Evangiles
Synoptiques

Evangiles selon Saint Marc, Saint Matthieu,
Saint Luc et en complément Saint Jean


Ce site est destiné à l’étude des évangiles et a leur meilleure compréhension.
Les trois premiers dits synoptiques, attribués à St Marc, St Matthieu et St Luc...
et aussi l’évangile selon St jean, qui complète les écrits apostoliques avec une étude sur l’Esprit Saint 

Saint Marc

Communément accepté par les Pères de l'Église, découvrir ou redécouvrir le premier Evangile écrit par St Marc, d’après son écoute pendant la prédication de St Pierre à la communauté ecclésiale naissante de Rome.

Saint Matthieu

Ce colleteur d’impôts à Capharnaüm est celui qui met le plus en valeur par ses écrits la continuité entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance, afin de démontrer que Jésus est le Messie annoncé par les prophètes, attendu par Israël.  

Saint Luc

Sous la plume de ce médecin lettré, compagnon de ST Paul, la Bonne Nouvelle annoncée chante un véritable cantique de grâce et d’amour, avec joie et optimisme, nous rapportant les détails de la Sainte Famille, depuis l’Annonciation, la naissance et l’enfance de Jésus.

Saint Jean

Intime du Christ, ses écrits sont un éblouissant témoignage de la vie du Messie, de sa transfiguration, des miracles accomplis, de l’agonie, de la mort de Jésus en croix, de sa mise au tombeau et de sa résurrection au matin de Pâques.

L'Esprit Saints

Qu'est ce que l'Esprit Saint ? Comment l'expliquer ?
Comment se manifeste t-il ?
Essayons ensemble d'y voir plus clair.

Jésus

Spontanément, lorsque vous pensez à Jésus ou quand vous parlez de Lui, comment l’appelez-vous ?
Jésus, Christ, Seigneur, Dieu, …ou autrement !

Évangile de Jésus, le Christ de Dieu
selon Saint-Marc 

Chapitre 12


L’histoire que nous allons découvrir à présent est introduite par Marc, comme à son habitude, sans précision ni de temps ni de lieu. Nous le savons maintenant pour Marc, ce qui importe le plus est le fait accompli auquel Jésus s’est manifesté. Le Maître par une parabole qui s’adresse directement aux responsables notables d’Israël, qui part ailleurs, ne seront pas dupe de cette allégorie. Ils comprendront aisément que l’allusion de cette parabole leur est délibérément adressée. Cette parabole est loin de celles que Jésus adressé aux foules galiléennes et a ses disciples. L’ambiance est différente, les destinataires aussi. Par cette parabole grandement allégorisée, Jésus s’adresse indirectement aux responsables du Sanhédrin, leur faisant comprendre qu’il sait déjà le sort qu’ils lui ont réservé. Mais il proclamera ouvertement la suite que Dieu donnera à leur agissement. Ce qui est le plus triste dans tout cela est que les responsables du Sanhédrin au lieu de réfléchir et de se raviser sur le sens de cette parabole qui leur est imputé, n’en seront que plus acharnés dans leur décision de la mettre à mort.

1- Jésus se mit à leur parler en paraboles : « Un homme planta une vigne, il l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et y bâtit une tour de garde. Puis il loua cette vigne à des vignerons, et partit en voyage.  
2- Le moment venu, il envoya un serviteur auprès des vignerons pour se faire remettre par eux ce qui lui revenait des fruits de la vigne.
3- Mais les vignerons se saisirent du serviteur, le frappèrent, et le renvoyèrent les mains vides.
4- De nouveau, il leur envoya un autre serviteur ; et celui-là, ils l’assommèrent et l’humilièrent.
5- Il en envoya encore un autre, et celui-là, ils le tuèrent ; puis beaucoup d’autres serviteurs : ils frappèrent les uns et tuèrent les autres.
6- Il lui restait encore quelqu’un : son fils bien-aimé. Il l’envoya vers eux en dernier, en se disant : “Ils respecteront mon fils.”
7- Mais ces vignerons-là se dirent entre eux : “Voici l’héritier : allons-y! Tuons-le, et l’héritage va être à nous!”
8- Ils se saisirent de lui, le tuèrent, et le jetèrent hors de la vigne.
9- Que fera le maître de la vigne ? Il viendra, fera périr les vignerons, et donnera la vigne à d’autres.
10- N’avez-vous pas lu ce passage de l’Écriture ? La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle :
11- c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux ! »
12-  Les chefs du peuple cherchaient à arrêter Jésus, mais ils eurent peur de la foule. – Ils avaient bien compris en effet qu’il avait dit la parabole à leur intention. Ils le laissèrent donc et s’en allèrent.
13- On envoya à Jésus des pharisiens et des partisans d’Hérode pour lui tendre un piège en le faisant parler,
14- et ceux-ci vinrent lui dire : « Maître, nous le savons : tu es toujours vrai ; tu ne te laisses influencer par personne, car ce n’est pas selon l’apparence que tu considères les gens, mais tu enseignes le chemin de Dieu selon la vérité. Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? Devons-nous payer, oui ou non ? »
15- Mais lui, sachant leur hypocrisie, leur dit : « Pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve ? Faites-moi voir une pièce d’argent. »
16- Ils en apportèrent une, et Jésus leur dit : « Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ? – De César », répondent-ils.
17- Jésus leur dit : « Ce qui est à César, rendez-le à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Et ils étaient remplis d’étonnement à son sujet.
18- Des sadducéens – ceux qui affirment qu’il n’y a pas de résurrection – viennent trouver Jésus. Ils l’interrogeaient :
19- « Maître, Moïse nous a prescrit : Si un homme a un frère qui meurt en laissant une femme, mais aucun enfant, il doit épouser la veuve pour susciter une descendance à son frère.
20- Il y avait sept frères ; le premier se maria, et mourut sans laisser de descendance.
21- Le deuxième épousa la veuve, et mourut sans laisser de descendance. Le troisième pareillement.
22- Et aucun des sept ne laissa de descendance. Et en dernier, après eux tous, la femme mourut aussi.
23- À la résurrection, quand ils ressusciteront, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse, puisque les sept l’ont eue pour épouse ? »
24- Jésus leur dit : « N’êtes-vous pas en train de vous égarer, en méconnaissant les Écritures et la puissance de Dieu ?
25- Lorsqu’on ressuscite d’entre les morts, on ne prend ni femme ni mari, mais on est comme les anges dans les cieux
26- Et sur le fait que les morts ressuscitent, n’avez-vous pas lu dans le livre de Moïse, au récit du buisson ardent, comment Dieu lui a dit : Moi, je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob ?
27- « Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Vous vous égarez complétement. »
28- Un scribe qui avait entendu la discussion, et remarqué que Jésus avait bien répondu, s’avança pour lui demander : « Quel est le premier de tous les commandements ? »
29- Jésus lui fit cette réponse : « Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur.
30- Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force.
31- Et voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que celui-là. »
32- Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as dit vrai : Dieu est l’Unique et il n’y en a pas d’autre que lui
33-  L’aimait de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. »
34- Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n’osait plus l’interroger.
35- Alors qu’il enseignait dans le Temple, Jésus, prenant la parole, déclarait : « Comment les scribes peuvent-ils dire que le Messie est le fils de David ?
36- David lui-même a dit, inspiré par l’Esprit Saint : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : “Siège à ma droite jusqu’à ce que j’aie placé tes ennemis sous tes pieds !”
37- David lui-même le nomme Seigneur. D’où vient alors qu’il est son fils ? » Et la foule nombreuse l’écoutait avec plaisir.
38- Dans son enseignement, il disait : « Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à se promener en vêtements d’apparat et qui aiment les salutations sur les places publiques,
39-  les sièges d’honneur dans les synagogues, et les places d’honneur dans les dîners.
40- Ils dévorent les biens des veuves et, pour l’apparence, ils font de longues prières : ils seront d’autant plus sévèrement jugés. »
41- Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait comment la foule y mettait de l’argent. Beaucoup de riches y mettaient de grosses sommes.
42- Une pauvre veuve s’avança et mit deux petites pièces de monnaie.
43- Jésus appela ses disciples et leur déclara : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres.
44- Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »

Evangile selon Saint Marc

1 - Jésus se mit à leur parler en paraboles : « Un homme planta une vigne, il l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et y bâtit une tour de garde. Puis il loua cette vigne à des vignerons, et partit en voyage.

Le début de cette histoire est emprunté au prophète Isaïe. (§Is 5,1-7) C’est un chant d’amour de Dieu pour son peuple, par l’alliance faîte entre lui-même est Israël. La vigne représente donc le peuple élu, planté par Dieu dans un à mour fou, hors du commun. La clôture signifie le soin jaloux que Dieu lui a prodigué jour après jour. Le pressoir et la tour de garde sont les remparts que Dieu dressa de tout temps contre les ennemis de son peuple. Longtemps Il les préserva de toutes atteintes allant jusqu’à être le bras qui combattra à leur place, leur assurant maintes victoires. 

2 - Le moment venu, il envoya un serviteur auprès des vignerons pour se faire remettre par eux ce qui lui revenait des fruits de la vigne.

L’image de Dieu sous la figure de celui qui s’absente, se réfère aux conditions sociales de la Palestine en ces temps-là. Les riches propriétaires fonciers louaient leurs terres à des paysans locaux et partaient vivre à l’étranger. Seuls les intéressés les fruits obtenus par le fermage. Ils se souciaient fort peu du reste. (L’allusion faîte ici aux vignerons sont les responsables du sanhédrin et les serviteurs les prophètes.) 

3 - Mais les vignerons se saisirent du serviteur, le frappèrent, et le renvoyèrent les mains vides.

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4 - De nouveau, il leur envoya un autre serviteur ; et celui-là, ils l’assommèrent et l’humilièrent.

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5 - Il en envoya encore un autre, et celui-là, ils le tuèrent ; puis beaucoup d’autres serviteurs : ils frappèrent les uns et tuèrent les autres.

Les versets 3 à 5 font fortement allusion aux différents prophètes que Dieu dans sa mansuétude à envoyer à son peuple pour le mettre sur le droit chemin et recueillir les fruits de son alliance la foi et la fidélité, et nous savons dans l’histoire d’Israël quel fut le sort qu’ils leur furent réservés. Ce que dénoncera publiquement Jésus à de nombreuses reprises, car le florilège des prophètes assassinés ne manque pas dans la littérature juive. 

6 - Il lui restait encore quelqu’un : son fils bien-aimé. Il l’envoya vers eux en dernier, en se disant : “Ils respecteront mon fils.”

Mais la pointe du récit se situe au-delà de la succession des prophètes martyrs. Malgré l’hostilité constante dont ses envoyés ont été l’objet, Dieu ne s’est jamais lassé de s’intéresser à sa vigne.( son peuple) En dernier recours, Dieu envoie son Fils bien-aimé. Jésus son Messie.   

7 - Mais ces vignerons-là se dirent entre eux : “Voici l’héritier : allons-y! Tuons-le, et l’héritage va être à nous!”

L’allusion qui est faîte est claire. Jésus fait comprendre à ses détracteurs qu’il connaît parfaitement leurs intentions à son égard. Son destin est déjà scellé dans leur conscience. Jésus a, à cet instant, conscience pleinement d’être le Messie de la fin des temps, envoyé par Dieu son Père, qui espère un dernier sursaut de son peuple envers l’héritier du Royaume.

8 - Ils se saisirent de lui, le tuèrent, et le jetèrent hors de la vigne.

Malheureusement il est l’objet d’un odieux complot et les termes qui s’accumulent pour décrire la fin atroce laissent comprendre à ses détracteurs qu’il connaît déjà le sort qui l’attend. Saisi, tué, jeté hors de la vigne. (Le tombeau). Il sait pertinemment qu’il subira le même sort que les prophètes. Assassiné. Il n’y a pas d’autres termes.  

9 - Que fera le maître de la vigne ? Il viendra, fera périr les vignerons, et donnera la vigne à d’autres. 

L’histoire pourrait se conclure ici, mais elle se poursuit par une question-réponse de jésus Il pose la question tout en y répondant. Par la réplique cinglante du Maître de la vigne, ici Dieu -lui-même à ses vignerons, (ici son peuple et ses responsables), au meurtre qu’ils a

Evangile selon Saint Marc

10 - N’avez-vous pas lu ce passage de l’Écriture ? La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle :

Ce n’est pas tout. Jésus maintenant en appel à l’écriture. C’est une nouvelle petite parabole qui vient se greffer à la précédente. Cette fois l’horizon s’élargit considérablement. La pierre (Jésus) rejetée par les bâtisseurs, (le peuple élu) et que le Seigneur Dieu remplace comme pierre de faîte de son édifice, annonce la résurrection de Jésus. Dieu, Père, ne peut laisser défigurer son oeuvre. 

11 - c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux ! »

Puisque les hommes ont injustement calomnié, condamné et crucifié son Fils, Il lui rendra justice en le ressuscitant et en le réhabilitant pleinement. Ainsi la pierre (Jésus) deviendra la clé de voûte de son édifice. (L’Église)  

12 - Les chefs du peuple cherchaient à arrêter Jésus, mais ils eurent peur de la foule. – Ils avaient bien compris en effet qu’il avait dit la parabole à leur intention. Ils le laissèrent donc et s’en allèrent.

Dans le contexte actuel cette proclamation vient comme une riposte voulue par Jésus à la contestation de son autorité par les Sanhédristes. Ces gardiens et interprètes des écritures devraient la méditer longuement. On ne rejette pas impunément un Messie envoyé par Dieu, au terme d’une longue histoire d’amour entre Israël et son Dieu, pour faire aboutir son dessin de salut universel. La parabole s’achève donc sur un épilogue historique, que les responsables religieux se sont sentis bien visés par l’enseignement de Jésus dont ils ont fait l’objet. Le complot fomenté contre Jésus, bien que dénoncé par Lui par le biais de cette parabole, ne fera que s’accentuer. Seule la crainte d’une foule présente et attentive à son enseignement les fait momentanément reculer dans cette manoeuvre dilatoire d’élimination d’un homme devenu vraiment trop gênant. La suite des évènements confirmera cet assassinat longuement prémédité.   

13 - On envoya à Jésus des pharisiens et des partisans d’Hérode pour lui tendre un piège en le faisant parler,

Une seconde controverse oppose maintenant Jésus aux dirigeants socio-religieux d’Israël. Le groupe est composé d’Hérodiens, partisans d’Hérode Antipas, Tétrarque de galilée dépendants du pouvoir romain en place, et de pharisiens. Envoyé par le Sanhédrin avec une démarche non feinte, pour essayer de prendre Jésus au piège. Rappelons-nous que toute erreur de la part de Jésus lui serait fatale. Leur unique désir était de le faire condamner pour faux témoignage.

14 - et ceux-ci vinrent lui dire : « Maître, nous le savons : tu es toujours vrai ; tu ne te laisses influencer par personne, car ce n’est pas selon l’apparence que tu considères les gens, mais tu enseignes le chemin de Dieu selon la vérité. Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? Devons-nous payer, oui ou non ? »

Si fourbe que soit la flatterie avec laquelle ils abordent Jésus, la réalité pointe dans les déclarations que Jésus a faites jusque-là, car c’est un Rabbi, comme ils l’appellent maintenant, particulièrement ouvert sans aucune exclusion. Mais dans la bouche de ses détracteurs, cette adulation vise à faire passer la question -piège.
[Les hébreux supportaient mal le lourd tribut payé à l’occupant romain. Cet impôt faisait l’objet de discussions assez vive, provocant les différentes prises de position sur ce sujet par les écoles rabbinique de l’époque. Tout le monde avait encore en mémoire que c’est justement à propos de l’impôt romain que s’était soulevé Judas le Galiléen.] 

15 - Mais lui, sachant leur hypocrisie, leur dit : « Pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve ? Faites-moi voir une pièce d’argent. »

La réponse de Jésus le classerait donc soit du côté des collaborateurs soit du côté des résistants. Connaissant le manque de sincérité de ses détracteurs, du fait de la question embarrassante qu’il lui fut posé, Jésus décide de les soumettre à un test concret et révélateur. Lui présenter une pièce de monnaie à effigie significative. 

16 - Ils en apportèrent une, et Jésus leur dit : « Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ? – De César », répondent-ils.

Ainsi, par ce biais, Jésus les met dans l’obligation de reconnaître un fait inéluctable : que les transactions commerciales se font avec la monnaie en cours de l’occupant dans tout le pays. Pendant un court instant les envoyés croient tenir Jésus comme faisant adhésion à la collaboration romaine. Si c’est le cas, s’en est fait de lui. 

17 - Jésus leur dit : « Ce qui est à César, rendez-le à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Et ils étaient remplis d’étonnement à son sujet.

Mais ces malheureux n’ont toujours pas compris que dupé Jésus est chose impossible. Une fois de plus la réponse vas les mettre dans un grand embarras. Il leur fait cette fameuse réplique, qui de nos jours encore fait couler beaucoup d’encre. Par cette réponse inattendue du Maître les oblige à remettre les choses bien à leur place. L’État, même étranger à l’occurrence est l’État, est Dieu de tout temps est Dieu. Ansi, Jésus impose par ce biais les pharisiens et leurs amis à mesurer leurs responsabilités religieuses qui sont plus importantes que tout.

[Au cours de l’histoire de l’Église, on a voulu tirer de cette assertion lapidaire de Jésus des conséquences importantes. Il aurait voulu distinguer les domaines souvent confondus du temporel avec le spirituel. Le danger est toujours d'isoler une partie du propos tenu par Jésus « Rendez à César ce qui lui appartient » en l’arrachant aux circonstances historiques dans lesquelles il fut prononcé. Dans ce contexte précis, Jésus ne fait que renvoyer les questionneurs à leur question! Il est logique qu’ils s’acquittent de l’impôt de l’empereur étant donné qu’ils usent de sa monnaie. C’est dans la manière de Jésus de remettre ses adversaires en face de leurs responsabilités.Etonné une fois de plus par la personnalité de Jésus, qui de fait a bien déjoué le piège tendu. Sans ambiguïté possible on ne pourra pas ainsi le taxer d’inconditionnel du pouvoir romain, et pas davantage connivence avec les nationalistes révolutionnaires de ce temps. Jésus se place ainsi radicalement au-dessus des partis pris.] 

18 - Des sadducéens – ceux qui affirment qu’il n’y a pas de résurrection – viennent trouver Jésus. Ils l’interrogeaient :

Dépité de la remise en place faîte par Jésus aux Hérodiens et aux Pharisiens, le Sanhédrin cette fois -ci lui envoie des Sadducéens pour cette autre controverse. Les Sadducéens se veulent les représentants de la pensée juive ainsi que de l’aristocratie sacerdotale.( Des gros bonnets en sommes à la grosse tête). Conciliant en politique avec l’occupant, conservateur en religion. Pour eux la seule règle de foi se trouve dans la TORAH, (bible hébraïque) qui ne contient que les cinq premiers livres de notre bible actuel. (A savoir : la Genèse, l’Exode, le Lévitique, les Nombres est le Deutéronome.) Ils rejettent les doctrines qui sont apparues postérieurement chez les Prophètes et chez les Sages. Ce qui est aussi le cas de la résurrection des morts (déjà bien établi dans la croyance populaire :§ Dn 12,2 ; 2 M 7,11-23. partageaient avec les Pharisiens. Donc les Sadducéens, selon leur propre croyance, interrogent Jésus à partir de la loi de Moïse. 

Evangile selon Saint Marc

19 - « Maître, Moïse nous a prescrit : Si un homme a un frère qui meurt en laissant une femme, mais aucun enfant, il doit épouser la veuve pour susciter une descendance à son frère.

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20 - Il y avait sept frères ; le premier se maria, et mourut sans laisser de descendance.

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21 - Le deuxième épousa la veuve, et mourut sans laisser de descendance. Le troisième pareillement.

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22 - Et aucun des sept ne laissa de descendance. Et en dernier, après eux tous, la femme mourut aussi.

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23 - À la résurrection, quand ils ressusciteront, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse, puisque les sept l’ont eue pour épouse ? »

Il s’agit de la loi sur le Lévirat. (en hébreux de « Lévir, » qui se traduit en Latin par « beau-frère ». Elle stipule qu’a la mort d’un homme, si son épouse n’a pas eu d’enfant mâle, afin d’assurer la descendance familiale, son beau-frère doit la prendre pour épouse (Dt 25,5-10) Cette loi en vigueur chez d’autres peuple aussi comme les Hittites, les Assyriens, répondant au besoin de préserver la postérité dans les populations menacées d’extinction, assurant aussi la stabilité des biens par l’héritage. Les Sadducéens par cette question cherche à poser au Maître un sérieux cas de conscience, sur une hypothèse purement rabbinique sans véritable fondement dans la vie, si ce n’est qu’elle présente la doctrine de la résurrection des morts comme une impasse 

24 - Jésus leur dit : « N’êtes-vous pas en train de vous égarer, en méconnaissant les Écritures et la puissance de Dieu ?

Jésus n’hésite pas dans sa vive repartie de mettre les sadducéens dans l’erreur qu’ils font au sujet des écritures sur la résurrection des morts. La loi, les prophètes, les sages, et les écritures abondaient dans ce sens deux siècles déjà avant la venue du Christ. Mais surtout, ce que leur reproche Jésus en sous-entendu, c’est qu’ils ne font pas confiance en la toute-puissance de DIEU en tant que PÈRE. Jésus en profite pour attaquer la conception trop matérialiste qu’ils se faisaient de l’au-delà, et de la résurrection comme simple reconduction de la vie sur terre. (Réincarnation).  

25 - Lorsqu’on ressuscite d’entre les morts, on ne prend ni femme ni mari, mais on est comme les anges dans les cieux

En réalité, la vie des ressuscités, n’est pas rationnellement concevable. Elle ne doit pas être imaginée comme le mode de la vie présente, car le besoin de procréation ne se pose plus. Jésus en faisant allusion aux anges ne déclare pas pour autant qu’une fois resusciter les humains auront une condition angélique, Le mot « comme » suivi ‘’des anges’’ est important. Il fait seulement comprendre que l’union charnelle dans l’au-delà n’a plus de mise. Il y a dans au-delà d'une transformation du mode humain d’exister. 

26 - Et sur le fait que les morts ressuscitent, n’avez-vous pas lu dans le livre de Moïse, au récit du buisson ardent, comment Dieu lui a dit : Moi, je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob ?

Les interlocuteurs de Jésus ne seront pas plus convaincus par la comparaison des anges, car ils n’y croyaient pas non plus. Cependant Jésus poursuit son argumentation. Il en vient à ce qui reste réellement le fond du problème qu’on lui a posé. Pour argumenter contre les Sadducéens, Jésus en Maître évite d’alléguer sur un des nombreux textes sur les sages et les prophètes qu’ils récusent, mais il choisit un passage du « livre de Moïse », au récit du buisson ardent (Ex 3,1-6), en interprétant ce passage de façon emblématique qui déroute ses contradicteurs. A la lumière des écrits postérieurs, la tradition pharisaÏque très ancienne tient pour acquit que les patriarches, Abraham, Isaac et Jacob, partenaires privilégiés de l’alliance que Dieu a conclue avec ce peuple, ne peuvent pas avoir été que des interlocuteurs éphémères. Dans la foi des pères, on les sait entrés dans une vie nouvelle auprès du Père des Cieux. 

27 - Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Vous vous égarez complétement. »

Jésus fait comprendre que le Dieu de l’Alliance n’est pas le Dieu des morts mais bien des vivants. Sa résurrection sera la preuve flagrante de ses propos. La FOI en la résurrection des morts ne peut trouver de preuves tangibles dans les écritures, mais des appuis flagrants qui dépassent raisonnement humain, et repose directement sur la confiance absolue en Dieu Père et Créateur sur sa toute-puissance de toute chose sur terre et dans l’univers, la vie y comprise. Jésus termine cet affrontement en règle avec ses détracteurs, les Sadducéens incrédules de la Mansuétude du Père des Cieux ainsi que de son Vouloir pour l’humanité, par ces mots : « Vous égarez complétement. »

[Ici, dans les versets qui suivent, Marc, à son habitude, nous montre un autre épisode de la vie du Jésus. Pourquoi l’a-t-il placé là, je pense qu’il a profité de l’intervention faîte par la partie des Sadducéens, pour profiter de nous faire voir que malgré tout, tous n’étaient pas systématiquement contre lui et que petit à petit le chemin se faisaient aussi dans la pensée intuitive de certains scribes consciencieux de leurs responsabilités doctrinales.] 

28 - Un scribe qui avait entendu la discussion, et remarqué que Jésus avait bien répondu, s’avança pour lui demander : « Quel est le premier de tous les commandements ? »

Ce scribe semble d’emblée avoir une opinion favorable vis-à-vis de Jésus. La question posée peut étonner ? Bon connaisseur des écritures, spécialiste même dirait-on pour l’époque de tous ce qui touche à la religion. Les pharisiens, très rigoristes dont fait partie les scribes, sont très tatillons sur la loi et sa morale. Comme à cette époque il y avait de vive discussion sur telle ou telle question ou précepte divin, entre les différentes écoles rabbiniques, on avait du mal à s'y retrouver. Sur ce point précis, ce scribe, s’en acquitte auprès de Jésus non pour le prendre à défaut comme tous ses congénères mais pour avoir justement une véritable approche du problème. 

Evangile selon Saint Marc

29 - Jésus lui fit cette réponse : « Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. 

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30 - Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force.

Sur le discernement en question, on pouvait s’attendre à ce que le Maître le renvoie au Décalogue ( Ex 20, 1-17) Au lieu de cal, il cite les premiers mots du Schéma Israël, la prière qui chez les Juifs équivaut à notre prière du « Notre Père qui est aux cieux… ». Elle commence ainsi « Écoute, ô Israël … » (Dt 6,4-5) c'est une magnifique profession de foi au Dieu Unique, pour l’aimer totalement.

31 - Et voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que celui-là. »

Mais Jésus rajoute automatiquement le second commandement qui est l'amour du prochain (§ Lv 19,18)
On peut penser à la stupeur des personnes présentes dont ce commandement était resté dans l’oubli. Ainsi les deux commandements, n’ont font plus qu’un seule précepte, indissociable l’un de l’autre, qui indique leur unité fondamentale.  

32 - Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as dit vrai : Dieu est l’Unique et il n’y en a pas d’autre que lui.

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33 - L’aimait de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. »

La réponse de Jésus provoque auprès de ce scribe son entière satisfaction et pour faire comprendre son adhésion à ce précepte reprend intégralement les paroles du Maître. Il conclut avec un versée du prophète Osée ( § Os 6,6) ou Dieu déclare : « C’est l’amour que je veux et non les sacrifices ». Pour un scribe du parti des pharisiens, c’est une prise de position remarquable, surtout que cela se situe dont l’enceinte même du temple ou nombres de ses collèges sont nombreux, et aux aguets d’un moindre prétexte pour accabler Jésus.

34 - Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n’osait plus l’interroger.

S’agissant ici d’un dialogue profond entre Jésus et le scribe, particulièrement ouvert et sans aucune arrière-pensée, Jésus conclut que ce dernier fit une remarque judicieuse et le complimente par cette parole « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu ». Le silence qui s’ensuivit porte à lui seul le poids de la réflexion fondamentale dont tout un chacun devrait œuvrer. 

35 - Alors qu’il enseignait dans le Temple, Jésus, prenant la parole, déclarait : « Comment les scribes peuvent-ils dire que le Messie est le fils de David ?

Nous retrouvons ici notre Marc égal à lui-même qui sans ni date ni commentaires nous cite encore une apostrophe de Jésus vis-à-vis du peuple. Encore une fois, l’auditoire est indéterminé, et c’est une foule nombreuse nous dit-il qui l’écoutait. Jésus s’en prend encore aux scribes et aux pharisiens, dénonçant toutes les erreurs qu’ils commettent consciemment Il commence par contredire leur opinion sur lui-même. Question ambiguë s’il en est ?

36 - David lui-même a dit, inspiré par l’Esprit Saint : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : “Siège à ma droite jusqu’à ce que j’aie placé tes ennemis sous tes pieds !”

Dans un premier temps, Jésus discute sur le titre qu’on lui attribue! « Fils de David ». Une vieille tradition juive enracinée dans la bible,voyait le Messie comme un descendant en ligne directe du valeureux roi David, (§ 2S 7,14-17). La question donne sur un enseignement à venir très pointu. Explication nécessaire pour la compréhension du menu peuple. 

37 - David lui-même le nomme Seigneur. D’où vient alors qu’il est son fils ? » Et la foule nombreuse l’écoutait avec plaisir.

En citant une partie du psaume 110, verset 1, psaume messianique que la tradition attribuée à David lui-même, il confond son auditoire dans le fait que David lui-même appelle son fils MON SEIGNEUR. Ainsi Jésus dénonce l’écriture elle-même qui attribue au messie une qualification de SEIGNEUR, qualification plus grande que celle de Fils de David, car elle lui décerne un titre divin.  

38 - Dans son enseignement, il disait : « Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à se promener en vêtements d’apparat et qui aiment les salutations sur les places publiques,

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Evangile selon Saint Marc

39 - les sièges d’honneur dans les synagogues, et les places d’honneur dans les dîners.

Ensuite Jésus dénonce scribes et pharisiens qui hypocritement bernent le peuple. IL incite le peuple à la méfiance. Ils se disent guides spirituels présomptueux, très influents auprès du petit peuple, mais au comportement immodeste. Jésus sans ambages, dénonce et stigmatise la vaine ostentation de ces notables à la seule recherche de l’adulation populaire. (Vanité des vanités, dit l’Ecclésiaste). Égoïsme et ego centrisme vont de paires pour ces présomptueux personnages. 

40 - Ils dévorent les biens des veuves et, pour l’apparence, ils font de longues prières : ils seront d’autant plus sévèrement jugés. »

Et Jésus enfonce encore le clou en insistant sur le fait qu’ils « dévorent les biens des veuves » et qu’ils « pour l’apparence, ils font de longues prières » Le Maître dénoncent un fait plus grave encore que le manque de modestie, c’est l’hypocrisie religieuse. Ces meneurs du peuple n’hésitent pas à exploiter les pauvres sans défense, et leurs longues prières ressemblent à de faux-semblant. Jésus n’hésite pas à sanctionner sévèrement leurs comportements.  

41 - Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait comment la foule y mettait de l’argent. Beaucoup de riches y mettaient de grosses sommes.

Marc continue ici, dans ces versets Qui suivent de nous conter un fait raconté par la suite par les Apôtres et que Marc introduit à la suite du scribe condescendant et de la leçon sur le Roi David qui dans le psaume 110 parle de lui comme Seigneur. La scène se situe dans l’enceinte du temple, près de la salle du trésor, lui où les prêtes du Sanhédrin mettait l’argent des offrandes en autres dons reçus du peuple. L’espace recélant les richesses du temple se trouvait ailleurs. Jésus se sert de cette anecdote visible de tous pour faire son enseignement.  

42 - Une pauvre veuve s’avança et mit deux petites pièces de monnaie.

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43 - Jésus appela ses disciples et leur déclara : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres.

C’est le dernier épisode qui aura lieu dans le temple.Après le portrait impitoyable que Jésus en a fait des scribes et des pharisiens, voilà que maintenant il offre en contraste le geste particulièrement généreux d’une pauvre veuve qui attire l’attention du regard de Jésus. Dans cette époque, les veuves, les orphelins, les mendiants, et tous les délaissés pour compte qui en faisait partie était largement dépréciée un autre membre du peuple élu. De plus, dans un monde très masculin le faîte de n’avoir pas de mari, donc pas de protecteur, privé de ressources faisait d’elle un moins que rien. C’est de ce fait caractéristique et ignoble en soi que Jésus tire la plus belle leçon de vie, d’amour et de foi.  

44 - Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »

Ce que cette pauvre veuve dépose dans le tronc, n’a aucune réelle valeur, deux piécettes d’une monnaie juive de ce temps ne représenté aune véritable obole digne d’être recensés comme telle.( Il s’agirait aujourd’hui de moins d’un de nos centimes actuels). Cependant Jésus se sert de cet humble geste pour donner à ses disciples une leçon d’importance. Le contraste pose le fait que les riches donnent de leur in indigent alors qu’elle a donné de son nécessaire, c'est-à-dire tout ce qu’elle avait pour vivre. Y a-t—il plus don parfait du don de soi ?

[Jésus attire l’attention de ses amis sur le fait que par ce geste cette veuve se présente à leurs yeux comme un véritable disciple digne de suivre le Maître. En fait, Jésus m’est en relief par cet enseignement de son entourage très masculin, la qualité remarquable des femmes qui se dévoilent de façon presque innocente tout au long de l’histoire juive. Les exemples sont variés, et très explicite de ce que Jésus reprend à leur sujet tout au long de sa vie terrestre, montrant et démontrant que la femme aux yeux de Dieu est légal de l’homme et qu’elle ne doit e, aucun cas être déprécié comme ce fut longtemps le cas, et encore de notre temps dans certaines partie du monde.] 

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