Evangiles
Synoptiques

Evangiles selon Saint Marc, Saint Matthieu,
Saint Luc et en complément Saint Jean


Ce site est destiné à l’étude des évangiles et a leur meilleure compréhension.
Les trois premiers dits synoptiques, attribués à St Marc, St Matthieu et St Luc...
et aussi l’évangile selon St jean, qui complète les écrits apostoliques avec une étude sur l’Esprit Saint 

Saint Marc

Communément accepté par les Pères de l'Église, découvrir ou redécouvrir le premier Evangile écrit par St Marc, d’après son écoute pendant la prédication de St Pierre à la communauté ecclésiale naissante de Rome.

Saint Matthieu

Ce colleteur d’impôts à Capharnaüm est celui qui met le plus en valeur par ses écrits la continuité entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance, afin de démontrer que Jésus est le Messie annoncé par les prophètes, attendu par Israël.  

Saint Luc

Sous la plume de ce médecin lettré, compagnon de ST Paul, la Bonne Nouvelle annoncée chante un véritable cantique de grâce et d’amour, avec joie et optimisme, nous rapportant les détails de la Sainte Famille, depuis l’Annonciation, la naissance et l’enfance de Jésus.

Saint Jean

Intime du Christ, ses écrits sont un éblouissant témoignage de la vie du Messie, de sa transfiguration, des miracles accomplis, de l’agonie, de la mort de Jésus en croix, de sa mise au tombeau et de sa résurrection au matin de Pâques.

L'Esprit Saints

Qu'est ce que l'Esprit Saint ? Comment l'expliquer ?
Comment se manifeste t-il ?
Essayons ensemble d'y voir plus clair.

Jésus

Spontanément, lorsque vous pensez à Jésus ou quand vous parlez de Lui, comment l’appelez-vous ?
Jésus, Christ, Seigneur, Dieu, …ou autrement !

Évangile de Jésus, le Christ de Dieu
selon Saint-Jean 

Chapitre 20

1-  Le premier jour de la semaine, Marie-Madeleine se rendit au sépulcre, dès le matin, avant que les ténèbres fussent dissipées, et elle vit la pierre enlevée du sépulcre.
2- Elle courut donc, et vint trouver Simon-Pierre et l'autre disciple que Jésus aimait, et leur dit: 'Ils ont enlevé du sépulcre
3- Pierre sortit avec l'autre disciple, et ils allèrent au sépulcre
4- Ils couraient tous deux ensembles, mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre, et arriva au sépulcre.
5- Et, s'étant penché, il vit les linceuls posés à terre; mais il n'entra pas.
6- Simon-Pierre qui le suivait, arriva à son tour et entra dans le sépulcre.
7- Il vit les linges posés à terre, et le suaire qui couvrait la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé dans un autre endroit.
8- Alors, l'autre disciple qui était arrivé le premier au sépulcre, entra aussi; et il vit, et il crut.
9- Car ils ne comprenaient pas encore l'Écriture, d'après laquelle il devait ressusciter d'entre les morts.
10- Les disciples s'en retournèrent donc chez eux.
11- Cependant Marie se tenait près du sépulcre, en dehors, versant des larmes; et, en pleurant, elle se pencha vers le sépulcre;
12- Et elle vit deux anges vêtus de blanc, assis à la place où avait été mis le corps de Jésus, l'un à la tête, l'autre aux pieds.
13- Et ceux-ci lui dirent: "Femme, pourquoi pleurez-vous?" Elle leur dit: "Parce qu'ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l'ont mis."
14- Ayant dit ces mots, elle se retourna et vit Jésus debout; et elle ne savait pas que c'était Jésus.
15- Jésus lui dit: "Femme, pourquoi pleurez-vous? Qui cherchez-vous?" Elle, pensant que c'était le jardinier, lui dit: "Seigneur, si c'est vous qui l'avez emporté, dites-moi où vous l'avez mis, et j'irai le prendre."
16- Jésus lui dit: "Marie!" Elle se retourna et lui dit en hébreu: "Rabboni!" c'est à dire "Maître!"
17- Jésus lui dit: "Ne me touchez point, car je ne suis pas encore remonté vers mon Père. Mais allez à mes frères, et dites-leur: Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu, et votre Dieu."
18- Marie-Madeleine alla annoncer aux disciples qu'elle avait vu le Seigneur, et qu'il lui avait dit ces choses.
19- Le soir de ce même jour, le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées, parce qu'ils craignaient les Juifs, Jésus vint, et se présentant au milieu d'eux, il leur dit: "Paix avec vous!"
20- Ayant ainsi parlé, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.
21- Il leur dit une seconde fois: "Paix avec vous!" Comme mon Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie."
22- Après ces paroles, il souffla sur eux et leur dit: "Recevez l'Esprit-Saint."
23- "Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus."
24- Mais Thomas, l'un des douze, celui qu'on appelle Didyme, n'était pas avec eux lorsque Jésus vint.
25- Les autres disciples lui dirent donc: "Nous avons vu le Seigneur." Mais il leur dit: "Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt à la place des clous et ma main dans son côté, je ne croirai point."
26- Huit jours après, les disciples étant encore dans le même lieu, et Thomas avec eux, Jésus vint, les portes étant fermées, et se tenant au milieu d'eux, il leur dit: "Paix avec vous!"
27- Puis il dit à Thomas: "Mets ici ton doigt, et regarde mes mains; approche aussi ta main, et mets-la dans mon côté; et ne sois plus incrédule, mais croyant."
28- Thomas lui répondit: "Mon Seigneur, et mon Dieu!"
29- Jésus lui dit: "Parce que tu m'as vu, Thomas, tu as cru. Heureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru."
30- Jésus a fait encore en présence de ses disciples beaucoup d'autres miracles qui ne sont pas écrits dans ce livre.
31- Mais ceux-ci ont été écrits, afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu'en croyant vous ayez la vie en son nom.

Nous abordons maintenant, dans ce chapitre , la résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ, attesté par ceux qui ont vu ces événements, les ont mis par écrit, afin qu’ils parviennent jusqu’à nous aujourd’hui et par la suite, pour les générations qui nous suivront, fondement inéluctable de notre foi et de notre espérance.

20,1- Le premier jour de la semaine, Marie-Madeleine se rendit au sépulcre, dès le matin, avant que les ténèbres fussent dissipées, et elle vit la pierre enlevée du sépulcre. 

Selon les termes de la Genèse, lors de la création, nous pouvons lire qu’il y eut un soir puis un matin. De ce fait chez les hébreux, et de nos jours encore, le jour s’arrête vers la neuvième heure, (soit 18 heures pour nous) et le jour suivant commence ainsi à partir de la neuvième heure, (après 18 heures).
Donc selon le calendrier hébraïque, Jésus mourut et fut mis au tombeau le vendredi, le Sabbat , soit le samedi commençant le vendredi soir après la neuvième heure, ( 18 heures ) jusqu’au lendemain même heure, soit la neuvième heure (18 h ) le dimanche commençait donc lui aussi a partir de la neuvième heure incluse , soit après 18 h, ce même samedi soir.
Ceci porte à trois jours, la dormition du Christ au tombeau.
Comme le jour de Sabbat était pour les Juifs le plus important, le dimanche était donc bien le premier jour de la semaine.
Marie-Madeleine (voir Mc 16,1 et Mt 28,1) qui inclurent aussi Marie mère de Jacques et Salomée, se rendent dés l’aurore au tombeau pour terminer l’embaumement sur le corps de Jésus, qui le vendredi soir avait été réalisé en grande hâte du fait de la proximité du Sabbat, et surtout par des hommes.
Il convenait de façon logique que s’occuper d’un défunt était la tâche qui incombait aux femmes, d’où leur précipitation dès le Sabbat terminé de se rendre au sépulcre.
Là, elles voient le tombeau ouvert, la pierre déjà roulée sur le côté, laissant ainsi l’ouverture béante, mais devant la surprise, ce qui laissait entendre qu’il y avait eu violation et profanation de la tombe, craignant un enlèvement du corps de Jésus, elles n’y entrèrent pas.   

20,2- Elle courut donc, et vint trouver Simon-Pierre et l'autre disciple que Jésus aimait, et leur dit: 'Ils ont enlevé du sépulcre le Seigneur, et nous ne savons où ils l'ont mis." 

Selon l’Évangéliste ; Marie-Madeleine serait donc revenue seule vers les apôtres, et aurait rencontré en premier Pierre et Jean, faisant un rapport de ce qu’elle aurait vu, et de la supposition que l’on ait enlevé le corps de Jésus.(Marc et Mathieu précisent que se sont les trois femmes ensemble qui firent cette démarche)   

20,3- Pierre sortit avec l'autre disciple, et ils allèrent au sépulcre. 

L’Évangéliste rapporte ici le zèle des deux disciples qui n’écoutent que leur courage, faisant abstraction des événements passés et de la crainte encore présente des autorités religieuses.  

20,4- Ils couraient tous deux ensembles, mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre, et arriva au sépulcre. 

L’Évangéliste rapporte avec beaucoup de diligence le détail de cette course effrénée. Jean était le plus jeune de tous les disciples. Il est donc normal, qu’à la course il fût plus rapide que Pierre, et ainsi arrivât le premier   

20,5- Et, s'étant penché, il vit les linceuls posés à terre; mais il n'entra pas 

L’Évangéliste St Jean, qui raconte ces faits, nous laisse dans l’expectative de comprendre ce qu’il a ressenti. Respect ou peur ? Joie ou crainte ? Supposition ou affirmation? Doute ou certitude ?   

20,6- Simon-Pierre qui le suivait, arriva à son tour et entra dans le sépulcre. 

Pierre, plus âgé, arrive donc après Jean au tombeau, certainement essoufflé, mais entre directement dans le tombeau sans marquer de temps d’arrêt. Il faut voir là, la fougue de l’apôtre qui nous a déjà maintes fois été rapportée.   

20,7- Il vit les linges posés à terre, et le suaire qui couvrait la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé dans un autre endroit. 

St Jean marque le souci du détail de ce que voient Pierre et lui. Et cela est très important.
En effet, il écarte ainsi la fausse opinion divulguée par les Juifs, selon laquelle le corps du Christ avait été enlevé en cachette par ses propres apôtres, comme le laisse entendre Mathieu dans son récit.
En effet, si certains l’avaient enlevé et emporté, très probablement en grande hâte, craignant de se faire repérer par les gardes, ils n’auraient pas pris la peine de dénuder le corps, de ranger les bandelettes, de mettre le suaire à part, etc. de surcroît la myrrhe et l’aloès qu’avaient utilisés Joseph et Nicodème, sont des onguents très collants et n’auraient pas pu , dans la précipitation, être enlevés et posés ainsi de façon bien ordonnée et surtout séparée !   

20,8- Alors, l'autre disciple qui était arrivé le premier au sépulcre, entra aussi; et il vit, et il crut. 

Jean entre alors dans le sépulcre a la suite de Pierre, suite au moment de surprise, il voit tout comme Pierre les linges du suaire posés séparément du suaire, et le récit qu’il nous fait de sa compréhension et de sa vision des choses nous montre sa foi vraie et sans réserve en ce que Jésus, le Christ de Dieu, s’était réellement relevé de la mort, et nous laisse entendre le bouleversement qui se fit en lui. Tout ce que Jésus avait dit et prédit se réalisait sous ses yeux encore ébahis devant la réalité du mystère ainsi révélé. La RÉSURRECTION !  

20,9- Car ils ne comprenaient pas encore l'Écriture, d'après laquelle il devait ressusciter d'entre les morts

La surprise, suivant le doute, faisant aussi place à la joie, que penser et que dire de ce qui se passa dans le cœur de ses deux disciples ? Selon Lc 14,45, ils étaient en proie a une grande émotion, ne comprenant pas encore totalement et réellement ce que les écritures avaient déjà, bien auparavant, rapporté sur le Messie que Dieu enverrait a son peuple. Le Christ de Dieu ne resterait pas dans les bras de la mort, mais Il la détruirait.  

20,10- Les disciples s'en retournèrent donc chez eux.

Ce verset se passe de commentaires, du fait des évènements et de l’état stressant des disciples.   

20,11- Cependant Marie se tenait près du sépulcre, en dehors, versant des larmes; et, en pleurant, elle se pencha vers le sépulcre; 

La constance de Marie Madeleine est louable. Elle reste encore dans l’enclos où se trouvait le tombeau, en larmes, inconsolable. Elle pleure amèrement, souffrant du fait que le Seigneur ait été enlevé du sépulcre. Ces larmes furent le déclencheur d’un instinct divin qui la fit regarder vers quelque chose de plus élevé.  

20,12- Et elle vit deux anges vêtus de blanc, assis à la place où avait été mis le corps de Jésus, l'un à la tête, l'autre aux pieds 

Cette vision des deux anges intervient donc après le départ de Pierre et de Jean. C’est par instinct divin qu’elle se penche alors vers l’intérieur du sépulcre, ce qu’elle n’avait pas encore fait.
La vision angélique spécifie la validation de la résurrection du Christ.
La position assise donne la notoriété de la suprématie du Christ qui siège en maître. Les vêtements blancs, la pureté du miracle accompli et sa signification purificatrice pour l’humanité.
La position occupée, assise directement sur la pierre tombale, signifie la fin du calvaire et la gloire visible de celui qui siège dans les cieux.
La place de chaque ange indique le Nouveau et l’Ancien Testament , Alpha et l’Oméga.  

20,13- Et ceux-ci lui dirent: "Femme, pourquoi pleures-tu ?" Elle leur dit: "Parce qu'ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l'ont mis." 

Marie-Madeleine n’a sûrement pas compris dans l’immédiateté de l’instant qu’elle s’adressait à deux anges. Elle était trop troublée pour cela !
Le dialogue qui s’installe le laisse nettement comprendre.
Il s’agit là d’un dialogue d’humain à humain, comme si les anges étaient deux personnes du quotidien !
Ce ne sera que beaucoup plus tard que la réalité ce fera jour en elle !  

20,14- Ayant dit ces mots, elle se retourna et vit Jésus debout; et elle ne savait pas que c'était Jésus. 

Tout à son émoi, toujours troublée par son obsession de la perte de son Seigneur, peut-être aussi instinctivement qu’auparavant, elle se retourne vers l’extérieur du sépulcre, côté jardin, et là, elle aperçoit encore un autre individu.
Elle est encore dans l’incapacité de reconnaître ou même d’imaginer la réalité qui s’offre à elle par le miracle de ces apparitions.  

20,15- Jésus lui dit: "Femme, pourquoi pleures-tu? Qui cherches-tu ?" Elle, pensant que c'était le jardinier, lui dit: "Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et j'irai le prendre." 

Sans se faire reconnaître encore, Jésus l’interpelle sur le motif des larmes qui coulent sur ses joues ! La question qui suit l’interpellation, montre le motif de bienveillance que Marie Madeleine aurait dû capter immédiatement, si elle n’avait pas été sous le choc de la douleur !
Ne reconnaissant pas Jésus, comme Christ, pour elle dans l’instant, elle ne voit qu’un homme ! Pourtant, sa demande laisse soupçonner que pour elle, toutes les personnes présentes seraient automatiquement au courant des faits advenus, et que dans ce tombeau il ne pouvait y avoir que le corps du supplicié, Jésus de Nazareth !
Son questionnement bouleversant et interrogatif montre que la peur ne la touche pas, mais que son souci premier est de retrouver le cadavre enlevé du sépulcre.
Elle fait preuve ainsi d’une audace à toute épreuve, et détermine sa vaillance de vouloir seule, emporter le corps de son Seigneur !
Chose pratiquement impossible pour une personne seule !
Sa crainte était aussi que les personnes qui auraient eu l’audace d’enlever le corps du Christ ne s’acharnent sur son cadavre pour le rendre méconnaissable !   

20,16- Jésus lui dit : « Marie ! » Elle se retourna et lui dit en hébreu : « Rabboni ! » c’est-à-dire « Maître ! » 

De toute évidence, le verset laisse comprendre qu’ayant son esprit occupé par sa quête, ne reconnaissant pas immédiatement son Seigneur, elle cherchait des yeux d’autres éléments susceptibles de lui donner une indication pour sa recherche.
La disposition de son esprit à être plus attentive à ce qui se passait ne l’avait pas effleurée.
C’est pourquoi le Christ -Jésus l’appelle donc par son nom ! Seulement là, elle se ressaisit ! Là se dévoile en elle, incrédule mais confiante, que la voix qu’elle venait d’entendre était bien celle du Maître ! Elle répond instantanément par le mode d’appellation qu’elle avait l’habitude d’employer avec lui auparavant, marque de la découverte réelle de sa présence devant elle en ce lieu.    

20,17- Jésus lui dit: "Ne me touche pas, car je ne suis pas encore remonté vers mon Père. Mais vas vers mes frères, et dis-leur: Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu, et votre Dieu." 

Dans cet évangile de St -Jean, ce verset est le plus énigmatique ! Les divergences d’interprétations des divers Pères de l’Église en témoignent. Je ne pourrai ici que donner une possibilité de compréhension qui m’a paru la plus logique, laissant à chacun sa propre interprétation philosophique dans sa propre connaissance et sa propre démarche avec Dieu notre Père, afin que nos esprits ne soient pas troublés par une affirmation qui pourrait ne pas convenir à tous.
Selon St Augustin, le toucher est comme le terme de la connaissance. En effet, quand nous voyons une réalité, nous la connaissons d’une certaine manière, alors que par le toucher, nous en avons une connaissance achevée. (Pour croire l’humain a besoin de voir et de toucher afin d’avoir la certitude des faits qui sont devant lui.) St-Chrysostome, lui, explique que cette femme voyant le Christ ressuscité crut qu’Il existait dans la même qualité de chair en laquelle il avait été auparavant ! En raison de sa grande joie, elle voulu être avec lui comme avant, n’imaginant rien de plus grand.
Difficile de traduire cette affirmation du Christ dans cet évangile, alors que dans les synoptiques, Jésus lui-même incite ceux qui le voient à le toucher pour affirmer sa réelle présence. Était-il visiblement homme tout en étant réellement esprit ? Là est la question ! Je crois que nul ne peut répondre parfaitement à ce dilemme que chacun explicitera de soi-même dans son cœur et dans son esprit.
Ensuite, le Christ se rapporte à ses frères, en qui il se conforme par la nature humaine mais aussi par l’adoption de la grâce qu’il nous a faite auprès du Père, comme étant fils adoptifs. Nous noterons l’extrême privilège que le Christ accorde à cette femme, qu’Il place par ce privilège prophétique, comme étant elle aussi légale des apôtres, puisque le rôle et la mission principale de l’apôtre est de relater à autrui des faits qui ont existé et dont ils furent témoins. Pour terminer ce verset énigmatique au possible, Jésus parle maintenant de sa montée dans les cieux. Ainsi, ici, il semble que le Christ fasse allusion à ses deux natures. La nature divine selon laquelle Il est l’égal du Père par nature, et nous affiliant humainement parlant a sa propre nature par la grâce par laquelle Il nous a mérité le ciel, puisque c’est sa Passion et sa mort qui nous ont valu la rédemption. De fait, Dieu, le Créateur de toutes choses visibles et invisibles, est et reste le seul et unique PÈRE de TOUS, en TOUS et pour TOUS. Rien dans l’univers créé et incréé n’est au-dessus de LUI, par qui tout existe.  

20,18- Marie-Madeleine alla annoncer aux disciples qu'elle avait vu le Seigneur, et qu'il lui avait dit ces choses. 

Ainsi chargée de mission par le Christ en personne, Marie Madeleine se précipite du jardin où se trouvait le sépulcre vers l’endroit où elle était sûre de trouver les Apôtres réunis, soit dans la chambre dite haute ou le lieu du dernier repas, qui regroupait les disciples apeurés, et leur annonce la bonne nouvelle de la résurrection du Seigneur.
Elle rapporte mot pour mot l’entrevue avec les anges et ensuite avec le Seigneur, et la mission qu’il lui avait été confiée par le Christ lui-même.
St Jean ne le précise pas, car pour lui cela reste de seconde nature, mais les synoptiques nous racontent l’incrédulité des Apôtres, car Pierre et Jean n’avaient ni l’un ni l’autre eu la joie de voir le Seigneur une fois ressuscité.  

20,19- Le soir de ce même jour, le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées, parce qu'ils craignaient les Juifs, Jésus vint, et se présentant au milieu d'eux, il leur dit: "Paix avec vous!" 

Le jour même où Jésus apparut à ses disciples fut le même que le jour de sa résurrection, à savoir le dimanche, premier jour de la semaine.
Cette apparition eut donc lieu à l’heure du soir, afin que ceux qui étaient encore dispersés durant le jour, fussent réunis, Jésus voulant leur apparaître à tous ensemble, et ainsi les réconforter.
Inutile de préciser qu’ils en avaient tous grand besoin.
L’Évangéliste nous précise que les portes du lieu ou ils se trouvaient étaient closes, ce qui indique leur crainte de représailles des autorités du fait de la disparition du Christ du tombeau, et leurs doutes au sujet de ce que Marie-Madeleine était venue leur certifiée de la part du Christ ressuscité.
Ainsi, le Christ manifesta la force de sa puissance devant les disciples rassemblés, sans laisser le moindre doute sur sa personne, afin que tous sans exception puissent le reconnaître. Ensuite, le Christ prit la parole en leur donnant la paix.
Celle -ci était nécessaire, car leur paix était troublée de multiples manières, car non seulement ils étaient tristes, mais aussi remplis de doute dans leur propre foi.
En effet, comment comprendre toutes les diverses choses qui arrivèrent en un si petit laps de temps !
Face à leurs différents dilemmes, le Christ leur offrit la paix de l’âme et du cœur, afin de les réconcilier dans la foi en fonction de tout ce qu’Il leur avait annoncé auparavant.   

20,20- Ayant ainsi parlé, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. 

Le Christ, connaissant pleinement la nature humaine, et bien que présent, au milieu d’eux, afin qu’ils ne croient pas a une simple apparition de style fantomatique, leur montra ses plaies, celles de ses mains, de ses pieds et la plus importante, celle de son côté transpercé par la lance du soldat, afin que demeurent en eux les signes bien tangibles de sa présence et de sa véritable résurrection.
St jean nous rapporte ici enfin la joie que laissèrent éclater les disciples devant la réalité inaliénable ainsi exposée.
Jésus, le Christ, Messie de Dieu était donc bien là, présent, au milieu d’eux, dans toute la plénitude de sa gloire.   

20,21- Il leur dit une seconde fois: "Paix avec vous!" Comme mon Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie." 

Afin de les conforter une seconde fois, Il leur remet la paix, paix par laquelle se dispensera son Évangile à travers le monde.
C’est la force de cette paix reçue du Christ qui se manifeste dans l’apostolat de tout disciple du Seigneur Jésus.
Afin aussi de chasser leur trouble encore présent, malgré la joie qu’ils en avaient exprimé, du fait de la crainte des autorités présentes sur le sol hébraïque, autorités religieuses et militaires, et des perturbations à venir dans les territoires des Gentils où ils allaient être envoyés en mission.
St-Jean nous spécifie ainsi le don du ministère et nous montre clairement que le Christ est le médiateur entre Dieu son Père et les hommes de ce monde.
Il console ainsi ses disciples, qui en reconnaissant de fait l’autorité du Christ savaient qu’IL les envoyait en mission en vertu d’une autorité divine émanant directement de Dieu le Père, et pour qu’ils considèrent leur dignité propre, à savoir qu’ils auraient un ministère proprement apostolique.
Leur mission est d’être envoyés dans le monde en étant aimés du Christ et pour y endurer en son propre NOM des tribulations qui ne manqueront pas, tout comme le Père qui l’aime a envoyé son fils dans le monde pour y souffrir sa Passion et accomplir sa volonté.  

22,22- Après ces paroles, il souffla sur eux et leur dit: "Recevez l'Esprit-Saint." 

Il les rend ensuite capables d’exercer ce ministère par le don de l’Esprit Saint. Les Apôtres recevront une deuxième fois le don du Saint-Esprit lorsqu’Il descendra sur eux sous la forme d’une langue de feu, pour signifier la propagation de la grâce par la doctrine. (Nous recevons, nous aussi l’action et le don de l’Esprit Saint au minimum deux fois dans notre vie, selon la catégorie du ministère dans lequel nous nous plaçons, laïque ou religieuse, une fois par le baptême, et une autre fois par la confirmation).  

20,23- "Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus." 

La rémission des péchés convient à l’Esprit Saint car lui-même est charité et c’est par lui que la charité nous est donnée.
(En effet, la rémission des péchés ne se fait que par la charité que Dieu dans sa grande miséricorde nous accorde). Le sacrement de pénitence dit de réconciliation, est un sacrement de la nouvelle Loi instauré par le Christ de par son ministère plénier, confère la grâce comme elle est aussi conférée lors du baptême. Donc, de manière semblable, dans le sacrement de pénitence, il absout de façon sacramentelle et ministérielle, et de la peine et de la faute, en tant qu’il donne le sacrement dans lequel les péchés sont remis.
(Mais retenons bien que c’est Dieu -Père et lui seul qui remet les péchés, vu et cause de son autorité totale, tout comme c’est Dieu-Père seul qui baptise, mais par l’intermédiaire du ministre qui octroie le baptême par le fait du ministère qui lui a été conféré par l’Eglise, et cela , au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit).
Mais le Christ conféra aussi a ses Apôtres, l’autorité de retenir les péchés.
(De même Dieu remet les péchés en accordant la grâce du pardon, et retient les péchés en n’accordant pas le pardon en raison d’un empêchement majeur du côté de celui qui le reçoit).
Donc, de même, le ministre, remet les péchés en tant qu’il dispense le sacrement de l’Eglise du Christ, et il a le pouvoir de les retenir en tant qu’il montre que certains sont indignes de recevoir le pardon.
(Rajoutons à cela rajoutons, que par la suite, présent devant le juge suprême, LUI seul décidera du sort à donner en fonction de ce que le pénitent confessera devant la divine majesté du Père céleste).  

20,24- Mais Thomas, l'un des douze, celui qu'on appelle Didyme, n'était pas avec eux lorsque Jésus vint 

St jean inclus ici une anecdote des plus singulières. L’Apôtre Thomas était absent lors de l’apparition du Seigneur. St Jean spécifie qu’il s’agit bien de l’un des leurs, l’un des douze choisis par Jésus lui-même. On l’appelle aussi Dydime de son nom Grec, du fait que St Jean écrivit son Évangile en Grec. (Traduit ensuite en latin d’où le nom de Thomas) Ce disciple n’était donc pas présent lors de la venue du Christ après sa résurrection.
(St Grégoire voit là, l’économie de la miséricorde Divine, qui par le fait que ce disciple doute, en voyant et palpant les blessures dans la chair du Maître, guérit aussi en nous les blessures de l’incroyance).  

20,25- A.)Les autres disciples lui dirent donc: "Nous avons vu le Seigneur." B).Mais il leur dit: "Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt à la place des clous et ma main dans son côté, je ne croirai point." 

A) Selon l’ordre de la sagesse divine, il faut communiquer aux autres ce que l’on a reçu de Dieu. C’est donc ce que firent les Apôtres réunis dans la chambre haute ou ils s’étaient réfugiés par peur des autorités religieuses qui les traquaient, du fait que le cadavre de Jésus avait disparus mystérieusement du sépulcre.
B) Mais Thomas, fur résistant dans sa foi et irréfléchi dans sa demande. Résistant, car il n’a pas voulu croire ses frères qui ne pouvaient pas avoir inventé une chose pareille, mais qui demanda une double preuve ; L’une par la vue, l’autre par le toucher, ce pour confirmer et conforter sa foi.
(St Augustin , précise que si St Thomas a dit cela, à cause de son doute, et du fait de son absence, cela advint cependant de manière divine pour notre utilité et notre édification). 

20,26- Huit jours après, les disciples étant encore dans le même lieu, et Thomas avec eux, Jésus vint, les portes étant fermées, et se tenant au milieu d'eux, il leur dit: "Paix avec vous!" 

St Jean explique ici la seconde apparition du Seigneur à ses disciples. Huit jours après, c’est-à-dire après le jour de la résurrection, ce qui explique que bien que le Christ ressuscité se montre plusieurs fois a ses disciples, il ne vivait pas avec eux comme auparavant et de façon continue. Thomas entre temps, entendant les autres disciples parler de Jésus et de sa résurrection était enflammé d’un plus grand désir de revoir le Maître.
(La raison mystique de cette apparition signifie celle par laquelle le Christ nous apparaitra, dans sa pleine gloire, lors de notre rencontre avec LUI.)

Nous est encore spécifiée la façon dont le Christ se montra à ses disciples la seconde fois. Tout comme la première fois, portes et fenêtres closes, donc de façon miraculeuse, il se tint au milieu d’eux, afin que tous le voient, et IL leur parla en leur donna la paix, tout comme la première fois, paix de la réconciliation désormais accomplie à l’égard de Dieu son Père, paix de la charité et de l’unité qu’IL leur a commandé de garder, paix de l’éternité et de l’immortalité à venir dont par ses paroles Il leur promît la possession. 

20,27- Puis il dit à Thomas: "Mets ici ton doigt, et regarde mes mains; approche aussi ta main, et mets-la dans mon côté; et ne sois plus incrédule, mais croyant." 

Dans ce verset, nous voyons le Maître répondre aux conditions que réclamait Thomas, puis lui demander l’accomplissement de sa promesse. De par sa puissance spirituelle, le Seigneur manifesta par ses cicatrices dans son corps, qu’Il avait revêtu l’incorruptibilité, et qu’Il était revêtu d’une gloire autre, indéfinissable pour ses disciples rassemblés.
Ainsi, tout ce qu’il y avait de laid et d’ignominieux avant sa mort, par sa Passion en tant qu’homme, devient en cet instant sujet de gloire et d’honneur. Puis, comme un commandement du fait de sa propre vision de la réalité présente en son Seigneur, le Christ lui demande de remplir sa promesse.
(Il faut entendre dans cette interjection, qu’il nous faut croire sans condition ce qui nous a été rapporté par les apôtres, suite a ces événements passés, sans mettre en doute les propos qui nous sont restitués par les quatre Évangiles).  

20,28- Thomas lui répondit: "Mon Seigneur, et mon Dieu!" 

Il n’est dit dans aucun des quatre Évangiles, que Thomas a touché Jésus.
La simple vue du Maître avec ses plaies, lui a suffi.
Il confesse donc la vraie foi en confessant l’humanité du Christ, en l’appelant « Mon Seigneur, » et il confesse aussi sa divinité puisqu’il rajoute « Mon Dieu ».
Il nous est ainsi montré comment interpeller le Christ dans sa dignité souveraine et divine.   

20,29- Jésus lui dit: "Parce que tu m'as vu, Thomas, tu as cru. Heureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru." 

En voyant les blessures et les cicatrices de son Maître, Thomas fut confondu en lui-même, et sans toucher, (semble-t-il)
Il crut et confessa sa foi. Ainsi donc Jésus le reprend dans son repentir et met aussi en lumière la promptitude avec laquelle les autres ont cru Cela nous concerne tout spécialement surtout après deux mille ans d’histoire, car le Christ utilise le passé à la place du futur, à cause de la certitude à laquelle nous faisons adhésion

20,30- Jésus a fait encore en présence de ses disciples beaucoup d'autres miracles qui ne sont pas écrits dans ce livre. 

St Jean nous donne ici l’épilogue de son rapport face aux événements qui se sont succéder en sa présence.
Il a le mérite de souligner au préalable l’insuffisance de ses écrits, puis en montre l’utilité.
En effet St Jean raconte moins de miracles que les trois autres Évangélistes et ne veut pas paraître les nier.
Voilà pourquoi il le précise dans ce livre, c’est-à-dire dans ses propres écris, sans faire abstraction de ce qu’ont écrit les autres, car St Jean rédige son Evangile très tard dans sa vie, bien après les trois autres Évangélistes dont il avait eu connaissance des rédactions.  

20,31- Mais ceux-ci ont été écrits, afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu'en croyant vous ayez la vie en son nom. 

Il termine enfin en mentionnant l’utilité de son livre, qui est l’effet de la foi. C’est en effet pour cela qu’est ordonnée toute l’écriture du Nouveau et de l’Ancien Testament.
Le fruit principal de ce livre est LA VIE en plénitude ici-bas, vie de justice que l’on acquiert par la foi, et dans le monde futur à venir, la vie éternelle que nous aurons dans la vision béatifique et glorieuse de notre Seigneur et Christ, Jésus, Verbe de Dieu .  

évangile selon saint jean - évangiles synoptiques

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