Evangiles
Synoptiques

Evangiles selon Saint Marc, Saint Matthieu,
Saint Luc et en complément Saint Jean


Ce site est destiné à l’étude des évangiles et a leur meilleure compréhension.
Les trois premiers dits synoptiques, attribués à St Marc, St Matthieu et St Luc...
et aussi l’évangile selon St jean, qui complète les écrits apostoliques avec une étude sur l’Esprit Saint 

Saint Marc

Communément accepté par les Pères de l'Église, découvrir ou redécouvrir le premier Evangile écrit par St Marc, d’après son écoute pendant la prédication de St Pierre à la communauté ecclésiale naissante de Rome.

Saint Matthieu

Ce colleteur d’impôts à Capharnaüm est celui qui met le plus en valeur par ses écrits la continuité entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance, afin de démontrer que Jésus est le Messie annoncé par les prophètes, attendu par Israël.  

Saint Luc

Sous la plume de ce médecin lettré, compagnon de ST Paul, la Bonne Nouvelle annoncée chante un véritable cantique de grâce et d’amour, avec joie et optimisme, nous rapportant les détails de la Sainte Famille, depuis l’Annonciation, la naissance et l’enfance de Jésus.

Saint Jean

Intime du Christ, ses écrits sont un éblouissant témoignage de la vie du Messie, de sa transfiguration, des miracles accomplis, de l’agonie, de la mort de Jésus en croix, de sa mise au tombeau et de sa résurrection au matin de Pâques.

L'Esprit Saints

Qu'est ce que l'Esprit Saint ? Comment l'expliquer ?
Comment se manifeste t-il ?
Essayons ensemble d'y voir plus clair.

Jésus

Spontanément, lorsque vous pensez à Jésus ou quand vous parlez de Lui, comment l’appelez-vous ?
Jésus, Christ, Seigneur, Dieu, …ou autrement !

Évangile de Jésus, le Christ de Dieu
selon Saint-Marc 

Chapitre 15
1- Dès le matin, les grands prêtres convoquèrent les anciens et les scribes, et tout le Conseil suprême. Puis, après avoir ligoté Jésus, ils l’emmenèrent et le livrèrent à Pilate.
2- Celui-ci l’interrogea : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus répondit : « C’est toi-même qui le dis. »
3- Les grands prêtres multipliaient contre lui les accusations.
4- Pilate lui demanda à nouveau : « Tu ne réponds rien ? Vois toutes les accusations qu’ils portent contre toi. »
5- Mais Jésus ne répondit plus rien, si bien que Pilate fut étonné.
6- À chaque fête, il leur relâchait un prisonnier, celui qu’ils demandaient.
7- Or, il y avait en prison un dénommé Barabbas, arrêté avec des émeutiers pour un meurtre qu’ils avaient commis lors de l’émeute.
8- La foule monta donc chez Pilate, et se mit à demander ce qu’il leur accordait d’habitude.
9- Pilate leur répondit : « Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ?
10- Il se rendait bien compte que c’était par jalousie que les grands prêtres l’avaient livré.
11- Ces derniers soulevèrent la foule pour qu’il leur relâche plutôt Barabbas.
12- Et comme Pilate reprenait : « Que voulez-vous donc que je fasse de celui que vous appelez le roi des Juifs ? »,
13- de nouveau ils crièrent : « Crucifie-le ! »
14- Pilate leur disait : « Qu’a-t-il donc fait de mal ? » Mais ils crièrent encore plus fort : « Crucifie-le ! »
15- Pilate, voulant contenter la foule, relâcha Barabbas et, après avoir fait flageller Jésus, il le livra pour qu’il soit crucifié.
16- Les soldats l’emmenèrent à l’intérieur du palais, c’est-à-dire dans le Prétoire. Alors ils rassemblent toute la garde,
17- ils le revêtent de pourpre, et lui posent sur la tête une couronne d’épines qu’ils ont tressée.
18- Puis ils se mirent à lui faire des salutations, en disant : « Salut, roi des Juifs ! »
19- Ils lui frappaient la tête avec un roseau, crachaient sur lui, et s’agenouillaient pour lui rendre hommage.
20- Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui enlevèrent le manteau de pourpre, et lui remirent ses vêtements. Puis, de là, ils l’emmènent pour le crucifier,
21- et ils réquisitionnent, pour porter sa croix, un passant, Simon de Cyrène, le père d’Alexandre et de Rufus, qui revenait des champs.
22- Et ils amènent Jésus au lieudit Golgotha, ce qui se traduit : Lieu-du-Crâne (ou Calvaire).
23- Ils lui donnaient du vin aromatisé de myrrhe ; mais il n’en prit pas.
24- Alors ils le crucifient, puis se partagent ses vêtements, en tirant au sort pour savoir la part de chacun.
25- C’était la troisième heure (c’est-à-dire : neuf heures du matin) lorsqu’on le crucifia.
26- L’inscription indiquant le motif de sa condamnation portaient ces mots : « Le roi des Juifs ».
27- Avec lui ils crucifient deux bandits, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche.
28- Ainsi fut accompli ce que dit l'Écriture: Il a été mis au nombre des malfaiteurs.
29- Les passants l’injuriaient en hochant la tête : ils disaient : « Hé ! toi qui détruis le Sanctuaire et le rebâtis en trois jours,
30- sauve-toi toi-même, descends de la croix ! »
31- De même, les grands prêtres se moquaient de lui avec les scribes, en disant entre eux : « Il en a sauvé d’autres, et il ne peut pas se sauver lui-même !
32- Qu’il descende maintenant de la croix, le Christ, le roi d’Israël ; alors nous verrons et nous croirons. » Même ceux qui étaient crucifiés avec lui l’insultaient.
33- Quand arriva la sixième heure (c’est-à-dire : midi), l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure.
34- Et à la neuvième heure, Jésus cria d’une voix forte : « Éloï, Éloï, lema sabactani ? », ce qui se traduit : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »
35- L’ayant entendu, quelques-uns de ceux qui étaient là disaient : « Voilà qu’il appelle le prophète Élie ! »
36- L’un d’eux courut tremper une éponge dans une boisson vinaigrée, il la mit au bout d’un roseau, et il lui donnait à boire, en disant : « Attendez ! Nous verrons bien si Élie vient le descendre de là ! »
37- Mais Jésus, poussant un grand cri, expira.
38- Le rideau du Sanctuaire se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas.
39- Le centurion qui était là en face de Jésus, voyant comment il avait expiré, déclara : « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu ! »
40- Il y avait aussi des femmes, qui observaient de loin, et parmi elles, Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques le Petit et de José, et Salomé,
41- qui suivaient Jésus et le servaient quand il était en Galilée, et encore beaucoup d’autres, qui étaient montées avec lui à Jérusalem.
42- Déjà il se faisait tard ; or, comme c’était le jour de la Préparation, qui précède le sabbat,
43- Joseph d’Arimathie intervint. C’était un homme influent, membre du Conseil, et il attendait lui aussi le règne de Dieu. Il eut l’audace d’aller chez Pilate pour demander le corps de Jésus.
44- Pilate s’étonna qu’il soit déjà mort ; il fit appeler le centurion, et l’interrogea pour savoir si Jésus était mort depuis longtemps.
45- Sur le rapport du centurion, il permit à Joseph de prendre le corps.
46- Alors Joseph acheta un linceul, il descendit Jésus de la croix, l’enveloppa dans le linceul et le déposa dans un tombeau qui était creusé dans le roc. Puis il roula une pierre contre l’entrée du tombeau.
47- Or, Marie Madeleine et Marie, mère de José, observaient l’endroit où on l’avait mis.

Evangile selon Saint Marc

1 - Dès le matin, les grands prêtres convoquèrent les anciens et les scribes, et tout le Conseil suprême. Puis, après avoir ligoté Jésus, ils l’emmenèrent et le livrèrent à Pilate.

Il semble que la nuit portant conseil, le grand prêtre convoque à nouveau le Sanhédrin et le grand conseil, afin de décider du sort de Jésus. La cause est bien entendue et le transfert de l’autorité juive à l’autorité romaine se confirme.

[Jésus nous explique Marc, est ligoté comme un malfaiteur. Aux yeux de l’autorité romaine, ligoté le coupable n’en prend que plus de valeur méprisable aux yeux des romains, et comme les juifs ont besoin de l’accord de l’autorité romaine pour le faire condamné, plus le coupable est montré dangereux, plus lourd peut être la peine à encourir. Pilate, préfet de jutée mandaté par Rome, en tant que gouverneur déteint le pouvoir de cette province annexé à Rome, Israël. Sa venue à Jérusalem pendant la fête de la Pâques juive, n’est qu’un prétexte pour exercer son autorité souveraine contre ce peuple, et mater une rébellion si cela s’avère nécessaire. Jésus est donc porté en sa présence, vu qu’il déteint l’autorité suprême.] 

2 - Celui-ci l’interrogea : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus répondit : « C’est toi-même qui le dis. »

L’interrogation devant le magistrat commence donc. La question de Pilate est abrupte, sans préalable ! Le chef d’accusation a changé. Le conseil du Sanhédrin qui condamnait Jésus qui se disait Messie, envoyé par Dieu, à une connotation purement religieuse, et Rome ne se soucier guère des velléités qui opposaient les différentes classes de la société hébraïque, et la prétention religieuse de Sanhédrin pour le faire condamner l’aurait laissé totalement indifférent. Le fait de faire passer Jésus comme se disant le Roi de Juifs, importe, au contraire au plus haut point le magistrat, qui voit dans ce motif d’accusation, une provocation directe à Rome. Il était notoire que les juifs attendaient un libérateur, pour s’opposer à Rome. La réponse de Jésus est fort judicieuse, il ne dit pas comme a l’habitude, « Je le suis » mais inverse la question par une réponse détournant le propos du magistrat. « C’est toi qui le dis », (comme pour dire, moi je ne m’en suis jamais vanté ! )

3 - Les grands prêtres multipliaient contre lui les accusations.

Mais ses coreligionnaires multipliées contre lui les accusations, exprimant clairement que Jésus était bien un fauteur de troubles politique. ( Nous trouverons ces explications dans les autres évangiles apocryphes.)  

4 - Pilate lui demanda à nouveau : « Tu ne réponds rien ? Vois toutes les accusations qu’ils portent contre toi. »

Le grief devient plus grave encore et Pilate réitère sa demande, insiste sur les accusations calomnieuses du Sanhédrin,faisant ressentir à Jésus le poids des accusations qui risque de le condamner sévèrement ! 

5 - Mais Jésus ne répondit plus rien, si bien que Pilate fut étonné.

Par le silence qu’oppose Jésus face à ses détracteurs, laisse le magistrat dans une totale confusion. D'habitude tout condamné se rebiffe, proteste et s’oppose contre ses accusateurs, mais là, rien ! Pas un mot ! Le mutisme total de Jésus alors que se joue sa destinée, évoque le chapitre d’Is 53,7, ou il évoque le Serviteur souffrant, ou il précise que maltraité, humilié, il n’ouvre pas la bouche pour se défendre, la brebis muette se laisse conduire à l’abattoir. 

6 - À chaque fête, il leur relâchait un prisonnier, celui qu’ils demandaient.

La coutume, semblait-il, voulait, qu’à la demande du peuple, que le gouverneur use de son droit d’amnistie lors d’une fête juive.(Cette coutume n’est confirmé dans aucun autre écrit autre que la bible)  

7 - Or, il y avait en prison un dénommé Barabbas, arrêté avec des émeutiers pour un meurtre qu’ils avaient commis lors de l’émeute.

La requête du peuple pouvait stipuler n’importe quel détenu. Mais Marc mentionne uniquement le dénommé Barabbas. Pourquoi lui ? La question s’est toujours posée, même au regard d’éminents exégètes. De surcroît, ce Barabbas, n’était pas un simple prisonnier de petite facture, mais un assassin pris de façon explicite en flagrant délit. L’amnistie donc, même si octroyait, ne pouvait pas faire de lui un prisonnier libérable. 

8 - La foule monta donc chez Pilate, et se mit à demander ce qu’il leur accordait d’habitude.

En parlant de la foule, de combien d’individus était-elle composée ? Peu importe, le fait étant qu’ici elle joue un rôle important, toujours mené par le Sanhédrin, afin d’obtenir la condamnation de Jésus. 

9 - Pilate leur répondit : « Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ?

Pilate soucieux de se débarrasser d’un fardeau encombrant, comprenant que c’était par pure jalousie que le Sanhédrin voulait sa condamnation, habillement, en fin stratège, propose la libération du dit « Roi des Juifs ». 

Evangile selon Saint Marc

10 - Il se rendait bien compte que c’était par jalousie que les grands prêtres l’avaient livré.

L’ascendant de Jésus sur les foules qui venaient l’écouter, à l’encontre des membres des Sadducéens et des Pharisiens, ainsi que des scribes, était maintenant notoire, et la crainte de se voir diminué avait considérablement augmenté en eux le désir de faire périr celui qui, en Maître incontesté, contourné par ces déclarations, les explications insidieuses qu’ils proclamaient, pour garder la mainmise sur le peuple, et se faire obéir de la populace ignorante. 

11 -  Ces derniers soulevèrent la foule pour qu’il leur relâche plutôt Barabbas.

Les différentes factions énoncées dans le verset précédent, haïssent le peuple contre Jésus et insistent lourdement pour que la foule demande la libération de Barabbas. Ainsi sous le couvert de la foule, ils restent neutres, et personne n’aurait pu les accuser par la suite d’exécution volontaire à l’égard d’un juste innocent. 

12 - Et comme Pilate reprenait : « Que voulez-vous donc que je fasse de celui que vous appelez le roi des Juifs ? »,

Une fois encore, il semble que Pilate voulait à tout prix se débarrasser de Jésus, la cause de cet innocent étant démontrée, mais au regard de son autorité par-devant Rome, il était obligé de tergiverser avant de prendre enfin une décision. 

13 - de nouveau ils crièrent : « Crucifie-le ! »

Mais la foule toujours sous l’emprise des factions du Sanhédrin, et poussé par eux a demandé la peine suprême d’un condamné, demanda sa crucifixion. Ainsi, toujours sous le couvert de la foule, le Sanhédrin exprimait son désir ultime de voir mourir Jésus. La crucifixion était le supplice romain le plus horrible de l’époque. 

14 - Pilate leur disait : « Qu’a-t-il donc fait de mal ? » Mais ils crièrent encore plus fort : « Crucifie-le ! »

Marc semble vouloir disculper Pilate qui essaie inexorablement de sauver Jésus, conscient de la responsabilité qui lui échoie. Mais le verdict vociféré de la populace ne laisse aucune alternative à Pilate qui bien contre son gré, du prendre la décision finale, qui finalement convenait au Sanhédrin. La mise à mort de Jésus.  

15 - Pilate, voulant contenter la foule, relâcha Barabbas et, après avoir fait flageller Jésus, il le livra pour qu’il soit crucifié.

L’ordre fut donc donné, plutôt par lâcheté, de relâcher Barabbas, (qui dut se demander d’où lui venait cette aubaine,) et avant de mettre à mort Jésus de le faire flageller. Le fait de la flagellation intervenait uniquement dans le but d’affaiblir considérablement le supplicié, afin que sa mort sur la croix soit la plus brève, bien que difficile à endurer jusqu’à ce que la mort intervienne. Il est un fait certain, c’est que Pilate avait le pouvoir de relâché Jésus. Mais la crainte d’une foule hors de contrôle, au risque d’une émeute, et devant alors rendre compte à Rome, Pilate s’en lava les amins. 

16 - Les soldats l’emmenèrent à l’intérieur du palais, c’est-à-dire dans le Prétoire. Alors ils rassemblent toute la garde,

Jésus n’étant pas citoyen romain n’a pas pu bénéficier des garanties judiciaires attachées à ce titre. Comme hébreux, sa mort importe peu à Rome. La lâcheté méprisante et cruelle de Pilate, qui de ce fait inclus dans l’histoire de notre salvation par le Christ, Rome. Là commence alors, le pénible supplice du Messie. 

17 -  ils le revêtent de pourpre, et lui posent sur la tête une couronne d’épines qu’ils ont tressée.

Jésus vient de subir le supplice de la flagellation. Continue la parodie avec les soldats romains, d’une mascarade macabre. 

18 - Puis ils se mirent à lui faire des salutations, en disant : « Salut, roi des Juifs ! »

Dérisions méchante et insultante, se rapportant au verdict de Pilate qui a porté sur la royauté de Jésus comme Roi des Juifs, d’où le manteau pourpre est la couronne, mais d’épine, qui fait des soldats les bourreaux du Sauveur. 

Evangile selon Saint Marc

19 - Ils lui frappaient la tête avec un roseau, crachaient sur lui, et s’agenouillaient pour lui rendre hommage.

Les coups et surtout les crachats, forme de mépris au plus haut point du dédain que les romains porter à ce peuple, évoquent les outrages endurés par le serviteur souffrant du serviteur de YAHVE, ( qui en hébreux est le Nom sacré de DIEU) §Is 50, 5-6. Bien que se moquant de Jésus, les soldats ne se rende pas compte, que sans le vouloir, en s’agenouillant devant LUI, salut et rende hommage au Fils du Roi des Cieux. La dérision volontaire se retourne contre eux comme reconnaissance de sa Messianité. 

20 - Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui enlevèrent le manteau de pourpre, et lui remirent ses vêtements. Puis, de là, ils l’emmènent pour le crucifier,

La dignité de Jésus, contraste totalement avec l’indignité de l’agir romain. S’en suit la lente agonie de Jésus qu’on emmène à présent au lieu de la crucifixion. Heures sombres, dures, pénibles, ou la souffrance est à son comble.

21 - et ils réquisitionnent, pour porter sa croix, un passant, Simon de Cyrène, le père d’Alexandre et de Rufus, qui revenait des champs.

Le supplicié normalement portait lui-même la poutre transversale sur laquelle ses bras seront étendus, attachés aux poignées pour la plupart, mais pour Jésus ce sera avec des clous, pour une grande douleur et une plus grande agonie. Par ce qu'il était trop faible, suite aux coups de fouet qu’on lui avait administré, on réquisitionne un passant, pour l’aider à porter ce fardeau. Marc précise qu’il s’agit d’un africain, originaire de cyrénaïque, prénommé Simon que les romains connaissaient ainsi que ces eux fils : Alexandre et Rufus.( Seul Marc donne tous ces détails concernant Simon et sa famille ) 

22 - Et ils amènent Jésus au lieudit Golgotha, ce qui se traduit : Lieu-du-Crâne (ou Calvaire).

Marc nous indique le nom araméen du lieu du supplice. Golgotha dit lieu du crâne, qui en latin se traduit par Calvaire. Ce mamelon de terre, en forme de crâne se trouvait hors les murs, à l’Ouest de Jérusalem, près d’une des portes de la ville.

[Les romains aimaient offrir les suppliciés en spectacle aux gens qui sont soit dans la cité, soit ceux qui entrent et sorte pour toutes sortes de raisons, plus diverses les unes que les autres. Cela servait d’exemple pour tous individus qui aurait eu des pensées subversives vis-à-vis de Rome. Sur ce monticule élevé se dressent déjà des poteaux fichés en terre, dont il suffira ensuite de hisser le corps du supplicié suspendu par la traverse qu’il portait, ce qui formait une croix. La mort qui s’en suivait l’était par asphyxie lente, les suppliciés ne pouvant reprendre leur souffle mouraient par manque d’oxygène.]   

23 - Ils lui donnaient du vin aromatisé de myrrhe ; mais il n’en prit pas.

Par le Talmud, nous savons que des femmes de la cité, par pitié, prêtaient leur assistance aux crucifiés, en leur faisant boire tant que cela été possible un mélange d’alcool et de parfum, sorte de stupéfiant, pour leur faire perdre conscience ce qui atténuait considérablement la souffrance et l’agonie dans un état de demi-inconscience. Mais Jésus refusa cette boisson. Sa souffrance offerte pour l’humanité ne tolérait aucun allégement. Jésus veut garder sa lucidité jusqu’au bout. 

24 - Alors ils le crucifient, puis se partagent ses vêtements, en tirant au sort pour savoir la part de chacun.

Puis vient le moment de le hisser sur le poteau qui reçut la barre transversale en bois que Simon le Cyrénaïque portait pour Jésus. Mais auparavant, au lieu de l’attacher à la barre transversale, comme ils le faisaient pour d’autres suppliciés, Pour Jésus, particulièrement, ils le crucifié avec des clous aux poignets et aux pieds. Ce n’est qu’ensuite qu’ils le hissèrent sur le poteau. La coutume voulait que les vêtements des suppliciés reviennent aux soldats présents ce jour-là, sur le lieu de la crucifixion, mais Marc fait ici allusion au psaume 22,19. 

25 - C’était la troisième heure (c’est-à-dire : neuf heures du matin) lorsqu’on le crucifia.

Marc, de tous les évangélistes et le seul à nous donner des détails sur la suite de la crucifixion. Neuf heures, la mise ne croix, midi les ténèbres, trois heures de l’après -midi (15 heures) la mort. Notons au passage que cela est ponctué de la même façon que la prière juive qui s’exerçait au Temple journellement.  

26 - L’inscription indiquant le motif de sa condamnation portaient ces mots : « Le roi des Juifs ».

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27 - Avec lui ils crucifient deux bandits, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche.

Tout est dit. Jésus complétement nu, est maintenant suspendu à la croix. Marc précise que deux bandits sont aussi crucifiés à sa droite et à sa gauche. Un libellé officiel et a croché au-dessus de sa tête  

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Evangile selon Saint Marc

29 - Les passants l’injuriaient en hochant la tête : ils disaient : « Hé ! toi qui détruis le Sanctuaire et le rebâtis en trois jours,

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30 - sauve-toi toi-même, descends de la croix ! »

Les signes de mépris de la part des partisans du Sanhédrin fusent de toute part. Faux témoignage, reprise narquoise du procès, persiflage sur son soi-disant prodige de faire échapper à la mort tous ceux qui croiraient t en lui. Ces remarques ici rapportées, précisent la cruauté des juifs qui furent responsables de la mort du JUSTE. le MESSIE de DIEU.  

31 - De même, les grands prêtres se moquaient de lui avec les scribes, en disant entre eux : « Il en a sauvé d’autres, et il ne peut pas se sauver lui-même !

Les autorités religieuses, composées de toutes les différentes classes que comportait le Sanhédrin, sont là aussi pour apporter leurs voies à la foule au pied de la croix, bien présent au moment du supplice. 

32 - Qu’il descende maintenant de la croix, le Christ, le roi d’Israël ; alors nous verrons et nous croirons. » Même ceux qui étaient crucifiés avec lui l’insultaient.

Le persiflage continue, et contrairement a d’autres évangélistes, Marc indique que même les deux suppliciés a ses côtés font de même. (Qui croire ?) Difficile de faire la part exacte de ce qui advint a ce moment précis. gb 

33 - Quand arriva la sixième heure (c’est-à-dire : midi), l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure.

Quand arrive le moment fatal de la mort de Jésus, Marc souligne le caractère décisif de l’événement par la mention des ténèbres. La notation ici, n’est pas historique mais symbolique. ( les anciens prophètes avaient annoncé l’intervention de Dieu par un événement cosmique. L’obscurité qui s’abat sur terre à ce moment-là, laisse présager, non la mort, mais le salut imminent préalablement annoncé.)  

34 - Et à la neuvième heure, Jésus cria d’une voix forte : « Éloï, Éloï, lema sabactani ? », ce qui se traduit : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

L’heure fatidique arrive. Jésus qui depuis l’interrogatoire de Pilate n’a rien dit, laisse s’échapper ses dernières paroles, en Araméen, langue usuelle du moment, que Marc traduit pour les croyants qui auront accès à son évangile. Ces paroles sont déroutantes et pleines craintes, voire de peur ! Comment comprendre ! Il semble qu’a ce moment précis, c’est l’Homme en Jésus qui pousse ce cri, désespérant, interrogateur ?

(Aucun exégète n’a su donner un commentaire précis sur ces dernières paroles de Jésus en croix, laissant à chacun sa propre explication. Ce cri semble faire écho au psaume 22.2 qui est la plainte d’un homme innocent persécuté, mais qui au terme du psaume, 22,23-30, se termine par l’assurance que Dieu n’abandonne jamais son fidèle serviteur. Bien, que ce cri souligne l’immense solitude juste du mourant, par l’effet de ce psaume cité mais inachevé, ce n’est donc pas un cri à proprement parler de désespoir que Jésus a dit dans son dernier soupir ! Néanmoins, Marc a proprement voulu souligner la détresse humaine de l’abandon, des hommes comme de Dieu, qui dénote la rudesse et le désespoir des derniers soupirs du crucifié.)   

35 - L’ayant entendu, quelques-uns de ceux qui étaient là disaient : « Voilà qu’il appelle le prophète Élie ! »

La foule toujours présente ne veut entendre en ces derniers morts, que l’appel de Jésus pour être délivré de la mort ! En effet la mentalité juive qui se rapporter au temps du prophète Élie, censé venir à l’aide des croyants en train de mourir. Ici, cette ironie laisse place à de l'arrogance caractérisée vis-à-vis de Jésus. 

36 - L’un d’eux courut tremper une éponge dans une boisson vinaigrée, il la mit au bout d’un roseau, et il lui donnait à boire, en disant : « Attendez ! Nous verrons bien si Élie vient le descendre de là ! »

Pour Marc, ce sera un anonyme qui qui fera le geste plein d’humanité, au lieu que, dans les autres évangiles ce soit un soldat à qui l’on attribua ce geste. Néanmoins cela souligne encore l’atroce souffrance du supplicié. La raillerie de la foule continue de fuser avec toujours la même arrogance. 

37 - Mais Jésus, poussant un grand cri, expira.

Ici, je laisse le lecteur, mettre par sa valeur personnelle la signification profonde de la mort du SAUVEUR de notre humanité. 

38 - Le rideau du Sanctuaire se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas.

Le déchirement du voile n’est pas anecdotique ! Comme seul le grand prêtre pouvait pénétrer dans le saint des saints, qui se trouvait derrière le rideau du temple, là où il faisait les ablutions rituelles pour effacer, en premier, ses propres péchés et ceux du peuple, spécifie ouvertement que dès à présent, le culte juif prend fin et que tous les humains juifs ou non, sont appelés maintenant à un libre accès auprès du Seigneur. 

Evangile selon Saint Marc

39 - Le centurion qui était là en face de Jésus, voyant comment il avait expiré, déclara : « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu ! »

Marc par les mots exprimés du légionnaire romain qui surveiller l’exécution, que le monde païen est en train de se convertir, prémisse imminente du renversement de situation immédiatement opéré par le Christ. D’emblée ce païen donne à Jésus le plus haut titre qui lui revient de droit. Par ces mots il spécifie que Jésus n’était pas seulement le Messie qu’attendait les juifs, mais qu’il était bien le fils du Très -Haut, non reconnu par ses propres concitoyens, mais indignement rejeté par la classe religieuse qui n’avait pas su reconnaître, dépositaire de la foi, l’évidence de celui que Dieu avait envoyé en son NOM. 

[Marc a voulu souligner ici, par ces mots, le sens fort qu’ils prendront par la suite pour exprimer dans la foi, la plénitude chrétienne que Dieu en Jésus c’est fait homme. Objectivement donc, par le contraste du récit, tandis que la foule et le Sanhédrin en tête n’ont que moqueries et sarcasmes envers le Messie de Dieu crucifié ,c’est par l’expression d’un païen que naît la foi la plus pure. Ainsi la défection du peuple hébreux était comblée par l’entrée des nations païennes dans l’Église du Christ. ]

Dés le début de son œuvre, Marc soulignait la question qui se posait sur l’identité de Jésus. Qui est cet homme. Est-ce le Messie tant attendu par les hébreux ? Par la profession de foi exprimé par Pierre, franchit déjà le premier seuil. Cette foi naissante avait besoin d’être approfondie. La passion et la mort de Jésus en ont offert l’occasion. Avec le pas décisif du centurion, qui reconnaît en, Jésus le fils de Dieu, comme au baptême la voix du Père l’avait exprimé. C’est bien sûr, à la lumière de la résurrection et de l’entrée des païens dans la primitive Église, (soit près de quarante années après ces événements) que cette conviction souveraine à pu prendre corps. 

40 - Il y avait aussi des femmes, qui observaient de loin, et parmi elles, Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques le Petit et de José, et Salomé,

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41 - qui suivaient Jésus et le servaient quand il était en Galilée, et encore beaucoup d’autres, qui étaient montées avec lui à Jérusalem.

Marc nous apprend que tés furtivement, des femmes accompagnées Jésus dans sa mission depuis la Galilée. Il souligne qu’elles le suivaient et le servaient, ce qui est unique dans la vie d’un rabbi juif. En citant les noms de ces femmes, cela indique la qualité exceptionnelle de ces témoins. Bien que n’ayant pas l’autorisation d’approché le supplicié, elles regardaient de loin, mais étaient bien présentes et pouvaient témoigner de tout ce qu'elles avaient vu. 

42 - Déjà il se faisait tard ; or, comme c’était le jour de la Préparation, qui précède le sabbat,

Marc s’emploie maintenant à nous décrire la suite des événements et souligne par ce fait la rapidité à laquelle ils eurent lieu. Les romains ne s’occupant pas de l’ensevelissement des morts, quelques fussent leurs façons de mourir en fonction du supplice donné. La loi juive commandait de descendre les cadavres suppliciés par pendaison avant la nuit. (Dt 212,22-23) Donc chaque famille s’occuper de récupérer la dépouille du mort, et devait s’occuper des funérailles. Dans le cas de Jésus, l’urgence était encore plus grande. Le soir venu, le sabbat, jour de repos sacré et obligatoire pour les juifs, commençait toujours la veille, donc le vendredi soir, jour de la mise en croix du Messie. Il fallait donc s’affairer au plus vite, avant la tombée de la nuit, que ne commence le repos du sabbat, ou il n’était plus permis de faire une quelconque besogne. Ceci peut expliquer la raison pour laquelle les choses furent quasiment précipitées en ce qui concerne Jésus.    

43 - Joseph d’Arimathie intervint. C’était un homme influent, membre du Conseil, et il attendait lui aussi le règne de Dieu. Il eut l’audace d’aller chez Pilate pour demander le corps de Jésus.

Ce joseph d’Arimathie, dans l’évangile de Marc, ne nous est pas connu ailleurs qu’a ce moment. Il semble que ce notable juif, membre du Sanhédrin, était un sympathisant de la cause de Jésus. Il eut le courage de braver le Sanhédrin et de demander à Pilate le corps de Jésus pour son ensevelissement. 

44 - Pilate s’étonna qu’il soit déjà mort ; il fit appeler le centurion, et l’interrogea pour savoir si Jésus était mort depuis longtemps.

Surpris et méfiant par la rapidité de la mort de Jésus, Pilate avant de donner son accord s’enquit, par un centurion de la réalité du décès de Jésus.  

45 - Sur le rapport du centurion, il permit à Joseph de prendre le corps.

Et ce n’est qu'une fois rassuré, que Jésus ainsi que les deux larrons étaient bien morts, accepta que lui remette le corps de Jésus. ( Dans la démarche de Joseph et l’accord verbal de Pilate autorisant cette remise du cadavre du Christ, il existe une attestation officielle d » l’événement, car tout acte impérial devait être consigné par écrit.  

46 - Alors Joseph acheta un linceul, il descendit Jésus de la croix, l’enveloppa dans le linceul et le déposa dans un tombeau qui était creusé dans le roc. Puis il roula une pierre contre l’entrée du tombeau.

L’achat du linceul, (drap mortuaire) et l’enveloppement a la hâte du cadavre a l’intérieur du tombeau, sans aucun rite d’embaumement, montre bien le besoin de vite réaliser l’ensevelissement, afin de ne pas déroger à la règle de la loi.

[ Nous apprenons seulement que le tombeau, selon la coutume juive de l’époque, était une chambre mortuaire, taillé dans la roche, avec à l’intérieur une simple banquette en pierre, sur laquelle en déposé le cadavre, enveloppé dans son linceul, sans cercueil. Puis pour fermer le tombeau, ont roulé un grosse pierre pour obstruer l’entrée ]. 

47 - Or, Marie Madeleine et Marie, mère de José, observaient l’endroit où on l’avait mis.

Marc tient à nous préciser le nom de ces femmes qui suivirent et observèrent tout le cérémonial de l’ensevelissement de Jésus, selon leur affirmation assurera la continuité du témoignage des fondements de la foi chrétienne. 

[Dans ce qui suit,au chapitre 16, qui clôture son évangile, Marc nous rapporte, sous les traits concrets du récit, une expérience de foi profonde, mûrie au sein de la communauté chrétienne après une méditation de près de quarante années, (40) voire de 30 à 70 de notre ére. Marc tient donc encore à nous délivré un message au travers des détails rapportés. ]

Evangile selon Saint Marc

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