Evangiles
Synoptiques

Evangiles selon Saint Marc, Saint Matthieu,
Saint Luc et en complément Saint Jean


Ce site est destiné à l’étude des évangiles et a leur meilleure compréhension.
Les trois premiers dits synoptiques, attribués à St Marc, St Matthieu et St Luc...
et aussi l’évangile selon St jean, qui complète les écrits apostoliques avec une étude sur l’Esprit Saint 

Saint Marc

Communément accepté par les Pères de l'Église, découvrir ou redécouvrir le premier Evangile écrit par St Marc, d’après son écoute pendant la prédication de St Pierre à la communauté ecclésiale naissante de Rome.

Saint Matthieu

Ce colleteur d’impôts à Capharnaüm est celui qui met le plus en valeur par ses écrits la continuité entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance, afin de démontrer que Jésus est le Messie annoncé par les prophètes, attendu par Israël.  

Saint Luc

Sous la plume de ce médecin lettré, compagnon de ST Paul, la Bonne Nouvelle annoncée chante un véritable cantique de grâce et d’amour, avec joie et optimisme, nous rapportant les détails de la Sainte Famille, depuis l’Annonciation, la naissance et l’enfance de Jésus.

Saint Jean

Intime du Christ, ses écrits sont un éblouissant témoignage de la vie du Messie, de sa transfiguration, des miracles accomplis, de l’agonie, de la mort de Jésus en croix, de sa mise au tombeau et de sa résurrection au matin de Pâques.

L'Esprit Saints

Qu'est ce que l'Esprit Saint ? Comment l'expliquer ?
Comment se manifeste t-il ?
Essayons ensemble d'y voir plus clair.

Jésus

Spontanément, lorsque vous pensez à Jésus ou quand vous parlez de Lui, comment l’appelez-vous ?
Jésus, Christ, Seigneur, Dieu, …ou autrement !

Évangile de Jésus, le Christ de Dieu
selon Saint-Jean 

Chapitre 11
1- Il y avait un homme malade, Lazare, de Béthanie, village de Marie et de Marthe, sa sœur.
2- C'était cette Marie qui oignit de parfum le Seigneur et qui lui essuya les pieds avec ses cheveux, et c'était son frère Lazare qui était malade.
3- Les sœurs envoyèrent dire à Jésus: Seigneur, voici, celui que tu aimes est malade.
4- Après avoir entendu cela, Jésus dit: Cette maladie n'est point à la mort; mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle.
5- Or, Jésus aimait Marthe, et sa sœur Marie, ainsi que Lazare.
6- Lors donc qu'il eut appris que Lazare était malade, il resta deux jours encore dans le lieu où il était,
7- et il dit ensuite aux disciples: Retournons en Judée.
8- Les disciples lui dirent: Rabbi, les Juifs tout récemment cherchaient à te lapider, et tu retournes en Judée! .
9- Jésus répondit: N'y a-t-il pas douze heures au jour? Si quelqu'un marche pendant le jour, il ne bronche point, parce qu'il voit la lumière de ce monde ;
10- mais, si quelqu'un marche pendant la nuit, il bronche, parce que la lumière n'est pas en lui.
11- Après ces paroles, il leur dit: Lazare, notre ami, dort; mais je vais le réveiller.
12- Les disciples lui dirent: Seigneur, s'il dort, il sera guéri.
13- Jésus avait parlé de sa mort, mais ils crurent qu'il parlait de l'assoupissement du sommeil.
14- Alors Jésus leur dit ouvertement: Lazare est mort.
15- Et, à cause de vous, afin que vous croyiez, je me réjouis de ce que je n'étais pas là. Mais allons vers lui.
16- Sur quoi Thomas, appelé Didyme, dit aux autres disciples: Allons aussi, afin de mourir avec lui.
17- Jésus, étant arrivé, trouva que Lazare était déjà depuis quatre jours dans le sépulcre.
18- Et, comme Béthanie était près de Jérusalem, à quinze stades environ,
19- beaucoup de Juifs étaient venus vers Marthe et Marie, pour les consoler de la mort de leur frère.
20- Lorsque Marthe apprit que Jésus arrivait, elle alla au-devant de lui, tandis que Marie se tenait assise à la maison.
21- Marthe dit à Jésus: Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort.
22- Mais, maintenant même, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l'accordera.
23- Jésus lui dit: Ton frère ressuscitera.
24- Je sais, lui répondit Marthe, qu'il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour.
25- Jésus lui dit: Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort;
26- et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela?
27- Elle lui dit: Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir dans le monde.
28- Ayant ainsi parlé, elle s'en alla. Puis elle appela secrètement Marie, sa sœur, et lui dit: Le maître est ici, et il te demande.
29- Dès que Marie eut entendu, elle se leva promptement, et alla vers lui.
30- Car Jésus n'était pas encore entré dans le village, mais il était dans le lieu où Marthe l'avait rencontré.
31- Les Juifs qui étaient avec Marie dans la maison et qui la consolaient, l'ayant vue se lever promptement et sortir, la suivirent, disant: Elle va au sépulcre, pour y pleurer.
32- Lorsque Marie fut arrivée là où était Jésus, et qu'elle le vit, elle tomba à ses pieds, et lui dit: Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort.
33- Jésus, la voyant pleurer, elle et les Juifs qui étaient venus avec elle, frémit en son esprit, et fut tout ému.
34- Et il dit: Où l'avez-vous mis? Seigneur, lui répondirent-ils, viens et vois.
35- Jésus pleura.
36- Sur quoi les Juifs dirent: Voyez comme il l'aimait.
37- Et quelques-uns d'entre eux dirent: Lui qui a ouvert les yeux de l'aveugle, ne pouvait-il pas faire aussi que cet homme ne mourût point?
38- Jésus frémissant de nouveau en lui-même, se rendit au sépulcre. C'était une grotte, et une pierre était placée devant.
39- Jésus dit: Ôtez la pierre. Marthe, la sœur du mort, lui dit: Seigneur, il sent déjà, car il y a quatre jours qu'il est là.
40- Jésus lui dit: Ne t'ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ?
41- Ils ôtèrent donc la pierre. Et Jésus leva les yeux en haut, et dit: Père, je te rends grâces de ce que tu m'as exaucé.
42- Pour moi, je savais que tu m'exauces toujours; mais j'ai parlé à cause de la foule qui m'entoure, afin qu'ils croient que c'est toi qui m'as envoyé.
43- Ayant dit cela, il cria d'une voix forte: Lazare, sors!
44- Et le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandes, et le visage enveloppé d'un linge. Jésus leur dit: Déliez-le, et laissez-le aller.
45- Plusieurs des Juifs qui étaient venus vers Marie, et qui virent ce que fit Jésus, crurent en lui.
46- Mais quelques-uns d'entre eux allèrent trouver les pharisiens, et leur dirent ce que Jésus avait fait.
47- Alors les principaux sacrificateurs et les pharisiens assemblèrent le sanhédrin, et dirent: Que ferons-nous? Car cet homme fait, beaucoup de miracles.
48- Si nous le laissons faire, tous croiront en lui, et les Romains viendront détruire et notre ville et notre nation.
49- L'un d'eux, Caïphe, qui était souverain sacrificateur cette année-là, leur dit: Vous n'y entendez rien;
50- vous ne réfléchissez pas qu'il est dans votre intérêt qu'un seul homme meure pour le peuple, et que la nation entière ne périsse pas.
51- Or, il ne dit pas cela de lui-même; mais étant souverain sacrificateur cette année-là, il prophétisa que Jésus devait mourir pour la nation.
52- Et ce n'était pas pour la nation seulement; c'était aussi afin de réunir en un seul corps les enfants de Dieu dispersés.
53- Dès ce jour, ils résolurent de le faire mourir.
54- C'est pourquoi Jésus ne se montra plus ouvertement parmi les Juifs; mais il se retira dans la contrée voisine du désert, dans une ville appelée Éphraïm; et là il demeurait avec ses disciples.
55- La Pâque des Juifs était proche. Et beaucoup de gens du pays montèrent à Jérusalem avant la Pâque, pour se purifier.
56- Ils cherchaient Jésus, et ils se disaient les uns aux autres dans le temple: Que vous en semble? Ne viendra-t-il pas à la fête?
57- Or, les principaux sacrificateurs et les pharisiens avaient donné l'ordre que, si quelqu'un savait où il était, il le déclarât, afin qu'on se saisît de lui.

1- Il y avait un homme malade, Lazare, de Béthanie, village de Marie et de Marthe, sa sœur

St Jean tout comme au chapitre précédent va nous démontrer un miracle de Jésus avec force détails. Cela, nous l’avons déjà vu et compris à toute son importance, et il est de notre devoir de l’analyser en détail. Il situe une situation dans une famille qui a fortiori était fort bien connue de Jésus et de ses disciples. Dans un village dit de Béthanie, à quelques lieux de Jérusalem, une famille composée de deux sœurs et un frère, Marie, Marthe, Lazare, ce dernier étant très malade. 

2- C'était cette Marie qui oignit de parfum le Seigneur et qui lui essuya les pieds avec ses cheveux, et c'était son frère Lazare qui était malade

L’évangéliste s’évertue à nous donner un détail de grande importance qui fit, parmi les Pères de l'Église, un débat, qui ne fut jamais achevé. St Jean spécifie ici que Marie était la pécheresse, que nous retrouvons dans sa version originale en Lc, 37-38. A cause du grand nombre de femmes qui portait le nom de Marie, et d’où la confusion put être faite, Jérôme et Origène nie cette interprétation, alors que Grégoire et Augustin s’y rattachent, estimant que l’apôtre Jean n’a pas pu faire erreur en la personne dénommée ici. Ce détail, même s’il revêt une certaine importance, ne doit pas occulter le miracle à venir.   

3- Les sœurs envoyèrent dire à Jésus: Seigneur, voici, celui que tu aimes est malade. 

Trois choses se révèlent dans ce verset, si nous l’étudions attentivement. En premier lieu, que les amis de Dieu sont quelquefois affligés dans leurs corps, ce qui n’enlève en rien l’amour du Seigneur pour chacun d’eux. En deuxième lieu, elles ne demandent pas la guérison de leur frère, mais stipulent uniquement son état de santé, signifiant par- là, qu’il suffit à Jésus, de là où il se trouve de repousser le mal qui atteint son ami. En troisième lieu, preuve, s’il en est, de la confiance et de la foi de ces deux sœurs en Jésus comme Christ de Dieu ! Et aussi du fait de la dilection spéciale et de la familiarité que Jésus leur avait témoigné

évangile selon saint jean - évangiles synoptiques

4- Après avoir entendu cela, Jésus dit: Cette maladie n'est point à la mort; mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle. 

St Jean, met ici un point d’honneur particulier à nous révéler les paroles du Christ, de façon impartiale, car elles sont le symbole même de la glorification qui est en l’homme Jésus et qui précédera le Christ a sa résurrection. Jésus explique que cette action qui va advenir doit être le sommet incontestable de la gloire de Dieu, le Père, et de son Christ, Jésus, son Fils. [Mais Lazare ne serait-il pas mort réellement de cette maladie dans les jours qui suivirent ? Certes, SI, car autrement il ne sentirait pas après quatre jours mis dans le tombeau, et sa résurrection n’aurait pas été miraculeuse.] Il est à bien noté, une chose des plus importantes entre toutes, que c’est Jésus lui-même qui se nomme Fils de Dieu, et qui en appel à la glorification et du Père et du Fils. Afin qu’il ne puisse plus y avoir aucun doute entre la relation qui les unit tous deux, et que tous actes ou les œuvres accomplis par Jésus, sont le fait de la volonté suprême de Dieu Père, par le truchement de son Christ, ici sur terre. 

5- Or, Jésus aimait Marthe, et sa sœur Marie ainsi que Lazare. 

L’évangéliste veut nous sortir de l’embarras que suscite la suite du comportement de Jésus. Il spécifie qu’il n’y a aucun doute à avoir sur l’amour que jésus porte à cette famille [et de son attachement dû à sa grande familiarité avec eux, même si dans les textes évangéliques des synoptiques, il n’est jamais fait allusion au lien que Jésus eut avec cette famille.]

6- Lors donc qu'il eut appris que Lazare était malade, il resta deux jours encore dans le lieu où il était,

St Jean nous fait comprendre dans ce verset, que selon toute évidence, Lazare mourut lorsque le Christ fut informé par l’envoyé de la famille de la maladie de son ami. Premier Jour, ensuite deux jours supplémentaires sur place, avant de prendre la route pour se rendre auprès de cette famille endeuillée, ce qui porte à près de quatre jours sa venue en Béthanie. [Selon Chrysostome, Thomas et Augustin , il semble qu’il y ait eu deux raisons majeures à cette initiative de Jésus. : Premièrement pour que la mort ne fut pas empêchée par sa présence, car son action eut incontestablement été immédiate, en second pour que le miracle soit rendu crédible et que personne ne puisse dire que Lazare n’était pas bien mort, mais seulement endormi dans une sorte de torpeur.]

évangile selon saint jean - évangiles synoptiques

7- Et il dit ensuite aux disciples: Retournons en Judée. 

Les Juifs avaient récemment persécuté le Christ en Judée, au point de vouloir le lapider, et, de ce fait Il s'en été éloigné. Ce ne fut pas la raison de sa non-venue auprès de Lazare, Jésus n’avait aucune crainte quant au moment de sa mort qui n’était pas encore venue, mais pour que s’accomplisse pleinement le miracle à venir. Aussi, Il décida de retourner en terre de Judée.

8- Les disciples lui dirent: Rabbi, les Juifs tout récemment cherchaient à te lapider, et tu retournes en Judée!

Nous retrouvons dans ce verset la crainte des apôtres qui se réfèrent aux incidents précédant sa venue en Judée, comme si Jésus l’avait oublié ! 

9- Jésus répondit: N'y a-t-il pas douze heures au jour? Si quelqu'un marche pendant le jour, il ne bronche point, parce qu'il voit la lumière de ce monde;

Il est de fait qu’un jour terrestre a vingt-quatre heures. Jésus parle ici en métaphore et de façon spirituelle qui ne s’explique que par les heures du jour artificiel qui n’est composé que de douze heures. Selon le cercle de l’équinoxe et l’ascension des constellations du zodiaque, qui durent deux heures pour chacune d’elles. Le fait de marcher pendant le jour correspond donc au moment ascendant des constellations du zodiaque, qui met en avant la lumière que le Christ projette sur le monde. Ainsi, il n’y a aucune crainte à marcher de jour, [tout au long de notre vie] à la lumière du Christ.  

10- Mais, si quelqu'un marche pendant la nuit, il bronche, parce que la lumière n'est pas en lui.

Jésus fait ici allusion à la nuit des ténèbres qui envahit l’être qui se refuse à Dieu. La nuit des iniquités, qui lui fera rencontrer de nombreux dangers, dans les ténèbres de l’ignorance et du péché.

11- Après ces paroles, il leur dit: Lazare, notre ami, dort; mais je vais le réveiller.

Par ces paroles, le Christ interpelle aussi de façon problématique la foi de ses disciples. Le départ nécessite maintenant une imminence incontestablement ! Ensuite Il fait allusion à la nécessité de ce départ en rappelant aux disciples l’amitié qui le lie à son ami Lazare ! Si Il mentionne la dormition, au lieu de la mort, c’est que le Christ révèle ainsi que notre état, dans ce cas présent, et qui sera celui de chacun de nous sans exception, s’il est attribué à la mort terrestre, n’est pour le Ciel qu’une dormition qui nous conduira d’un lieu à un autre, d’un certain sommeil à un réveil dans l’espérance de la résurrection qui nous mettra en présence de Notre Seigneur.

12- Les disciples lui dirent: Seigneur, s'il dort, il sera guéri. 

Parfois, nous le voyons souvent, les paroles de Jésus sont énigmatiques ! Pourquoi ? Pour nous obliger à faire usage notre intellect de façon à nous élever de la lourdeur terrestre à la grâce spirituelle qui nous attire vers le haut. Il est évident que ce n’est pas ce qu’ont fait les disciples de Jésus puisque la question se rattache à une allusion, je dirais presque illusoire, les disciples n’ayant point compris que Lazare était mort depuis le moment où ils avaient été informés de sa maladie. Ils font allusion à un mauvais moment que passerait son ami Lazare, et que dans sa maladie, le fait de s’être endormi ne pouvait finalement lui être que plus bénéfique. Parfois aussi, suite à une maladie où la fièvre était très forte et persistante, le sommeil était souvent réparateur. Donc, quelle raison y avait-il de retourner en Judée et de se mettre à nouveau en péril ? 

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13- Jésus avait parlé de sa mort, mais ils crurent qu'il parlait de l'assoupissement du sommeil.

L’être naturel ne comprend pas, ne conçoit pas et ne perçoit pas ce qui est de l’esprit de Dieu Seule la résurrection mettra en lumière toutes ces paroles anecdotiques de Jésus, que le paraclet fera rejaillir dans l’esprit des disciples.

14- Alors Jésus leur dit ouvertement: Lazare est mort. 

Jésus coupe court à toutes fausses interprétations et leur fait comprendre que Lazare est bien mort, ayant lui aussi subit la loi commune qu’aucun humain ne peut esquiver.

15- Et, à cause de vous, afin que vous croyiez, je me réjouis de ce que je n'étais pas là. Mais allons vers lui.

Jésus spécifie ici aux apôtres que pour leur propre intérêt et qu’à partir de là, ils puissent tirer d’eux même la conclusion de sa propre divinité qui émanera de cette expérience, afin qu’ils croient davantage et de manière plus vigoureuse, et soient ainsi fortifiés dans la foi. Le fait d’aller vers lui, montre la clémence de Dieu miséricordieux, parce qu’Il attire à lui, ceux qui sont incapables par eux-mêmes d’aller vers LUI.

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16- Sur quoi Thomas, appelé Didyme, dit aux autres disciples: Allons aussi, afin de mourir avec lui

Chrysostome et Augustin ne sont pas d’accord sur l’interprétation à retenir de ces paroles de Didyme. Selon Chrysostome, il s’agit de crainte, les Juifs qui n’attendaient que le retour de Jésus pour le mettre à mort, et ainsi que ses disciples, de toute évidence, alors qu’Augustin n’y voit ici qu’une grande passion dans l’amour que les apôtres ont du Maître et que le mort à ses côtés ne serait pas une gageure mais un acte complet d’appartenance au Christ de Dieu.  

17- Jésus, étant arrivé, trouva que Lazare était déjà depuis quatre jours dans le sépulcre. 

Dans ce verset la condition de celui qui est mort est bien décrite quant au moment et au lieu. Il apparaît bien donc, au sens littéral que Lazare mourut le jour où sa mort fut annoncée au Seigneur. Selon St Augustin, que je ne contredirai pas, ces quatre jours correspondent à quatre péchés. En premier celui du péché originel, les trois autres seraient dus aux péchés actuels. Cependant, retenons que le Seigneur nous guérit, quels que soient nos péchés, que ces péchés soient ou non mortels, et quel que soit le nombre de jours passés au tombeau

18- Et, comme Béthanie était près de Jérusalem, à quinze stades environ,

Selon la loi mosaïque il était interdit de travailler les jours du sabbat ou les jours de fêtes importantes, mais aussi d’effectuer des déplacements supérieurs à quinze stades, que ces déplacements soient importants ou non. 

19- Beaucoup de Juifs étaient venus vers Marthe et Marie, pour les consoler de la mort de leur frère. 

Il semble, selon les explications de St Jean que la famille jouissait d’une grande notoriété, car comment expliquer autrement que tant de gens soient venus pour consoler la famille endeuillée ? 

20- Lorsque Marthe apprit que Jésus arrivait, elle alla au-devant de lui, tandis que Marie se tenait assise à la maison. 

La venue de Marthe auprès de Jésus est décrite de façon rapide, ce qui laisse entendre que quelqu’un était venu, précédant le groupe, avertir les deux sœurs de la venue de Jésus. Les Pères de l’Église sont en association pour penser que Marie resta à la maison avec les différentes personnes venues les consoler de leur deuil, ce qui ne lui permit pas d’aller elle aussi immédiatement au-devant du Christ.

21- Marthe dit à Jésus: Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort. 

Dans ce verset, l’évangéliste nous démontre spécifiquement l’amour de dévotion de Marthe, et expose ici de même fait deux points importants : le premier qui concerne le passé, l’autre le futur. Elle était persuadée que si Jésus eût été présent au moment de sa maladie, il ne serait point mort. N’avait-elle pas assisté à la guérison de la femme qui avait des hémorragies et qui fut guérie du seul fait d’avoir touché le manteau de Jésus ?

22- Mais, maintenant même, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l'accordera.

Mais toujours au faîte de sa foi, elle croit en une possible action de Jésus, mais à la condition de le demander d’abord à Dieu son Père. En ces paroles elle déclare de façon exemplaire la condition unique qui unit Père et Fils. En fait, la reconnaissance de Jésus comme Christ de Dieu. Messie annoncé.  

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23- Jésus lui dit: Ton frère ressuscitera.

Par ces simples mots, Jésus tient à la rassurer. Avec deux sous-entendus : en premier la sortie du tombeau, en second l’entrée dans le royaume du Père.  

24- Je sais, lui répondit Marthe, qu'il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour.

En effet, il ne pouvait pas venir au cœur de Marthe que cela se ferait dès maintenant, car personne n’avait ouï-dire que quelqu’un ait ressuscité quelqu’un mort depuis plus de quatre jours et qui de surcroit commence à sentir ostensiblement.

25- a). Jésus lui dit: Je suis la résurrection et la vie. b). Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort; 

a). Sa puissance est une puissance salvatrice et vivificatrice. C’est pourquoi Il spécifie que par la puissance de ceux qui ressusciteront alors, Il peut aussi ressusciter Lazare de suite. À l'instant même où Il le décidera !
b). Car celui qui croit en Jésus comme Christ de Dieu, a le Christ en lui, et celui qui a le Christ en lui a aussi en lui la cause de sa résurrection.  

26- et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela? 

Ici, il ne faut pas confondre et comprendre ces paroles comme une négation, pour un temps, de la mort de la chair ! Il faut comprendre que nous mourrons ainsi un jour, mais que nous vivrons l’éternité au jour de la résurrection de la chair, désormais destinée à ne plus jamais mourir. Il s’ajoute bien entendu à cela l’acte de foi que Jésus, par le truchement de Marthe, demande à chacun de nous !  

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27- Elle lui dit: Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir dans le monde. 

Le mot Christ en latin se dit « unctus »qui veut dire onction Elle reconnaît par-là que Jésus et l’OINT de Dieu, donc son Messie, son Christ attendu et annoncé longuement par tous les prophètes. En cela encore, elle annonce une vérité qui spécifie qu’il ne peut y avoir de vrai Fils de Dieu, si ce n’est celui qui est ?? naturel au Père. Donc, la filiation directe de Jésus avec Dieu son Père

28- Ayant ainsi parlé, elle s'en alla. Puis elle appela secrètement Marie, sa soeur, et lui dit: Le maître est ici, et il te demande. 

St Jean nous cite la suite des événements qui, s’ils sont inscrits dans le cœur de Marthe, ne le sont pas dans celui de Marie. La façon de le faire secrètement ou à voix basse, s’explique par le fait que, parmi les gens présents, certains n’aimaient peut-être pas Jésus et que le sachant présent, ils s’en seraient allés. Ainsi discrètement, elle fait comprendre à sa sœur qu’il n’estt pas correct que Jésus présent, leur rendant visite, elle ne sorte pas à sa rencontre. 

29- Dès que Marie eut entendu, elle se leva promptement, et alla vers lui. 

St Jean montre ici que Marie agit exactement comme l’a fait sa sœur avant elle, en étant mise au fait de la venue de Jésus. St Jean veut souligner ici que si Marie n’avait pu se rendre immédiatement auprès du Christ, c’est que Marthe n’avait pas parlé de sa venue à sa sœur en présence des gens qui leur avaient rendu visite.

30- Car Jésus n'était pas encore entré dans le village, mais il était dans le lieu où Marthe l'avait rencontré

C’est aussi pour que les Juifs présents ne puissent pas dire que Lazare n’était pas mort, puisque c’est en présence des deux sœurs qu’Il opérera le miracle. 

31- Les Juifs qui étaient avec Marie dans la maison et qui la consolaient, l'ayant vue se lever promptement et sortir, la suivirent, disant: Elle va au sépulcre, pour y pleurer. 

La providence ou la volonté de Dieu fut qu'ainsi nombreux furent ceux qui assistèrent de près ou de loin à la résurrection du mort.  

32- Lorsque Marie fut arrivée là où était Jésus, et qu'elle le vit, elle tomba à ses pieds, et lui dit: Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort. 

St Jean nous relate la rencontre de Marie, comme il l’a déjà fait a l’intention de Marthe. Ici St jean nous démontre aussi deux points importants comme il l’a fait au verset 11.21 ou il relate les deux premiers points tout aussi importants. Nous voyons d’abord la dévotion de Marie, qui par ce geste, en tombant au pied du Christ manifeste son amour par sa foi et profère déjà par sa prostration, une requête muette. Puis comme sa sœur Marthe, sûre que la présence du Christ se serait manifestée autrement pendant la maladie de son frère, elle témoigne de vive voix sa reconnaissance au Messie de Dieu, qui est la vie. 

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33- Jésus, la voyant pleurer, elle et les Juifs qui étaient venus avec elle, frémit en son esprit, et fut tout ému. 

[Nota bene : Il faut noter ici que dans presque tout ce que fait Jésus, l’humain est mêlé au Divin et le Divin est mêlé à l’humain. Ce qui prouve bien que Jésus, quand bien même étant Fils de Dieu et son Christ, et est véritablement Dieu et homme.]
Nous remarquons ainsi quatre choses dans le comportement de Jésus ! le trouble, la piété, la discrétion, la puissance
1) le trouble qui l’émeut humainement vis-à-vis de son ami !
2) La piété de voir la désolation de ces deux sœurs attristées et dans l’affliction !
3) La discrétion contenue dans sa pensée et dans son raisonnement intérieur !
4) La puissance due au frémissement de son esprit qui se révolte de voir que le diable inflige la mort à l’homme à cause de son péché. C’était sans compter sur la mansuétude Divine.  

34- Et il dit: Où l'avez-vous mis? Seigneur, lui répondirent-ils, viens et vois.

Ce n’est pas par ignorance que Jésus pose cette question aux deux sœurs. Mais pendant qu’ils font le trajet jusqu’au tombeau, et que celui-ci lui est montré de façon précise, les nombreux juifs présents confessent par la suite que Lazare est mort et enseveli. Ainsi Jésus lave le miracle de tout soupçon pouvant être faussement divulgué par la suite. 

35- Jésus pleura. 

Jésus est maintenant devant le sépulcre de son ami. L’émotion et la piété sont présentes dans cette attitude du Christ ! L’émotion de l’attitude de l’humain car il n’est nullement répréhensible que la tristesse se manifeste par des larmes, et la piété, car le Christ est lui-même piété. Cependant, laissons au Seigneur, la discrétion de ce moment, où Lui et Lui seul saura nous dire ce qu’Il éprouva en cet instant. [J’ose penser, que , dans ce moment , sublime entre tous, il y eut la dimension Trinitaire présente dans l’action par laquelle le Christ intercéda en faveur de son ami Lazare ;]

36- Sur quoi les Juifs dirent: Voyez comme il l'aimait.

Ici nous est montrée la sollicitude de certains qui admirent l'affection démontrée ici par Jésus vis-à-vis de son ami. L’amour se manifeste aussi chez l’humain par l’attitude et la tristesse qu’il ressent. 

37- Et quelques-uns d'entre eux dirent: Lui qui a ouvert les yeux de l'aveugle, ne pouvait-il pas faire aussi que cet homme ne mourût point?

L’évangéliste nous montre que d’autres avaient un raisonnement différent. Jésus pleure, et pour eux cela signifie une fatalité à laquelle Jésus ne peut rien, ou bien qu’il lui était impossible d’éviter la mort de son ami. Présents lors de la guérison de l’aveugle, ils manifestaient une animosité toujours croissante dans leurs cœurs endurci

38- Jésus frémissant de nouveau en lui-même, se rendit au sépulcre. C'était une grotte, et une pierre était placée devant. 

St Jean prend un soin particulier à nous faire vivre ce moment avec attention, comme si nous étions présents avec force détails, pleurs, frémissement, etc. Puis il détaille le sépulcre, nous relatant sa position du fait de sa composition, et la façon dont il était fermé.  

39- a). Jésus dit: Ôtez la pierre. œ. Marthe, la sœur du mort, lui dit: Seigneur, il sent déjà, car il y a quatre jours qu'il est là

a). St jean nous rapporte la demande de Jésus de faire ôter la pierre qui ferme le tombeau. St Chrysostome et St Augustin s’accordent à penser que cela fut fait intentionnellement, afin de porter plus de témoignage au miracle qui allait suivre.
b). Au sens littéral, Marthe interpelle Jésus pour lui rappeler que depuis quatre jours que Lazare était mort, la décomposition par la putréfaction avait déjà dû commencer. [Au sens mystique il s’agit de l’odeur repoussante que soulève le péché à la face de Dieu]. En cela, elle avait raison, ce qui appelle la réponse du Christ au verset suivant. 

40- Jésus lui dit: Ne t'ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu? 

Alors que Jésus avait déjà relevé quelques morts, Marthe pensait que le délai passé de quatre jours serait un obstacle à son relèvement ! Jésus rétorque par un rappel de sa promesse, et fait entrevoir deux fruits de sa promesse En premier l’accomplissement des miracles qui est dû par la foi, en second, le fruit de la vision éternelle qui est due par la foi comme récompense suprême. 

41- a.) Ils ôtèrent donc la pierre. b.) Et Jésus leva les yeux en haut, et dit : Père, je te rends grâces de ce que tu m’as exaucé. 

a). Selon Origène, il faut considérer que le retard à enlever la pierre a été causé par Marthe qui, de ce fait, a retardé la résurrection de son frère, pour que par là nous apprenions à ne rien interposer entre les ordres du maître et leur exécution si nous désirons que l’effet du salut s’ensuive aussitôt.
b.) St Jean nous montre ici la manière dont il convient de prier, nécessitant de lever les yeux vers Dieu notre Père, en détournant notre esprit des choses présentes ! Il en montre aussi l’efficacité, preuve que Dieu est toujours disposé à donner avec largesse, de telle sorte qu’Il exauce le désir avant même que ne soient proférées les paroles ! Par le fait de rendre grâce à Dieu, nous sommes incités à remercier et à louer Dieu de l’obtention de ses grâces et des bienfaits reçus de Lui ! Le mot « exaucé » nous fait comprendre que la volonté du Père et du Fils est la même. Ainsi, toutes les fois que le Père accomplit sa volonté, IL accomplit de même fait la volonté du Fils qui est identique à celle du Père.  

évangile selon saint jean - évangiles synoptiques

42- a.) Pour moi, je savais que tu m'exauces toujours; b.) Mais j'ai parlé à cause de la foule qui m'entoure, afin qu'ils croient que c'est toi qui m'as envoyé. 

a). Jésus expose ici la certitude de sa prière, parce que tout ce que le Père fait est en Jésus pour être accompli. Ainsi, le Christ nous démontre par cette prière qu’il n’était pas étranger au Père, mais qu’Il le reconnaissait comme son principe.
b). Là nous est montré qu’Il a fait et dit beaucoup de choses en vue d’être utile aux autres.    

43- Ayant dit cela, il cria d'une voix forte: Lazare, sors! 

Au sens littéral pour détruire l’erreur des Gentils et de certains Juifs, qui disent que les âmes des morts s’attardent dans les tombeaux avec les corps St jean nous monte la puissance de la voix qui ordonne et qui fait se relever Lazare et ressusciter de la mort comme celui qui dort et est tiré de son sommeil, atteignant ainsi dans sa profondeur, la mort que le diable introduisit pour l’homme après la chute originelle. 

44- Et le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandes, et le visage enveloppé d'un linge. Jésus leur dit: Déliez-le, et laissez-le aller.

Au commandement du Seigneur, la résurrection fut rapide. La puissance du Christ est si grande que, sans retard elle confère la vie. Ainsi, déjà est anticipée la mission du Christ. Celui qui ressuscite et lié de bandelettes, avec lesquelles les anciens hébreux enveloppaient les morts, le visage couvert du suaire « linge qui couvrait le visage » pour ne pas faire horreur lors de la décomposition. La voix du Christ appelle avec force contre le pouvoir de la mort, celui qui est entièrement revêtu de bandelettes et du suaire, d’où logiquement son impossibilité à se mouvoir. Mais il apparaît au seuil du tombeau le visage encore couvert, afin de démontrer que le miracle fut bien vrai et le démontrer aux gens présents. Jésus commande ensuite qu’il soit délié, de façon que ceux qui le délièrent soient encore plus témoins de la résurrection de Lazare lui-même et non un autre. Ainsi, de ce fait, leur mémoire sera plus tenace et plus pugnace devant ceux qui voudraient démentir le miracle opéré.

45- Plusieurs des Juifs qui étaient venus vers Marie, et qui virent ce que fit Jésus, crurent en lui.

À cela, je dirais qu’il n’y a rien d’étonnant ! Après la surprise, la stupéfaction, l’incertitude évanouie, il ne reste que la réalité présente, indéniable, car jamais il n’avait été fait allusion, par quelque prophète que ce soit, à un tel miracle. Le Seigneur se devait de faire ce miracle pour que tous les gens présents, sans exception, avec ou sans la foi, qu’ils soient pour ou contre lui, adhèrent de façon plénière et sans contrainte à la mission qui lui a été confiée par Dieu son Père de venir relever l’humanité. De fait, à la vue incontestée du miracle , beaucoup crurent en Lui, car il était plus qu’évident que Dieu, notre Seigneur était avec Lui. 

46- Mais quelques-uns d'entre eux allèrent trouver les pharisiens, et leur dirent ce que Jésus avait fait. 

St jean relate dans ce verset que certains allèrent directement se confier au Sanhédrin, ce qui laisse un doute sur l’interprétation de cette démarche ! Se faisait-elle pour confondre les prêtres et les scribes, qu’ils soient Pharisiens ou Saducéens, en disant que Jésus faisait réellement de choses étonnantes et bouleversantes, ou pour les exciter, car toujours incroyants et infidèles à la réalité Divine qui s’était opérée sous leurs yeux, afin de les inciter à commettre l’irréparable contre le Messie de Dieu

47- Alors les principaux sacrificateurs et les pharisiens assemblèrent le Sanhédrin, et dirent: Que ferons-nous? Car cet homme fait, beaucoup de miracles

Nous avons là la démonstration concrète de l’iniquité du genre humain. Les grandes prêtes avaient l’autorité sur le culte, les scribes et les autres membres du Sanhédrin, Pharisiens comme Sadducéens, avaient une apparence de religion qui, bien que leurs rangs leur permettaient de faire partie du Sanhédrin, ne leur permettaient pas de disposer de la mesure à prendre contre un récalcitrant, d’où leurs questionnements. De plus, pour partie d’entre eux, les miracles du Christ les incitaient à douter. Ils sont restés aveugles, l’appelant encore « homme » à la suite des nombreux miracles déjà accomplis par le Christ dont celui-ci en tout dernier fut le plus éclatant. Lui dont la divinité leur fut démontrée (selon St Jean Chrysostome ; In Ioannen hom, LXIII, 3, PG 59 col 358) avec tant d’éclat. ($CONTENT$nbsp;: 2,Jn 5,36)

48- a.) Si nous le laissons faire, tous croiront en lui, b.) Et les Romains viendront détruire et notre ville et notre nation. 

a). Nous observons dans ce verset que la matière du doute fut qu’ils craignaient les dommages qui suivraient ces signes indubitables. Nous voyons apparaitre deux éléments : en premier, la perte de prééminence spirituelle ! Surtout du fait de leurs mauvaises intentions, cela leur semblait redoutable. Ils étaient persuadés que ceux qui croyaient en Jésus, comme le Messie attendu, ne leur obéiraient plus, d’où ils perdraient toute prérogative ! Ainsi, malheureusement, ils se soustrayaient eux-mêmes au salut et d’autres avec eux.
b). Puis nous voyons leur ambition démesurée de la possession temporelle ! Ce qui est la conséquence de la foi, parce que si tous croyaient en Jésus comme Christ de Dieu, personne ne resterait plus pour défendre le temple. Et aussi et surtout, parce qu’ils voyaient le Christ honoré par le peuple comme s’IL était le ROI, et craignaient que si les Romains venaient au fait de cette situation, ils se retourneraient contre eux, et, ils viendraient détruire cité et temple y compris, voire la nation tout entière. 

49- L'un d'eux, Caïphe, qui était souverain sacrificateur cette année-là, leur dit: Vous n'y entendez rien; 

[Ce verset mérite une explication complémentaire sur la personnalité du grand prêtre. Il faut savoir à ce propos, comme il est écrit aux livres des : Lévitiques 8,16-32 ; Exode 28, 1-29, 35 : 40, 12-15 ; Nombres 20,27-29 ; que le SEIGNEUR, a institué un seul souverain prêtre, qui seulement à sa mort, on élire alors un nouveau prêtre qui lui succéderait, exerçant toute sa vie la charge du pontificat, tout comme le précédent . Or par la suite, l’ambition et la rivalité croissant parmi les hébreux, il fut de commun accord établi que plusieurs seraient grands prêtres élus, successivement, chaque année , que leur reviendrait à tous, chacun à son tour, une telle dignité, et que donc par roulement, chacun servirait pendant un an. Celui-ci, s’était procuré cette charge moyennant finance, comme le précise Josèphe (Témoignage de Josèphe, Ant Iud XVIII, II, 2 et IV ,3) rapporté par St Jérôme dans (Commentaire de St Matthieu ,IV 26,57 ; SC 259, p 264-265) ]
Ce verset nous indique clairement, le nom de la personne qui était donc grand prêtre en ces temps-là. Caïphe, qui veut dire au sens littéral « SAGACE) ! Donc, celui qui scrute et qui atteste selon sa présomption. Nous verrons qu’il s’appuie sur des astuces pour obtenir la mort de Jésus. Il commence donc par reprocher leur mollesse à ses interlocuteurs.   

évangile selon saint jean - évangiles synoptiques

50- vous ne réfléchissez pas qu'il est dans votre intérêt qu'un seul homme meure pour le peuple, et que la nation entière ne périsse pas.

Il semble que Caïphe s’appuie sur : (Dt 13,1 s) et donc était persuadé que Jésus détournait le peuple du culte de DIEU , ce qui était un blasphème puni de mort. C’est pourquoi il préconise qu’il faille mieux mépriser la vie d’un homme en faveur de la vie politique commune. 

51- Or, il ne dit pas cela de lui-même; mais étant souverain sacrificateur cette année-là, il prophétisa que Jésus devait mourir pour la nation. 

Il reste une question marquante à déterminer. Caïphe a-t-il dit ces paroles sous la motion de l'Esprit Saint ou de l’esprit malin ? L’Esprit Saint est un esprit de vérité, l’esprit malin est un esprit de mensonge ! Nous pouvons en conclure qu’il prophétisa sous l’impulsion d’un esprit malin. Cependant, et indépendamment de sa volonté, Dieu s’immisçant dans son interaction fit cependant l’annonce de la réalité prophétisée, en tant qu’il annonça là l’utilité de la mort du Christ. pour notre salut

52- et ce n'était pas pour la nation seulement; c'était aussi afin de réunir en un seul corps les enfants de Dieu dispersés. 

Ainsi, précise l’évangéliste, Jésus ne devait pas mourir seulement et uniquement pour le peuple juif, mais aussi pour le monde entier, afin de réunir en son corps tous les enfants de Dieu dispersés par le malin. 

53- Dès ce jour, ils résolurent de le faire mourir. 

Ainsi, ceux qui refusaient de reconnaître Jésus comme fils de Dieu et son Christ, décidèrent fermement de le mettre à mort. Il faut se rappeler qu’auparavant déjà ils avaient fomenté de le faire tuer ! Mais qu’à partir de ce jour-là, excités par la colère de Caïphe, ils manigancèrent le ferme dessein de sa mort.

54- C'est pourquoi Jésus ne se montra plus ouvertement parmi les Juifs; mais il se retira dans la contrée voisine du désert, dans une ville appelée Éphraïm; et là il demeurait avec ses disciples.

Jésus se montre discret. Avec ses disciples, il se dérobe à la malice des impies qui le pourchassent de leur haine. Il évite d’amener ses disciples dans un endroit peuplé, mais choisit un lieu plutôt discret, afin de ne pas attirer l’attention sur eux. La leçon devait servir d’exemple aux disciples, afin qu’ils comprennent que par la suite, il sera préférable de se cacher des scélérats plutôt que de les enflammer davantage en se montrant, et il demeura tranquille avec ses disciples leur enseignant en aparté et leur donnant les instructions qu’ils auraient à suivre lors de son avènement. (Comprenez, celui de sa crucifixion.) 

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55- La Pâque des Juifs était proche. Et beaucoup de gens du pays montèrent à Jérusalem avant la Pâque, pour se purifier. 

La Pâque juive était l’une des trois principales fêtes du peuple hébreu. Dans cette fête est rappelée la mémoire de la sortie des hébreux hors d’Égypte. C’est pourquoi une grande foule montée à Jérusalem où se trouvait le Temple. Mais selon la charte mosaïque de la loi, personne ne devait manger l’agneau pascal sans être pur, et ils devançaient tous le temps de la Pâque pour avoir le temps de se purifier eux-mêmes, et ainsi pouvoir au jour voulut, manger l’agneau pascal selon le rite établi.

56- Ils cherchaient Jésus, et ils se disaient les uns aux autres dans le temple: Que vous en semble? Ne viendra-t-il pas à la fête?

Tous cherchaient Jésus et les débats ne manquaient pas sur la possibilité que Jésus et ses disciples soient aussi présents à la fête qui représentait pour tout juif, un sommet de la Loi. L’enfreindre s’était s’exposer à de graves sanctions de la part des prêtres toutes catégories confondues, faisant ou non partie du Sanhédrin. Mais le plus important de cette fête était le mémorial qu’elle représentait et que chaque Hébreu se faisait un devoir de commémorer. D’autant plus que fusaient les hypothèses de ce que ferait ou non Jésus. Certains par malice, d'autres par curiosité, enfin d'autres pour avoir un enseignement que Jésus ne manquerait pas de donner s’il était présent ? 

57- Or, les principaux sacrificateurs et les pharisiens avaient donné l'ordre que, si quelqu'un savait où il était, il le déclarât, afin qu'on se saisît de lui. 

Ce verset qui termine ce chapitre laisse entendre sans ambiguïté, que chaque membre du Sanhédrin, quelle que soit la position qu’il occupait dans la hiérarchie, devait immédiatement avertir les hauts dignitaires qui, eux, se chargeraient de faire arrêter Jésus.

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