble être chaleureux. Jésus bien connu à présent, dès son arrivée fait l’unanimité. IL est recherché avant tout, pour la qualité de ses enseignements mais aussi pour ses dons thérapeutiques dans les guérisons qu’il opère, d’où l’empressement de la foule pour le saluer.

16 - Il leur demanda : « De quoi discutez-vous avec eux ?»

En bon rabbi de son temps, Jésus utilise donc le même procéder que les autres enseignant des écritures et pose question afin d’être informer sur le problème du moment. Bien entendu sa question va immédiatement trouver un écho. Marc se fait donc l’interprète de ce nouvel événement. 

17 - Quelqu’un dans la foule lui répondit : « Maître, je t’ai amené mon fils, il est possédé par un esprit qui le rend muet ;

Dès la question posée, un homme l’aborde au sujet de son fils malade, rendu muet par un démon ! Rappelons-nous qu’en ce temps-là, toutes formes de maladies étaient mises sur le compte d’une possession démonique. La médecine étant au balbutiement de son développement, les gens attribuaient facilement toutes sortes de problèmes physiques aux forces du malin qui voulaient selon eux s’approprier l’âme de l’humain qui en subissait les conséquences.

18 - cet esprit s’empare de lui n’importe où, il le jette par terre, l’enfant écume, grince des dents et devient tout raide. J’ai demandé à tes disciples d’expulser cet esprit, mais ils n’en ont pas été capables. »

Le père continue devant Jésus à décrire plus précisément les symptômes dont son fils est atteint. Aujourd’hui, nous n’aurions aucune difficulté à diagnostiquer une crise d’épilepsie. Les convulsions et l’écume qui sortent de la bouche en sont les symptômes habituels bien connus de nos jours. Mais précise le père de l’enfant à Jésus un détail qui a toute son importance. Les disciples du Maître furent dans l’incapacité de guérir l’enfant ! Il dénonce ainsi l’impuissance notoire de ses disciples à opérer une guérison. 
[Voilà donc posé par Marc, l’objet des discussions qui agitait la foule. Bien entendu par le fait que les disciples sont dans l’incapacité de guérir le patient, scribes et pharisiens sans donne à cœur joie pour diffamer le Maître, son enseignement et ses disciples incompétents ! Jésus devra d’abord expliquer pourquoi ses disciples n’ont pas pu expulser le démon, ensuite, la semonce qu’il va leur adresser s’étend en sous-entendu à tout le peuple juif, dont l’incroyance mainte fois déjà soulevée par les prophètes, sur l’incrédulité de la puissance de Dieu.]  

Evangile selon Saint Marc

19 - Prenant la parole, Jésus leur dit :« Génération incroyante, combien de temps resterai-je auprès de vous ? Combien de temps devrai-je vous supporter ? Amenez-le-moi. »

Jésus lance maintenant avec ce qui va suivre, un appel pressant à ses contemporains à croire qu’en sa personne, même le mal est vaincu et surtout le Malin aussi à qui était attribué cet état grave de maladie. Par l’invective qui interpelle la foule Jésus montre sa peine envers l’enfermement et l’incrédulité auquel ils font persistance. En joignant le geste à la parole il s’apprête à guérir l’enfant et demande qu’on lui amène le malade.

20 - On le lui amena. Dès qu’il vit Jésus, l’esprit fit entrer l’enfant en convulsions ; l’enfant tomba et se roulait par terre en écumant.

Marc prend le temps de nous décrire une crise d’épilepsie aiguë, avec toutes sortes de convulsions, démonstrations de son état vraiment mortel, à l’extrême de sa maladie, bien entendu attribuée à l’esprit malin. 

21 - Jésus interrogea le père : « Depuis combien de temps cela lui arrive-t-il ? » Il répondit : « Depuis sa petite enfance.

Jésus pourtant prend le temps d’interpeller le père pour plus d’informations au sujet de l’enfant et de sa maladie. Il s’enquit du moment où est apparu le problème sur l’enfant ? La réponse qu’il reçoit ne laisse aucun doute qu’il avait contracté cette maladie dès sa naissance. Peut-être même était-elle héréditaire !

22 - Et souvent il l’a même jeté dans le feu ou dans l’eau pour le faire périr. Mais si tu peux quelque chose, viens à notre secours, par compassion envers nous !»

Le père explique que des syncopes fortuites font même tomber le malade n’importe où, d’où l’aspect spectaculaire de ce type d’épilepsie, mettant l’enfant en danger de mort, laissant le père dans une grande détresse devant son incapacité soit venu en aide à son enfant. Il supplie donc le Maître avec insistance ! Jésus n’est pas insensible à cet appel déchirant ! Mais il voudrait cependant un acte de foi plus explicite encore.

23 - Jésus lui déclara : « Pourquoi dire : “Si tu peux”… ? Tout est possible pour celui qui croit. »

L’interpellation du Maître ne fait aucun doute sur l’intention de mettre l’individu à l’épreuve de sa croyance. Il l’interpelle sur une supposition de doute envers Lui, sous entendant Dieu lui-même. Seule la foi peut entraver la peur et la crainte d’une impossible guérison. 

24 - Aussitôt le père de l’enfant s’écria : « Je crois ! Viens au secours de mon manque de foi !»

En entendant Jésus faire allusion à sa foi chancelante, l’homme se reprend, et fait preuve d’une foi suffisante pour que l’intervention de Jésus ne soit plus retardée. Il ne demande plus la guérison de son fils mais de son manque de foi qui risque de mettre en péril la vie de son enfant. 

25 - Jésus vit que la foule s’attroupait ; il menaça l’esprit impur, en lui disant : « Esprit qui rend muet et sourd, je te l’ordonne, sors de cet enfant et n’y rentre plus jamais ! »

La parole efficace de Jésus guérit l’enfant dont on apprend qu’il était aussi sourd et muet. La guérison redonne l’usage des facultés perdus par l’enfant en plus de l’ordre impératif donner à l’esprit malin.  

26 - Ayant poussé des cris et provoqué des convulsions, l’esprit sortit. L’enfant devint comme un cadavre, de sorte que tout le monde disait : « Il est mort. »

Il n’est pas rare que les crises d’épilepsie profonde en ses phases convulsives, précipite le patient dans le coma, ce qui à l’époque pouvait le faire croire mort. La blancheur cadavérique, l’inertie, le choc de la délivrance, tous cela est en rapport étroit avec l’état immédiat du patient. C’est ce qui explique la confusion des gens présent.

27 - Mais Jésus, lui saisissant la main, le releva, et il se mit debout.

Mais Jésus devant la panique de la foule, prend l’enfant par la main et le remet debout. Marc emploie volontairement les verbes « à relever » et « debout » qui expriment en sous-entendu la résurrection de Jésus. Il suggère ainsi que par cet acte, Jésus dans la gestuel explicitée, relève et remet debout l’humain après sa mort. 

28 - Quand Jésus fut rentré à la maison, ses disciples l’interrogèrent en particulier : « Pourquoi est-ce que nous, nous n’avons pas réussi à l’expulser ? »

Jésus comme à son habitude, ménage ses disciples, à l’écart de la foule, pour leur expliquer l’impuissance de leurs exorcismes face à ce genre de Maladie ou le Mal est présent, notamment du fait que Jésus avait donné pouvoir a ses Apôtres d’expulser les démons, d’où leur incompréhension justifiée !  

Evangile selon Saint Marc

29 - Jésus leur répondit : « Cette espèce-là, rien ne peut la faire sortir, sauf la prière. »

La leçon est sévère pour les disciples du Maître. Pour venir à bout de cette espèce de mal, les disciples ne doivent pas négliger la prière. Elle est le ferment même de la foi et la seule force qui les fait résider en présence de Dieu à l’exemple du Maître qui se met d’abord en prière avant de faire le geste sauveur.
[Ainsi de façon spécifique, Marc souligne que pour ceux qui mettent leur foi dans le Seigneur, Jésus leur apporte la victoire sur la souffrance et sur la mort. Avec ce quatrième exorcisme, Jésus démontre clairement aux scribes et aux pharisiens ainsi qu’à ceux qui leur ressemblent et qui discréditent le Maître, le témoignage supérieur en sa personne que se déploie la puissance du Dieu Sauveur de façon irréfutable.]  

30 - Partis de là, ils traversaient la Galilée, et Jésus ne voulait pas qu’on le sache,

Jésus entreprend donc la montée vers Jérusalem. C’est dans le sens Nord-Sud que le périple commence. Cette marche conduit Jésus vers son destin sanglant. Jésus ne voulait pas ébruiter son voyage, toujours dans l’expectative du secret messianique. Les gens de Galilée avaient eu suffisamment de signes, preuves de sa messianité, mais ne se sont pas convertis. Maintenant, le Maître doit se consacrer tout entier à la formation de ses disciples pour les amener si possible à accueillir la perspective d’un messie refusé et rejeté par son peuple  

31 - car il enseignait ses disciples en leur disant :« Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. »

C’est la deuxième fois que Jésus fait à ses disciples cette annonce ouvertement, pratiquement identiquement à la première fois. Dans sa formulation « le Fils de l’Homme va être livré aux mains des hommes ». Il ne donne pas plus de précision. Ce sera Judas, un des douze, Pilate, Hérode, Le grand prêtre, les scribes, les pharisiens, et tous ceux qui ont rejeté Jésus comme n’étant pas le Messie attendu et souhaité par le peuple. (Il faut se souvenir que la mort de Jésus fut imputable aux hommes pécheurs, mais qui cependant ne sera qu’un simple incident dans l’histoire, alors qu’Il entrait dans le mystère de Dieu. 

32 - Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l’interroger.

Marc souligne encore une fois que les disciples du Maître restaient obstinément sourds à l’enseignement de Jésus, Il emploi toujours le thème de l’incompréhension devant l’effort toujours déployé par Jésus pour les introduire à l’énigme de son destin. Pierre, n’a -t-il pas manifesté une véritable rébellion à l’annonce de sa mort ? Cette fois ci, Marc souligne la fermeture des disciples marquée par la crainte de l’interroger et de poursuivre toute discussion avec Lui au sujet des épreuves qui l’attendent. (Il faut y voir une forme de crainte à parler ouvertement de la mort) 

33 - Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demanda : « De quoi discutiez-vous en chemin ? »

Marc tient à nous montrer comment Jésus s'y prend pour faire comprendre à ses disciples, par une leçon bien appropriée, le thème de l’humilité. Comment, paradoxalement, se mettre à sa suite en étant fidèle à son abaissement ! C’est la deuxième fois que Jésus intervient sur ce sujet.

[Capharnaüm, la maison, l’endroit est idéal pour accélérer la formation de ses disciples, bien à l’écart des foules. Il reprend le thème difficile d’un Messie serviteur avec une autre ouverture. En bon rabbin, expert des discussions, il les interroge au sujet de la discussion qu’ils avaient en chemin.]. 

34 - Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand.

On sait quelle importance avait la discussion dans l’enseignement des rabbins. Ce qui s’est dit entre eux pendant qu’ils marchaient, et hautement significatif. A la question que leur pose Jésus, ils ne donnent pas de réponse. Ils ont rivalisé pour savoir qui d’entre eux est le plus grand ! De fait, ils sont un peu honteux et n’osent pas avouer au maître qu’ils briguent les honneurs alors que lui, Jésus, marche vers un avenir d’humilité. Le contraste est flagrant. 

35 - ’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »

Le maître doit donc intervenir de façon claire pour détourner ses amis de la course au pouvoir qui les habite. Il leur donne une leçon de choses bien vivante. S’assayant, il prend la position du Maître qui enseigne avec autorité (C’était la mode des rabbins de l’époque.) Il les rassemble, afin de leur parler en toute clarté.

[D’emblée, le Maître, à l’adresse des futurs chefs du peuple, de Dieu inverse l’ordre habituel de la hiérarchie humaine. Au premier il demande d’être le dernier, et à celui qui commande d’être le serviteur de tous ! Ce paradoxe ne prend évidemment sens que par l’exemple que Lui, Jésus, de sa personne dans sa mission. Lui, le Maître, en premier se met à la dernière place pour servir l’humanité.]

36 -Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit :

Pour que le message soit bien entendu, Jésus illustre son propos par un geste significatif. Il place un enfant au milieu d’eux et de surcroît l’embrasse ! Comble de l’indécence. ( Ce geste a une portée pour l’époque insoupçonnée. Car cela aller à l’encontre des mœurs de ce temps. Loin d’être traité par les adultes comme des grands, comme des personnes en herbe, on les tenait pour être très insignifiants, incapable de parler, de raisonner. Par déduction, ils étaient rejetés, exclus de la communauté sociale et surtout religieuse, à cause de leur ignorance de la loi.) 

37 - « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »

Jésus, par cette action, fait donc coup double. La réhabilitation humaine et religieuse en mettant cet enfant normalement exclu au cœur du cercle de ses amis, et Il conclut cette action avec une parole lourde de signification. Accueillir, par le biais de cet enfant, tous les pauvres, c’est accueillir Jésus en personne. Voilà la réponse du Maître à eux qui se posaient la question de savoir qui était le plus grand d’entre eux ? La poursuite des honneurs dans ce conteste se trouve vraiment indécente.

[Au moment où Jésus prend le chemin de la souffrance et de la mort, la leçon porte ses amis à comprendre qu’ils doivent se faire serviteur, qui par la suite ouvrira le chemin de l’Église aux plus humbles, aux plus démunis, aux rejetés, aux bannis, telle est la leçon magistrale que le Maître assigne à ses Apôtres ! [Il conclut par le mot accueil, car accueillir les plus petits, c’est l’accueillir lui, L’envoyé de Dieu, et de ce fait, Dieu lui-même, en prenant le visage d’un enfant. Voilà le message inattendu et très original que Jésus inculque à ses amis.]

Dans ce qui va suivre, n’ayant de la part de Marc aucune explication, on peut penser que Jésus continue d’instruire ses amis. Mais, à l’évidence, les propos tenus dépassent cet horizon premier. Le Maître en bonne catéchèse, à réunies diverses consignes à l’adresse de ses disciples Ce regroupement est caractéristique de l’utilisation d’un vieux procédé des civilisations orales, fort répandu à cette époque, pour aider la mémoire, très utilisé par les rabbis de ce temps aussi. C’est ce qu’on appelle la technique des mots crochets. Les paroles éparses de Jésus, qui au départ n’ont aucun sens entre elles, se retrouvent agrafées les unes aux autres par un mot, voire une expression. Le principal le mot « En mon NOM » relie quatre phrases, les versets 37 à 41. Ensuite, un chapelet de paroles s’enfile autour des mots « entraîner la chute » avertissement très fort de la part du Maître que l’on retrouve quatre fois aux versets 42,43,44 et 47. Pour finir, deux vocables « Feux et Sel » qui articule trois sentences aux versets 48 à 50.

38 - Jean, l’un des Douze, disait à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent. »

La première instruction de Jésus que nous dévoile Marc, est provoquée par l’intervention de Jean le frère de Jacques, qui avait fait partie du trio sur la montagne, lors de la transfiguration, et que Jésus avait surnommé « les fils du tonnerre ». Sa requête semble curieuse. Étrangement cela voudrait dire que les individus qui ne font pas partie du groupe sont incompatibles avec eux, les douze ! La communauté avec pour principe d’exclure les personnes qui se tenaient en marge du groupe sans se réclamer d’elle entièrement. Peut-être par peur des autorités religieuses ! 

Evangile selon Saint Marc

39 - Jésus répondit : « Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ;

Jésus n’approuve pas cet esprit de fermeture et d’exclusion. Il rappel aux siens le souci d’ouverture envers le frère qui est proche. La consigne est accueillie ce qui ne sont pas notoirement leurs adversaires.

40 - celui qui n’est pas contre nous est pour nous.

Il réplique aussitôt ! Une phrase pleine de bon sens. Qu’on pense à l’importance de ces mots, afin d’éviter la fermeture et le repli sur soi, faire bande à part. Jésus veut montrer l'élargissement de la communauté naissante et agissante. 

41 - Et celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense.

Jésus va encore plus ; loin avec l’exemple du verre d’eau. Ce rafraîchissement est vital en orient. (Rappelons-nous la Samaritaine au puits de Jacob.) Le moindre acte de charité, aussi petit soit-il, fait par un adversaire et dans l’ambiance la plus hostile en faveur d’un être humain, aux yeux de Dieu, prend toute sa valeur. Jésus laisse entendre qu’il se souviendra jour du jugement de tout geste qui sera ainsi accompli.

Dans les versets qui vont suivre, le ton change. Une enfilade de paroles s’enfile l’une après l’autre, car l’avertissement « entraîner la chute » est des plus sérieux. Il ne faut en aucun cas dresser un obstacle sur la route de la foi de ceux qui croient en LUI, et dont la foi est encore naissante, voire balbutiante. Tout scandale, sous forme de piège, au moment de leur adhésion, serait grandement préjudiciable à leur fidélité. Ainsi donc, selon le Messie, chaque frère dans la communauté des douze et au-delà doit veiller à ses relations avec autrui. Par trois fois, l’ordre est donné : « Si ta main…ton pied…ton œil t’entraînent à la chute et au péché, coupent-les. C’est pour le moins très radical. Les différents organes cités sont les organes majeurs de la communication. Ils engagent, chacun, toute la personne envers autrui, et s’ils sont occasions de faire du mal, autant vaut mieux s’en séparer Jésus prend l’exemple des cas où l’amputation d’un membre malade peut sauver le corps entier, souvent exercer par la médecine de l’époque). Au plan spirituel, l’enjeu est capital. Mieux vaut entrer manchot, borgne ou estropié dans la vie éternelle que d’être jeté tout entier dans la géhenne de feu, là où le ver ne meurt pas et le feu ne s’éteint pas. 

42 - « Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer. 

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43 - Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la. Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains, là où le feu ne s’éteint pas.

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44 - [que d’avoir les deux mains et d’aller dans la géhenne, dans le feu qui ne s’éteint point.]

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45 - Si ton pied est pour toi une occasion de chuter, coupe-le. Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds.

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46 - que d’avoir deux pieds, et d’être jeté dans la géhenne, [où leur ver ne meurt point, et où le feu ne s’éteint point]

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Evangile selon Saint Marc

47 - Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux,

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48 - là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas.

Ces propos sont très durs ! Ne nous y trompons pas ! On y évoque le sort des pécheurs sous des images de mort éternelle, accompagnée d’horribles tortures ! De quoi donner plus que des frissons voire même avoir une peur bleue ! Mais analysons de plus près les propos du Messie. Écartons les images, pris à la lettre, d’une certaine mutilation physique. Il faut y voir une invitation pressante au détachement de ce qui est mauvais en lui-même pour assurer son salut. Il y va de la vie à venir sans fin avec le Christ et du Père dans son royaume. Dans l’autre cas, c’est la Géhenne de feu, ou plus communément appeler l’Enfer, qui matérialise un état de destruction douloureuse des pécheurs endurcis et non repentis. [La géhenne du temps de Jésus était une vallée encaissée, située au Sud de la colline de Jérusalem, et ou depuis des lustres ce lieu sauvage servait de décharge publique pour la cité. On pouvait y voir à loisir des détritus, des morceaux d’animaux ou de végétaux, dans lequel les vers et le feu y brûle en permanence. On y brûle toutes sortes d’immondices et en temps d’épidémie, même des cadavres humains.] Bref, pour les contemporains de Jésus, ce lieu évoque le sort réservé à tous ceux qui seront fermés aux appels de Dieu. Cette vision d’horreur se trouve déjà dans le prophète Isaïe : (Is 66,24) Dans le préjugé de cette outrance, les images bibliques veulent traduire cette simple idée :« La justice de Dieu, punira ceux qui se seront totalement fermés à son Amour ». Ils seront donc à jamais séparés en plus de la Trinité Sainte réunis, des anges, des saints, de ce qui nous aurons précédés dans l’éternité.
L’Enfer, s’il est bien attesté dans l’Écriture, demeure néanmoins une réalité mystérieuse, difficile à conjuguer avec le DIEU d’AMOUR que nous à monter le Christ. Mais il n’en demeure pas moins à chacun de nous de prendre conscience de la douleur incommensurable que sera celle d’être à la fin de notre vie, séparée de l’AMOUR, car DIEU est AMOUR. 

49 - Chacun sera salé au feu.

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50 - C’est une bonne chose que le sel ; mais s’il cesse d’être du sel, avec quoi allez-vous lui rendre sa saveur ? Ayez du sel en vous-mêmes, et vivez en paix entre vous. »

La finale un peu obscure des sentences « sel et feu » n’est pas aisée à comprendre. Cela laisse comprendre que nul n’échappera à une purification. Le sel servait aussi autrefois à alimenter le feu. Mais il vaut mieux le prendre dans son utilisation bénéfique, la conservation des aliments. Nous sommes appelés à éviter toute fadeur avec autrui. 

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