Evangiles
Synoptiques

Evangiles selon Saint Marc, Saint Matthieu,
Saint Luc et en complément Saint Jean


Ce site est destiné à l’étude des évangiles et a leur meilleure compréhension.
Les trois premiers dits synoptiques, attribués à St Marc, St Matthieu et St Luc...
et aussi l’évangile selon St jean, qui complète les écrits apostoliques avec une étude sur l’Esprit Saint 

Saint Marc

Communément accepté par les Pères de l'Église, découvrir ou redécouvrir le premier Evangile écrit par St Marc, d’après son écoute pendant la prédication de St Pierre à la communauté ecclésiale naissante de Rome.

Saint Matthieu

Ce colleteur d’impôts à Capharnaüm est celui qui met le plus en valeur par ses écrits la continuité entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance, afin de démontrer que Jésus est le Messie annoncé par les prophètes, attendu par Israël.  

Saint Luc

Sous la plume de ce médecin lettré, compagnon de ST Paul, la Bonne Nouvelle annoncée chante un véritable cantique de grâce et d’amour, avec joie et optimisme, nous rapportant les détails de la Sainte Famille, depuis l’Annonciation, la naissance et l’enfance de Jésus.

Saint Jean

Intime du Christ, ses écrits sont un éblouissant témoignage de la vie du Messie, de sa transfiguration, des miracles accomplis, de l’agonie, de la mort de Jésus en croix, de sa mise au tombeau et de sa résurrection au matin de Pâques.

L'Esprit Saints

Qu'est ce que l'Esprit Saint ? Comment l'expliquer ?
Comment se manifeste t-il ?
Essayons ensemble d'y voir plus clair.

Jésus

Spontanément, lorsque vous pensez à Jésus ou quand vous parlez de Lui, comment l’appelez-vous ?
Jésus, Christ, Seigneur, Dieu, …ou autrement !

Évangile de Jésus, le Christ de Dieu
selon Saint-Jean 

Chapitre 12
1- Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie où habitait Lazare, qu’il avait réveillé d’entre les morts.
2- On donna un repas en l’honneur de Jésus. Marthe faisait le service, Lazare était parmi les convives avec Jésus.  
3- Or, Marie avait pris une livre d’un parfum très pur et de très grande valeur ; elle versa le parfum sur les pieds de Jésus, qu’elle essuya avec ses cheveux ; la maison fut remplie de l’odeur du parfum.
4- Judas Iscariote, l’un de ses disciples, celui qui allait le livrer, dit alors :
5- « Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum pour trois cents pièces d’argent, que l’on aurait données à des pauvres ? »
6- Il parla ainsi, non par souci des pauvres, mais parce que c’était un voleur : comme il tenait la bourse commune, il prenait ce que l’on y mettait.
7- Jésus lui dit : « Laisse-la observer cet usage en vue du jour de mon ensevelissement !
8- Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. »
9- Or, une grande foule de Juifs apprit que Jésus était là, et ils arrivèrent, non seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir ce Lazare qu’il avait réveillé d’entre les morts.
10- Les grands prêtres décidèrent alors de tuer aussi Lazare,
11- parce que beaucoup de Juifs, à cause de lui, s’en allaient, et croyaient en Jésus.
12- Le lendemain, la grande foule venue pour la fête apprit que Jésus arrivait à Jérusalem.
13- Les gens prirent des branches de palmiers et sortirent à sa rencontre. Ils criaient : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le roi d’Israël ! »
14- Jésus, trouvant un petit âne, s’assit dessus, comme il est écrit :
15- Ne crains pas, fille de Sion. Voici ton roi qui vient, assis sur le petit d’une ânesse.
16- Cela, ses disciples ne le comprirent pas sur le moment ; mais, quand Jésus fut glorifié, ils se rappelèrent que l’Écriture disait cela de lui : c’était bien ce qu’on lui avait fait.
17- La foule rendait témoignage, elle qui était avec lui quand il avait appelé Lazare hors du tombeau et l’avait réveillé d’entre les morts.
18- C’est pourquoi la foule vint à sa rencontre ; elle avait entendu dire qu’il avait accompli ce signe.
19- Les pharisiens se dirent alors entre eux : « Vous voyez bien que vous n’arrivez à rien : voilà que tout le monde marche derrière lui ! »
20- Il y avait quelques Grecs parmi ceux qui étaient montés à Jérusalem pour adorer Dieu pendant la fête de la Pâque.
21- Ils abordèrent Philippe, qui était de Bethsaïde en Galilée, et lui firent cette demande : « Nous voudrions voir Jésus. »
22- Philippe va le dire à André, et tous deux vont le dire à Jésus.
23- Alors Jésus leur déclare : « L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié.
24- Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit.
25- Qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle.
26- Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ; et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera.
27- Maintenant mon âme est bouleversée. Que vais-je dire ? “Père, sauve-moi de cette heure” ? – Mais non ! C’est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci !
28- Père, glorifie ton nom ! » Alors, du ciel vint une voix qui disait : « Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore. »
29- En l’entendant, la foule qui se tenait là disait que c’était un coup de tonnerre. D’autres disaient : « C’est un ange qui lui a parlé.»
30- Mais Jésus leur répondit : « Ce n’est pas pour moi qu’il y a eu cette voix, mais pour vous.
31- Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors ;
32- et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. »
33- Il signifiait par là de quel genre de mort il allait mourir.
34- La foule lui répliqua : « Nous, nous avons appris dans la Loi que le Christ demeure pour toujours. Alors toi, comment peux-tu dire : “Il faut que le Fils de l’homme soit élevé” ? Qui est donc ce Fils de l’homme ? »
35- Jésus leur déclara : « Pour peu de temps encore, la lumière est parmi vous ; marchez, tant que vous avez la lumière, afin que les ténèbres ne vous arrêtent pas ; celui qui marche dans les ténèbres ne sait pas où il va.
36- Pendant que vous avez la lumière, croyez en la lumière : vous serez alors des fils de lumière. » Ainsi parla Jésus. Puis il les quitta et se cacha loin d’eux.
37- Alors qu’il avait fait tant de signes devant eux, certains ne croyaient pas en lui.
38-  Ainsi s’accomplissait la parole dite par le prophète Isaïe : Seigneur, qui a cru ce que nous avons entendu ? À qui la puissance du Seigneur a-t-elle été révélée ?
39- Ils ne pouvaient pas croire, puisqu’Isaïe dit encore :
40- Il a rendu aveugles leurs yeux, il a endurci leur cœur, de peur qu’ils ne voient de leurs yeux, qu’ils ne comprennent dans leur cœur, et qu’ils ne se convertissent, – et moi, je les guérirai.
41- Ces paroles, Isaïe les a prononcées parce qu’il avait vu la gloire de Jésus, et c’est de lui qu’il a parlé.
42- Cependant, même parmi les chefs du peuple, beaucoup crurent en lui ; mais, à cause des pharisiens, ils ne le déclaraient pas publiquement, de peur d’être exclus des assemblées.
43- En effet, ils aimaient la gloire qui vient des hommes plus que la gloire qui vient de Dieu.
44- Alors, Jésus s’écria : « Celui qui croit en moi, ce n’est pas en moi qu’il croit, mais en Celui qui m’a envoyé ;
45- et celui qui me voit, voit Celui qui m’a envoyé.
46- Moi qui suis la lumière, je suis venu dans le monde pour que celui qui croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres.
47- Si quelqu’un entend mes paroles et n’y reste pas fidèle, moi, je ne le juge pas, car je ne suis pas venu juger le monde, mais le sauver.
48- Celui qui me rejette et n’accueille pas mes paroles aura, pour le juger, la parole que j’ai prononcée : c’est elle qui le jugera au dernier jour.
49- Car ce n’est pas de ma propre initiative que j’ai parlé : le Père lui-même, qui m’a envoyé, m’a donné son commandement sur ce que je dois dire et déclarer ;
50- et je sais que son commandement est vie éternelle. Donc, ce que je déclare, je le déclare comme le Père me l’a dit. »

Ce chapitre se divise en cinq parties.
1) l’onction de Jésus [1-11] ;
2) l’entrée de Jésus à Jérusalem [12-19] ;
3) l’heure de Jésus [20-36] ;
4) l’endurcissement des juifs et la citation du prophète Isaïe [37-50 ]
5) dernier discours de Jésus  

1- Six jours avant la pâque, Jésus vint à Béthanie où habitait Lazare, qu’il avait réveillé d’entre les morts. 

L’introduction fait le lien avec ce qui précède ; les mêmes personnages sont nommés, les mêmes lieux, et cela en un temps très rapproché. La précision des six jours avant la Pâque est ici bien explicite…d’abord il situe l’événement dans une date précise, ensuite il le situe selon une fête de grande importance…on notera donc l’exceptionnalité du moment et du lieu. St Thomas d’Aquin rapproche ces six jours des six jours de la création dans le livre de la Genèse…comme pour démontrer que le Christ dans ces six jours réconciliera le monde avec la Trinité. La venue de Jésus à Béthanie, village proche de Jérusalem, dont le nom signifie « maison d’obéissance » ou habitaient Lazare, Marthe et Marie. Ici il est fait mémoire de la résurrection temporelle de Lazare…  

2- On donna un repas en l’honneur de Jésus. Marthe faisait le service, Lazare était parmi les convives avec Jésus

Jean montre ici, l’honneur qui est fait à Jésus. Ami de longue date de la famille, c’est pour lui un havre de paix, où il peut se reposer avant la dure épreuve qui l’attend. La spécificité des rôles de chacun est interprétée par les Pères de l’Église de la façon suivante : Marthe représente l’autorité de ceux qui sont institués aux services dans l’Église. Lazare, ceux qui se rachetaient, ceux qui mangeront à la table du Seigneur avec tous ceux qui y seront conviés. Marie représente les contemplatifs qui seront toujours dans leurs vies des êtres de prières et de dévotion. 

évangile selon saint jean - évangiles synoptiques

3- Or, Marie avait pris une livre d’un parfum très pur et de très grande valeur ; elle versa le parfum sur les pieds de Jésus, qu’elle essuya avec ses cheveux ; la maison fut remplie de l’odeur du parfum.

Dans les évangiles synoptiques il existe deux scènes d’onction assez différentes de celle relatée par St Jean ; Mc 14,3- et Mt 26,6-13 sont identiques, Lc 7,36-50, est différente.
Malgré ces différences notables, il est fort possible que la tradition parle de la même scène, qui a pu se mélanger au cours des temps dans la tradition primitive, exclusivement orale. L’important à retenir ici, est que Marie verse sur les pieds du Maître, une grande quantité de parfum, d’un NARD très pur (une livre correspond à peu près à 350 cols) ce qui montre l’ampleur de son amour pour Jésus,
[le Nard est une herbe de petite taille, avec des épis, de couleur noire, à partir de laquelle est faite un parfum dont l’arôme a une vertu réconfortante et de GRAND PRIX, ce qui signifie, qu’il n’y a rien qui ait plus de valeur ici bas que l’Amour que l’on peut témoigner à Dieu. En outre, ce parfum est souvent mélangé à d’autres nectars précieux, parfumés, voire souvent fortement odorants ].
Nous relèverons ici quatre vertus dues à ce Nard
1° la piété, acte de miséricorde ;
2° l’humilité, parfum issu d’une herbe de petite taille, mais fort précieux ;
3° la fidélité, le Nard était pur, n’ayant jamais servi auparavant ;
4° la charité, en fonction de son prix élevé.
On notera l’hommage rendu à Jésus par la piété du geste, ensuite l’humilité, la fidélité puis la charité, enfin l’amour. Quant à l’odeur du parfum qui se répand, les saints Jérôme, Chrysostome, Origène et Augustin y voient l’ampleur que prendra l’Église dans son expansion à travers le monde.  

4- Judas Iscariote, l’un de ses disciples, celui qui allait le livrer, dit alors :

Ici, Jean insiste sur la jalousie de l’individu dont il explicite le nom de façon précise, afin d’en manifester la malice...et la traitrise

5- « Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum pour trois cents pièces d’argent, que l’on aurait données à des pauvres ? »

En précisant les paroles de Judas, Jean souligne le caractère insidieux de Judas qui cache son iniquité sous une apparence de piété…mettant ainsi à découvert son intention trompeuse… par le montant du produit et sa possible destination

6- Il parla ainsi, non par souci des pauvres, mais parce que c’était un voleur : comme il tenait la bourse commune, il prenait ce que l’on y mettait

Or, l’évangéliste appuie lourdement sur le fait que Judas était un voleur et se servait dans la bourse commune dont il était gérant. Pourquoi alors, connaissant la convoitise de Judas, Jésus lui confie-t-il la bourse commune ? Les Pères de l’Église y ont vu la volonté du Christ de supporter en son sein les malveillants et les traitres, en leur donnant dans la suite des temps la possibilité du repentir.     

évangile selon saint jean - évangiles synoptiques

7- Jésus lui dit : « Laisse-la observer cet usage en vue du jour de mon ensevelissement ! »

L’évangéliste par la réplique de Jésus nous montre ici, après avoir exposé sa jalousie par l’hommage rendu au Christ par une femme, que la correction contre l’accusation qui semblait calomnieuse excluait ainsi la fausse raison pieuse que Judas avait prétendue. Ensuite, Jésus annonce l’imminence de sa mort, retraçant ainsi le geste que s’apprêtaient à faire les femmes qui allèrent acheter des aromates pour embaumer le corps de Jésus au sépulcre, selon l’usage de l’époque…bien qu’elles aient été devancées par la prompte résurrection du Seigneur

8- « Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. » 

La réflexion de Jésus explique que si cela semblait moins nécessaire de faire ce geste plutôt que de penser aux pauvres, l’exception de ce geste se conjugue avec la possibilité future de faire envers les plus pauvres et les plus démunis, un geste de piété et de charité. Quant au fait de Jésus qui ne serait pas toujours avec les disciples, il faut comprendre qu’il s’agit uniquement de son corps visible, en tant qu’il apparaît sous la forme avec laquelle il s’élèverait vers le ciel, mais de façon sacramentelle, sa présence divine est toujours avec nous, dans nos corps et dans son corps qui est l’Église et par la présence puissante du Saint-Esprit.
[N.B. la réflexion de Jésus sur le sens du geste de la femme met en valeur le mystère de son être. Devant la mort qui s’approche, il reçoit ce geste comme une preuve d’amour. Mais en opposant les pauvres à sa personne, non seulement il souligne la prévalence de tout homme sur toutes les valeurs marchandes, mais il laisse apparaître quelque chose de sa dignité exceptionnelle qui autorise cette démesure inaccoutumée dans la dépense.] 

9- Or, une grande foule de Juifs apprit que Jésus était là, et ils arrivèrent, non seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir ce Lazare qu’il avait réveillé d’entre les morts.

On peut analyser ce verset de façon logique afin de ne pas se perdre en conjectures…nombreux sont ceux qui ont donné des interprétations différentes à ce verset. Jean montre en premier la dévotion de la foule qui vient voir le Christ, l’occasion de cette venue, enfin la jalousie extrême qui excite les pharisiens. Bien entendu, la foule venait d’abord, pour voir le Christ, suivre comme à l’accoutumée ses enseignements, mais aussi, par la même occasion pour voir ce Lazare, relevé d’entre les morts après quatre jours de sépulture, fait admirable, mais aussi et surtout pour entendre quelque chose de l’au-delà et pouvoir en juger. Nous savons depuis des lustres que le désir de cette connaissance et innée chez l’homme, bien que Jésus nous ai mis en garde contre cette pratique.

10- Les grands prêtres décidèrent alors de tuer aussi Lazare, 

Ainsi l’évangéliste nous montre la jalousie extrême des prêtres et des pharisiens qui, envieux de ne pas être mis dans l’entourage du Christ, décident de tuer aussi Lazare, ne pouvant supporter la gloire qu’en retirait Jésus qui se faisant passer pour le fils de Dieu, montrait et démontrait à tous ceux qui venaient à lui, que sa parole était véridique. 

11- Parce que beaucoup de Juifs, à cause de lui, s’en allaient, et croyaient en Jésus

Ensuite l’évangéliste nous explique la raison majeure de cette jalousie…Parce que beaucoup de juifs suivaient Jésus et quittaient la synagogue…inadmissible ! Cependant, Jésus avait opéré plusieurs miracles auparavant ! la fille de Jaïre, l’aveugle, le paralytique, l’intendant du centurion romain… Origène et Chrysostome donnent comme explication le fait que les autres miracles se sont passés loin de Jérusalem et avec des inconnus, alors que Lazare faisait partie d’une famille de notables bien connus, que ce miracle avait été réalisé devant une foule nombreuse, et qu’il était inconcevable pour le sanhédrin, qu’un homme mort depuis quatre jours marche et parle. Ensuite, que la foule délaissait les préparatifs de la fête de la Pâque, pour aller à la rencontre de Jésus, et pouvoir l’accuser d’avoir fait des miracles le jour du sabbat. 

12- Le lendemain, la grande foule venue pour la fête apprit que Jésus arrivait à Jérusalem. 

La scène se déroule donc le lendemain de l’onction à Béthanie donc cinq jours avant la Pâque, et l’on voit se précipiter pour accueillir Jésus, aussi bien ceux qui étaient présents lors de la résurrection de Lazare, que ceux qui curieusement avaient fait le déplacement la veille à Béthanie, preuve que le bouche à oreille était rapide et efficace en ces époques lointaines.. 

évangile selon saint jean - évangiles synoptiques

13- Les gens prirent des branches de palmiers et sortirent à sa rencontre. Ils criaient : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le roi d’Israël ! » 

Ce verset relate l’entrée triomphale de Jésus dans Jérusalem, [par le cri de « HOSANNA » en hébreu qui signifie « Hosy » sauve, et « Anna » je te prie, soit, sauve, je t’en prie,]
Mis à part le verset 16 que nous verrons plus en détails ; Jean spécifie ici, que l’accueil triomphal de Jésus est directement mis en rapport, non seulement avec son dernier miracle, la résurrection de Lazare, mais aussi avec tous les autres miracles cités dans le verset précédent, racontés par les uns et les autres, témoins des miracles passés, qui après l’extraordinaire résurrection de Lazare à Béthanie, ne laissaient plus de doute dans le cœur des malheureux, voyant en Jésus non pas le Messie attendu au sens messianique des prophéties annoncées, mais comme le ROI MESSIE, le libérateur d’Israël de l’oppression Romaine, faisant enfin de ce peuple, le maitre du monde, en régnant de façon temporelle. Mais notons que la bénédiction, elle, était en rapport direct avec la gloire de Dieu, reconnaissant dans cette acclamation que Jésus œuvre comme Christ de Dieu, qu’ils le reconnaissent malgré tout comme son OINT, et qu’ils acceptent de Jésus les propos de PÈRE, qu’il donne à Dieu.

14- Jésus, trouvant un petit âne, s’assit dessus, comme il est écrit : 

[Voir Za ;9,9 ou il est fait mention de la venue du messie sur le dos d’un petit âne, humble monture pour un grand roi]
Jean, ici, ne fait pas allusion, comme dans les synoptiques, au fait que c’est Jésus qui envoie deux disciples chercher l’ânon en vue de son entrée à Jérusalem, mais la sobriété du texte n’enlève ni ne réduit la gloire de Jésus, triomphant comme le dit St Augustin des nations païennes que représente l’âne chevauché par le Christ. Le fait que les disciples aillent chercher l’ânon signifie qu’ils iront par la suite vers les nations païennes et l’ânon, les peuples dont Jésus se fait aussi le rédempteur.  

évangile selon saint jean - évangiles synoptiques

15- Ne crains pas, fille de Sion. Voici ton roi qui vient, assis sur le petit d’une ânesse. 

Sion dans les évangiles signifie Jérusalem. La fille dont il est question, représente le peuple qui vit à Jérusalem. La crainte fait habituellement allusion à la tyrannie, là, Jésus se présente en défenseur des peuples…ton, ici, possessif du fait que Jésus de la même chair que nous, identique à son peuple, humain en somme,, et montrant qu’il est ce roi envoyé par Dieu lui-même, qui régnera, excluant la crainte mondaine et servile dont se servent les puissants de ce monde. vient dans la douceur, loin des fastes de la royauté odieuse où se complaisent les rois. Le fait de monter un petit âne manifeste la puissance de ce roi, car en venant dans l’humilité et la faiblesse, il attirera à lui le monde entier

16- Cela, ses disciples ne le comprirent pas sur le moment ; mais, quand Jésus fut glorifié, ils se rappelèrent que l’Écriture disait cela de lui : c’était bien ce qu’on lui avait fait. 

L’évangéliste montre ici la stupeur des disciples et leur ignorance devant les faits qui s’accomplissaient sous leurs yeux. Il confesse aussi celle du prophète qui bien des siècles auparavant avait illustré dans ses prédictions, l’entrée en gloire du roi messie. Ils ne comprirent cela que lorsque Jésus, ressuscité lors de la venue du paraclet, leur dévoila la gloire du Christ, au travers des événements passés. 

17- La foule rendait témoignage, elle qui était avec lui quand il avait appelé Lazare hors du tombeau et l’avait réveillé d’entre les morts

Jean fait ici, dans ce verset, la réitération du verset 9, rappelant que la résurrection de Lazare fut quelque chose d’extraordinaire, signe magnifique et admirable de la puissance messianique du roi messie, désireux d’en faire le roi le plus puissant de la planète.

18- C’est pourquoi la foule vint à sa rencontre ; elle avait entendu dire qu’il avait accompli ce signe. 

Jean ici s’attarde sur les raisons de la venue de nombreuses personnes pour acclamer Jésus, car n’étant pas présentes lors de la résurrection de Lazare, elles s’attendaient à un possible miracle de la part de Jésus, ce jour-là. Le bouche-à-oreille avait bien fonctionné, c’est ce que l’on peut retenir de ce verset. 

19- Les pharisiens se dirent alors entre eux : « Vous voyez bien que vous n’arrivez à rien : voilà que tout le monde marche derrière lui ! 

Voilà bien démontré dans ce verset la jalousie morbide des pharisiens qui pestifèrent encore et toujours après Jésus et aussi après la foule qui le suit, les rendant incapables d’agir dans le projet funeste de le mettre à mort ! 

20- Il y avait quelques Grecs parmi ceux qui étaient montés à Jérusalem pour adorer Dieu pendant la fête de la Pâque

Les Grecs, (ou les gentils selon certaines traductions) ne fait pas allusion aux juifs vivant en Grèce, ou parlant grec, mais désigne, ici, des prosélytes de tous bords et de toutes nationalités, que les évangélistes désigneront sous l’appellation de gentils, signifiant de façon précise que des sympathisants du judaïsme n’ont pas voulu aller jusqu’à la circoncision. Ces individus, issus du paganisme, ayant fait le choix du DIEU d’Israël, montrent et démontrent par leurs singularités dans ce passage, que l’heure arrive où, de la foi par la loi du peuple d’Israël ils passeront à la Loi et la foi au Christ.  

21- Ils abordèrent Philippe, qui était de Bethsaïde en Galilée, et lui firent cette demande : « Nous voudrions voir Jésus. » 

Afin d’éviter toute problématique avec les pharisiens, les gentils s’adressent à Philippe, pour espérer avoir la possibilité de parler directement avec Jésus…Betshaïde étant une région à prédominance païenne, il est fort probable que Philippe parlait plus ou moins le grec, d’où son interpellation. 

22- Philippe va le dire à André, et tous deux vont le dire à Jésus. 

On comprend dans ce verset que Philippe ne s’est pas senti capable de mener seul ces gens au Christ, mais qu’il préféra prendre conseil d’André, l’un des premiers à être appelé par Jésus, et qu’en fonction de la réponse de ce dernier, ils aient pris ensemble la décision de mener les gentils au Christ. Ce qui les prépare déjà de façon inconditionnelle à leurs futures missions. 

évangile selon saint jean - évangiles synoptiques

23- Alors Jésus leur déclare : « L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. 

L’heure jusque-là retardée est enfin advenue. La venue des gentils, parlant grec, est la manifestation de la réalisation plénière à venir. Bien qu’ils ne reçoivent pas directement la réponse de Jésus, qui s’adresse tout d’abord à ses disciples…car la réalisation de la glorification concerne en premier lieu les apôtres qui auront par la suite, à expliquer aux gentils et à tous les autres païens, que dans la mort de Jésus le salut a été aussi ouvert aux hommes du monde entier.
[L’heure de Jésus, St Jean qui a employé 26 fois ce mot dans son évangile, il a voulu désigner un moment particulièrement favorable, dans lequel le salut s’accomplit ! Souvenons- nous des différentes fois où le texte précisait que son heure n’était pas encore advenue…ainsi qu’à plusieurs reprises Jésus fera allusion à l’imminence d’une heure à partir de laquelle tout deviendra plus clair…Jean a habilement entretenu le suspense semant tout au long de son évangile des références à un événement unique de l’histoire de l’humanité. Ainsi, les versets 24-26 nous explicitent son passage et le nôtre ; pour exprimer la fécondité de sa mort, appelée à conduire à sa glorification, Jésus part d’une petite parabole familière au monde paysan, sur le grain de blé qui meurt en terre pour donner beaucoup de fruits]  

24- Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits. 

Trois fruits se justifient dans cet énoncé : le premier de ces fruits, et la rémission des péchés ; le deuxième fruit est la conversion des nations païennes à Dieu ; le troisième fruit est la gloire obtenue auprès du Père dans la vie éternelle. Pour exprimer la fécondité de sa mort, appelée à conduire à sa glorification, Jésus emploie une parabole familière du monde paysan sur le grain qui meurt pour porter du fruit. L’opposition introduite par Jésus est moins entre mourir ou vivre qu’entre mourir et porter du fruit. Comme le grain, Jésus doit mourir et être mis en terre pour ainsi porter du fruit.
[St Thomas d’Aquin précise dans : De Trinitate,XIII,10, BA,16,p.301,(et affirme, que selon lui), Dieu n’avait pas de moyen plus convenable, c'est-à-dire répondant mieux à sa bonté et sa sagesse, pour guérir notre misère et convertir les païens. Il précise enfin de façon plus concordante en invoquant cinq raisons, que c’est précisément par sa mort sur la Croix que le Christ peut libérer l’homme de l’esclavage du péché, et le convertir à lui de la façon qui convient le mieux ; (Par la passion du Christ en effet, l’homme connaît combien Dieu l’aime, et de ce fait est incité à l’aimer…) par elle le Christ nous a donné l’exemple de l’obéissance, de l’humilité, de la constance et de la justice, ainsi que les autres vertus nécessaires au salut du genre humain. Par elle, le Christ n’a pas seulement libéré le genre humain du péché, mais il lui a aussi permis de mériter la grâce de la justification et de la béatitude. Par elle, l’homme a ainsi découvert une plus grande nécessité de se garder du péché. La Passion du Christ a conféré à l’homme une plus grande dignité. Vaincu et trompé par le Malin, l’homme devait le vaincre à son tour du fait d’avoir mérité la mort, il devait ainsi en mourant, non seulement le vaincre, mais aussi le dépasser].
Seul, conclut-il, il convenait davantage que nous soyons délivrés par la passion de l’homme Dieu, qui prenant notre condition humaine remplit pour nous le rachat de notre servitude. 

25- Qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle. 

Dans le langage johannique, ceux qui aiment leurs vies, sont ceux qui préfèrent les ténèbres, ce monde et leurs propres gloires. Ici encore c’est bien de foi dont il s’agit. La relation qui se fait de Jésus au disciple, c’est de le suivre, d’entrer comme lui dans la mort pour avoir part à la gloire. C’est seulement dans ce contexte que Jésus dit : « mon Père l’honorera» V 26 suivant…

26- Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ; et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera. 

[Jésus doit mourir, être mis en terre, pour ainsi porter du fruit dans le monde ! La mort de Jésus est non seulement un passage obligé pour qu’il entre dans sa gloire, mais la condition pour que l’Église naisse et se multiplie, car cette mort est bien l’instant fondateur de l’être chrétien ! […car là où je suis, là aussi sera mon serviteur…] nous associant de fait au destin de Jésus ; Notre passage pour rejoindre la gloire de Dieu, donnée à Jésus, doit pour nous aussi passer par la mort, afin de renaître à une nouvelle vie qui ne peut se gagner qu’en faisant pas à pas le même chemin que celui que le Maitre a choisi]
Car l’honneur que le Fils a par nature, l’homme l’aura par grâce. En étant devenus fils adoptifs, nous ne pourrons recevoir de plus grands honneurs que celui d’être là où est le fils unique.  

évangile selon saint jean - évangiles synoptiques

27- Maintenant mon âme est bouleversée. Que vais-je dire ? “Père, sauve-moi de cette heure” ? – Mais non ! C’est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci !

L’heure de la passion est en train d’advenir et avec l’enfouissement dans la mort supposant un passage douloureux où le trouble et la détresse gardent leur place. Rappelons-nous qu’il y a dans l’âme humaine une partie sensitive et une partie rationnelle, et que c’est par la partie sensitive que le trouble se produit. Ainsi, le Christ nous montre la force de l’espérance et de la confiance qui doit nous habiter tout comme Jésus le montre dans ce verset. Tout comme le Christ, accepter de passer par la mort, c’est se mettre entièrement et totalement dans les mains du Père, où seule sa volonté se fera. 

28- « Père, glorifie ton nom ! » Alors, du ciel vint une voix qui disait : « Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore »

Dans la première partie de ce verset, « Père, glorifie ton nom ! » Aristote nous rappelle que les noms sont les signes des concepts, et les concepts les similitudes des réalités. Ainsi, il démontre que nous pouvons nommer Dieu, non à partir de son essence divine que nous ne connaissons pas, mais d’après les créatures à partir desquelles nous pouvons le connaître analogiquement. Ainsi, pour nous humains, le mot Dieu, nomme de fait, une opération qui consiste à prendre soin de toute chose, avec une prévoyance et une bonté parfaite. Or, Jésus, n’appelle pas le Créateur, DIEU, mais PÈRE ! Ce qui implique une proximité et une affiliation qui n’est donnée à personne, et que seul le Christ peut, par sa nature et sa reconnaissance directe de Dieu, « celui-ci est mon fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute ma complaisance», l’appeler PÈRE. Ainsi, la voix qui vient du ciel, : « Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore », n’est autre que la voix du PÈRE qui exprime la manifestation passée, qui de toute éternité a engendré le Verbe, qui n’est que gloire et splendeur du PÈRE, et annonce le futur, qui, par la passion du Verbe fait chair, triomphera du MALIN, et par sa résurrection et son ascension, apportera la conversion au monde entier.
[Les versets 27-28 qui mettent en rapport le ciel et la terre, parole du Fils, réponse du Père, par le caractère unique revêtu, placent au terme de l’évangile de Jean, l’authentification solennelle de Jésus par son Père comme Fils et Envoyé ; c’est une sorte de sanction glorifiante, donnée pour une part dès maintenant et pour une autre part promise dans le futur ; ainsi, l’heure qui glorifie Jésus marque le temps du jugement ; l’absence de foi en Jésus entraîne automatiquement comme conséquence la condamnation, car dans l’élévation de Jésus se joue le destin de l’humanité. Par l’expulsion radicale et définitive du prince de ce monde, démontrée par le péché. De cette façon est personnifié l’adversaire de Dieu et de son Christ, réalité complexe, dans un dualisme que le modernisme tente à tort d’atténuer ; ce monde du mal, de l’incroyance, est une réalité qui traverse tout être humain, et à plus forte raison tout croyant !!!]  

29- En l’entendant, la foule qui se tenait là disait que c’était un coup de tonnerre. D’autres disaient : « C’est un ange qui lui a parlé. » 

Nous voyons ici exposé le doute de la foule et son incroyance aux réalités d’en haut, de par une intelligence lente et imparfaite, qui, croyant le CHRIST uniquement homme, tiré de la glaise, attribuait ces paroles à un ange. 

30- Mais Jésus leur répondit : « Ce n’est pas pour moi qu’il y a eu cette voix, mais pour vous ». 

Jésus rétorque à la foule que c’est pour nous instruire nous et non Lui, qui connaît tout ce que le Père connaît, et qui de fait laisse comprendre que dans l’économie divine, beaucoup de choses concernant le Christ ont été réalisées pour nous. 

31- Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors; 

Le jugement du monde s’entend de deux façons bien précises. La première est que le Christ a jugé le monde selon un jugement de discernement, rendu en faveur du monde de par son action qui le libère de l’esclavage du péché ; La deuxième, et qu’ensuite il va venir pour un jugement de condamnation, le malin étant vaincu, les humains libérés du péché, les bons seront donc discernés des mauvais, « les apostats, les incrédules, les renégats ». L’expression « maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors » signifie pleinement que le premier jugement concerne l’expulsion du diable, du mal qui régit notre pauvre existence, par la passion de sa croix, glorification qui exprime qu’il remporte la victoire totale sur le MAL. 

32- … et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. » 

des Nombres, où tout homme touché par un serpent serait guéri en regardant le serpent sur son mât.
L’exaltation de la croix sera pour tous les humains le salut temps attendu, espéré. Pour le démon la fin de son règne, car élevé de terre, l’homme-Dieu attirera à lui tous ceux qui accepteront de le suivre, tous ceux qui seront prédestinés au salut.  

évangile selon saint jean - évangiles synoptiques

33- il signifiait par là de quel genre de mort il allait mourir.

Ce verset est normalement relié au verset (32) précédent.
La victoire de Jésus, Christ de Dieu sur le mal est réelle, mais il reste aux croyants que nous sommes à la rendre visible aux yeux du monde, en commençant par nous et autour de nous. C’est se comporter en fils de lumière, s’attacher de façon concrète au Christ vainqueur, à sa révélation, par sa parole comme verbe de Dieu, et par là appartenir à la communauté des sauvés. (c’est-à-dire celui qui refuse à son âme des biens présents mais périssables dans ce monde, et supporte à cause de Dieu, ce qui est considéré comme des maux en ce monde.)La passion est bien pour Jésus une épreuve glorifiante, fructifiant par sa mort à la naissance de l’Église, dans laquelle, plongés par le baptême, chacun de nous, membre de son corps, devra aussi passer pour obtenir la gloire que nous promet Jésus et qui est donnée par le Père. [..Nul serviteur n’est plus grand que son maître…]  

34- La foule lui répliqua : « Nous, nous avons appris dans la loi que le Christ demeure pour toujours. Alors, toi, comment peux-tu dire : “Il faut que le Fils de l’homme soit élevé” ? Qui est donc ce Fils de l’homme ? » 

La théologie de ce verset peut être ambigüe : dans sa réplique, la foule laisse entendre qu’elle est au fait des écritures où de nombreux passages précisent la force et a puissance de ce Christ attendu, dont l’empire sera éternel, et que nul ne saurait détruire. Alors le fait que Jésus ait précisé qu’il devait être élevé, c'est-à-dire mourir en croix, va bien sûr pour eux à l’encontre des écritures ! Leur questionnement au sujet du fils de l’homme semble donc légitime…non pas sur le fait que Jésus se dise fils de l’homme, car dans le livre de Daniel, la mention du fils de l’homme est spécifiée, mais la question se pose sur celui qui se dit être fils de l’homme. On peut conclure que la foule refuse le Messie que Jésus incarne. La lenteur de leur esprit est déconcertante, car après tout ce qu’ils ont vu et entendu, il faut blâmer leur doute persistant, comme si l’enseignement reçu tout au long de la prédication qui dura trois années, n’avait servi à rien. 

35- Jésus leur déclara : « Pour peu de temps encore, la lumière est parmi vous ; marchez, tant que vous avez la lumière, afin que les ténèbres ne vous arrêtent pas ; celui qui marche dans les ténèbres ne sait pas où il va.

Ici, Jésus ne répond pas directement à la question, posée sur l’identité et la mort du fils de l’homme, mais il invite une fois de plus les hommes à la conversion. Dans une opposition dualiste entre lumières et ténèbres, il souligne l’urgence du temps. Lui, la lumière, va s’en aller, et il faut maintenant faire le choix décisif. Marcher dans la lumière, c’est croire en Lui, en celui qui est la lumière du monde envoyé par le Père pour éclairer l’humanité. C’est aussi se comporter en fils de lumière, c'est-à-dire s’attacher de façon concrète à Jésus en tant que Christ et à sa révélation, et par là, appartenir à la communauté des sauvés. 

évangile selon saint jean - évangiles synoptiques

36- Pendant que vous avez la lumière, croyez en la lumière : vous serez alors des fils de lumière. » Ainsi parla Jésus. Puis il les quitta et se cacha loin d’eux.

Jésus les exhorte ici de croire qu’il est la lumière, qu’il l’est encore pour peu de temps de façon visible, car ensuite le Paraclet sera notre guide et notre soutien, lui, le Paraclet qui se veut être puissance de Dieu et de son Christ. Ainsi, tant que Jésus est parmi eux, ils peuvent encore devenir des fils de lumière, c'est-à-dire avoir la parfaite connaissance, et progresser dans cette connaissance. Puis Jésus, en les quittant, voulut devancer leurs pensées malsaines et il n’a pas attendu qu’ils mettent leur projet à exécution, car étant dans les ténèbres, ils avaient l’intention de le mettre à mort. Mort qui ne correspondait pas à celle dont Jésus devait faire l’objet et qui était seule en mesure de sauver l’humanité. 

37- Alors qu’il avait fait tant de signes devant eux, certains ne croyaient pas en lui. 

Cette partie qui suit, en commençant par ce verset, montre l’échec relatif de Jésus sur ce qui semble être l’inefficacité apparente de sa prophétie….Jean relate ainsi la parole de Moïse (Dt 29,1-3) sur les signes et les prodiges grandioses qui ont déjà eu lieu et qui doivent encore advenir…Isaïe (Is 53,1) le plus explicite sur le sens est la valeur de salut de l’échec, tout comme son propre échec dans sa vocation de prophète, (Is 6,9-10) alors que tout démontrera par la suite qu’il est le prophète par excellence !! 

38- Ainsi s’accomplissait la parole dite par le prophète Isaïe : Seigneur, qui a cru ce que nous avons entendu ? À qui la puissance du Seigneur a-t-elle été révélée ? 

Mais qui donc a écouté les paroles des prophètes ? Qui a cru au message qu’ils donnaient de la part de Dieu Lui-même ? Qui a cru qu’ils aient été les messagers de Dieu ? Pourtant, ce qu’ils ont entendu du Seigneur, le Dieu tout puissant, ils nous l’ont fait connaître !!!Quelle récompense n’ont-ils pas eue de leurs contemporains ou de nous-mêmes en ce jour ! Les ont-ils écoutés ? Les écoutons-nous encore nous aussi ? N’y-a-t-il pas encore aujourd’hui des cœurs endurcis ?!! 

39- Ils ne pouvaient pas croire, puisque Isaïe dit encore : 

En Is :53,1 le prophète prédit que les croyants seraient rares ! En disant « qui a cru ? » 

40- Il a rendu aveugles leurs yeux, il a endurci leur cœur, de peur qu’ils ne voient de leurs yeux, qu’ils ne comprennent dans leur cœur, et qu’ils ne se convertissent, – et moi, je les guérirai. 

Il faut comprendre dans ce verset que deux formes s’affrontent : la manière relative et la manière absolue. En fonction de ces deux critères, il faut comprendre que l’humain peut être excusable s’il ne fait pas des choses qui d’une manière absolue lui sont impossibles, ce que Dieu seul peut faire. 

41- Ces paroles, Isaïe les a prononcées parce qu’il avait vu la gloire de Jésus, et c’est de lui qu’il a parlé.

Dans ce verset, Jean relit le prophète Isaïe chapitre six, en attribuant au prophète la vision de la gloire de Dieu. Il réutilise vraisemblablement des Targums d’Isaïe, qui interprétaient la vision du prophète comme »vision de la parole de Dieu ». Pour lui « la parole », c’est Jésus, ce que proclamera St Jean dans son prologue…Verbe de Dieu. Ainsi, son interprétation christologique s’en trouve renforcée et confortée. Jésus spécifiera « qui me voit, voit aussi le Père ».Donc, Saint Augustin précise que le prophète Isaïe, en voyant la gloire trinitaire, a bien vu Dieu Père, Jésus Fils, et L’Esprit Saint. 

42- Cependant, même parmi les chefs du peuple, beaucoup crurent en lui ; mais, à cause des pharisiens, ils ne le déclaraient pas publiquement, de peur d’être exclus des assemblées. 

----/----

43- En effet, ils aimaient la gloire qui vient des hommes plus que la gloire qui vient de Dieu.        

Mais ce bilan négatif ne concerne que ceux qui refusent dans la foi de reconnaître Jésus, fils de Dieu, Christ sauveur de l’humanité, et qui aiment leur vie de ténèbres, dans laquelle le prince de ce monde les engouffre, préférant leur propre gloire momentanée, futile et dérisoire à la gloire promise par Jésus, tenue de son Père, comme parole de vérité.
[ils ont des yeux et ne voient pas, ils ont des oreilles et n’entendent pas…]
l’endurcissement volontairement maintenu de leurs cœurs est cause de leur propre perte…à ceux qui se sont montrés indignes de la rémission de leurs péchés, pourtant offerte à tous par le Christ, Dieu n’accorde pas les faveurs par lesquelles ils se convertiraient et seraient guéris, puisque manifestement ils ne l’acceptent pas, ils le refusent, ils le réfutent et le rejettent.
[c’est là le péché contre l’esprit, duquel Jésus a dit : pour ceux-là, moi-même je ne pourrai rien….]

évangile selon saint jean - évangiles synoptiques

44- Alors, Jésus s’écria : « Celui qui croit en moi, ce n’est pas en moi qu’il croit, mais en Celui qui m’a envoyé ; 

Jésus met un terme à la première partie de l’évangile de St Jean, tout en soulignant deux points centraux de sa prédication :
a) le premier concerne son identité et son rapport direct au Père ; entre Jésus et le Père le lien est si profond et unique, qu’avoir la foi en Jésus signifie avoir aussi la foi en Dieu le Père ; voir Jésus c’est voir Dieu le Père, Lui-même, en conséquence, le rejet de Jésus est aussi un rejet radical de Dieu Lui-même, comme Dieu unique créateur de toute chose et comme Père de notre mortelle humanité.
b) le second découle du premier, et a un rapport direct avec le jugement ! Jésus de par la volonté du Père, n’est pas venu juger mais sauver ;
[il s’agit là du jugement de discernement entre ceux qui le suivront et ceux qui le renieront ]
mais c’est comme Verbe de Dieu, que sa Parole jugera celui qui ne l’aura ni écoutée, ni gardée et mise en pratique ; car l’écoute ou l’absence d’écoute se situe dès maintenant pour nous [c’est le jugement de condamnation] ; c’est donc dès maintenant que le jugement a lieu, même si en conclusion l’accent est mis sur le jugement à la fin des temps. (car Jésus, viendra deux fois, ceci étant d’ailleurs explicité par lui-même ; la première fois pour nous sauver, et c’est ce qu’Il a fait [parce que nous étions tous dans le péché, s’il était venu en premier pour nous juger, nous aurions tous été condamnés], la deuxième fois ce sera pour juger, (ce qu’Il fera). 

45- … et celui qui me voit, voit Celui qui m’a envoyé ». 

Tel est donc le devoir de la foi ; qu’elle porte le même regard sur le Christ en tant que Dieu, de la même manière qu’elle le porte sur Dieu le Père. En effet, ce qui est appelé ici comme vision, ce n’est pas le regard sensible mais la considération du vrai par l’intelligence. De par leur essence, le Père et le fils sont identiques selon la nature et semblables puisque le Christ est l’image du Père sans aucune dissemblance. Ainsi, le Père est dans le Fils, comme le Fils est dans le Père. 

46- Moi qui suis la lumière, je suis venu dans le monde pour que celui qui croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres.

Par sa dignité et sa puissance, Lumière pour le monde, Jésus est bien le prophète annoncé par les écritures qui spécifiaient : Dt 18,17-19 « Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète semblable à toi ; je mettrai mes paroles dans sa bouche et il leur dira tout ce que je lui donnerai de dire… si un homme n’écoute pas mes paroles que ce prophète aura prononcées en mon Nom, alors c’est Moi-même qui en demanderai compte à cet homme » La raison en est que si on ne reçoit pas les paroles du fils, on ne reçoit pas les paroles du Père, donc on méprise Dieu Lui-même, se dérobant ainsi au commandement du Maître absolu. Telle est la tonalité de l’eschatologie affirmée avec force. [Dixit : je ne jugerai donc pas de moi-même, mais à partir du Père…] Dieu habite une lumière inaccessible à l’homme, qu’aucun n’a vue ni ne peut voir, à cause du péché, nous ne pouvions pas aller vers Lui, et c’est pour cette raison qu’il est Lui-même venu jusqu'à nous. La Lumière inaccessible, qui arrache à l’erreur et dissipe les ténèbres de l’intelligence. 

47- Si quelqu’un entend mes paroles et n’y reste pas fidèle, moi, je ne le juge pas, car je ne suis pas venu juger le monde, mais le sauver... 

Ici, est fait allusion à ceux qui écoutent, voient, mais refusent de croire … qui sont donc à blâmer, car voir la lumière et la rejeter, c’est rejeter le Père Lui –même, c’est ce que l’on appelle le péché contre l’Esprit. Les œuvres parlent et justifient que le Christ est cette lumière.  

48- … celui qui me rejette et n’accueille pas mes paroles aura, pour le juger, la parole que j’ai prononcée : c’est elle qui le jugera au dernier jour… 

Jésus par ces paroles annonce le jugement à venir, car celui qui ne reçoit pas les paroles du Fils, méprise les paroles de Dieu lui-même, puisque Jésus est le Verbe de Dieu, et ce sont ces propres paroles qui seront leurs juges lors du retour glorieux du Christ. 

49- …car ce n’est pas de ma propre initiative que j’ai parlé : le Père lui-même, qui m’a envoyé, m’a donné son commandement sur ce que je dois dire et déclarer…

Jésus spécifie que toutes les paroles dites, en tant que Christ de Dieu ne vient pas de sa propre personne, mais par essence divine et en tant que Verbe de Dieu, toute parole dite par le Christ et uniquement parole et volonté de Dieu Père. Envoyé par Dieu Père lui-même, Jésus Fils et Christ, est l’exécuteur de la volonté trinitaire suprême. 

50- et je sais que son commandement est vie éternelle. Donc, ce que je déclare, je le déclare comme le Père me l’a dit. »

Ainsi, il faut comprendre que le Christ, comme Paraclet, est dans l’Esprit Divin de Dieu Père, et tout ce qui est Dieu et vient de Dieu et Dieu lui-même est lumière et vie éternelle. La connaissance de la parole du Père se comprend dans le Fils de toute éternité.
Il est important de noter ici, que : tous les commandements divins sont dans la pensée du Père ; ces commandements ne sont rien d’autre que l’intelligibilité de ce qui doit être fait ; donc de même que se trouve dans la pensée du Père l’intelligibilité de toute créature produite par Dieu, de même aussi c’est dans ces commandements que se trouve l’intelligibilité de tout ce que nous devons faire et qui est énoncé par la conception due à notre intellect (intelligencia).  

Pour nous contacter

Venir, nous appeler ou nous écrire ..
Armand Scasso
Diacre permanent
Portable
06 8686 1995

Adresse
 06160 Juan les Pins  / France