Evangiles
Synoptiques

Evangiles selon Saint Marc, Saint Matthieu,
Saint Luc et en complément Saint Jean


Ce site est destiné à l’étude des évangiles et a leur meilleure compréhension.
Les trois premiers dits synoptiques, attribués à St Marc, St Matthieu et St Luc...
et aussi l’évangile selon St jean, qui complète les écrits apostoliques avec une étude sur l’Esprit Saint 

Saint Marc

Communément accepté par les Pères de l'Église, découvrir ou redécouvrir le premier Evangile écrit par St Marc, d’après son écoute pendant la prédication de St Pierre à la communauté ecclésiale naissante de Rome.

Saint Matthieu

Ce colleteur d’impôts à Capharnaüm est celui qui met le plus en valeur par ses écrits la continuité entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance, afin de démontrer que Jésus est le Messie annoncé par les prophètes, attendu par Israël.  

Saint Luc

Sous la plume de ce médecin lettré, compagnon de ST Paul, la Bonne Nouvelle annoncée chante un véritable cantique de grâce et d’amour, avec joie et optimisme, nous rapportant les détails de la Sainte Famille, depuis l’Annonciation, la naissance et l’enfance de Jésus.

Saint Jean

Intime du Christ, ses écrits sont un éblouissant témoignage de la vie du Messie, de sa transfiguration, des miracles accomplis, de l’agonie, de la mort de Jésus en croix, de sa mise au tombeau et de sa résurrection au matin de Pâques.

L'Esprit Saints

Qu'est ce que l'Esprit Saint ? Comment l'expliquer ?
Comment se manifeste t-il ?
Essayons ensemble d'y voir plus clair.

Jésus

Spontanément, lorsque vous pensez à Jésus ou quand vous parlez de Lui, comment l’appelez-vous ?
Jésus, Christ, Seigneur, Dieu, …ou autrement !

Évangile de Jésus, le Christ de Dieu
selon Saint-Marc 

Chapitre 2
1- Quelques jours plus tard, Jésus revint à Capharnaüm, et l’on apprit qu’il était à la maison.
2- Tant de monde s’y rassembla qu’il n’y avait plus de place, pas même devant la porte, et il leur annonçait la Parole.
3- Arrivent des gens qui lui amènent un paralysé, porté par quatre hommes.
4- Comme ils ne peuvent l’approcher à cause de la foule, ils découvrent le toit au-dessus de lui, ils font une ouverture, et descendent le brancard sur lequel était couché le paralysé.
5- Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Mon enfant, tes péchés sont pardonnés. »
6- Or, il y avait quelques scribes, assis là, qui raisonnaient en eux-mêmes :
7- « Pourquoi celui-là parle-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? »
8- Percevant aussitôt dans son esprit les raisonnements qu’ils se faisaient, Jésus leur dit : « Pourquoi tenez-vous de tels raisonnements ?
9- Qu’est-ce qui est le plus facile ? Dire à ce paralysé : “Tes péchés sont pardonnés”, ou bien lui dire : “Lève-toi, prends ton brancard et marche” ?
10- Eh bien ! Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a autorité pour pardonner les péchés sur la terre – Jésus s’adressa au paralysé –
11-  « je te le dis, lève-toi, prends ton brancard, et rentre dans ta maison. »
12- Il se leva, prit aussitôt son brancard, et sortit devant tout le monde. Tous étaient frappés de stupeur et rendaient gloire à Dieu, en disant : « Nous n’avons jamais rien vu de pareil. »
13- Jésus sortit de nouveau le long de la mer ; toute la foule venait à lui, et il les enseignait.
14- En passant, il aperçut Lévi, fils d’Alphée, assis au bureau des impôts. Il lui dit : « Suis-moi. » L’homme se leva et le suivit.
15- Comme Jésus était à table dans la maison de Lévi, beaucoup de publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) et beaucoup de pécheurs vinrent prendre place avec Jésus et ses disciples, car ils étaient nombreux à le suivre.
16- Les scribes du groupe des pharisiens, voyant qu’il mangeait avec les pécheurs et les publicains, disaient à ses disciples : « Comment ! Il mange avec les publicains et les pécheurs ! »
17- Jésus, qui avait entendu, leur déclara : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. »
18- Comme les disciples de Jean le Baptiste et les pharisiens jeûnaient, on vient demander à Jésus : « Pourquoi, alors que les disciples de Jean et les disciples des pharisiens jeûnent, tes disciples ne jeûnent-ils pas ? »
19- Jésus leur dit : « Les invités de la noce pourraient-ils jeûner, pendant que l’Époux est avec eux ? Tant qu’ils ont l’Époux avec eux, ils ne peuvent pas jeûner.
20- Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ; alors, ce jour-là, ils jeûneront.
21- Personne ne raccommode un vieux vêtement avec une pièce d’étoffe neuve ; autrement le morceau neuf ajouté tire sur le vieux tissu et la déchirure s’agrandit.
22- Ou encore, personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; car alors, le vin fera éclater les outres, et l’on perd à la fois le vin et les outres. À vin nouveau, outres neuves. »
23- Un jour de sabbat, Jésus marchait à travers les champs de blé ; et ses disciples, chemin faisant, se mirent à arracher des épis.
24- Les pharisiens lui disaient : « Regarde ce qu’ils font le jour du sabbat ! Cela n’est pas permis. »
25- Et Jésus leur dit : « N’avez-vous jamais lu ce que fit David, lorsqu’il fut dans le besoin et qu’il eut faim, lui-même et ceux qui l’accompagnaient ?
26- Au temps du grand prêtre Abiatar, il entra dans la maison de Dieu et mangea les pains de l’offrande que nul n’a le droit de manger, sinon les prêtres, et il en donna aussi à ceux qui l’accompagnaient. »
27- Il leur disait encore : « Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat.
28- Voilà pourquoi le Fils de l’homme est maître, même du sabbat. »

Evangile selon Saint Marc

1 -  Quelques jours plus tard, Jésus revint à Capharnaüm, et l’on apprit qu’il était à la maison.

Comme à l'accoutumer, Marc nous projette d’un seul coup dans une autre péripétie du Maître ! Nous voilà revenus à Capharnaüm, très probablement dans la maison de Simon (appelé plus tard par Jésus PIERRE) 

2 - Tant de monde s’y rassembla qu’il n’y avait plus de place, pas même devant la porte, et il leur annonçait la Parole.

Marc nous précise afin de bien saisir l’ampleur de ce qui va suivre, que la foule qui se presse pour écouter Jésus est si nombreuse que la porte de la maison en est obstruée. C’est dire du nombre de gens présent à ce moment-là, avide d’entendre le Maître leur donner les conseils et instructions qui devaient les conduire au royaume de Dieu. 

3 - Arrivent des gens qui lui amènent un paralysé, porté par quatre hommes.

Ici commence l’anecdote. On amène à Jésus un paralysé. Encore un marginalisé, doublement exclu, est de l’autorité religieuse, est des gens bien portants de la communauté sociale. 

4 - Comme ils ne peuvent l’approcher à cause de la foule, ils découvrent le toit au-dessus de lui, ils font une ouverture, et descendent le brancard sur lequel était couché le paralysé.

Ingénieux stratagème adopté par les porteurs du malade ! Ouvrir et passer par le toit ! A cette époque, les maisons palestiniennes qui n’avait qu’un toit terrasse, composées de branchages et de terre battue, était très accessibles, et l’on pouvait aisément pratiquer une ouverture sans trop de dommage pour le reste de la toiture. 

5 - Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Mon enfant, tes péchés sont pardonnés. »

Jésus émerveillé par leur attitude prend en compte la foi de ces intrus, tout autant que celle du paralysé, qui osent s’interposait entre le Maître et son assistance. Et là, Jésus s’implique plus profondément dans la raison de sa mission en disant : « Tes péchés sont pardonnés !» Surprise totale de l’ensemble de la foule. Jésus emploie la forme passive, évitant ainsi en bon juif de nommer Dieu, mais en faisant comprendre sciemment que c’est bien LUI, DIEU, qui est l’auteur du miracle.  

6 - Or, il y avait quelques scribes, assis là, qui raisonnaient en eux-mêmes :

Les scribes, érudit ayant la connaissance profonde des écritures, aussitôt, outrées par cette parole prononcée, la controverse se déclenche. 

7 - « Pourquoi celui-là parle-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? »

Dans leurs têtes, et selon leurs connaissances, les scribes accusent Jésus ! Cet homme qui se prend pour Dieu, car selon les écritures et leurs interprétations, seul Dieu tout-puissant peu enlevé les péchés. Donc ce Jésus blasphème et pratiquement insulte le Très Haut ! Ce péché selon les autorités religieuse est punissable de mort ! 

8 - Percevant aussitôt dans son esprit les raisonnements qu’ils se faisaient, Jésus leur dit : « Pourquoi tenez-vous de tels raisonnements ?

Jésus, démasque immédiatement les pensées de ses adversaires, et avant même qu’ils ne puissent s’exprimer, il va, par des questionnements pertinents, mettre les scribes si fiers de leur savoir au pied du mur.

9 - Qu’est-ce qui est le plus facile ? Dire à ce paralysé : “Tes péchés sont pardonnés”, ou bien lui dire : “Lève-toi, prends ton brancard et marche” ?

Bien sûre, la question se pose pour tout un chacun. Tout comme au temps de Jésus, la réponse est énigmatique ! Il aurait été plus pratique de prononcer une parole d’ordre spirituelle, à l'efficacité invérifiable, que de rendre la marche à un paralysé ! Mais cet affrontement trouve sa pointe dans une formulation solennelle de Jésus, qui fera date.

L’expression « le fils de l’homme » a normalement un sens plutôt obscur. Et fortement discuté par le peuple juif. En hébreu et en araméen, un fils d’homme et simplement un humain ! Mais au II° siècle avant Jésus, dans le livre de Daniel :7,13-24 ; on voit apparaître comme un fils d’homme mystérieux, auquel Dieu confère toute sa souveraineté sur terre ! Ici, Jésus s’arroge ce titre. C’est même le cœur de l’alliance nouvelle que prône le prophète, acte essentiel du salut, puisque Jésus ira jusqu’à donner sa vie pour cela. De surcroît, ce qui scandalise le plus les scribes, c’est que Jésus remet les péchés par une simple parole prononcée en pleine vie, alors que selon la tradition, un appareil imposant de sacrifices pour absoudre les péchés était exigé est était demeuré en place jusqu’alors ! Dans l’Ancien Testament, les scribes avaient étudié, que la maladie en général, mais surtout la paralysie et la lèpre en particulier étaient spécifiquement le signe d’un grand péché! C’étaient les croyances de cette époque lointaine !

Evangile selon Saint Marc

10 -  Eh bien ! Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a autorité pour pardonner les péchés sur la terre – Jésus s’adressa au paralysé –

Ici, dans ce verset, Marc souligne l’importance des paroles de Jésus qui se présente non plus comme l’homme de Nazareth mais comme « le fils de l’homme » sous-entendu le Messie et ses pouvoirs divins pour justifier le pardon fait à l’homme de ses péchés. Il se présente donc comme pleinement associé à la puissance Dieu. Or, selon Jr 31,31-34 et d’Isaïe 36,25-29, le pardon des péchés était annoncé, comme l’un des événements réservés au temps du salut, soit la fin des temps. 

11 -  « je te le dis, lève-toi, prends ton brancard, et rentre dans ta maison. »

La guérison du paralysé devient la preuve visible que Jésus détient le pouvoir de remettre les péchés. L’homme paralysé, gisait, couche sur sa paillasse, comme un mort. En somme, pour la foule présente, il s’agit pratiquement d’une résurrection. C’est cela que Marc veut nous signifier dans cet épisode. 

12 -  Il se leva, prit aussitôt son brancard, et sortit devant tout le monde. Tous étaient frappés de stupeur et rendaient gloire à Dieu, en disant : « Nous n’avons jamais rien vu de pareil. »

En lui disant simplement « Lève-toi et rentre chez toi, » le voilà, devant toute l’assemblée, qui se met debout, prend son brancard et se frayant un passage parmi le peuple nombreux présent, sans aucune aide, rentre chez lui ! Marc souligne la stupéfaction de la foule présente qui reste coït, devant l’attitude de celui qui dorénavant sera appelé « Maître » !

13 -  Jésus sortit de nouveau le long de la mer ; toute la foule venait à lui, et il les enseignait. 

Marc évoque maintenant le moment paisible des débuts de la mission de Jésus. Le décor nous est maintenant familier ! Le bord du lac, la foule, l’enseignement, tout est là pour que Jésus lance son appel à la conversion et aussi à l’appel d’autres disciples !

14 -  En passant, il aperçut Lévi, fils d’Alphée, assis au bureau des impôts. Il lui dit : « Suis-moi. » L’homme se leva et le suivit.

Mais cette fois, celui dont on vient d’apprendre qu’il peut pardonner les péchés, c’est lui qui s’avance au-devant des pécheurs. Lévi, publicain, est un douanier, petit fonctionnaire chargé du recouvrement de l’impôt. L’homme se lève et le suit ! Une fois encore on est frappé par la souveraine initiative de Jésus et par l’étonnante faculté des hommes à se mettre à sa suite ! 
[Les collecteurs d’impôts, n’avaient pas bonne réputation et cela pour deux raisons significatives et compréhensibles. La première c’est qu’en jouissant de la liberté de fixer eux même le montant de l’impôt, ils s’enrichissaient eux-mêmes au détriment des petites gens, et la deuxième c’est que de fait, ils travaillaient pour le compte de l’occupant romain, ce qui les discrédités encore plus. On les accusés de frayer avec les païens ! Ces motifs font qu’ils étaient méprisés non seulement par le peuple mais aussi par les juifs respectueux de la loi.]

15 -  Comme Jésus était à table dans la maison de Lévi, beaucoup de publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) et beaucoup de pécheurs vinrent prendre place avec Jésus et ses disciples, car ils étaient nombreux à le suivre.

Marc nous présente maintenant Jésus en train de partager un repas en compagnie d’une foule de pécheurs, Pour bien comprendre ce qui se passe, dans cet épisode, il faut connaître le caractère religieux du repas des juifs. C’est le lieu par excellence de la communion, mais aussi de l’exclusion.

[Pour comprendre ce qui va suivre, une petite explication s’impose. Le drame qui va se nouer se passe avec des publicains, des scribes, des pharisiens et notamment des pécheurs.La société juive au temps de Jésus rangeait sous le nom de pécheurs, des gens de toutes sortes.Certains à cause de leurs conduites immorales: adultères,prostituées, faussaires,d’autres exerçant des métiers poussant à la malhonnêteté :transporteurs, âniers, chameliers,voituriers, matelots,ainsi que ceux faisant commerce : boutiquier,bouchers, médecins, Sont considérés aussi comme moralement douteuse les professions en rapport avec des femmes : blanchisseurs, colporteurs, tisserands.
Enfin sont classés dans une liste de personnes à ne pas fréquenter, ceux qui pratiquaient des tâches répugnantes : tanneurs, fondeurs, ramasseurs d’ordures. Comme ont pu le constater, par un jeu de discriminations plus social que moral, c’était un vaste monde qui se trouvait donc exclu des relations humaines et religieuses. Ainsi donc, pour les juifs très pieux, soucieux de pureté légale, tout contact physique avec tous ces pécheurs publics, était fortement prohibé. A fortiori, partager un repas avec des exclus, créait-il, une souillure grave punie de bannissement et d’exclusion. Ainsi aller le mode hébreu de cette époque. Donc les scribes du parti des pharisiens, formaient-ils l’un des mouvements spirituels et religieux ouverts. Ils avaient une haute idée de Dieu et de ses exigences à l’égard de l’humain. Leur influence était grande sur l’ensemble du peuple. Par leur piété profonde, ils essayaient et cherchaient à inculquer à tous la pratique d’une piété religieuse de la loi de Moïse, qui imprègne ainsi toute leur vie. Ces interprètes avisés des écritures, à l’esprit novateur, étaient les fervents adeptes des traditions orales comme guide des croyants, dans leurs actions quotidiennes. Leur grand souci de vie communautaire, leur ardente attente du Messie, leur vibrante aspiration à purifier Israël de tout péché, en faisait des défenseurs zélés de la loi de Moïse, et de la tradition héritait des anciens. Sur ce titre-là, il n’y avait normalement rien à leur reprocher. Ils ne faisaient que suivre les enseignements reçus et les faisaient mettre en pratique. Jésus, partageait beaucoup d’idées soutenues par les pharisiens, mais sur des points discutés de la loi et de son interprétation, ainsi que certains de leurs comportements, le Maître s’est rudement opposé à ces juifs fervents, mais obtus. Dans ce qui va suivre nous ont auront la preuve.]

16 -  Les scribes du groupe des pharisiens, voyant qu’il mangeait avec les pécheurs et les publicains, disaient à ses disciples : « Comment ! Il mange avec les publicains et les pécheurs ! »

Marc, nous montre donc, la plainte scandalisée des scribes, qui par le biais de ses disciples atteint directement Jésus.  

17 -  Jésus, qui avait entendu, leur déclara : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. »

Jésus qui a entendu cette récrimination, y répond par une déclaration péremptoire ! Le parallèle avec la controverse précédente est flagrant. Là, ouvertement, Jésus revendique le pouvoir de pardonner les péchés en tant que « En tant que Fils de l’Homme. » Jésus affiche donc la prétention d’être « le médecin » qui vient guérir ces malades que sont les pécheurs !
[En parlant de Médecin, qui vient guérir les pécheurs, Jésus s’approprie un nouveau titre divin. Dans l’Ancien Testament, chez les prophètes, seul Dieu était représenté comme Le Médecin, étant le seul capable d’arracher Israël de son péché. Il ouvre ainsi une nouvelle ère messianique. Pour Lui, les pécheurs ne sont plus des gens contaminés à écartés, à exclure. Son repas, ouvertement démontré, en compagnie d’une foule d’exclus, signifie que le temps du pardon est arrivé. Le Messie est là et bien là. La levée de toutes exclusions, par Jésus fera date.] 

18 -  Comme les disciples de Jean le Baptiste et les pharisiens jeûnaient, on vient demander à Jésus : « Pourquoi, alors que les disciples de Jean et les disciples des pharisiens jeûnent, tes disciples ne jeûnent-ils pas ? »

Marc à son habitude ouvre ici une autre controverse entre Jésus et ses adversaires, sans préavis de lieu ni de temps. À partir d’un fait qui dérange les gens pieux, car la pratique du jeûne était très prisée des milieux religieux notamment, en fonction d’une tradition très ancienne. Donc la question posée au Maître est grave. Les disciples de Jean le Baptiste sont les plus volontaires à cette abstinence. Pourquoi ses disciples n’ont font-ils pas autant ? Elle en traine de la part de Jésus une mise au point péremptoire !

Evangile selon Saint Marc

19 -  Jésus leur dit : « Les invités de la noce pourraient-ils jeûner, pendant que l’Époux est avec eux ? Tant qu’ils ont l’Époux avec eux, ils ne peuvent pas jeûner.

Sans leurs donnée tort, Jésus les exclus d’une telle pratique en avançant un motif inattendu, un troisième. Jésus s’arroge un nouveau titre, celui d’Époux.C’est encore un titre divin, car dans l’Ancien Testament, l’alliance conclue par Dieu avec son peuple est comparée à des épousailles, et c’est Dieu qui est l’Époux de son peuple Israël. (Is : 54,5-6 ; et 62, 4-5).

20 -  Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ; alors, ce jour-là, ils jeûneront.

Certes que pour l’époque, l’attitude des disciples de Jésus, tout comme ses propos est choquante, voire même scandaleuse ! Jésus prend donc ses contemporains à témoin. Si ses disciples ne jeûnent plus, c’est qu’ils sont les premiers invités à la noce signent vivants que l’événement t historique du salut est en cours. Le temps des noces entre Dieu est son peuple est inauguré.
[La controverse s’achève avec la situation nouvelle que Jésus à créer. L’inauguration des temps nouveaux. Deux brèves paraboles viennent élargir la perspective ouverte : Par ces images parlantes, Jésus fait entendre qu’avec LUI, une économie divine vraiment neuve est apparue ! Elle fait craquer les vieux usages rituels et rend caduc l’ordre ancien.] 

21 -  Personne ne raccommode un vieux vêtement avec une pièce d’étoffe neuve ; autrement le morceau neuf ajouté tire sur le vieux tissu et la déchirure s’agrandit.

Le vieux vêtement, les vieilles outres, évoquent le judaïsme que des mouvements spirituels comme les pharisiens ou les baptistes, prétendaient rajeunir. Ils ne faisaient au dire de Jésus que le compromettre davantage. 

22 -  Ou encore, personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; car alors, le vin fera éclater les outres, et l’on perd à la fois le vin et les outres. À vin nouveau, outres neuves. »

En refusant les rapiéçages et les surcharges, Jésus a substitué un régime entièrement nouveau à l’ancien. (Jean, l’Évangéliste, dans sa version de l’avènement des temps nouveau dira : Si la loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité nous sont venues par Jésus le Messie de Die. Jn 1,16-17)

23 - Un jour de sabbat, Jésus marchait à travers les champs de blé ; et ses disciples, chemin faisant, se mirent à arracher des épis.

Cette quatrième controverse entre Jésus et les pharisiens épouse les modèles précédents. On part d’un fait divers sans ni lieu ni date ! Les disciples de Jésus chemin faisant, pour calmer leur faim, tout en marchant glane des épis de blé pour en manger les grains. Voici donc le fait incriminé. 

24 - Les pharisiens lui disaient : « Regarde ce qu’ils font le jour du sabbat ! Cela n’est pas permis. »

Ce fait relève chez les juifs pieux d’une transgression religieuse. Les pharisiens, spécialistes de la loi juive, sont scandalisés de cette attitude aussi désinvolte chez les disciples du Maître. Aussitôt, ils saisissent l’occasion pour une fois de plus s’en prendre à Jésus. 

25 - Et Jésus leur dit : « N’avez-vous jamais lu ce que fit David, lorsqu’il fut dans le besoin et qu’il eut faim, lui-même et ceux qui l’accompagnaient ?

La réponse de Jésus est d’une pertinence sans égal. Il relate un fait réel, produit plus de cinq siècles en arrière. (Samuel 21,2-7). Ressourcement oblige, il renvoie les spécialistes de la loi a ses dérogations célèbres dans l’écriture. 

26 - Au temps du grand prêtre Abiatar, il entra dans la maison de Dieu et mangea les pains de l’offrande que nul n’a le droit de manger, sinon les prêtres, et il en donna aussi à ceux qui l’accompagnaient. »

Bien que le jour du sabbat soit un jour entièrement consacré à Dieu, Jésus tout en rappelant ce que fit David en ce temps-là, justifie ainsi ses disciples. En prenant cet exemple d’un viol caractérisé de la loi par David en personne, Jésus entend ainsi légitimer l’action de ses disciples ainsi que la sienne. David fut pourtant l’une des figures des plus marquantes du Messie à venir. 

27 - Il leur disait encore : « Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat.

Ainsi Jésus comme le faisaient les rabbins de son temps, ne se comporte pas autrement ! Il participe au débat d’idées entre les écoles rabbiniques, mais il le fait avec une supériorité incontestable. A ces propos, nul ne peut résister. 

28 - Voilà pourquoi le Fils de l’homme est maître, même du sabbat. »

Aux adeptes tatillons de la loi de Moïse, Jésus fait savoir qu’avec Lui, les temps nouveaux sont arrivés. Le Messie est là qui, au-dessus de la loi ancestrale, instaure une ère nouvelle.

Evangile selon Saint Marc

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