Evangiles
Synoptiques

Evangiles selon Saint Marc, Saint Matthieu,
Saint Luc et en complément Saint Jean


Ce site est destiné à l’étude des évangiles et a leur meilleure compréhension.
Les trois premiers dits synoptiques, attribués à St Marc, St Matthieu et St Luc...
et aussi l’évangile selon St jean, qui complète les écrits apostoliques avec une étude sur l’Esprit Saint 

Saint Marc

Communément accepté par les Pères de l'Église, découvrir ou redécouvrir le premier Evangile écrit par St Marc, d’après son écoute pendant la prédication de St Pierre à la communauté ecclésiale naissante de Rome.

Saint Matthieu

Ce colleteur d’impôts à Capharnaüm est celui qui met le plus en valeur par ses écrits la continuité entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance, afin de démontrer que Jésus est le Messie annoncé par les prophètes, attendu par Israël.  

Saint Luc

Sous la plume de ce médecin lettré, compagnon de ST Paul, la Bonne Nouvelle annoncée chante un véritable cantique de grâce et d’amour, avec joie et optimisme, nous rapportant les détails de la Sainte Famille, depuis l’Annonciation, la naissance et l’enfance de Jésus.

Saint Jean

Intime du Christ, ses écrits sont un éblouissant témoignage de la vie du Messie, de sa transfiguration, des miracles accomplis, de l’agonie, de la mort de Jésus en croix, de sa mise au tombeau et de sa résurrection au matin de Pâques.

L'Esprit Saints

Qu'est ce que l'Esprit Saint ? Comment l'expliquer ?
Comment se manifeste t-il ?
Essayons ensemble d'y voir plus clair.

Jésus

Spontanément, lorsque vous pensez à Jésus ou quand vous parlez de Lui, comment l’appelez-vous ?
Jésus, Christ, Seigneur, Dieu, …ou autrement !

Évangile de Jésus, le Christ de Dieu
selon Saint-Marc 

Chapitre 5
1- Ils arrivèrent sur l’autre rive, de l’autre côté de la mer de Galilée, dans le pays des Géraséniens.
2- Comme Jésus sortait de la barque, aussitôt un homme possédé d’un esprit impur s’avança depuis les tombes à sa rencontre ;
3- il habitait dans les tombeaux et personne ne pouvait plus l’attacher, même avec une chaîne ;
4- en effet on l’avait souvent attaché avec des fers aux pieds et des chaînes, mais il avait rompu les chaînes, brisé les fers, et personne ne pouvait le maîtriser.
5- Sans arrêt, nuit et jour, il était parmi les tombeaux et sur les collines, à crier, et à se blesser avec des pierres.
6- Voyant Jésus de loin, il accourut, se prosterna devant lui
7- et cria d’une voix forte : « Que me veux-tu, Jésus, fils du Dieu Très-Haut ? Je t’adjure par Dieu, ne me tourmente pas ! »
8- Jésus lui disait en effet : « Esprit impur, sors de cet homme ! »
9- Et il lui demandait : « Quel est ton nom ? » L’homme lui dit : « Mon nom est Légion, car nous sommes beaucoup. »
10- Et ils suppliaient Jésus avec insistance de ne pas les chasser en dehors du pays.
11- Or, il y avait là, du côté de la colline, un grand troupeau de porcs qui cherchait sa nourriture.
12- Alors, les esprits impurs supplièrent Jésus : « Envoie-nous vers ces porcs, et nous entrerons en eux. »
13- Il le leur permit. Ils sortirent alors de l’homme et entrèrent dans les porcs. Du haut de la falaise, le troupeau se précipita dans la mer : il y avait environ deux mille porcs, et ils se noyaient dans la mer.
14- Ceux qui les gardaient prirent la fuite, ils annoncèrent la nouvelle dans la ville et dans la campagne, et les gens vinrent voir ce qui s’était passé.
15- Ils arrivent auprès de Jésus, ils voient le possédé assis, habillé, et revenu à la raison, lui qui avait eu la légion de démons, et ils furent saisis de crainte.
16- Ceux qui avaient vu tout cela leur racontèrent l’histoire du possédé et ce qui était arrivé aux porcs.
17- Alors ils se mirent à supplier Jésus de quitter leur territoire.
18- Comme Jésus remontait dans la barque, le possédé le suppliait de pouvoir être avec lui.
19- Il n’y consentit pas, mais il lui dit : « Rentre à la maison, auprès des tiens, annonce-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde. »
20- Alors l’homme s’en alla, il se mit à proclamer dans la région de la Décapole ce que Jésus avait fait pour lui, et tout le monde était dans l’admiration.
21- Jésus regagna en barque l’autre rive, et une grande foule s’assembla autour de lui. Il était au bord de la mer.
22- Arrive un des chefs de synagogue, nommé Jaïre. Voyant Jésus, il tombe à ses pieds
23- et le supplient instamment : « Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. »
24- Jésus partit avec lui, et la foule qui le suivait était si nombreuse qu’elle l’écrasait.
25- Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans…
26- elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle avait dépensé tous ses biens sans avoir la moindre amélioration ; au contraire, son état avait plutôt empiré…
27- cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de Jésus, vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement.
28- Elle se disait en effet : « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. »
29- À l’instant, l’hémorragie s’arrêta, et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal.
30- Aussitôt Jésus se rendit compte qu’une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule, et il demandait : « Qui a touché mes vêtements ? »
31- Ses disciples lui répondirent : « Tu vois bien la foule qui t’écrase, et tu demandes : “Qui m’a touché ?” »
32- Mais lui regardait tout autour pour voir celle qui avait fait cela.
33- Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité.
34- Jésus lui dit alors : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. »
35-  Comme il parlait encore, des gens arrivent de la maison de Jaïre, le chef de synagogue, pour dire à celui-ci : « Ta fille vient de mourir. À quoi bon déranger encore le Maître ? »
36- Jésus, surprenant ces mots, dit au chef de synagogue : « Ne crains pas, crois seulement. »
37- Il ne laissa personne l’accompagner, sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques.
38- Ils arrivent à la maison du chef de synagogue. Jésus voit l’agitation, et des gens qui pleurent et poussent de grands cris.
39- Il entre et leur dit : « Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte : elle dort. »
40- Mais on se moquait de lui. Alors il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui étaient avec lui ; puis il pénètre là où reposait l’enfant.
41- Il saisit la main de l’enfant, et lui dit : « Talitha Koum », ce qui signifie : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! »
42- Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher – elle avait en effet douze ans. Ils furent frappés d’une grande stupeur.
43- Et Jésus leur ordonna fermement de ne le faire savoir à personne ; puis il leur dit de la faire manger.

Evangile selon Saint Marc

1 - Ils arrivèrent sur l’autre rive, de l’autre côté de la mer de Galilée, dans le pays des Géraséniens.

Contrairement à son habitude mainte fois déjà démontrée, Marc ici poursuit son développement sur la suite des événements. La traversée sous la tempête du lac est achevée, Jésus et ses disciples arrivent sur l’autre rive dite de la Décapole, en païs païens des Géraséniens. Ce nom désigne pour les hébreux une terre inconnue. 

2 - Comme Jésus sortait de la barque, aussitôt un homme possédé d’un esprit impur s’avança depuis les tombes à sa rencontre ;

Marc nous y montre ici, Jésus directement affronté non seulement au monde païen, mais aussi aux forces du mal, dépeint comme le repaire absolu du Mal e de la Mort. 

3 - il habitait dans les tombeaux et personne ne pouvait plus l’attacher, même avec une chaîne ;

Le possédé qui survient vit à l’état sauvage, Il habite les tombeaux et les cavernes où l’on jetait les cadavres jugés impurs, loin des habitations et des résidences des vivants.

4 - en effet on l’avait souvent attaché avec des fers aux pieds et des chaînes, mais il avait rompu les chaînes, brisé les fers, et personne ne pouvait le maîtriser.

C’est pratiquement un fou furieux. Il est littéralement déchaîné, à la force monstrueuse. Ces concitoyens, n’avaient plus aucune possibilité de le soigner de quelque façon que ce soit. Son état était reconnu insoluble pour la médecine de l’époque. 

5 - Sans arrêt, nuit et jour, il était parmi les tombeaux et sur les collines, à crier, et à se blesser avec des pierres.

C’est être d’épouvante, est le symbole concret des forces du Mal et de la Mort qui agissent et que les juifs de son temps, sans complaisance se faisaient du monde païen, et l’homme présenté ici, en est la forme et l’exemple type, errant, hanté, solitaire, furieux, avec des instincts suicidaires.  

6 - Voyant Jésus de loin, il accourut, se prosterna devant lui

La rencontre imprévisible pour lui de Jésus, pousse les esprits mauvais à une attitude de vénération malicieuse.

7 - et cria d’une voix forte : « Que me veux-tu, Jésus, fils du Dieu Très-Haut ? Je t’adjure par Dieu, ne me tourmente pas ! »

L’esprit mauvais connaît pertinemment l’identité de Jésus, et il le crie très fort, car il sait, lui, que le Messie est venu en ce monde, mettre fin au règne de Satan. Sa supplique le démontre fort bien. Il essaie malgré tout de ruser. 

8 - Jésus lui disait en effet : « Esprit impur, sors de cet homme ! »

Mais il semblerait, curieusement que Jésus, d’après Marc, n’est pas obtenu immédiatement son expulsion ! Cela semble du moins étrange! Mais Marc inclut cette parenthèse pour mieux démontré par la suite la puissance de Dieu. 

9 - Et il lui demandait : « Quel est ton nom ? » L’homme lui dit : « Mon nom est Légion, car nous sommes beaucoup. »

Jésus entame donc le dialogue avec lui. Pour un exorciste connaître le nom de l’adversaire c’est déjà s’assurer d’avoir prise sur lui. Le nom que l’esprit impur se donne est flagrant. Légion! Cela coïncide exactement avec la légion romaine composée de six mille hommes (6.000.) C’est dire l’état du pauvre possédé par une cohorte aussi puissante des forces du Mal. 

Evangile selon Saint Marc

10 - Et ils suppliaient Jésus avec insistance de ne pas les chasser en dehors du pays.

Rome était aussi dans la Décapole, au pays Géraséniens, l’armée d’occupation, est l’on comprend pourquoi aussitôt, les occupants de ce pays supplient Jésus de ne pas les expulser hors du pays. La crainte de la répression était dans tous les esprits.  

11 - Or, il y avait là, du côté de la colline, un grand troupeau de porcs qui cherchait sa nourriture.

Jésus reste sourd aux appels du malheureux, et sur la base des renseignements obtenus, précipite la délivrance du possédé. De façon burlesque, on apprend qu’un troupeau de porcs est en train de paître sur la colline voisine ! Nous verrons que ce n’est pas un détail bucolique! 

12 - Alors, les esprits impurs supplièrent Jésus : « Envoie-nous vers ces porcs, et nous entrerons en eux. »

Les porcs sont ici considérés comme des animaux impurs par le monde juif, et il se trouve que dans le monde payen, c’était le refuge privilégié des forces démoniaques, C’est pourquoi les mauvais esprits pense de trouver en ces porcs, un refuge salutaire, et supplient dons Jésus d’opérer leur transfert

13 - Il le leur permit. Ils sortirent alors de l’homme et entrèrent dans les porcs. Du haut de la falaise, le troupeau se précipita dans la mer : il y avait environ deux mille porcs, et ils se noyaient dans la mer.

Jésus leur accorde volontiers ce sursis qui va s’avérer pour les démons d’être un piège mortel. Jésus vient de leur jouer un bon tour aux démons. Par sa projection dans les procs et la noyade du troupeau, la légion démoniaque est bel et bien expulsée du territoire. Les démons ainsi muselés, sont renvoyés dans l’abîme des eaux, leur habitacle originel pour les croyances de l'époque. 

14 - Ceux qui les gardaient prirent la fuite, ils annoncèrent la nouvelle dans la ville et dans la campagne, et les gens vinrent voir ce qui s’était passé. 

L’exploit formidable entraîne des réactions en chaîne. Les gardiens des porcs, effrayés s’enfuient et courent raconter l’affaire à qui veut l’entendre. De la ville à la campagne, les gens d’abord incrédules, viennent voir ce qui s'est passé et la réalité des faits racontés par les gardiens des porcs . 

15 - Ils arrivent auprès de Jésus, ils voient le possédé assis, habillé, et revenu à la raison, lui qui avait eu la légion de démons, et ils furent saisis de crainte.

Ils découvrent le possédé guéri, en possession de tous ses moyens, et son état actuel tranche du tout au tout avec sa condition précédente. Habillé, (étrange en si peu de temps), assis, délivré de l’errance dans laquelle il se trouvait précédemment, désigne sa dignité retrouvée. 

16 - Ceux qui avaient vu tout cela leur racontèrent l’histoire du possédé et ce qui était arrivé aux porcs.

Les gardiens des porcs réitèrent ce qu’ils avaient vu et entendu. Le possédé aux yeux de tous, devenu raisonnable, son hébétude et sa démence disparues, est maintenant sain de corps et d’esprit. Donc il y a bien eu miracle! C’est l’évidence même  

17 - Alors ils se mirent à supplier Jésus de quitter leur territoire.

Les nouveaux arrivés, saisis de la peur panique, envahie de cette terreur sacrée que l’humain connaît en présence d’une manifestation divine,et craignant des représailles des autorités romaines en occupation dans leur territoire, demandent avec insistance à Jésus de quitter leur pays. Cette attitude ne s’explique pas uniquement pour des questions économiques ( la perte d’un gros cheptel en est une des raisons) mais elle a aussi un caractère religieux flagrant! Ces païens rejettent en masse le Sauveur, dont ils ne ressentent pas le besoin, du moins pour le moment immédiat. 

18 - Comme Jésus remontait dans la barque, le possédé le suppliait de pouvoir être avec lui.

Jésus est ses disciples sont sur le point de repartir donc, quand l’homme qui a retrouvé dynamisme et dignité, demande à Jésus de la suivre voir de devenir aussi son apôtre, privilège dont il aurait bien voulu en faire partie.  

Evangile selon Saint Marc

19 - Il n’y consentit pas, mais il lui dit : « Rentre à la maison, auprès des tiens, annonce-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde. »

Le Maître ni consenti pas, l’heure n’est pas encore advenue d’adjoindre au collège apostolique des païens convertis. Mais étrangement Jésus l’envoi en mission. C’est cet ancien exclu qu’il charge d’annoncer ce que Dieu a fait pour lui dans son amour réconciliant entre tous les êtres humains et en commençant par lui. 

20 - Alors l’homme s’en alla, il se mit à proclamer dans la région de la Décapole ce que Jésus avait fait pour lui, et tout le monde était dans l’admiration.

C’est donc la Bonne Nouvelle du salut apporté par Jésus le Messie, qu’il va proclamer en plein pays païen dans ce pays de la Décapole, (Jordanie actuelle). C’est l’Évangile ainsi porté qui fait l’admiration de tous.( Ce que fera St paul par la suite). Marc a voulu monter la force salvatrice de Jésus qui par ce faîte s’entendra au monde païen dans son ensemble. Par la guérison et l’envoi en mission du Gérasénien, il démontre ainsi sa victoire sur le paganisme. 
( Ici comme dans les autres exorcismes, on voit les esprits mauvais plein de clairvoyance surnaturelle, car c’est dans leurs bouches, et seulement dans leurs bouches, et non dans celles des humains, que se trouve une parfaite profession de foi sur l’identité et la mission de Jésus, qu’ils reconnaissent pleinement être le Messie envoyé par Dieu, et qui vient mettre fin au règne du Démon)

Dans ce qui vas suivre, Marc réunit dans un même récit deux histoires qui s’imbriques l’une dans l’autre. Ce procédé d’emboîtement est déjà utilisé chez Marc. On retrouvera aussi ce procédé chez d’autres évangélistes aussi. S’enchaîne le supplique de Jaïre, la femme incurable et sa guérison, enfin suite de la demande de Jaïre et la guérison de sa fille. Les deux récits ainsi liées ont plusieurs points commun. Il s’agit avant tout de deux figures féminines, ensuite que la foi est au cœur de la démarche de guérison, d’où l’importance soulevé par Marc dans son récit. 

21 - Jésus regagna en barque l’autre rive, et une grande foule s’assembla autour de lui. Il était au bord de la mer.

Jésus suite à son incursion en pays Gérasénien, retourne avec ses disciples en terre d’Israël. La foule est là, aussi bien celle qui la suivit en barque, que celle qui attendait sur la rive son retour. Le décor est planté pour l’action salvifique de Jésus et sa manifestation messianique. 

22 - Arrive un des chefs de synagogue, nommé Jaïre. Voyant Jésus, il tombe à ses pieds

Sur ces entrefaites, arrive un notable juif, un certain Jaïre, chef d’une synagogue qui ici n’est pas précisée, et qui semble-t-il fait preuve d’une certaine vénération pour le Maître avec une confiance absolue.  

23 - et le supplient instamment : « Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. »

La demande de Jaïre, sans aucun préliminaire préalable, va droit au but, avec une conviction désarmante.Sa prière relève d’instinct, une foi profonde en Jésus et d’une assurance de ses possibilités hors du commun.

24 - Jésus partit avec lui, et la foule qui le suivait était si nombreuse qu’elle l’écrasait.

Jésus nous démontre Marc, est sensible à la détresse de cet homme pour que la vie de sa fille ne soit plus en danger, et s’en mot dire, prend aussitôt la route avec le plaignant. Il faut noter là, un point très important. Jésus ne demande pas à la foule de le suivre, mais celle-ci, d’instinct et surtout par curiosité lui emboîte le pas, l’entourant au point de l’empêcher d’avancée.

25 - Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans…

Grâce a ce contexte de bousculade, populaire que survient l’affaire de la femme malade, atteinte d’une maladie d’hémorragies chroniques et ce depuis douze ans, ce qui implique une longue et lancinante infirmité. (Cet épisode raconté aussi chez d’autres évangélistes, chez Marc, sera le seul à souligner l’état désespéré de cette femme que la médecine de ce temps-là, préscientifique, n’a pas pu guérir et n’a fait qu’empirer son état).

26 - elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle avait dépensé tous ses biens sans avoir la moindre amélioration ; au contraire, son état avait plutôt empiré –…

Il faut souligner que selon la loi juive de l’époque, cette femme se trouve en état d’impureté légale. Tout contact avec elle est sévèrement proscrit, voire même puni. Donc du fait de son état, elle était pratiquement condamnée à l’exclusion. 

27 - cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de Jésus, vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement.

Dans l’ancien Orient, le vêtement est le symbole de la personnalité, et le seul fait de le toucher c’était atteindre cette personne même, d’où l’engouement spontané de la malade. Cela se couple aussi, normalement, avec la pratique usuelle du contact physique du malade et du guérisseur.

28 - Elle se disait en effet : « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. »

Marc souligne ici la ténacité de cette femme qui au comble du désespoir va tenter le tout pour le tout. Au point où elle en est, elle ne risque plus rien. 

Evangile selon Saint Marc

29 - À l’instant, l’hémorragie s’arrêta, et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal.

Ce contact désespéré réussit pleinement et de façon instantanée, l’hémorragie cesse. Marc souligne immédiateté de la guérison puisque la femme le ressent instantanément dans son corps. 

30 - Aussitôt Jésus se rendit compte qu’une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule, et il demandait : « Qui a touché mes vêtements ? »

De son côté, Jésus réalise que sa puissance involontairement impliquée à tout de même agit avec une grande efficacité. Marc met bien l’accent sur le caractère physiologique de la guérison. Mais la question de la religion s’imposant, Jésus demande qui fut l’auteur de cet acte. La volte-face peut surprendre, car la question sonne comme un reproche! 

31 - Ses disciples lui répondirent : « Tu vois bien la foule qui t’écrase, et tu demandes : “Qui m’a touché ?” »

Les disciples ont beau faire valoir au Maître qu’il est ridicule et inutile de demander qui l’a touché quand la foule indisciplinée, le presse et le bouscule de toute part. On comprend aisément leurs réactions désespérées.

32 - Mais lui regardait tout autour pour voir celle qui avait fait cela.

Mais Jésus insiste du regard, scrutant la foule de façons circulaires voulant à tout prix connaître l’auteur de cet acte par ce geste très audacieux.  

33 - Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité.

La scène qui nous est démontrée ici est d’une grande fragilité et d’une grande beauté. Penaude, craintive, craignant la colère du Maître, la femme dans la crainte de son geste avoue, prostrée au sol, son geste et sa guérison. Elle attend un blâme d’un Maître sourcilleux de la loi. Ce qui serait logiquement normal.

34 - Jésus lui dit alors : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. »

Mais contrairement à son attente peureuse, Jésus lui délivre un message libérateur qui souligne la foi de cette femme qui contre la loi même n’a pas hésiter à accomplir son geste. Sa foi la sauvée et elle peut repartir en paix. Marc, implicitement nous laisse découvrir la stupeur des personnes présentes !

[Ce que tiens à démontrer l’évangéliste est que la simple parole du Maître met en valeur la signification de l’évènement. Au-delà de la guérison physique, l’important souligné ici est la foi qui sauve. Tout tien à prouver que la foi peut même dans un acte involontaire lui arracher un miracle. Seule un acte de foi d’une telle ampleur peut provoquer l’impensable. Marc nous montre donc Jésus comme libérateur de tout mal car ici le mal était double : en premier la maladie incurable pour l’époque de la pauvre femme, en second la quasi-exclusion dont souffrait en plus cette femme vis à vis de son peuple, car selon la loi et la société religieuse patriarcale de l’époque, elle était hors la loi, interdite de tout rapprochement avec la société aussi bien civile que religieuse. En sorte elle était bannie !] 

35 - Comme il parlait encore, des gens arrivent de la maison de Jaïre, le chef de synagogue, pour dire à celui-ci : « Ta fille vient de mourir. À quoi bon déranger encore le Maître ? »

L’histoire reprend avec Jaïre et son enfant malade. On apprend à celui-ci que son enfant vient de décéder. A quoi bon logiquement de déranger Jésus outre mesure. Ce propos démontre de leur part un manque de foi totale. 

36 - Jésus, surprenant ces mots, dit au chef de synagogue : « Ne crains pas, crois seulement. »

Mais Jésus est loin de se laisser arrêter par ce nouvel obstacle. Mais Jésus réagit et incite en cet instant tragique et bouleversant, le père de l’enfant à un appel d’un sursaut d’espérance. Il solidifie la foi de Jaïre qui risquait de sombrer.  

37 - Il ne laissa personne l’accompagner, sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques.

Dans ce verset un peu étrange, Jésus impose à la foule de ne pas le suivre. Pourquoi? Il passe à l’acte en emmenant avec lui que trois de ses disciples, le trio qui fera preuve dans mainte circonstance de la messianité du Christ.C’est assez dire ce que Jésus s’apprête à faire. Mais la foule restée en arrière, un peu frustrée ne sera pas présente à l’événement tout comme le reste des disciples que Jésus laisse en arrière. 

38 - Ils arrivent à la maison du chef de synagogue. Jésus voit l’agitation, et des gens qui pleurent et poussent de grands cris.

Arrivant devant la maison de Jaïre, Jésus et ses disciples se heurtent aux gémissements de l’assistance présente, femmes pleureuses et autres manifestations qui soulignaient à l’époque orientale de Jésus, l’impuissance humaine devant la mort. Les cris et les lamentations fusent de toutes parts. 

Evangile selon Saint Marc

39 - Il entre et leur dit : « Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte : elle dort. »

Jésus tente de dissuader les femmes en lamentations de gémir inutilement. La précision de sa parole voulue et choisie devait normalement faire effet! Il compare la mort à une simple dormition! On voit là un certain prélude!!

40 - Mais on se moquait de lui. Alors il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui étaient avec lui ; puis il pénètre là où reposait l’enfant.

Marc tient à souligner ici l’arrogance de gens qui n'ont pas la foi. Littéralement il se moque de lui. Jésus alors agit en Maître et chasse les incroyants. Seulement alors, il pénètre alors dans la chambre mortuaire avec le cercle restreint autorisé à être témoin de l’événement. 

41 - Il saisit la main de l’enfant, et lui dit : « Talitha Koum », ce qui signifie : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! »

Là, dans l’intimité de la foi de ceux à qui il a permis de le suivre à l’intérieure de la chambre, il fait un simple geste accompagné d’une parole salutaire ! « Léve-toi »! (Ce sont ces paroles que nous entendrons au moment où nous aussi nous passerons de vie a trépa et que nous nous présenterons devant le Christ). Marc a soigneusement conservé les mots prononcés par Jésus en Araméen sa langue maternelle., langage usuelle au temps du Christ. La traduction qui explique sa signification fut transcrite par la version grec de ce verset pour plus de compréhension de l’auditoire païen qui, par la suite, sera confronter à cet épisode. Elle spécifie plus exactement « Réveil-toi » 

42 - Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher – elle avait en effet douze ans. Ils furent frappés d’une grande stupeur.

Devant le miracle accompli, les témoins sont retournés entre la surprise, la foi, la crainte, la stupeur, et j’en passe. Qui ne le serait autrement? Là, en cet instant précis, Jésus se revendique Maître de la vie et de la mort! A Dieu seul était alors imputée cette possibilité, LUI qui est le créateur de toutes choses, la vie y comprise! L’hébétude qui s’ensuivit impose à Jésus de faire se ressaisir les parents de la fillette. 

43 - Et Jésus leur ordonna fermement de ne le faire savoir à personne ; puis il leur dit de la faire manger.

Le Maître qui sait que l’heure n’est pas encore venue de faire connaître sa messianité qui serait encore loin d’être comprise et accepter, s’empresse d’imposer le silence. La foule ainsi que l’assistance présente demeure encore incapable de reconnaître en Jésus le suprême pouvoir sur la mort. ( Bien que les gens présent se rendrons bien compte, eux, qui avaient vu la fillette morte, maintenant debout et en pleine vie, ne pourrons pas vraiment reconnaître ce mystère qui ne sera révélé au monde, qu’après la résurrection de Jésus, comme Christ de Dieu.

[Marc termine ce tableau avec la maisonnée qui bien que secouée par le drame qu’elle vient de vivre et son achèvement impensable mais bien réel, peut reprendre sa vie existentiel comme de si rien n’était advenue! Marc ne nous dit pas ce qui se passa par la suite, car inutile de préciser que les commentaires sur l’affaire prendra une certaine ampleur non dissimulé, car impossible à taire.] 

Evangile selon Saint Marc

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