Evangiles
Synoptiques

Evangiles selon Saint Marc, Saint Matthieu,
Saint Luc et en complément Saint Jean


Ce site est destiné à l’étude des évangiles et a leur meilleure compréhension.
Les trois premiers dits synoptiques, attribués à St Marc, St Matthieu et St Luc...
et aussi l’évangile selon St jean, qui complète les écrits apostoliques avec une étude sur l’Esprit Saint 

Saint Marc

Communément accepté par les Pères de l'Église, découvrir ou redécouvrir le premier Evangile écrit par St Marc, d’après son écoute pendant la prédication de St Pierre à la communauté ecclésiale naissante de Rome.

Saint Matthieu

Ce colleteur d’impôts à Capharnaüm est celui qui met le plus en valeur par ses écrits la continuité entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance, afin de démontrer que Jésus est le Messie annoncé par les prophètes, attendu par Israël.  

Saint Luc

Sous la plume de ce médecin lettré, compagnon de ST Paul, la Bonne Nouvelle annoncée chante un véritable cantique de grâce et d’amour, avec joie et optimisme, nous rapportant les détails de la Sainte Famille, depuis l’Annonciation, la naissance et l’enfance de Jésus.

Saint Jean

Intime du Christ, ses écrits sont un éblouissant témoignage de la vie du Messie, de sa transfiguration, des miracles accomplis, de l’agonie, de la mort de Jésus en croix, de sa mise au tombeau et de sa résurrection au matin de Pâques.

L'Esprit Saints

Qu'est ce que l'Esprit Saint ? Comment l'expliquer ?
Comment se manifeste t-il ?
Essayons ensemble d'y voir plus clair.

Jésus

Spontanément, lorsque vous pensez à Jésus ou quand vous parlez de Lui, comment l’appelez-vous ?
Jésus, Christ, Seigneur, Dieu, …ou autrement !

Évangile de Jésus, le Christ de Dieu
selon Saint-Jean 

Chapitre 14
1- "Que votre cœur ne se trouble point. Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi.
2- Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père; s'il en était autrement, je vous l'aurais dit, car je vais vous y préparer une place
3- Et lorsque je m'en serai allé et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi;
4- Et là où je vais, vous en savez le chemin."
5- Thomas lui dit: "Seigneur, nous ne savons où tu vas ; comment donc en saurions-nous le chemin?"
6- Jésus lui dit: "Je suis le chemin, la vérité et la vie; nul ne vient au Père que par moi.
7- Si vous m'aviez connu, vous auriez aussi connu mon Père...Dès à présent, vous le connaissez et vous l'avez vu."
8- Philippe lui dit: "Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit."
9- Jésus lui répondit: "Il y a longtemps que je suis avec vous, et tu ne m'as pas connu? Philippe, celui qui m'a vu, a vu aussi le Père. Comment peux-tu dire: Montrez-nous le Père!
10- Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même: le Père qui demeure en moi fait lui-même ces œuvres.
11- Croyez sur ma parole que je suis dans le Père, et que le Père est en moi.
12- Croyez-le du moins à cause de ces œuvres. En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes,
13- Parce que je m'en vais au Père, et que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils.
14- Si vous me demandez quelque chose en mon nom, je le ferai.
15- Si vous m'aimez, gardez mes commandements.
16- Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Consolateur, pour qu'il demeure toujours avec vous;
17- C'est l'Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point: mais vous, vous le connaissez, parce qu'il demeure au milieu de vous; et il sera en vous.
18- Je ne vous laisserai point orphelins; je viendrai à vous.
19- Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus; mais vous, vous me verrez, parce que je vis, et que vous vivez.
20- En ce jour-là, vous connaîtrez que je suis en mon Père, et vous en moi, et moi en vous.
21- Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui-là qui m'aime; et celui qui m'aime sera aimé de mon Père; et moi je l'aimerai et je me manifesterai à lui."
22- Judas, non pas l'Iscariote, lui dit: "Seigneur, comment se fait-il que tu veuilles te manifester à nous, et non au monde?"
23- Jésus lui répondit: "Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole et mon Père l'aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons chez lui notre demeure.
24- Celui qui ne m'aime pas, ne gardera pas mes paroles. Et la parole que vous entendez n'est pas de moi, mais du Père qui m'a envoyé.
25- Je vous ai dit ces choses pendant que je demeure avec vous.
26- Mais le Consolateur, l'Esprit Saint, que mon Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.
27- Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix; je ne la donne pas comme la donne le monde. Que votre cœur ne se trouble point et ne s'effraye point.
28- Vous avez entendu que je vous ai dit: Je m'en vais, et je reviens à vous. Si vous m'aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais au Père, car mon Père est plus grand que moi.
29- Et maintenant, je vous ai dit ces choses avant qu'elles n'arrivent, afin que, quand elles seront arrivées, vous croyiez.
30- Je ne m'entretiendrai plus guère avec vous, car le Prince de ce monde vient et il n'a rien en moi.
31- Mais afin que le monde sache que j'aime mon Père, et que j'agis selon le commandement que mon Père m'a donné, levez-vous, partons d'ici."

Dans ce chapitre, trois points importants sont révélés aux disciples. Le Christ leur annonce en premier qu’il va vers le Père, leur parle du chemin par lequel il va aller vers Lui. En second lieu, il leur promet le don de l’Esprit Saint, et en troisième lieu, il leur promet sa présence jusqu’à la fin des temps. Ce faisant, il commence par chasser le trouble de ses disciples, il leur montre sa puissance, et ajoute une promesse. Jusque-là, le Seigneur avait formé ses disciples par des exemples. Maintenant, il va les fortifier par des paroles. En premier lieu est exposée sa longue exhortation, en second lieu ce qu’il dira dans le chapitre 16 (seize) que nous étudierons plus loin,
À propos du premier point, il faut savoir que deux choses menaçaient les disciples et pouvaient les troubler. L’une concernant le présent, à savoir le départ imminent du Christ, l’autre liée au futur, à savoir les tribulations qu’ils auraient à souffrir. Il commence donc par les fortifier au sujet de son départ et quant au fait qu’eux-mêmes vont rester là, pour ensuite les fortifier quant aux tribulations qu’ils auront à subir en son Nom.   

1- "a) Que votre cœur ne se trouble point. b) Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. 

a)Rappelons nous, que les disciples pouvaient être profondément troublés par les paroles dus Seigneur, prédisant la trahison de Judas, le reniement de Pierre, ainsi que le départ. Du Christ. C’est pour cette raison que le Seigneur voulait guérir leur détresse. Comprenons, qu’il ne leur défend pas d’être troublés en leur esprit, mais qu’il leur défend d’avoir le cœur troublé, car si le trouble provenant de l’esprit et de l’intelligence est louable, la tristesse ou le trouble de la raison elle-même, qui détourne de la vraie droiture, n’est pas louable.

b) C’et pourquoi, Jésus montre ensuite la puissance de sa divinité. En supposant une chose et en en prescrivant une autre. Il leur prescrit de croire en Lui, comme ils croient en Dieu. En cette conséquence, est valable, soit que le terme de Dieu est pris essentiellement, puisque le Fils est lui-même Dieu, soit il désigne la personne du Père, car nul ne peut croire en le Père s’il ne croit en le Fils.   

2- Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père; s'il en était autrement, je vous l'aurais dit, car je vais vous y préparer une place 

La promesse de l’accès de quelqu’un en quelque lieu implique deux choses ; l’une précède, à savoir la préparation du lieu, l’autre suit, à savoir, l’introduction dans ce lieu. C’est pourquoi le Seigneur fait ici deux promesses. L’une concerne la préparation du lieu, l’autre l’introduction en ce lieu. ( Est appelée maison du Père, non seulement celle qu’Il habite, mais aussi lui-même , parce que lui-même est en lui-même. Donc, cette maison est une maison de gloire, qui est DIEU lui-même. Et c’est dans cette maison qu’IL nous rassemble ). Mais dans cette maison, il y aura plusieurs participations à sa béatitude ! La plus importante s’acquiert par la pureté de l’âme et du cœur. Avoir le cœur et l’âme élevés au-dessus des choses terrestres nous donnera la possibilité de la vision la plus parfaite de notre Père des cieux. Il est donc du pouvoir du Fils, de nous prédestiner en ce lieu, (DIEU lui-même) car lui-même, avec le Père et l’Esprit Saint, nous a prédestinés à la vie éternelle.  

évangile selon saint jean - évangiles synoptiques

3- Et lorsque je m'en serai allé et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi 

Il présente ici la seconde promesse, celle de les faire entrer dans le royaume, après leur avoir préparé un lieu ; (qui se comprend comme l’exécution de la prédestination éternelle). Or le Seigneur nous a préparé à cette prédestination de cinq manières : la Foi, le Chemin, la Prière, la Croix, l’Esprit Saint. Ainsi, où sera la tête se retrouveront les membres, où sera le Maître se retrouveront les disciples.  

4- Et là où je vais, vous en savez le chemin 

Jésus interpelle leur intelligence par cette phrase énigmatique. Il pose une interrogation spéculative dans la compréhension de toute sa vie terrestre. En effet, Il va vers le Père, que les disciples connaissent, du fait que Jésus car Il le leur a manifesté a plusieurs reprises. Et le chemin qu’Il prend, c’est lui-même, puisqu’Il est l’unique chemin qui mène au Père.  

5- Thomas lui dit: "Seigneur, nous ne savons où tu vas ; comment donc en saurions-nous le chemin?" 

La remarque de Thomas nie les deux affirmations du Seigneur. Il prétend ne savoir, ni le chemin, ni le terme ! Les disciples, effectivement, savaient à propos du Père et du Fils, car ces choses, ils les avaient apprises du Christ, lui-même ! Mais ils ignoraient que le Père était celui vers qui le Christ allait et que le Fils était le chemin par lequel il y allait. Bien qu’ils connussent parfaitement le Christ en tant qu’homme, ils reconnaissaient imparfaitement sa divinité. 

6- Jésus lui dit: "Je suis le chemin, la vérité et la vie; nul ne vient au Père que par moi. 

En premier lieu, le Christ révèle ce qu’est le chemin ; en second lieu, ce qu’est le terme. Le chemin est le Christ lui-même, c’est pourquoi Il le notifie clairement, car c’est par Lui que nous avons accès près du Père. Le chemin n’est pas distant du terme, mais il lui est conjoint, Il précise qu’Il est en effet le chemin qui mène au Père et le terme qui est le Père lui-même. Le chemin selon son humanité, le terme selon sa divinité. Le terme de ce chemin est la fin du désir humain, c'est-à-dire la connaissance de la vérité pour parvenir à la vie éternelle. ( La vérité n’est autre que l’adéquation de la réalité à l’intelligence qui se fait quand l’intelligence conçoit la réalité telle qu’elle est ! ) Et parce que nul ne peut connaître la vérité, s’il n’adhère pas à la vérité, il faut que tout homme qui désire connaître la vérité adhère à ce verbe. Ainsi donc, nul ne peut venir à la connaissance du Père si ce n’est par Christ qui est son Fils, Dieu, donc, voulant se manifester aux hommes, revêt de la chair, dans le temps, son Verbe conçu de toute éternité. Ainsi, donc, nul ne peut parvenir à la connaissance du Père si ce n’est par le Fils. Le chemin apparaît donc tout naturellement, c’est le Christ, Verbe de Dieu, et le terme est donc le Père.  

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7- Si vous m'aviez connu, vous auriez aussi connu mon Père...Dès à présent, vous le connaissez et vous l'avez vu." 

Le Christ s’adresse aux disciples, qu’Il instruit : Il leur présente la vérité avec une affirmation. Si vous connaissiez ma grâce et ma dignité, vous connaîtriez aussi celle du Père, car rien ne fait mieux connaître une réalité que son verbe et son image ! Or , le Fils EST le verbe du Père , et Il EST aussi l’image du Père. Donc, c’est dans le Fils que le Père est connu, comme dans son Verbe et SA propre image.IL démontre ensuite où en sont les disciples par rapport à la connaissance du Père. IL montre que d’une certaine manière ils connaissaient le Père, afin de montrer que sa parole est vraie, et que d’une,autre manière ils ne le connaissaient pas. Il expose ici deux connaissances qui sont : l’une à venir, l’autre qui se trouve dans le passé. La première parfaite, qui est par la vision immédiate de DIEU que nous aurons dans la PATRIE, l’autre imparfaite qui existe dans un miroir et en énigme que nous avons par la foi. C’est aussi, quand le mystère de sa passion aura été accompli, sa mort, sa résurrection, son ascension qui permettra l’envoi Du de l’Esprit Saint, le Paraclet qui nous enseignera tout ; et qui nous permet une connaissance parfaite de Dieu par la FOI.

8- Philippe lui dit: "Seigneur, montrez-nous le Père, et cela nous suffit." 

Du fait que Jésus auparavant leur avait promis la connaissance parfaite de Dieu son Père, Philippe fait une demande qui ne se rapporte pas à la vision, mais à la connaissance.
Et cela n’est pas étonnant, puisque la vision du Père et la fin de tous nos désirs, car la vision du Père remplira tous nos désirs, de sorte qu’il n’y est ensuite, plus rien a rechercher 

9- Jésus lui répondit: "Il y a longtemps que je suis avec vous, et tu ne m'as pas connu? Philippe, celui qui m'a vu, a vu aussi le Père. Comment peux-tu dire: Montrez-nous le Père! 

Nous retiendrons trois points dans la réponse du Christ : 1) Il reproche au disciple sa lenteur dans la compréhension de sa propre personne, 2) puis il rétablit la vérité, 3) il le blâme de par sa demande. Autrement dit : du fait de l’intimité prolongée dans laquelle j’ai vécu pendant si longtemps avec vous, Philippe tu aurais dû mieux me connaître ! ( de nature et d’esprit) et si tu m’avais mieux connu, tu connaîtrais aussi mon Père ! (parmi les disciples, certains avaient finalement reconnu en le fils de l’homme, le Christ de Dieu, et son Verbe, selon sa nature divine, c’était notamment le cas de Pierre, du fait de sa confession ; mais comme Philippe, certains ne le reconnaissaient que selon sa nature humaine !) Or, il est notoire que dans le Fils, il y a une similitude avec le Père, absolument parfaite, car il y a numériquement la même nature que celle qui est dans le Père, Il est donc manifeste que le Fils étant consubstantiel au Père, le Père est nettement visible dans la vision du Fils. Et puisque le Père est vu dans le Fils, il blâme sa demande non seulement en elle-même, mais aussi dans sa racine.  

10- a) Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi? b) Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même: le Père qui demeure en moi fait lui-même ces œuvres.

a) La Christ interpelle ainsi vertement Philippe et aussi a travers lui, ceux qui comme lui ne voyaient en Lui que l’homme physique, principalement selon sa nature humaine ! Si tu croyais autrement, tu verrais en moi, le même absolu que mon Père (à cause de l’unité d’essence., car dans les personnes divines, l’essence est identique à la personne selon la réalité de son essence, c’est ainsi donc, que l’essence du Père est le Père et que l’essence du Fils est le Fils. Donc par essence divine, indissolublement, le Père est dans le Fils et le Fils est dans le Père.)

b) La foi au Christ en tant que Dieu, est manifestée de deux manières ; d’abord à partir de son enseignement, ensuite à partir de ses miracles. Dans le premier point, son enseignement à se comprend par l’instrument de son humanité, tous ce qu’Il dit ne vient pas de LUI, mais de son PÈRE. Car le Père qui parle en Lui est en Lui. Ainsi, Il fait comprendre que .ses paroles sont elles mêmes des œuvres voulues par Dieu Lui-même. , Quant aux miracles, se reporter a Jn 7,46 ; 9,32 ; 15,22 -24.  

11- Croyez sur ma parole que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ! Croyez-le du moins à cause de ces œuvres 

Dans ce verset, le Christ ne s’adresse plus seulement à Philippe mais aussi à tous les disciples. Puisque les deux affirmations précédentes manifestent la Foi en le TRINITE, Il conclut en les exhortant a croire, car il est étonnant que vous ne croyez pas encore que le Père est en Moi et que Je suis dans le Père. Croyez au moins dans les œuvres que j’accomplies, commandées et voulues par le Père, et qui me rendent témoignage.  

12- En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes. 

Le Seigneur dit donc : « Amen, Amen, je vous le dis… ». Ce qui signifie : les œuvres que je fais sont si grandes, qu’elles donnent une preuve suffisante de ma divinité. Mais si elles ne vous suffisent pas, regardez les œuvres que je vais faire par les autres. (Allusion à ce que les apôtres, par la suite, ne feront pas … voir les Actes). Ces paroles montrent non seulement la vérité et la puissance de la divinité du Christ, mais aussi la puissance de la foi, et l’union du Christ avec les croyants. En effet, de même que le Christ opère à cause du Père qui demeure en Lui par l’unité de nature, de même aussi, les croyants opèrent à cause du Christ qui demeure en eux, par l’unité dans la foi.   

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13 - Parce que je m'en vais au Père, et que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils 

Dans ce verset, Jésus explique aux apôtres que du fait de son départ vers le Père, Il continuera de faire des œuvres par leurs actions, eux restant dans le monde. Ensuite, Il insiste sur le fait que la demande doit être adressée au Père , mais au nom de son Fils, parce que les œuvres du Père et du Fils sont indivisibles, et que c’est toujours pour la gloire du Père que le Fils continuera d’agir par l’action de ses disciples. La seule et unique gloire revient toujours au Créateur, Unique entité d’une réalité incréée depuis l’origine, de par sa propre essence . 

14- Si vous me demandez quelque chose en mon nom, je le ferai. 

Dans ce verset, Jean fait préciser de nouveau au Christ la raison pour laquelle Il fera ce que les apôtres, en son Nom, demanderont au Père. Il le fera afin que le Père soit glorifié dans le Fils, et tout ce que fait le Fils est ordonné à la gloire de Dieu son Père. 

15- Si vous m'aimez, gardez mes commandements. 

Pour le Christ, est nécessaire l’amour du cœur et l’obéissance des œuvres. Il précise : « vous m’aimez, ce qui est clair, car vous vous attristez de mon départ, mais ne montrez pas l’amour que vous avez pour moi en pleurant, mais en obéissant à mes commandements. 

16- Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Consolateur, pour qu'il demeure toujours avec vous 

Rappelons que le Christ en tant qu’homme est médiateur entre Dieu et les Hommes, et qu’en acceptant de venir a nous, Il nous élève et nous ramène à Dieu, et nous obtient ainsi les dons célestes. Il fait cela en priant le Père comme Il le dit lui-même. Aussi, le Christ demande au Père que nous soit donné le Paraclet, tout en étant celui qui nous l’envoie. Ceci dans le souci de chasser leur tristesse concernant son départ, puisque c’est ce départ qui fait l’objet de la venue du Paraclet. ( En grec, celui qui intercède) L’Esprit Saint est donc aussi consolateur puisqu’IL est l’esprit d’amour et que l’amour se réalise par la consolation et la joie spirituelles. Il précise ceci en désignant le Paraclet comme un autre lui-même et pour faire la distinction entre les Trois Personnes Divines.   

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17- a) C'est l'Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, b) Parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point: mais vous, vous le connaissez. c) Parce qu'il demeure au milieu de vous; et il sera en vous. 

a)Le Christ explique ici, la promesse qu’il a faite aux disciples.
1) Quant à l’action même de donner.
2) Quant au Don lui-même.
3) Quant à ceux qui reçoivent le don. Donc :

1) La donation est vraie puisqu’elle est perpétuelle. Quand quelque chose n’est donné à quelqu’un que pour un temps, ce n’est pas une vraie donation, c’est seulement un prêt, mais le don que donne l’Esprit Saint est vrai et définitif, puisqu’il est donné pour être possédé à jamais. « Selon Grégoire le Grand, l’Esprit saint demeure en nous par ses dons. Car ses dons sont nécessaires au salut, et sont communs à tous les saints, donc, demeurent toujours en nous ».
2) Ce don, l’Esprit de Vérité, est le plus excellent. Le Christ le nomme ESPRIT, pour manifester la subtilité de sa nature. L’Esprit Saint n’est autre que l’Amour de Dieu, et c’est lui qui nous donne une certaine impulsion dans notre vie de tous les jours. Il nous conduit à la vérité, car lui-même procède de la vérité, vérité conçue par Dieu et par le Fils, vérité qui par son procédé nous conduit à la connaissance parfaite, car en effet, c’est l’Amour de Dieu-Père qui réalise par son Esprit, la révélation des secrets. Ce sont donc les croyants, qui reçoivent l’Esprit Saint de Dieu
3) pour recevoir l’Esprit Saint, il ne faut pas être du monde ! Car aussi longtemps que l’on aime le monde et toute sa séduction, on ne peut pas recevoir ce mystère. Jésus nous a bien dit que l’on ne peut aimer à la fois Dieu et l’argent.
St Grégoire explique que l’Esprit Saint enflamme chacun de ceux qu’il remplit pour qu’ils désirent les réalités invisibles, alors que les cœurs mondains n’aiment que les réalités visibles, c’est pourquoi ceux qui s’évertuent à rester dans le monde ne veulent et donc ne peuvent s’élever à l’Amour des réalités invisibles.

b) Rappelons que les dons spirituels ne sont pas reçus systématiquement s’ils ne sont pas désirés. La Sagesse Divine prévient ceux qui la désirent, et s’ils ne sont pas désirés, ils ne seront pas connus de quelque manière que ce soit. Or cette méconnaissance vient soit de ce que l’homme n’a pas l’intention de les connaître, soit du fait qu’il ne peut être capable de cette connaissance, du fait qu’il n’a pas l’intention de désirer en lui, les dons spirituels. Comme le précise St Augustin : l’amour du monde n’a pas ces yeux invisibles par lesquels l’Esprit Saint ne peut être vu qu’invisiblement. « St Thomas, lui , rappelle que l’amour et le désir présupposent toujours la connaissance. On ne peut nullement aimer ou désirer un bien si on ne le connaît pas. Les biens sensibles réclament la connaissance sensible, les biens spirituels la connaissance de l’esprit. Mais la connaissance ne détermine pas l’amour, elle est une condition nécessaire, et c’est le bien qui le détermine ».
c)Le Seigneur ensuite donne la raison de ceux à qui l’Esprit Saint est donné aux fidèles ! Ici les apôtres, et Il explique son inhabitation intime, puisqu’il sera en eux, c'est-à-dire au plus intime de leurs cœurs.  

18- Je ne vous laisserai point orphelins; je viendrai à vous 

Par ces paroles, Jésus console ses disciples. Il est nécessaire qu’Il revienne pour que les disciples ne se sentent pas orphelins, ce qui sera le cas lors de sa mort et de sa mise au tombeau. La paternité peut s’expliquer de trois manières ; selon l’origine charnelle, par adoption, ou volontairement par une imitation faussée… la plus grave !! Jésus insinue que celui qui sera devenu orphelin, c'est-à-dire qui aura quitté son attachement au péché, et abandonnera un attachement sensible à l’égard de ses parents, sera adopté par Dieu comme étant son propre fils. Aussi, bien que le Christ soit déjà venu en assumant sa chair, il restait à démontrer qu’il devait venir encore sous trois formes : deux formes corporelles et une forme spirituelle. Les formes corporelles, après la résurrection et l’ascension, et la troisième forme, spirituelle et invisible, lorsqu’Il vient vers ceux qui ont la foi en Lui, par la grâce, dans la vie comme dans la mort. Indépendamment de la fin du monde où IL viendra pour le jugement final, selon St Jean 14, 3, lors de notre mort, le Christ viendra nous prendre et nous emporter près de LUI.  

19- a)Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus; b) mais vous, vous me verrez, parce que je vis, et que vous vivez. 

a)Le Seigneur expose ici la façon dont il viendra. Il se manifestera uniquement aux apôtres en revenant vers eux comme un simple mortel après la résurrection, l’infirmant immédiatement après, en disant « encore un peu de temps et le monde ne me verra plus », parce que une fois crucifié et ressuscité, il ne se manifestera pas a tous, mais seulement à certains témoins, dignes de foi, qui attesteront par leurs sacrifices si nécessaire, cette réalité manifestée.

b) Il précise ensuite cette future vision, les disciples se réjouiront de le voir vivant après sa résurrection, ils se réjouiront de sa présence, même temporaire et ceux qui l’auront suivi et seront demeurés avec Lui dans les épreuves le verront pour toujours dans l’éternité. Cela signifie que le Christ jouira d’une vie glorieuse dans son âme et dans son corps, ainsi que ceux qui l’auront suivi, parce que notre vie glorieuse est créée et reçue à partir de la vie glorieuse du Christ rédempteur de l’humanité. 

20- En ce jour-là, vous connaîtrez que je suis en mon Père, et vous en moi, et moi en vous. 

Le Christ leur explique ici qu’ils auront alors la connaissance de ce qu’ils ignoraient encore. En effet, Pierre ignorait où allait Jésus, lorsqu’il demandait : « Où vas-Tu ? » Thomas aussi, qui demandait par quel chemin il devrait le rejoindre, quant à Philippe, il ignorait le Père et demandait à le voir. Ceci parce qu’ils ignoraient comment le Père était dans le Fils et le Fils dans le Père. IL leur promet donc cette connaissance…et par ce fait, les doutes des apôtres disparaîtront. Cette connaissance leur sera acquise par la foi, car lorsqu’ils le verront vivant, ressuscité, ils auront une foi certaine, mue par l’Esprit Saint Ils connaitront donc deux choses importantes ! La première, que le Père et le Fils demeurent l’un dans l’autre , par consubstantialité de nature, la deuxième, qu’Il réalisera des œuvres voulues par le Père, au travers de ses disciples, car le Christ dirigera ses disciples par SA grâce, en les habitant de l’intérieur, ce qui sous-entend qu’ayant assumé leur nature, ils seront en lui par la nature assumée et par le sacrement de l’eucharistie, car qui communie au corps et au sang du Christ, le Christ demeure en lui, uni par un amour mutuel.  

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21- a) Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui-là qui m'aime; b) et celui qui m'aime sera aimé de mon Père; c) et moi je l'aimerai et je me manifesterai à lui." 

a).IL faut comprendre que l’amour véritable est celui qui se montre et se prouve dans et par ses œuvres. Car c’est par la réalisation d’une œuvre que l’amour est manifesté. En effet, aimer quelqu’un , c’est lui vouloir du bien et désirer ce que lui-même veut. (Comprendre qu’ainsi nous témoignons d’un amour véritable envers le Christ) .voilà pourquoi, ceux qui disent et ne font pas, sont blâmés par le Seigneur.

b) Il faut comprendre ici, que si quelqu’un aime le Christ, c’est parce qu’il est d’abord, lui-même aimé de Dieu, et non pas qu’il est aimé parce qu’il aime. Tout amour venant de Dieu, nous aimons donc le Fils parce que le Père nous aime. (Le propre du véritable amour, c’est qu’il entraine ceux qui sont aimés à l’amour de celui qui les aime…Jr 31,3) Dieu aime donc d’une manière absolue ceux pour qui Il veut le bien tout entier, c’est - a -dire posséder Dieu en et dans la vérité, puisque Dieu -Père est toute Vérité. (Comprendre que la vérité est possédée véritablement et d’une manière absolue, à qui Dieu se manifeste Lui-même, Lui qui est l’unique Amour et Vérité).

c) ainsi le Père et le Fils se manifesteront en même temps ; le Père par et en Lui-même, le Fils comme Verbe et Christ. Donc ; si le Fils se manifeste à quelqu’un de manière particulière, c’est là le signe d’un amour qui se manifeste par la fidélité de celui qui le reçoit.  

22- Judas, non pas l'Iscariote, lui dit: "Seigneur, comment se fait-il que tu veuilles te manifester à nous, et non au monde?" 

Humilité et simplicité du commun des mortels de s’étonner ou d’être stupéfait lorsqu’une promesse nous est faite de façon particulière. Ici, Judas, le frère de Jacques, est en état d’étonnement et de stupéfaction, ce qui caractérise par ses propos, toute l’incompréhension des apôtres, qui ne comprennent pas pourquoi ils sont ainsi l’objet d’un signe particulier, par rapport au reste du monde !   

23- a). Jésus lui répondit: "Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole b). et mon Père l'aimera, et nous viendrons à lui, c). et nous ferons chez lui notre demeure 

a) Le Christ montre pourquoi Il va se manifester aux disciples. Il leur indique deux qualités qui rendent l’homme capable de recevoir la manifestation de Dieu. .La première est la charité, la seconde est l’obéissance. En effet, ce sont elles qui unissent l’âme de l’homme à Dieu. Or de la charité découle l’obéissance ; en effet, l’homme ne se repose pas s’il ne fait pas ce par quoi il peut parvenir a la finalité vers laquelle il tend, en particulier si sa volonté est tendue vers cette fin, et meut toutes ses forces à faire tout ce qui conduit pour y parvenir. Ainsi, l’homme est rendu capable de voir Dieu., intérieurement et spirituellement.

b) Une manifestation divine est faite à l’homme de trois manières. La première est l’Amour divin, c’est d’abord Dieu qui nous aime en premier. La deuxième est la Visitation Divine méritée par nos œuvres. La troisième, la grâce, qui par cet effet nous fait accéder a LUI. Don suprême qui nous est fait

c) La chose la plus nécessaire à la manifestation de Dieu envers l’homme est la persévérance dans l’amour de Dieu et dans sa volonté de son habitation en nous. (Ce qui fut de tout temps la graine qui fit les saints.) Pour ces prédestinés, Il demeurera toujours en eux. Le Christ démontre ensuite sa familiarité à l’égard de l’homme puisque par ces diverses observances, l’homme s’est montré digne de l’amour divin, ILS viendront habiter et demeurer en lui. Comprenons, celui qui aime et qui obéit en se réjouissant avec le Père et le Fils fait que le Père et le Fils se réjouissent en lui.   

évangile selon saint jean - évangiles synoptiques

24- a).Celui qui ne m'aime pas, ne gardera pas mes paroles. b).Et la parole que vous entendez n'est pas de moi, mais du Père qui m'a envoyé. 

a). Le Seigneur expose ensuite la raison pour laquelle Il ne se manifestera pas au monde ! Parce que les hommes de ce monde non pas en eux ce qui pourrait susciter une manifestation divine et pour cela, Dieu ne se manifestera ni au monde ni aux hommes de ce monde. (Conprendre, ceux dont la cause est absente !) St Grégoire spécifie : « quand il s’agit de l’Amour du Créateur, la langue, l’esprit et la vie sont requis pour cette cause. »

b) .Il spécifie ensuite clairement que cette parole entendue, n’est pas la sienne mais celle du Père qui l’a envoyé. Ceci signifie que celui qui n’écoute pas cette parole, n’aime pas et ne renie pas seulement le Fils mais aussi le Père de qui Il tient toute sa complaisance. Soyons donc assuré, que toutes les paroles qui sont et restent dans nos cœurs proviennent de l’unique Verbe de Dieu.   

25- Je vous ai dit ces choses pendant que je demeure avec vous. 

C’est un très grand bienfait que le Fils en tant que Christ de Dieu nous parle et nous enseigne, par l’instrument de son humanité.
(Après avoir à bien des reprises et de bien des manières parlé jadis à nos pères par les prophètes, en ces temps qui sont les derniers, Dieu notre Père, nous a parler par son Fils)   

26- a) Mais le Consolateur, l'Esprit Saint, b).que mon Père enverra en mon nom, c) lui, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. 

a).De la venue de l’Esprit Saint, proviennent de grands dons, à savoir celui de l’intelligence de comprendre toutes les paroles du Christ. De par cette intelligence de ses enseignements, Il leur promet cette compréhension par la venue de l’Esprit Saint. Le Seigneur présente l’Esprit Saint de plusieurs manières.
1) Comme Paraclet.
2).Comme Esprit.
3) Comme Sainteté.

En 1) il est le Paraclet parce qu’il nous console quant aux tristesses qui proviennent des perturbations de ce monde. De même il nous console des tristesses qui nous affligent de nos péchés passés, et il le fait parce qu’Il nous donne l’espérance de son pardon.
En 2) il est l’Esprit parce qu’il meut nos cœurs à obéir à Dieu dont il est la propre source.
En 3) il est Saint, parce qu’il nous consacre à Dieu, et que tout ce qui est consacré à Dieu est sanctifié et est appelé Saint.

b) il s’agit ici de comprendre ce que sera la mission de l’Esprit Saint. Il faut concevoir qu’il sera en nous d’une manière nouvelle, c'est-à-dire sans exister visuellement mais seulement spirituellement (en esprit) Cela à cause de la substantialité du Fils à l’égard du Père, et de l’Esprit Saint à l’égard du Fils, car de même que le Fils venant au nom du Père a soumis au Père ceux qui croient en Lui, de même l’Esprit Saint nous configure au Christ en tant qu’il nous adopte comme fils de Dieu . L’Esprit Saint agissant sous l’impulsion directe du Père et du Fils.

c). Le Seigneur nous parle ensuite de l’effet de l’Esprit saint. Car comme l’effet de la mission du Fils fut de nous conduire au Père, l’effet de la mission de l’Esprit Saint est de nous inclure au Fils. L’effet de sa mission consiste à faire des hommes des participants à la Sagesse Divine en leur donnant la connaissance de la vérité. Le Fils nous transmet son enseignement en tant que Verbe de Dieu, mais l’Esprit Saint nous rend capables de le recevoir et de le comprendre, en nous inspirant de l’intérieur en nous dirigeant et en nous élevant vers les réalités spirituelles. C’est dans le secret qu’il nous enseigne et nous fait participer à la Sagesse Divine.  

évangile selon saint jean - évangiles synoptiques

27- a).Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix; b). je ne la donne pas comme la donne le monde. c).Que votre cœur ne se trouble point et ne s'effraye point. 

En premier lieu, le Christ promet le don de la paix qu’Il laisse, en second lieu, Il distingue cette paix de celle du monde.

En a) le Christ ayant promis à ses disciples quelque chose qu’ils allaient obtenir grâce à la présence de l’Esprit Saint , leur spécifiant particulièrement , un don qu’ils allaient obtenir par sa venue et sa présence, mais de façon différente. L’Esprit Saint est relié à la paix, puisqu’il est l’Amour qui cause la Paix. Il fait savoir que la Paix n’est rien d’autre que la tranquillité de l’ordre. En effet, on dit que des choses sont dans la Paix quand leur ordre n’est point troublé. Pour St Thomas, « la Paix est la béatitude qui relève du don de sagesse, parce que le propre du sage est d’ordonner ». Pour St Augustin, « la Paix est la sérénité de l’esprit, la tranquillité de l’âme, la simplicité du cœur, le lien de l’amour, la communion de la charité ». La sérénité de l’esprit se rapporte à la raison, la tranquillité de l’âme se rapporte à la puissance sensible, la simplicité du cœur se rapporte à la volonté, volonté qui doit être totalement et uniquement portée vers Dieu. .

b). On distingue la paix des saints de la paix du monde par trois choses. En premier quant à l’intention : car la paix du monde est ordonnée à la jouissance calme et paisible des choses qui ne durent qu’un temps, parce que le monde donne de posséder des choses extérieures, alors que le Christ nous donne ce qui concerne l’acquisition des biens éternels. En second on distingue la paix quant à l’apparence et à la vérité, parce que la paix du monde est fausse, étant seulement extérieure, contrairement a la Paix du Christ qui elle est intérieure et extérieure. En troisième lieu, on la distingue quant à la perfection : parce que la paix du monde est imparfaite, puisqu’elle est seulement liée à la paix de l’homme extérieur et non pas de l’homme intérieur. Le Christ, LUI, nous donne la paix intérieurement et extérieurement. C’est une Paix parfaite.

c).Le fruit essentiel qui suivrait le don de la Paix, et le départ du Christ serait sa propre exaltation. De par ce fait, les disciples pouvaient être moins affligés de son départ, c’est pourquoi le Seigneur cherche à les consolés. Il exclut ainsi le doute de leur cœur, les consolant totalement, levant ainsi leur trouble et leur peur naissante. Le trouble se rapporte à la tristesse, et la peur à la crainte ; elles se rejoignent et différent en ceci : que l’une et l’autre portent sur le mal ; la tristesse portant sur le mal présent, la crainte sur le mal futur. Ainsi, Jésus tient-Il a consoler ses disciples afin qu’ils ne s’attristent point.  

28- a).Vous avez entendu que je vous ai dit: Je m'en vais, et je reviens à vous. b).Si vous m'aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais au Père, car mon Père est plus grand que moi. 

a). Jésus console encore ses disciples qui s’émeuvent de toutes ces paroles qui les troublent, ne comprenant pas encore ce que tout cela veut dire et représentera dans le futur. Le Christ, certes, s’en est allé deux fois : l’une en mourant de par son propre pouvoir, et ensuite en retournant vers son père. Mais il est venu deux fois aussi, l’une lors de sa résurrection, l’autre en demeurant en nous jusqu’à la fin des temps. . Le fait expliqué ici par Jésus à ses apôtres est du type consolateur, pour qu’ils ne soient pas contristés du fait de son départ, mais qu’ils se réjouissent par le fait qu’Il sera exalté dans le ciel assis a la droite du Père.

b). La deuxième partie de cette phrase a donné lieu à beaucoup de commentaires conflictuels du fait de sa révélation mal comprise et interprétée. Il a fallu aux exégètes de ces temps lointains combattre cette hérésie où se sont engouffrés nombre de provocateurs, particulièrement Arius, (Arianisme ) qui cherchaient d’une façon ou d’une autre à discréditer le Christ par rapport a Dieu, par le fait que Jésus déclare que le Père est plus grand que LUI. Selon St Hilaire qui donne une explication sur ce propos, nous retiendrons que le Père est plus grand que le Fils, mais cependant que le Fils n’est pas moindre mais égal au Père. On peut comprendre ainsi que le Père est plus grand que le Fils ,non pas par la puissance, l’éternité ou la grandeur, mais par l’autorité de celui qui donne est surtout qui est principe. Cependant le Fils n’est pas moindre au Père, mais égal, car tout ce qu’a le Père, le fils le reçoit dans l’immédiateté transmise par sa consubstantialité au Père.    

29- Et maintenant, je vous ai dit ces choses avant qu'elles n'arrivent, afin que, quand elles seront arrivées, vous croyiez. 

La foi porte sur des choses qu’on ne voit pas, et nous devons y croire avant qu’elles ne soient réalisées et non après ! C’est la force du mystère auquel nous adhérons avec la conviction de la foi inébranlable qui nous projette dans le cœur de Dieu . Dans ces propos, Jésus savait que ses disciples voyaient une chose et en croyaient une autre ! En effet, ils virent sa mort et sa résurrection, et ayant vu cela, ils crurent alors qu’Il était vraiment le Fils de Dieu. Voilà pourquoi, lorsque cela fut accompli, ils ne crurent pas d’une foi nouvelle mais bien plus augmentée, renouvelée, apte à les projeter dans l’arène de la vie avec la mission d’annoncer l’évangile à toutes les nations, renforcés par la venue du Saint Esprit en eux au jour de pentecôte.  

30- Je ne m'entretiendrai plus guère avec vous, car le Prince de ce monde vient et il n'a rien en moi. 

Jésus fait comprendre a ses disciples, que lorsque viendra le moment où ils ne le verront plus, Il ne s’entretiendra plus en face à face avec eux comme Il l’avait fait jusque là, mais d’une autre manière, par le mystère annonçant auparavant, qu’Il viendrait avec son Père demeurer en chacun d’eux. La mention du diable comme prince de ce monde signifie qu’il est prince ni par sa création ni en vertu d’un pouvoir naturel, mais selon la raison (ratio) de faute, c'est-à-dire qu’il est le prince des créatures pécheresses et des ténèbres dans lesquels il cherche sans fin à précipiter l’humanité. Il est donc le persécuteur qui sans cesse œuvre dans l’orgueil, la concupiscence, l’idolâtrie ,etc. Il est entré dans le cœur de Judas afin qu’il trahisse, dans le cœur des Juifs pour que Jésus soit tué. (Et aujourd’hui encore, nous le voyons à l’œuvre dans diverses parties du monde, tout autant que dans les êtres qu’il convoite et que sournoisement, il arrive à entrainer par sa façon de leur faire miroiter les richesses terrestres périssables.) 

31- Mais afin que le monde sache que j'aime mon Père, et que j'agis selon le commandement que mon Père m'a donné, levez-vous, partons d'ici." 

Jésus, ajoute ensuite la cause qui est le bien de la vertu. C’est pourquoi IL spécifie bien « que le monde sache que j’aime le Père et que j’agis selon son commandement ». Il faut savoir que deux raisons principales ont poussé le Christ à accepter et à supporter la mort : l’amour pour Dieu son Père et l’amour du prochain, c'est-à-dire pour notre humanité, à l’enfantement de laquelle Il a contribué comme verbe. La preuve en est qu’IL accomplit les commandements de son Père. Il faut comprendre ici que c’est l’obéissance au Père qui le pousse à subir la mort pour l’amour de notre humanité. Ce commandement, le Père l’a donné au Fils de l’homme en inspirant à l’âme du Christ la nécessité de mourir dans sa nature humaine, pour le salut de notre humanité, par charité et surtout par obéissance. Voilà pourquoi Il dit qu’Il aime le Père et que c’est par amour envers lui et nous qu’IL fait cela. Ensuite, Il entraine ses disciples vers un autre lieu, discret et secret, pour qu’ils se sentent en sécurité, certes très provisoirement , puisque sa fin est proche. 

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