Evangiles
Synoptiques

Evangiles selon Saint Marc, Saint Matthieu,
Saint Luc et en complément Saint Jean


Ce site est destiné à l’étude des évangiles et a leur meilleure compréhension.
Les trois premiers dits synoptiques, attribués à St Marc, St Matthieu et St Luc...
et aussi l’évangile selon St jean, qui complète les écrits apostoliques avec une étude sur l’Esprit Saint 

Saint Marc

Communément accepté par les Pères de l'Église, découvrir ou redécouvrir le premier Evangile écrit par St Marc, d’après son écoute pendant la prédication de St Pierre à la communauté ecclésiale naissante de Rome.

Saint Matthieu

Ce colleteur d’impôts à Capharnaüm est celui qui met le plus en valeur par ses écrits la continuité entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance, afin de démontrer que Jésus est le Messie annoncé par les prophètes, attendu par Israël.  

Saint Luc

Sous la plume de ce médecin lettré, compagnon de ST Paul, la Bonne Nouvelle annoncée chante un véritable cantique de grâce et d’amour, avec joie et optimisme, nous rapportant les détails de la Sainte Famille, depuis l’Annonciation, la naissance et l’enfance de Jésus.

Saint Jean

Intime du Christ, ses écrits sont un éblouissant témoignage de la vie du Messie, de sa transfiguration, des miracles accomplis, de l’agonie, de la mort de Jésus en croix, de sa mise au tombeau et de sa résurrection au matin de Pâques.

L'Esprit Saints

Qu'est ce que l'Esprit Saint ? Comment l'expliquer ?
Comment se manifeste t-il ?
Essayons ensemble d'y voir plus clair.

Jésus

Spontanément, lorsque vous pensez à Jésus ou quand vous parlez de Lui, comment l’appelez-vous ?
Jésus, Christ, Seigneur, Dieu, …ou autrement !

Évangile de Jésus, le Christ de Dieu
selon Saint-Marc 

Chapitre 14
Nous entrons maintenant dans le chapitre le plus culminant de cet évangile. Le récit de la passion. On pourra nettement mesurer combien la souffrance et la mort de Jésus fut dure à être acceptée par ses disciples. Cependant malgré les défaillances humaines de ces derniers ( trahison, reniement, fuite etc.,) jésus a tenu à pleinement les associés au mystère de sa mort résurrection. Nous verrons tour à tour, le complot contre Jésus, l’onction de Béthanie, la trahison de Judas, les préparatifs du repas d’adieu, l’institution de l’Eucharistie, la trahison de Pierre , la grande prière de Jésus au jardin de Gethsémani, son arrestation, son procès, d’abord devant le sanhédrin. Ce chapitre doit nous permettre une longue méditation sur le sacrifice christique de notre salvation. Après le long cursus du chapitre précédent, notamment centré sur la ruine du Temple et la fin des temps, commence le récit de la passion, dans l’horizon de la fête de la Pâque juive. Il faut savoir qu’avant l’histoire du peuple hébreu, la pâque était une fête des pasteurs nomades, éleveurs plutôt de petit bétail. Au printemps lors de la reproduction des troupeaux, on offrait à la divinité les premiers nés des agneaux, ($Ex 12,1-11). Lorsque Israël s’est sédentarisé, il a adopté une autre fête, d’agriculture celle-là, « la fête des pains sans levain ». Elle célébrait la moisson des céréales nouvelles. Ces deux fêtes, ont assez tôt fusionné, et ont servi à commémorer la libération de l’esclavage (la sortie d’Égypte du peuple hébreu), qui permit la constitution du peuple de DIEU ($ DT 16,1-8). Ainsi donc, la fête de la Pâque, était devenu en Israël, pour le peuple élu, la première et la plus grande fête juive. Ce n’est donc pas par pur hasard que ce récit de la passion du Christ se place sous le signe de cette fête. Lui donnant ainsi un caractère pleinement liturgique.

1- La fête de la Pâque et des pains sans levain allait avoir lieu deux jours après. Les grands prêtres et les scribes cherchaient comment arrêter Jésus par ruse, pour le faire mourir.
2- Car ils se disaient : « Pas en pleine fête, pour éviter des troubles dans le peuple. »
3- Jésus se trouvait à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux. Pendant qu’il était à table, une femme entra, avec un flacon d’albâtre contenant un parfum très pur et de grande valeur. Brisant le flacon, elle lui versa le parfum sur la tête.
4- Or, de leur côté, quelques-uns s’indignaient : « À quoi bon gaspiller ce parfum ?
5- On aurait pu, en effet, le vendre pour plus de trois cents pièces d’argent, que l’on aurait données aux pauvres. » Et ils la rudoyaient.
6- Mais Jésus leur dit : « Laissez-la ! Pourquoi la tourmenter ? Il est beau, le geste qu’elle a fait envers moi.
7- Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, et, quand vous le voulez, vous pouvez leur faire du bien ; mais moi, vous ne m’aurez pas toujours.
8- Ce qu’elle pouvait faire, elle l’a fait. D’avance elle a parfumé mon corps pour mon ensevelissement.
9- Amen, je vous le dis : partout où l’Évangile sera proclamé – dans le monde entier –, on racontera, en souvenir d’elle, ce qu’elle vient de faire. »
10- Judas Iscariote, l’un des Douze, alla trouver les grands prêtres pour leur livrer Jésus.
11- À cette nouvelle, ils se réjouirent et promirent de lui donner de l’argent. Et Judas cherchait comment le livrer au moment favorable.
12- Le premier jour de la fête des pains sans levain, où l’on immolait l’agneau pascal, les disciples de Jésus lui disent : « Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs pour que tu manges la Pâque ? »
13- Il envoie deux de ses disciples en leur disant : « Allez à la ville ; un homme portant une cruche d’eau viendra à votre rencontre. Suivez-le,
14- et là où il entrera, dites au propriétaire : “Le Maître te fait dire : Où est la salle où je pourrai manger la Pâque avec mes disciples ?”
15- Il vous indiquera, à l’étage, une grande pièce aménagée et prête pour un repas. Faites-y pour nous les préparatifs. »
16- Les disciples partirent, allèrent à la ville ; ils trouvèrent tout comme Jésus leur avait dit, et ils préparèrent la Pâque.
17- Le soir venu, Jésus arrive avec les Douze.
18- Pendant qu’ils étaient à table et mangeaient, Jésus déclara : « Amen, je vous le dis : l’un de vous, qui mange avec moi, va me livrer. »
19- Ils devinrent tout tristes et, l’un après l’autre, ils lui demandaient : « Serait-ce moi ? »
20- Il leur dit : « C’est l’un des Douze, celui qui est en train de se servir avec moi dans le plat.
21- Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livré ! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là ! »
22- Pendant le repas, Jésus, ayant pris du pain et prononcé la bénédiction, le rompit, le leur donna, et dit : « Prenez, ceci est mon corps. »
23- Puis, ayant pris une coupe et ayant rendu grâce, il la leur donna, et ils en burent tous.
24- Et il leur dit : « Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versé pour la multitude.
25- Amen, je vous le dis : je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le boirai, nouveau, dans le royaume de Dieu. »
26- Après avoir chanté les psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers.
27- Jésus leur dit : « Vous allez tous être exposés à tomber, car il est écrit : Je frapperai le berger, et les brebis seront dispersées
28- Mais, une fois ressuscité, je vous précéderai en Galilée. »
29- Pierre lui dit alors : « Même si tous viennent à tomber, moi, je ne tomberai pas. »
30- Jésus lui répond : « Amen, je te le dis : toi, aujourd’hui, cette nuit même, avant que le coq chante deux fois, tu m’auras renié trois fois. »
31- Mais lui reprenait de plus belle : « Même si je dois mourir avec toi, je ne te renierai pas. » Et tous en disaient autant
32- Ils parviennent à un domaine appelé Gethsémani. Jésus dit à ses disciples : « Asseyez-vous ici, pendant que je vais prier. »
33- Puis il emmène avec lui Pierre, Jacques et Jean, et commence à ressentir frayeur et angoisse.
34- Il leur dit : « Mon âme est triste à mourir. Restez ici et veillez. »
35- Allant un peu plus loin, il tombait à terre et priait pour que, s’il était possible, cette heure s’éloigne de lui.
36- Il disait : « Abba… Père, tout est possible pour toi. Éloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que moi, je veux, mais ce que toi, tu veux ! »
37- Puis il revient et trouve les disciples endormis. Il dit à Pierre : « Simon, tu dors ! Tu n’as pas eu la force de veiller seulement une heure ?
38- Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation ; l’esprit est ardent, mais la chair est faible. »
39- De nouveau, il s’éloigna et pria, en répétant les mêmes paroles.
40- Et de nouveau, il vint près des disciples qu’il trouva endormis, car leurs yeux étaient alourdis de sommeil. Et eux ne savaient que lui répondre.
41- Une troisième fois, il revient et leur dit : « Désormais, vous pouvez dormir et vous reposer. C’est fait ; L’heure est venue : voici que le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs.
42- Levez-vous ! Allons ! Voici qu’il est proche, celui qui me livre. »
43- Jésus parlait encore quand Judas, l’un des Douze, arriva et avec lui une foule armée d’épées et de bâtons, envoyée par les grands prêtres, les scribes et les anciens.
44- Or, celui qui le livrait leur avait donné un signe convenu : « Celui que j’embrasserai, c’est lui : arrêtez-le, et emmenez-le sous bonne garde. »
45- À peine arrivé, Judas, s’approchant de Jésus, lui dit : « Rabbi ! » Et il l’embrassa.
46- Les autres mirent la main sur lui et l’arrêtèrent.
47- Or un de ceux qui étaient là tira son épée, frappa le serviteur du grand prêtre et lui trancha l’oreille
48- Alors Jésus leur déclara : « Suis-je donc un bandit, pour que vous soyez venus vous saisir de moi, avec des épées et des bâtons ?
49- Chaque jour, j’étais auprès de vous dans le Temple en train d’enseigner, et vous ne m’avez pas arrêté. Mais c’est pour que les Écritures s’accomplissent. »
50- Les disciples l’abandonnèrent et s’enfuirent tous.
51- Or, un jeune homme suivait Jésus ; il n’avait pour tout vêtement qu’un drap. On essaya de l’arrêter.
52- Mais lui, lâchant le drap, s’enfuit tout nu.
53- Ils emmenèrent Jésus chez le grand prêtre. Ils rassemblèrent tous, les grands prêtres, les anciens et les scribes.
54- Pierre avait suivi Jésus à distance, jusqu’à l’intérieur du palais du grand prêtre, et là, assis avec les gardes, il se chauffait près du feu.
55- Les grands prêtres et tout le Conseil suprême cherchaient un témoignage contre Jésus pour le faire mettre à mort, et ils n’en trouvaient pas.
56- De fait, beaucoup portaient de faux témoignages contre Jésus, et ces témoignages ne concordaient pas.
57- Quelques-uns se levèrent pour porter contre lui ce faux témoignage :
58- « Nous l’avons entendu dire : “Je détruirai ce sanctuaire fait de main d’homme, et en trois jours j’en rebâtirai un autre qui ne sera pas fait de main d’homme.” »
59- Et même sur ce point, leurs témoignages n’étaient pas concordants.
60- Alors s’étant levé, le grand prêtre, devant tous, interrogea Jésus : « Tu ne réponds rien ? Que dis-tu des témoignages qu’ils portent contre toi ? »
61- Mais lui gardait le silence et ne répondait rien. Le grand prêtre l’interrogea de nouveau : « Es-tu le Christ, le Fils du Dieu béni ? »
62- Jésus lui dit : « Je le suis. Et vous verrez le Fils de l’homme siéger à la droite du Tout-Puissant, et venir parmi les nuées du ciel. »
63- Alors, le grand prêtre déchire ses vêtements et dit : « Pourquoi nous faut-il encore des témoins ?
64- Vous avez entendu le blasphème. Qu’en pensez-vous ? » Tous prononcèrent qu’il méritait la mort.
65- Quelques-uns se mirent à cracher sur lui, couvrirent son visage d’un voile, et le giflèrent, en disant : « Fais le prophète ! » Et les gardes lui donnèrent des coups.
66- Comme Pierre était en bas, dans la cour, arrive une des jeunes servantes du grand prêtre.
67- Elle voit Pierre qui se chauffe, le dévisage et lui dit : « Toi aussi, tu étais avec Jésus de Nazareth ! »
68- Pierre le nia : « Je ne sais pas, je ne comprends pas de quoi tu parles. » Puis il sortit dans le vestibule, au-dehors. Alors un coq chanta.
69- La servante, ayant vu Pierre, se mit de nouveau à dire à ceux qui se trouvaient là : « Celui-ci est l’un d’entre eux ! »
70- De nouveau, Pierre le niait. Peu après, ceux qui se trouvaient là lui disaient à leur tour : « Sûrement tu es l’un d’entre eux ! D’ailleurs, tu es Galiléen. »
71- Alors il se mit à protester violemment et à jurer : « Je ne connais pas cet homme dont vous parlez. »
72- Et aussitôt, pour la seconde fois, un coq chanta. Alors Pierre se rappela cette parole que Jésus lui avait dite : « Avant que le coq chante deux fois, tu m’auras renié trois fois. » Et il fondit en larmes.

Evangile selon Saint Marc

1 - La fête de la Pâque et des pains sans levain allait avoir lieu deux jours après. Les grands prêtres et les scribes cherchaient comment arrêter Jésus par ruse, pour le faire mourir.

On a vu naître très tôt le complot contre Jésus, du moins une simple esquisse mais qui déjà en disait long. C’était alors principalement le fait des pharisiens et des partisans d’Hérode. Mais depuis que Jésus se trouve à Jérusalem, le projet de l’arrêter se précise et ce sont les milieux sacerdotaux qui prennent le relais des laïcs notamment le Sanhédrin, surtout après l’affaire du Temple que nous avons étudiée aux chapitres 11, 15 à 18 et aussi au chapitre12,12.    

2 - Car ils se disaient : « Pas en pleine fête, pour éviter des troubles dans le peuple. »

Maintenant les chefs des prêtres, aidés par les scribes ont sont à rechercher les moyens concrets, pour se saisir de Lui. Ils opèrent par ruse, conscients de devoir éviter un soulèvement populaire ce qui les aurait mis dans une situation délicate vue la renommée que le Maître avait acquise. La fête de la Pâque, attirait a Jérusalem une grande foule de pèlerins, notamment des juifs dispersés dans toutes les nations. C’était un moment propice pour les émeutes, et les romains étaient d’autant plus a aguet et nerveux. Du fait que Jésus avait la faveur du peuple, en raison de l’enseignement qu’IL dispensait, dans le Temple, les autorités religieuses juives doivent donc agir vite et surtout avant le début de la fête ce qui serait plus sûr pour l’ordre public.  

3 - Jésus se trouvait à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux. Pendant qu’il était à table, une femme entra, avec un flacon d’albâtre contenant un parfum très pur et de grande valeur. Brisant le flacon, elle lui versa le parfum sur la tête.

La scène rapportée ici sert de prologue à la passion de Jésus. L’histoire se passe à Béthanie, petit village proche de Jérusalem, où Jésus a pris l’habitude de se retirer en sortant de la ville. Simon qui le reçoit, n’est pas autrement connu que dans se passage et il semble que ce soit, un lépreux guéri par Jésus et qui l’accueil chez lui. La scène que nous décrit Marc et insolite en soit. C’est un cas unique, voir Jésus rencontrer une femme alors qu’il est à table chez un ami. Cette femme reste anonyme, Marc n’a pas porté son attention sur la personne elle-même mais sur l’action qu’elle effectue. Elle tient dans sa main, un flacon précieux, contenant un parfum très pur. Il s’agit donc très probablement d’une huile aromatisée, extraite de plantes exotiques en provenance de l’inde (les parfums les plus coûteux et très rare venaient pratiquement tous de l’inde par le truchement des marchandisent que convoyaient les caravaniers). Brisant le flacon , elle lui verse sur la tête!     

4 - Or, de leur côté, quelques-uns s’indignaient : « À quoi bon gaspiller ce parfum ?

Suite a ce geste, Marc souligne l’indignation des personnes présentes au repas . IL ne souligne pas de qui provient cette indignation, amis du maître de maison inviter aussi au repas, ou les disciples de Jésus ?  

5 - On aurait pu, en effet, le vendre pour plus de trois cents pièces d’argent, que l’on aurait données aux pauvres. » Et ils la rudoyaient.

Entre Simon, Jésus et la femme, jusque là ont ignorait la présence des disciples de Jésus, et il semble que ce soit eux qui s’en indigne. Un autre évangéliste fera allusion directement à Judas qui tenait la bourse commune. Ils y voient un évident gaspillage de l’argent et allèguent le soucis des pauvres en évaluant le prix du parfum, selon eux perdu. Cette argent, évalué a plus de trois cent deniers, qui correspondait à cette époque a un salaire d’un trimestre de travail d’un ouvrier d’un ouvrier. IL va s’en dire qu’il s’agit là d’une somme énorme, et la critique et d’autant plus habile. 

6 - Mais Jésus leur dit : « Laissez-la ! Pourquoi la tourmenter ? Il est beau, le geste qu’elle a fait envers moi.

Mais Jésus maintient la valeur du geste. Il reproche la critique faîte du gaspillage de ce parfum, amplifie ce geste par allusion d’un geste d’une généreuse beauté, notamment faîte a son attention particulière ! 

[Marc à tenu a souligné la prodigalité de ce geste. La femme n’a pas hésité à casser purement et simplement le flacon pour en déverser plus facilement, plus abondamment et rapidement sur la tête du Maître. Jésus selon la mode antique devait se tenir allongé sur le côté, sur la banquette devant la table! La signification probable de ce geste inattendu est de la part de cette femme un grand hommage rendu à la personne due au Maître. Peut-être même est-ce la reconnaissance de façon personnelle de la messianité de Jésus, ou d’une reconnaissance d’un geste fait auparavant par Jésus envers cette femme? C’est aussi la reconnaissance de sa messianité car c’est par l’onction d’une huile versait sur la tête qu’on marquait initialement les prophètes, et ensuite les rois. Selon l’attente juive, le messie serait l’OINT, le consacré par excellence (§Is 61,1).]       

7 - Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, et, quand vous le voulez, vous pouvez leur faire du bien ; mais moi, vous ne m’aurez pas toujours.

Cette réponse très énigmatique de Jésus est à prendre au sens propre du terme. On n’est pas à la veille de manquer de propre, hier aujourd’hui et demain aussi, mais Dieu dans la loi donnée à Moïse, demande à son peuple de tout mettre en œuvre pour supprimer l’injustice que représente la pauvreté. Elle n’est pas un fait du hasard, ni du caprice de la vie ou du temps, elle répond de notre bon vouloir et de notre responsabilité. Chacun à sa place peut et doit faire un geste pour éradiquer ce fléau. Mais nous savons d’ores et déjà que cet idéal ne peut s’assouvir et ne nous faisons pas d’illusions inutiles, les pauvres ne disparaîtront jamais. Jésus ne nie pas qu’il soit urgent d’aider les pauvres, du reste au sein du groupe des disciples, tout comme dans les confréries de ce temps, l’un d'eux particulièrement était en charge de faire l’aumône au plus pauvre. Jésus clôt cette parenthèse en évoquant sa mort prochaine et sa montée vers le Père.     

8 - Ce qu’elle pouvait faire, elle l’a fait. D’avance elle a parfumé mon corps pour mon ensevelissement.

IL est flagrant que les apôtres, Judas en tête, font figure d’hypocrites en accusant la femme de gaspillage . Et Jésus donne à au geste de l’inconnue, un sens hautement positif. D’avance elle a parfumé son corps pour son ensevelissement! Imaginer la stupeur des Apôtres! Selon Jésus, cette femme qui vient de parfumer son corps à poser un geste prophétique. Elle vient d’anticiper l’embaumement de son corps C’est selon Jésus un acte sans prix quand on sait que la mise en sépulture de Jésus sera celles des condamnés. Elle aura effectivement à la hâte, sans recevoir l’embaumement du au mort en ce temps-là, considéré comme un acte de pure charité, au même titre que faire l’aumône.      

9 - Amen, je vous le dis : partout où l’Évangile sera proclamé – dans le monde entier –, on racontera, en souvenir d’elle, ce qu’elle vient de faire. »

Aussi , selon Marc, Jésus n’hésite pas à mettre l’action de cette femme en rapport avec le drame qu’Il va vivre, et que dans la nuit des temps cette action sera proclamée de génération en génération. ( On sait que l’onction de cette femme à Béthanie, est liée étroitement à la passion du Seigneur qui vas suivre. Marc pose là l’intérêt premier de l’évangélisation pour la communauté universelle par l’annonce de « la Bonne Nouvelle » et le cœur de son évangile justement se situe dans la passion et la résurrection du Christ.)   

Evangile selon Saint Marc

10 - Judas Iscariote, l’un des Douze, alla trouver les grands prêtres pour leur livrer Jésus.

Il faudra à la suite de ce verset , se souvenir que l’une des cause première de la mort de Jésus,incombe à la responsabilité d’un des plus proches de Jésus, un de ses Apôtres. L’occasion appropriée arrivera en son heure. Ce n’est plus maintenant qu’une question de temps.   

11 - À cette nouvelle, ils se réjouirent et promirent de lui donner de l’argent. Et Judas cherchait comment le livrer au moment favorable.

Par ruse, comme il le recherchaient, les chefs des prêtres, scribes et pharisiens compris, voit mûrir ainsi leur projet Pour l’avantage sordide, l’argent, selon l’évangéliste, un traître se serait donc glissé incidemment dans la groupe des douze ? Peut-on vraiment croire que Jésus, dès le début ignorer qui Il avait appelé a le suivre ? C’et le contraire que nous révèle les prophètes, qui à de nombreuses reprises, s’en en donner de façon précise la façon , ni la raison de cette trahison, assurait déjà que le Messie devait souffrir. Y a-t-il plus grande trahison que de trahir d’une façon ou d’une autre, celui qui te tend la main pour te sauver ? ( N’est ce pas , ce que nous faisons parfois même involontairement ou inconditionnellement. Posons-nous vraiment la question en notre âme et conscience!)   

12 - Le premier jour de la fête des pains sans levain, où l’on immolait l’agneau pascal, les disciples de Jésus lui disent : « Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs pour que tu manges la Pâque ? »

Il semblerait que selon le calendrier hébreu, la fête de la Pâque juive cette année-là, tombait un jour de sabbat Comme elle durait plusieurs jours, elle commençait donc l’avant-veille pour se terminer le jour du sabbat soit le samedi. Ainsi le premier jour de la fête de Pâques de cette année-là commença le jeudi soir à partir de 18h ( il faut se rappeler que chez les juifs, le jour commence la veille à 18h et se termine le lendemain à 18h, en mémoire de la création qui commence ainsi, « il y eut un soir, et il y eut un matin. » ) C’est donc un jeudi sir que les disciples demandent au Messie ou doivent ils allaient pour préparer le repas de la Pâque.   

13 - Il envoie deux de ses disciples en leur disant : « Allez à la ville ; un homme portant une cruche d’eau viendra à votre rencontre. Suivez-le,

Jésus donne une réponse curieuse. La rencontre avec un homme porteur d’une cruche d’eau. Habituellement cette tache d’aller chercher de l’eau incombait uniquement aux femmes ! D’où la curieuse réponse du Maître, et de ce fait il semble que ce trait fort insolite soit un signe convenu à l’avance, ou de la connaissance toujours divine que Jésus avait des événements à venir.  

14 - et là où il entrera, dites au propriétaire : “Le Maître te fait dire : Où est la salle où je pourrai manger la Pâque avec mes disciples ?”

L’homme a la cruche, probablement un esclave au vu de la suite à donner au récit, qui finalement ne sera que le signe de reconnaissance de celui qu’il faudra suivre pour rencontrer son maître afin de l’interpeller pour que le Messie puisse avec ses disciples manger la Pâque. Il y a là tout un processus , à la limite du merveilleux ,ou Marc tient à nous faire bien comprendre que Jésus avait bien ce sens de l’ubiquité, dont tout le déroulement des situations terrestres de quelques ratures qu’elles soient.   

15 - Il vous indiquera, à l’étage, une grande pièce aménagée et prête pour un repas. Faites-y pour nous les préparatifs. »

Ce verset nous prouve bien la connaissance des situations que Jésus rencontre, puisqu’il précise même que la pièce qui servira pour le repas sera à l’étage, et déjà prête pour ce faire. Il n’y a donc plus qu’à finir les derniers préparatifs du repas. Marc n’en précise pas la teneur. 

16 - Les disciples partirent, allèrent à la ville ; ils trouvèrent tout comme Jésus leur avait dit, et ils préparèrent la Pâque.

L’évènement est purement messianique, car les choses se passent exactement comme Jésus l’avait prédit. Ce qui signifie que Dieu avait bien choisi son Roi-Messie. 

17 - Le soir venu, Jésus arrive avec les Douze.

D’après Marc, une fois tout bien préparer dans la salle haute, les disciples ont rejoint le groupe resté à l’écart, et ce n’est que le soir, après 18h que Jésus et ses disciples arrivent pour le repas pascal. ici les douze rappel les douze tribus d’Israël, que Jésus associe ainsi à son œuvre salvifique, rassemblant ainsi une unique communauté du peuple élu par Dieu.  

[ Petit appel rapide pour ce souvenir que le repas pascal que prenaient les hébreux chaque année, à une date bien précise commémorait la sortie d’Égypte, La fin de l’esclavage qui signifiait la Mort, et la sortie qui signifiait une Résurrection. La symbolique ici avec le Messie et tout trouvé : l’annonce de sa mort et de sa résurrection libératrice définitive] 

18 - Pendant qu’ils étaient à table et mangeaient, Jésus déclara : « Amen, je vous le dis : l’un de vous, qui mange avec moi, va me livrer. »

Je vous laisse imaginer la stupeur que les disciples durent avoir à l’annonce de cette déclaration. Sans la nommer, Judas, il annonce clairement la trahison de l’un des leurs. 

Evangile selon Saint Marc

19 - Ils devinrent tout tristes et, l’un après l’autre, ils lui demandaient : « Serait-ce moi ? »

On devine et comprend la réaction de tristesse que ressentir les Apôtres, qui n’osaient sur le moment se regarder l’un l’autre, puisqu‘ils ignoraient qui serait le traître ? D’où la préoccupation de se poser la question cruciale. « Serait-ce moi ». La crainte était aussi de rigueur car seul Jésus connaissait sur le moment celui qui le trahirait ! (Les exégètes suggèrent que Marc est volontairement glissé la question périlleuse afin que tout un chacun nous posions la même question avant chaque communion au corps du Christ .Cela correspondrait à l’époque ou Marc écrit son évangile pour les chrétiens persécutés de Rome.)    

20 - Il leur dit : « C’est l’un des Douze, celui qui est en train de se servir avec moi dans le plat.

Jésus qui connaît la crainte de cette préoccupation, laisse encore traîner le doute sur la personne qui le trahira. Il laisse à chacun le soin de bien se rendre compte de la situation qui va en découler. LE GESTE qui portera le signe de la trahison. Comme on mangeait à cette époque dans un plat unique, et que chacun y prenait part, ils n’osèrent plus se servir en attendant celui qui ferait le geste fatidique. Ce fut Judas qui se servit à ce moment précis en même temps que le Maître. La signature du forfait fut ainsi marquée aux yeux des Apôtres.   

21 - Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livré ! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là ! »

Jésus évoque ainsi, que son sort imminent fait partie du dessin de Dieu a son égard.Le plus étrange est qu’aucune parole dans l’Ancien Testament n’évoque la mort du Fils de l’Homme. Psychologiquement, il est important de comprendre le scandale du Messie abandonnait par l’un des siens. Qu’est-ce qui a poussé Judas à trahir Jésus ? Jésus termine sa phrase par non une condamnation, mais par une lamentation toute biblique à la manière des prophètes qui gémissaient sur l’infidélité de tout le peuple de Dieu. (Is 1,4). Jésus c’est souvent exprimer sur le Mal qui le presse et le con duit à sa perte , du moins c’est ce que le Mal avait en assurance, que la mort du Christ serait la fin aussi de Dieu. Sa victoire ainsi serait totale. Son erreur lui sera fatale . La résurrection du Messie par Dieu son Père clôturera définitivement le sort du Mal qui sera éradiqué de l’éternité qui nous attend. IL est donc impossible de donner un sens aux derniers mots de la phrase du Maître

[Dans les versets qui vont suivre, on aurait bien aimé connaître dans le détail tout ce qui s’est passé lors de se repas. Le dernier que Jésus ai pris avec ses disciples. Mais au lieu d’une description longue, détaillée et circonstancier ,tous les évangélistes ne nous en ont donné qu’un récit très court et très schématique .Au contraire ils s’attachent à peu de mots, très dense, dégageant ainsi le sens des actes et des paroles qui fit Jésus lors de la dernière Cène, mot latin qui signifie littéralement « repas du soir ».]   

22 - Pendant le repas, Jésus, ayant pris du pain et prononcé la bénédiction, le rompit, le leur donna, et dit : « Prenez, ceci est mon corps. »

Le Maître fait donc le geste rituel bien connu des juifs lors de leur repas de fête d’autant plus le repas pascal. Comme le père de famille , Jésus préside la table. Il prend du pain, , adresse à Dieu une grande prière de louange et de remerciement pour les dons reçus de LUI. (Cette bénédiction juive, est un acte solennel par lequel les israélites rendent grâce à Dieu de leur avoir donner le salut. Prière que l’on trouve dans la Haggada, qui est le rituel de la Pâques juive.) Puis une fois prononcée la prière Jésus rond le pain et le distribua à tous en prononçons les mots qui unissent tous les participants à ce repas, non pas à manger sa chair, mauvaise interprétation matérialiste occidentale, mais qui en araméen désignent l’action de s’unir corporellement à celui qui fait de geste, et de partageait ainsi son sort.      

23 - Puis, ayant pris une coupe et ayant rendu grâce, il la leur donna, et ils en burent tous.

La signification du don qu’il fait s’éclaire davantage par la parole qui suit , parallèlement effectuée sur la coupe.

24 - Et il leur dit : « Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versé pour la multitude.

C’est donc avec la plus grande solennité qu’il prononce ces mots qui déclarent à l’humanité que se ang est celui de l’alliance nouvelle et éternelle. Tous les mots prononcés ici par le Maitre revêtent ici une densité hors du commun. Le sang ici représenté par le vin n'explicite le don que Jésus fait à la multitude. La symbolique ici se rattache à la vie de celui avec qui l’on communie. Au Sinaï , Moïse avait aspergé avec du sang de taureau le peuple de Dieu pour le purifier de son offense, ainsi le sang du Christ qui sera versé sur la croix purifiera le peuple que le Christ, dans son Église , offre faite à Dieu son Père, mais pas seulement sa mort à un sens universelle comme salvatrice de l’ensemble de l’humanité. (Au sens sémitique à laquelle se rapporte le mot multitude, désigne l’ensemble des humains planétairement parlant.)     

25 - Amen, je vous le dis : je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le boirai, nouveau, dans le royaume de Dieu. »

Au terme de ce repas Jésus ouvre une perspective heureuse, car par-delà la mort, il annonce aussi sa victoire. Il promet la venue du règne de Dieu, sous l’image du banquet messianique de la fin des temps, ou coulera à nouveau le « vin nouveau » de la fête sans trêve où toutes les nations de la terre communieront au DIEU VIVANT.

[ En ces quelques versets , Marc nous à montrer Jésus instituant l’Eucharistie. Pour les chrétiens de son époque , comme encore pour nous aujourd’hui, ce repas se renouvelle perpétuellement comme le mémorial de la mort- résurrection du Sauveur, conscients que nous sommes contemporains des événements du salut. Ce sacrement actualise et rend présent le mystère du Christ Sauveur qui nous sauva de la mort-oublie qui exprime la géhenne d’où il sera impossible de contempler la face de Dieu.]  

26 - Après avoir chanté les psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers.

Le repas radieux de Jésus avec ses disciples se termine comme tous les repas juifs . On chante la deuxième partie du « Hallel », qui comporte les psaumes 115 à 118. Ces prières de louange se concluent par l’acclamation « ALLELUIA » qui signifie en hébreu, «  Louez soit le Seigneur ». Puis Jésus et les disciples se rendent au mont des oliviers, pour y passer la nuit. C’était un moyen bien simple de se soustraire aux menaces qui pesaient sur eux à l’intérieur des murs de la ville. 

27 - Jésus leur dit : « Vous allez tous être exposés à tomber, car il est écrit : Je frapperai le berger, et les brebis seront dispersées

Maintenant hors de la ville, l’atmosphère devient pesante. Le Maître prévient ses amis des conséquences qu’entraînera sa disparition. Il leur annonce la défection du groupe et sa dispersion. La révélation de cette épreuve se révèlera très dure pour les disciples. Jésus cite ici dans la deuxième partie de son annonce, un verset du livre de Zacharie le prophète, ou on y lit le drame des brebis perdues qui se retrouvent sans pasteurs. (Za 13,7b) Hors depuis le début de son ministère, Jésus s’est toujours présenté comme le berger qui vient rassembler les brebis perdues d’Israël. Connaissant la suite des événements qui se produiront lors de son ascension auprès du Père, Il a assigné à douze disciples de poursuivre cette tâche, en l’élargissant au reste du monde. 

28 - Mais, une fois ressuscité, je vous précéderai en Galilée. »

Jésus préconise aussi a ses amis, que lorsque l’épreuve sera passer, Il reviendra se mettre à la tête de ses amis, qui à nouveau rassemblés, seront à nouveau guider par le Maître.

Evangile selon Saint Marc

29 - Pierre lui dit alors : « Même si tous viennent à tomber, moi, je ne tomberai pas. »

La protestation du cœur généreux de Pierre et toute à son honneur, mais son attachement, son loyalisme et son indéfectibilité ne tiendra que jusqu’au début du jour prochain.  

30 - Jésus lui répond : « Amen, je te le dis : toi, aujourd’hui, cette nuit même, avant que le coq chante deux fois, tu m’auras renié trois fois. »

Ici encore , et je dirais encore plus spécialement la messianité du Messie n’est plus à être contesté. La connaissance des événements à venir est la preuve indiscutable que sa nature identique au Père soit une réalité flagrante, avérée, et incontournable. Avec amour et affection Le Maître reprend son élève, conscient de sa fragilité mais sur aussi de son amour envers Lui. Pierre démontrera cet amour envers le Christ par sa mort à Rome vers 57 (ou 60) de l’ère dite Chrétienne.  

31 - Mais lui reprenait de plus belle : « Même si je dois mourir avec toi, je ne te renierai pas. » Et tous en disaient autant

Dans ce verset , Marc nous souligne l’aveuglement des disciples devant la mort prochaine du Maître. Ils sont totalement inconscients de ce qui va advenir, de ce qu’ils vont faire, leurs comportements devant la force brutale des gardes du Sanhédrin dans les heures qui suivront. Pierre ici n’est que le reflet de cette ignorance.

32 - Ils parviennent à un domaine appelé Gethsémani. Jésus dit à ses disciples : « Asseyez vous ici, pendant que je vais prier. »

Maintenant va se dérouler la scène tragique du jardin de Gethsémani, que dans son évangile Luc appelle le jardin de l’Agonie. La tradition situe ce lieu au pied du mont des oliviers, au-delà du Cédron, ou se trouve le pressoir à huile , d’où le non du lieu « Gethsémani. » Le Maître prend alors les dispositions qu’ils convient en vue de la situation à venir. 

33 - Puis il emmène avec lui Pierre, Jacques et Jean, et commence à ressentir frayeur et angoisse.

Bien qu’IL ait l’habitude de se retirer seul pour prier, paradoxalement cette fois-ci particulièrement, il prend avec Lui le trio de ses amis les plus proches, qui ont déjà à mainte fois été présente d’événements importants. Là encore le Maître veut les associer à ce qui va suivre, mais sans leur en révéler le contexte . L’angoisse qui l’envahit démontre une certaine peur, égale à tout homme qui se trouve devant des évènements dont il ne maîtrise pas la teneur.  

34 - Il leur dit : « Mon âme est triste à mourir. Restez ici et veillez. »

C’est cette solitude dont il connaît déjà la douleur devant la mission à poursuivre, sachant par avance le déroulement des moments à qui suivront, que la tristesse s’empare de son âme. Jésus ne pense pas que ses trois amis, les plus proches, soient capables malgré tout d’entrer dans le drame qu’il va vivre. Il leur demande de rester là à veiller, ce qui sous-entende de prier avec lui, bien que Lui s’éloigne de quelques pas.     

35 - Allant un peu plus loin, il tombait à terre et priait pour que, s’il était possible, cette heure s’éloigne de lui.

Ce moment relaté dans cet évangile, reste un moment dur d’interprétation et d’explication. Épuisé par la douleur qui enserre son cœur et qui a envahi son âme, sous la terre qui vacille sous ses pas. Jésus s’effondre. C’est le moment tragique et fatidique où le moi humain se trouve aux prises avec la volonté divine. Attitude que nous rencontrons dans le courant de notre vie et auquel nous n’avons aucun moyen d’y remédier. Notre inaptitude devant les évènements qui nous écrasent nous laisse inaptes à toute possible action. On reste démunie comme ligoté par une force invisible qui nous submerge. Homme ou bien Dieu ? Quelle fut à ce moment précis la situation de Jésus!    

36 -  Il disait : « Abba… Père, tout est possible pour toi. Éloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que moi, je veux, mais ce que toi, tu veux ! »

Marc est le seul des évangélistes qui nous livre la prière du cœur de Jésus. ( On peut comprendre que l’évangéliste s’est mis à la place de son Maître dans ce moment de grande agonie et que la prière présente ressemble à celle que Jésus a adressée à son Père.) Un appel émouvant « PAPA » qui justifie le lien particulier qui uni les deux divinités. PÈRE et FILS. Marc tient à souligner la conscience aiguë des liens uniques qui les relient. ( Nous retrouvent ici le lien particulier que Jésus nous demande d’employé lorsque dans notre prière nous nous adressons au Père… Père, que Ton Nom soit sanctifié, que Ton règne vienne…en somme nous nous adressons a Dieu comme à notre PÈRE, tout simplement.) La coupe représente ici la souffrance qu’il faut boire jusqu’à la lie. Mais , habillé d’une fois sans faille en la volonté divine, il comprend que le dessin du Père dépasse sa propre volonté, et s’y abandonne avec confiance      

37 - Puis il revient et trouve les disciples endormis. Il dit à Pierre : « Simon, tu dors ! Tu n’as pas eu la force de veiller seulement une heure ?

Une première fois, sa prière achevée, Jésus revient est trouve ses amis endormis.IL ne peut que constater leur parfaite inconscience, plongé dans un profond sommeil. Il interpelle Pierre qu’il appel par son ancien prénom « Simon »qui single comme un reproche. Le fait de manquer de façon impardonnable à son devoir. « Tu dors ? Tu n’a pas eu la force de veiller ! »  

38 - Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation ; l’esprit est ardent, mais la chair est faible. »

D’où la présente exhortation de ce verset aux expressions sémitiques. Jusque -là, le sommeil n’était que l’opposé physiologique de l’état de veille Le fait d’associer à l’ordre de veiller celui de prier, Jésus montre qu’il ne s’agit pas simplement de dormir , mais qu’il faut se tenir dans la vigilance spirituelle, faisant ainsi allusion, a la parabole du portier qui doit mobiliser tout son être, afin d’accueillir son maître à n’importe quelle heure de la nuit. Ainsi par le mot « tentation », parole proche du « Notre Père », nous sommes tous conviés ou, dans les moments cruciaux de notre existence, ou nos vues terrestres ont du mal à rejoindre celle de Dieu. Nous ne devons jamais nous laisser aller à un manque de foi. L’esprit empreint de l’amour de Dieu est en lutte contre la chair qui se laisse tentée par le mal. (Rappelons que St Paul disait, que c’était lorsqu’il était faible qu’il était le plus fort). Il nous faut toujours faire droit à l’ouverture de l’esprit envers Dieu en toutes circonstances.      

Evangile selon Saint Marc

39 - De nouveau, il s’éloigna et pria, en répétant les mêmes paroles.

Cela dit, après une désolante constatation, le Maître retourne à nouveau à l’endroit initial pour se remettre en prière. A-t-il vraiment exporté le Père avec les mêmes paroles que précédemment ? Marc souligne ici la lutte de l’homme-Dieu, que nous devons s retenir comme exemple d’une conduite toute orientée vers la volonté suprême du Père.  

40 - Et de nouveau, il vint près des disciples qu’il trouva endormis, car leurs yeux étaient alourdis de sommeil. Et eux ne savaient que lui répondre.

Une fois encore , Jésus rejoint ses amis, qu’ils trouvent une fois de plus endormis. D’aprés Marc, il considère que cela ressemblait plutôt à une torpeur coupable! C’est au moment le plus grave que ses trois amis manifestent par leur comportement, la totale incomprehension du drame personnel que vit Jésus ! En témoigne la suite du verset : « Ils ne savaient plus que dire » !  

41 - Une troisième fois, il revient et leur dit : « Désormais, vous pouvez dormir et vous reposer. C’est fait ; L’heure est venue : voici que le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs.

Une troisième et dernière fois le Maître revient vers ses disciples toujours endormis. Il semble y avoir dans à voie une sorte d’ironie ! Comme si l’inconscience de ses amis ne peut plus avoir de conséquence dans le déroulement de la mort de Jésus par la trahison imminente de Judas.  

42 - Levez vous ! Allons ! Voici qu’il est proche, celui qui me livre. »

Tous s’acheve, avec injonction par la promptitude des paroles du Maître ! Jésus que sa prière semble avoir conforté, est maintenant prêt a affronter celui qui va le livrer et subir son sort. (Rappelons-nous le contexte dans lequel Marc écrit son évangile. Les chrétiens de Rome sont jeter en pâture aux jeux du cirque ! il est fondamentale que les versets les instruisent sur la façon d’acceillir la mort comme le fit le Maître.)

43 - Jésus parlait encore quand Judas, l’un des Douze, arriva et avec lui une foule armée d’épées et de bâtons, envoyée par les grands prêtres, les scribes et les anciens.

Marc ,n’hésite pas à donner des détails précis dans ce verset. Judas, un des Apôtres, se rend à l’endroit où il savait trouver Jésus et ses compagnons, lui-même y étant aller plusieurs fois avec le Maître et les autres disciples. Il connaissait bien le lieu de repos de la petite communauté. Mais cette fois, il n’est pas seul. Une foule hostile, armée, envoyée par le Sanhédrin s’approche de Jésus avec lui en tête. La trahison est en marche, sur le point d’aboutir. Mais dans la nuit comment reconnaître Jésus parmi les autres disciples. Il lui faudra un stratagème efficace qui ne laissera aucun doute à ceux qui devront se saisir de Lui.   

44 - Or, celui qui le livrait leur avait donné un signe convenu : « Celui que j’embrasserai, c’est lui : arrêtez-le, et emmenez-le sous bonne garde. »

Afin qu’il n’y ait aucune erreur, Judas, désignera Jésus par une accolade, forme rabbinique d’embrassade pour la salutation entre deux hommes. En faisant cette accolade au Maître, et lui seul parmi les autres compagnons, l’erreur ne sera plus possible. Car même dans la nuit, Judas connaissant bien Jésus, ne pouvait se tromper. 

45 - À peine arrivé, Judas, s’approchant de Jésus, lui dit : « Rabbi ! » Et il l’embrassa.

A peine arrivée à l’endroit voulu, reconnaissant spontanément Jésus, Judas le nomme en l’appelant « Rabbi » ce qui se traduit par « mon Maître ». Cette façon d’appeler à l’époque était bien naturelle et usuelle pour un disciple vis-à-vis de son maître. Il en était ainsi dans toutes les écoles rabbiniques. Le baiser ou l’accolade n’était en soi qu’un geste d’affection. 

46 - Les autres mirent la main sur lui et l’arrêtèrent.

Mais ici, baiser et geste sont radicalement des gestes pervertis. Il deviendront pour la suite des âges, un signe de trahison flagrante. Ansi se déclenche la mainmise sur Jésus.  

Evangile selon Saint Marc

47 - Or un de ceux qui étaient là tira son épée, frappa le serviteur du grand prêtre et lui trancha l’oreille

Marc précise que cet acte de trahison et de violence vis-à-vis de Jésus appelle à une réplique. Un ami du Maître tire son épée du Foureau et tranche l’oreille d’un des valets du grand prêtre du Sanhédrin. Marc sur le moment ne nous livre pas le nom du défenseur de Jésus. Plus tard, la tradition l’identifiera à Simon-Pierre(Jn 18,10)

[ En soi se geste ne doit pas être surévalué! Marc souligne même le ridicule de ce geste . Finalement cette anecdote ridicule, n’a fait que tranché le bout de l’oreille du valet en question. Ce n’est que par le biais de la tradition amplifié a souhait que l’on apprendra le nom de ce valet, un certain Malchus. (Jn 18,10 et la guérison que Jésus opéra pour soigner le blessé,(Lc 22, 50-51). Marc ne souligne pas non plus que le Maître réprimande son zélé défenseur, pour cet acte maladroit et insensée. Un homme seul, même armé, devant une foule armée elle aussi, que peut-il bien faire. Certes l’action spontané en soit est un geste de protection, louable en soit, mais irréfléchi et surtout inutile.]     

48 - Alors Jésus leur déclara : « Suis-je donc un bandit, pour que vous soyez venus vous saisir de moi, avec des épées et des bâtons ?

Jésus, plein de sérénité, s’en se mettre en colère, à l’image d’une rabbi pacifique, souligne a ses agresseurs le paradoxe de la situation. Venir à lui , en nombre et armé, lui qui n’a jamais fait aucun mal n’y porté aucune arme.                                                             

49 - Chaque jour, j’étais auprès de vous dans le Temple en train d’enseigner, et vous ne m’avez pas arrêté. Mais c’est pour que les Écritures s’accomplissent. »

Les mots ici exprimés par Jésus sont dits pour soulever le scandale que son arrestation suscite au sein de la foule qui vient l’arrêter. Cet événement est aussi absurde qu’incompréhensible. Mais comme le précise Jésus , cela advient indépendamment de leur volonté, c’est la volonté de Dieu qui s’exprime, selon les écritures qui longtemps déjà l’avaient prédit.  

50 -  Les disciples l’abandonnèrent et s’enfuirent tous.

.../...

51 - Or, un jeune homme suivait Jésus ; il n’avait pour tout vêtement qu’un drap. On essaya de l’arrêter.

.../...

52 - Mais lui, lâchant le drap, s’enfuit tout nu.

La déroute des disciples est totale. Malgré leurs assertions répétées de fidélité jusqu’à la mort, devant l’adversité, la lâcheté a primé. Sauf semble-t-il un jeune homme qui se trouvait là ! Hasard ! Malchance ! Infortune ! Que faisait-il là ? Qui était-il ? Seul le silence remplit cette anecdote rapportée ici que par Marc. Que faut-il y voir ? Un message ! Un témoignage véridique de la scène d’arrestation de Jésus ! Je laisse à chacun de se faire sa propre opinion à ce sujet un peu suspect !  

53 - Ils emmenèrent Jésus chez le grand prêtre. Ils rassemblèrent tous, les grands prêtres, les anciens et les scribes.

Sans tarder, dès son arrivé, en pleine nuit, les autorités religieuses se réunissent, le Sanhédrin pour le juger
[Le grand prêtre qui commandait en ce temps-là le Sanhédrin s’appelait Caïphe. C’était un personnage prestigieux qui jouait le rôle de chef de la nation, face à envahisseur romain, et tout le peuple le respecter. Le Sanhédrin constitue en soi en plus de l’interprétation des écritures et sa propagation dans les synagogues, au besoin, une haute cour de justice, mais juive uniquement. Imposante en soi, elle se compose de soixante et onze membres divisés en trois collèges. Les chefs des prêtres, se composent de l’aristocratie sacerdotale, les Sadducéens. Les anciens se composaient des nobles laïques. Les scribes venus de toutes les couches de la société, est l’élite parmi les Pharisiens, fins connaisseurs et interprètes de la loi. Toutefois un problème se pose ici selon l’explication de Marc. Selon la loi en vigueur, la législation en cours interdisait au Sanhédrin de tenir une réunion officielle de nuit ! De plus, le grand conseil ainsi réunit, ne se rassemblait pas chez le Grand Prêtre, comme indiquer ici, mais dans une salle du conseil qui se trouvait dans l’enceinte sacrée du Temple. IL est donc peu probable que Jésus ait eu un procès en règle, mais qu’il ait subi un interrogatoire plutôt sommaire, même si l'enjeu final était de le piéger afin de trouver une excuse valable avant d’être remis au tribunal romain. (Il est à noter que Jean dans son évangile donne une version différente. Jn 18,12-24) de cette confrontation avec le Sanhédrin en pleine nuit. ]           

54 - Pierre avait suivi Jésus à distance, jusqu’à l’intérieur du palais du grand prêtre, et là, assis avec les gardes, il se chauffait près du feu.
Pierre, pourtant semble s’être ressaisi. Des douze il 

55 - Les grands prêtres et tout le Conseil suprême cherchaient un témoignage contre Jésus pour le faire mettre à mort, et ils n’en trouvaient pas.

Le Sanhédrin n’avait qu’une chose en tête, trouver un motif suffisant pour le mettre à mort. Bien sûr il s’agit là d’une parodie de justice, le procès est joué d’avance. Pourtant les accusateurs sont contrariés par le fait qu’ils ne trouvent pas de témoignage d’accusation valable. C’est indéniable, Jésus est innocent. 

56 - De fait, beaucoup portaient de faux témoignages contre Jésus, et ces témoignages ne concordaient pas.

Selon la loi juive, il fallait la déposition convergente de deux témoins minimum.(Dt 19,15). Pas de concordance dans les faux témoignages, pas de possibilité d’accusation valable.    

Evangile selon Saint Marc

57 - Quelques-uns se levèrent pour porter contre lui ce faux témoignage :

Un chef d’accusation majeur semble pourtant semble faire effet ! De quoi s’agit-il ? 

58 - « Nous l’avons entendu dire : “Je détruirai ce sanctuaire fait de main d’homme, et en trois jours j’en rebâtirai un autre qui ne sera pas fait de main d’homme.” »

On dénonce Jésus pour avoir ouvertement dit qu’il détruirait le temple. Jésus c’est vrai avait ouvertement annoncé la fin du Temple et qu’il n’en resterait pas pierre sur pierre! Mais il n’a jamais dit que ce serait lui l’auteur de cette destruction !  

59 - Et même sur ce point, leurs témoignages n’étaient pas concordants.

De surcroît les antagonistes semblent se méprendre sur les dires de Jésus à cet effet! Finalement ils ne font que mélangés leurs fausses accusations par des contradictions évidentes 

60 - Alors s’étant levé, le grand prêtre, devant tous, interrogea Jésus : « Tu ne réponds rien ? Que dis-tu des témoignages qu’ils portent contre toi ? »

Faute de témoignages concluants, le grand prêtre est obligé d’intervenir personnellement. C’est d’abord pour reconnaître la grande dignité de Jésus, du fait d’avoir su garder le silence devant ses délateurs. Saon intervention reste malgré tout bien maladroite, du fait qu’il s’appui sur des témoignages non concordants.  

61 - Mais lui gardait le silence et ne répondait rien. Le grand prêtre l’interrogea de nouveau : « Es-tu le Christ, le Fils du Dieu béni ? »

Jésus reste imperturbablement muet. Ce silence éloquent montre bien la conscience de son innocence. Le juste se tait devant ceux qui trament sa perte. (Is 53,7)
[Pourtant la question du grand prêtre est essentielle ! Cette interrogation est directe ! C’est la question clé, celle de l’identité de Jésus. Dans l’interprétation juive, l’énonciation « Fils du Dieu béni » n’a pas de porter supérieur à celle de Messie, car dans la mentalité des hébreux ils ne peuvent concevoir que l’envoyé spécial de Dieu pour établir son règne soit un homme. D’où la question du grand prêtre qui semble donc être un subterfuge pour le prendre en défaut ! ]  

62 - Jésus lui dit : « Je le suis. Et vous verrez le Fils de l’homme siéger à la droite du Tout-Puissant, et venir parmi les nuées du ciel. »

Selon Marc, à ce point précis de son interrogatoire, Jésus rompt le silence, est fait une révélation étonnante. Pour la première fois dans son évangile,n Jésus revendique en public, les titres qui sont les siens, ceux d’un Messie transcendant. Jusque-là cette identité profonde était demeurée un secret jalousement gardé du fait de son ambiguïté! Maintenant prisonnier, à la veille d’une mort certaine, Jésus ne craint plus de dévoiler son identité, le mystère de sa personne.

[ Jésus e présente en reprenant la formule sous laquelle il s’est toujours présenté : Le Fils de l’Homme ! Mais cette fois à l'aide de deux passages de l’écriture, il en précise la portée. Le fait de siéger à la droite du tout-puissant n’est pas seulement de s’asseoir à la place d’honneur auprès du Maître de l’Univers, mais c’est d’accéder au pouvoir souverain de Dieu. Et venir parmi les nuées du ciel , selon le livre de Daniel, (Dn 7, 13-14) c’est recevoir les pleins pouvoirs divins du juge et de sauveur universel de la fin des temps. Par ces deux citations bibliques, Jésus ne peut avec plus d’éclat, afficher ses prérogatives divines.]       

63 - Alors, le grand prêtre déchire ses vêtements et dit : « Pourquoi nous faut-il encore des témoins ?

La prétention exorbitante que Jésus affiche clairement, provoque aussitôt une réaction hostile, une fin en soi de ne pas recevoir. Le fait dans l’ancien orient, déchirer son vêtement, était un signe d’indignation, voire même d’horreur. Par ce geste là grand prêtre crie au blasphème. Cet homme a proféré des paroles qui offensent Dieu.    

64 - Vous avez entendu le blasphème. Qu’en pensez-vous ? » Tous prononcèrent qu’il méritait la mort.

Sans plus attendre à la demande du grand prêtre, le Sanhédrin au grand complet prononce la peine capitale Selon la loi juive, le blasphémateur est passible de mort. La cause est donc entendue. Le grand prêtre a obtenu ce qu’il voulait. Obtenir la mort du Galiléen. (Mais sous l’autorité de Rome, même si la décision de sa mort fût prise par les autorités juives, elle ne peut s’exercer par eux .Ils doivent obligatoirement en référé à l’autorité souveraine de la magistrature romaine).    

65 - Quelques-uns se mirent à cracher sur lui, couvrirent son visage d’un voile, et le giflèrent, en disant : « Fais le prophète ! » Et les gardes lui donnèrent des coups.

L’ambiguïté de ce verset laisse entendre que Jésus est sorti de la salle d’audience. Cette scène d’injures et gestes morbides ne peut être attribuée aux membres du Sanhédrin. Ces outrages et l’ironie qui s’en inspire sont sans doute le fait de valets et de gardes lorsqu’ils emmenèrent Jésus hors de la salle où il était jugé.  

66 -  Comme Pierre était en bas, dans la cour, arrive une des jeunes servantes du grand prêtre.

Maintenant nous retrouvons Pierre assis, à se réchauffer près du brasero avec les gardes. Marc nous narre l’évènement afin de nous rappeler la phase importante du reniement de Simon-Pierre, ( ou bien le nôtre ?) .

Evangile selon Saint Marc

67 - Elle voit Pierre qui se chauffe, le dévisage et lui dit : « Toi aussi, tu étais avec Jésus de Nazareth ! »

La servante dévisage les individus présents et reconnaît Pierre comme étant l’un de ceux qui suivaient Jésus. Ouvertement elle le dénonce! (Ce qui semble ici étrange, c’est qu’il semble qu’elle était déjà au courant de la condamnation de Jésus puisque ces paroles accusent un ami du condamné.) 

68 - Pierre le nia : « Je ne sais pas, je ne comprends pas de quoi tu parles. » Puis il sortit dans le vestibule, au-dehors. Alors un coq chanta.

Démasqué, Pierre nie avec force. C’est le premier pas vers la désertion et le mensonge.La fuite semble être un moyen de se soustraire aux gardes qui veillent là. Comme l’avait prédit Jésus un coq chanta. La nuit du être longue, puisque le chant du coq entrevoit déjà le point du jour.  

69 - La servante, ayant vu Pierre, se mit de nouveau à dire à ceux qui se trouvaient là : « Celui-ci est l’un d’entre eux ! »

Après un moment , Pierre revenu se réchauffer près du brasero, se voit à nouveau interpeller avec insistance par la servante. Le disciple est pris bel est bien au piège. 

70 - De nouveau, Pierre le niait. Peu après, ceux qui se trouvaient là lui disaient à leur tour : « Sûrement tu es l’un d’entre eux ! D’ailleurs, tu es Galiléen. »

L’Apôtre a beau nié, l’étau se resserre. Il est maintenant reconnu en plus de sa dépendance au Maître mais aussi à son accent provincial.  

71 - Alors il se mit à protester violemment et à jurer : « Je ne connais pas cet homme dont vous parlez. »

Cette fois encore il veut se défendre. Mais l’évidence est là. On ne peut s’y soustraire. Il persiste dans sa négation. Il se récuse de connaître Jésus. Peur ? Lâcheté ? Couardise ? Tous peut se définir dans son attitude. 

72 - Et aussitôt, pour la seconde fois, un coq chanta. Alors Pierre se rappela cette parole que Jésus lui avait dite : « Avant que le coq chante deux fois, tu m’auras renié trois fois. » Et il fondit en larmes.

Cependant l’heure sonne ou Pierre doit prendre conscience de sa faiblesse et de sa peur. Le coq qui chante pour la seconde fois , lui fait comprendre conscience de sa trahison. Laube est maintenant là, et Pierre reconnaît par ses larmes, la dimension de sa faiblesse et de sa lâcheté. Marc dans ces derniers versets à voulu nous rappeler la prédiction de Jésus vis-à-vis de son disciple. Avant que le coq chante deux fois tu m’aura renier trois fois.  

Evangile selon Saint Marc

Pour nous contacter

Venir, nous appeler ou nous écrire ..
Armand Scasso
Diacre permanent
Portable
06 8686 1995

Adresse
 06160 Juan les Pins  / France