Evangiles
Synoptiques

Evangiles selon Saint Marc, Saint Matthieu,
Saint Luc et en complément Saint Jean


Ce site est destiné à l’étude des évangiles et a leur meilleure compréhension.
Les trois premiers dits synoptiques, attribués à St Marc, St Matthieu et St Luc...
et aussi l’évangile selon St jean, qui complète les écrits apostoliques avec une étude sur l’Esprit Saint 

Saint Marc

Communément accepté par les Pères de l'Église, découvrir ou redécouvrir le premier Evangile écrit par St Marc, d’après son écoute pendant la prédication de St Pierre à la communauté ecclésiale naissante de Rome.

Saint Matthieu

Ce colleteur d’impôts à Capharnaüm est celui qui met le plus en valeur par ses écrits la continuité entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance, afin de démontrer que Jésus est le Messie annoncé par les prophètes, attendu par Israël.  

Saint Luc

Sous la plume de ce médecin lettré, compagnon de ST Paul, la Bonne Nouvelle annoncée chante un véritable cantique de grâce et d’amour, avec joie et optimisme, nous rapportant les détails de la Sainte Famille, depuis l’Annonciation, la naissance et l’enfance de Jésus.

Saint Jean

Intime du Christ, ses écrits sont un éblouissant témoignage de la vie du Messie, de sa transfiguration, des miracles accomplis, de l’agonie, de la mort de Jésus en croix, de sa mise au tombeau et de sa résurrection au matin de Pâques.

L'Esprit Saints

Qu'est ce que l'Esprit Saint ? Comment l'expliquer ?
Comment se manifeste t-il ?
Essayons ensemble d'y voir plus clair.

Jésus

Spontanément, lorsque vous pensez à Jésus ou quand vous parlez de Lui, comment l’appelez-vous ?
Jésus, Christ, Seigneur, Dieu, …ou autrement !

Évangile de Jésus, le Christ de Dieu
selon Saint-Jean 

Chapitre 18

1- Après avoir ainsi parlé, Jésus se rendit, accompagné de ses disciples, au-delà du torrent de Cédron, où il y avait un jardin, dans lequel il entra, lui et ses disciples.
2- Judas, qui le trahissait, connaissait aussi ce lieu, parce que Jésus y était souvent allé avec ses disciples.
3- Ayant donc pris la cohorte et des satellites fournis par les Pontifes et les Pharisiens, Judas y vint avec des lanternes, des torches et des armes.
4- Alors Jésus, sachant tout ce qui devait lui arriver, s'avança et leur dit: "Qui cherchez-vous?"
5- Ils lui répondirent: "Jésus de Nazareth." Il leur dit: "Jésus de Nazareth, c'est moi." Or, Judas, qui le trahissait, était là avec eux.
6- Lors donc que Jésus leur eut dit: "C'est moi," ils reculèrent et tombèrent par terre.
7- Il leur demanda encore une fois: "Qui cherchez-vous?" Et ils dirent: "Jésus de Nazareth."
8- Jésus répondit: "Je vous l'ai dit, c'est moi. Si donc c'est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci."
9- Il dit cela afin que fût accomplie la parole qu'il avait dite: "Je n'ai perdu aucun de ceux que vous m'avez donnés."
10- Alors, Simon-Pierre, qui avait une épée, la tira, et, frappant le serviteur du grand prêtre, il lui coupa l'oreille droite: ce serviteur s'appelait Malchus.
11- Mais Jésus dit à Pierre: "Remets ton épée dans le fourreau. Ne boirai-je donc pas le calice que mon Père m'a donné?"
12- Alors la cohorte, le tribun et les satellites des Juifs se saisirent de Jésus et le lièrent.
13- Ils l'emmenèrent d'abord chez Anne parce qu'il était beau-père de Caïphe, lequel était grand-prêtre cette année-là.
14- Or, Caïphe était celui qui avait donné ce conseil aux Juifs: "Il est avantageux qu'un seul homme meure pour le peuple."
15- Cependant Simon-Pierre suivait Jésus avec un autre disciple. Ce disciple, étant connu du grand-prêtre, entra avec Jésus dans la cour du grand-prêtre,
16- Mais Pierre était resté près de la porte, en dehors. L'autre disciple, qui était connu du grand-prêtre sortit donc, parla à la portière, et fit entrer Pierre.
17- Cette servante, qui gardait la porte, dit à Pierre: "N'es-tu pas, toi aussi, des disciples de cet homme?" Il dit: "Je n'en suis point."
18- Les serviteurs et les satellites étaient rangés autour d'un brasier, parce qu'il faisait froid, et ils se chauffaient. Pierre se tenait aussi avec eux, et se chauffait.
19- Le grand-prêtre interrogea Jésus sur ses disciples et sur sa doctrine.
20- Jésus lui répondit: "J'ai parlé ouvertement au monde; j'ai toujours enseigné dans la synagogue et dans le temple, où tous les Juifs s'assemblent, et je n'ai rien dit en secret.
21- Pourquoi m'interroges-tu? Demande à ceux qui m'ont entendu, ce que je leur ai dit; eux ils savent ce que j'ai enseigné."
22- A ces mots, un des satellites qui se trouvait là, donna un soufflet à Jésus, en disant: "Est-ce ainsi que tu réponds au grand-prêtre?"
23- Jésus lui répondit: "Si j'ai mal parlé, fais voir ce que j'ai dit de mal; mais si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu?"
24- Anne avait envoyé Jésus lié à Caïphe, le grand-prêtre.
25- Or, Simon-Pierre était là, se chauffant. Ils lui dirent: "N'es-tu pas, toi aussi, de ses disciples?"
26- Un des serviteurs du grand-prêtre, parent de celui à qui Pierre avait coupé l'oreille, lui dit: "Ne t'ai-je pas vu avec lui dans le jardin?"
27- Pierre nia de nouveau et aussitôt le coq chanta.
28- Ils conduisirent Jésus de chez Caïphe au prétoire: c'était le matin. Mais ils n'entrèrent pas eux-mêmes dans le prétoire, pour ne pas se souiller et afin de pouvoir manger la Pâque.
29- Pilate sortit donc vers eux, et dit: "Quelle accusation portez-vous contre cet homme?"
30- Ils lui répondirent: "Si ce n'était pas un malfaiteur, nous ne te l'aurions pas livré."
31- Pilate leur dit: "Prenez-le vous-mêmes, et jugez-le selon votre loi." Les Juifs lui répondirent: "Il ne nous est pas permis de mettre personne à mort.":
32- Afin que s'accomplît la parole que Jésus avait dite, lorsqu'il avait indiqué de quelle mort il devait mourir.
33- Pilate donc, étant rentré dans le prétoire, appela Jésus, et lui dit: "Es-tu le roi des Juifs?"
34- Jésus répondit: "Dis-tu cela de toi-même, ou d'autres te l'ont-ils dit de moi?"
35- Pilate répondit: "Est-ce que je suis Juif? Ta nation et les chefs des prêtres t'ont livré à moi: qu'as-tu fait?"
36- Jésus répondit: "Mon royaume n'est pas de ce monde; si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour que je ne fusse pas livré aux Juifs, mais maintenant mon royaume n'est point d'ici-bas."
37- Pilate lui dit: "Tu es donc roi?" Jésus répondit: "Tu le dis, je suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité: quiconque est de la vérité écoute ma voix."
38- Pilate lui dit: "Qu'est-ce que la vérité?" Ayant dit cela, il sortit de nouveau pour aller vers les Juifs, et il leur dit:
39- "Pour moi, je ne trouve aucun crime en lui. Mais c'est la coutume qu'à la fête de Pâques je vous délivre quelqu'un. Voulez-vous que je vous délivre le roi des Juifs?"
40- Alors tous crièrent de nouveau: "Non, pas lui, mais Barabbas." Or, Barabbas était un brigand.

18,1- Après avoir ainsi parlé, Jésus se rendit, accompagné de ses disciples, au-delà du torrent de Cédron, où il y avait un jardin, dans lequel il entra, lui et ses disciples. 

Bien que non stipulé par St Jean, il s’agit là du jardin de Gethsémani au pied du mont des oliviers, qui ne peut être atteint qu’en traversant le torrent du Cédron (il faut voir là, par ce passage d’un endroit à l’autre le passage qu’effectuera le Christ par sa mort résurrection.  

18,2- Judas, qui le trahissait, connaissait aussi ce lieu, parce que Jésus y était souvent allé avec ses disciples 

Le mont des Oliviers se trouve juste en face de la ville de Jérusalem. Même par temps de sabbat, la distance ne déroge pas à celle imposée par la loi. Ce lieu fut un lieu de prédilection où Jésus emmenait souvent ses disciples pour les instruire de façon plus confidentielle, loin des foules envahissantes, qui chaque jour se mettaient à la recherche du groupe formé par Jésus et ses apôtres pour suivre et écouter son enseignement, ainsi que pour pouvoir bénéficier des nombreuses guérisons opérées par le Christ.  

18,3- Ayant donc pris la cohorte et des satellites fournis par les Pontifes et les Pharisiens, Judas y vint avec des lanternes, des torches et des armes. 

Notons ici les préparatifs auxquels se soumit Judas. Suite à son complot avec le Sanhédrin, il cherche une opportunité pour livrer Jésus. Craignant le tumulte des foules le jour, car Jésus les enseignait il préféra la nuit. Plus propice à se cacher ou se confondre, afin de ne pas être reconnu ni arrêté dans sa perverse démarche. Pour éviter toute rixe, il se fit donner par le gouverneur un garde armé qui représentait l’ordre établi par l’occupant, et des gardes du Sanhédrin qui représentaient le pouvoir religieux hébraïque  

18,4- Alors Jésus, sachant tout ce qui devait lui arriver, s'avança et leur dit: "Qui cherchez-vous?" 

St-Jean met ici en valeur la connaissance et la science du Christ ! Il savait et était conscient de ce qui devait lui arriver. Afin d’éviter aux disciples toute équivoque, c’est lui qui s’avance et interpelle ! 

18,5- Ils lui répondirent: "Jésus de Nazareth." Il leur dit: "Jésus de Nazareth, c'est moi." Or, Judas, qui le trahissait, était là avec eux. 

À question posée, réponse obligée ! Jésus expose par ces propos la manifestation de lui-même par laquelle en tant que Christ il s’est lui-même livré à eux. Il devance donc Judas dans sa trahison , bien que ce dernier se trouvait être présent. 

évangile selon saint jean - évangiles synoptiques

18,6- Lors donc que Jésus leur eut dit: "C'est moi," ils reculèrent et tombèrent par terre. 

St jean souligne la réaction de tout être inique qui tombe en arrière (dans le cahot), s’écroule là où il ne peut voir ce qui alors va suivre. (le manquement à la foi)  

18,7- Il leur demanda encore une fois: "Qui cherchez-vous?" Et ils dirent: "Jésus de Nazareth." 

Leur chute spontanée et inopinée manifeste clairement la puissance du Christ et aurait dû donner matière à conversion ultime pour ceux qui venaient l’arrêter, mais devant leur endurcissement, Jésus réitère sa demande afin qu’il n’y ait nulle confusion, et que cela soit bien lui qui prenne l’initiative de son arrestation.   

18,8- Jésus répondit: "Je vous l'ai dit, c'est moi. Si donc c'est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci." 

Ici est montrée l’oblation que le Christ fait de lui-même se laissant ainsi capturer, connaissant parfaitement leurs intentions, mais intercédant pour ses disciples, afin que nul mal ne leur soit fait.   

18,9- Il dit cela afin que fût accomplie la parole qu'il avait dite: "Je n'ai perdu aucun de ceux que vous m'avez donnés."

St Jean démontre ici, la puissance de la parole du Christ qui initialement disait à son Père, dans la grande prière pendant la nuit : « Ceux que Tu m’as donnés, je n’en ai perdu aucun » ! 

18,10- Alors, Simon-Pierre, qui avait une épée, la tira, et, frappant le serviteur du grand prêtre, il lui coupa l'oreille droite: ce serviteur s'appelait Malchus. 

Dans ce verset, il est d’abord exposé la manifestation du zèle du disciple qui tente de résister, et le fait que Jésus l’en empêche. En s’opposant à la résistance de son disciple, St Jean montre fait preuve de la même promptitude que celle du Christ à supporter la trahison en se livrant lui-même. (Pierre, qui depuis longtemps avait entendu que le parti du Sanhédrin voulait s’emparer du Christ pour le faire mourir, s’était préparé a toutes alternatives de ce genre en se procurant un glaive, dans l’intention de ne pas faire tomber Jésus aux mains des prêtres.)

18,11- Mais Jésus dit à Pierre: "Remets ton épée dans le fourreau. Ne boirai-je donc pas le calice que mon Père m'a donné?" 

Jésus interpelle donc son disciple comme pour lui signifier qu’il n’a pas à se défendre mais à pâtir et que l’usage du glaive n’est pas permis à ceux qui le suivent. Il le reprend ensuite dans l’exercice de sa mission, à laquelle Il avait malgré tout commencé préparer ses disciples ! (on ne doit jamais résister à ce qui est disposé par la providence divine.) La Passion du Seigneur est spécifiée ici sous la forme d’une coupe à boire. Cette coupe est car elle représente la charité pour note humanité.   

évangile selon saint jean - évangiles synoptiques

18,12- Alors la cohorte, le tribun et les satellites des Juifs se saisirent de Jésus et le lièrent. 

Plusieurs points se conjuguent ici pour une plus grande pluralité ! Tout d’abord le fait que l’ensemble des soldats se saisissent de Jésus, pour bien manifester leur accord tacite, alors que le Christ est venu nous libérer ; ensuite, que Jésus est lié, Lui qui venait pour rompre nos propres liens au monde, comme pour provoquer un symbole de dérision vis-à-vis de ses disciples et des personnes éventuellement présentes.   

18,13- Ils l'emmenèrent d'abord chez Anne parce qu'il était beau-père de Caïphe, lequel était grand-prêtre cette année-là

L’arrestation de Jésus fut vite apprise malgré l’heure tardive et, dans la crainte d’un possible tumulte dans le peuple, on le mena dans la maison d’Anne qui, vu son statut d’ancien Caïphe grand prêtre, gardait encore une certaine autorité sur le peuple et le Sanhédrin ce qui le rendait intouchable par les hébreux.
On savait de plus que Caïphe, grand prêtre successeur cette année-là, pourrait se targuer de suivre les conseils de son beau-père, puisqu’il avait déjà prononcé une sentence sans appel. (Mieux vaut qu’un seul homme meure plutôt que tout le peuple !)  

18,14- Or, Caïphe était celui qui avait donné ce conseil aux Juifs: "Il est avantageux qu'un seul homme meure pour le peuple." 

St Jean, par tant de spécifications importantes sur l’arrestation de Jésus, prouve bien sa présence à ce moment précis de l’histoire du salut, en racontant la façon dont cela s’est produit. Il rappelle en détail, pour enlever le scandale du cœur des fidèles, que Jésus est mort pour le salut du peuple, plus précisément pour que la nation tout entière ne périsse pas !  

18,15- Cependant Simon-Pierre suivait Jésus avec un autre disciple. Ce disciple, étant connu du grand-prêtre, entra avec Jésus dans la cour du grand-prêtre, 

L’apôtre nomme ceux qui ont suivi Jésus lors de son arrestation Pierre et lui-même Jean, qui ne se nomme jamais par humilité. Il est aussi donné à entendre que les autres disciples s’étaient enfuis, ou n’avaient pas eu le courage de Pierre et de jean par peur, par crainte !! Mais nous noterons que St-Jean passe sous silence ce témoignage vis-à-vis de ses confrères, par pudeur et par amour.   

18,16- Mais Pierre était resté près de la porte, en dehors. L'autre disciple, qui était connu du grand-prêtre sorti donc, parla à la portière, et fit entrer Pierre. 

St Jean explique comment Pierre qui n’avait pas pu rentrer dans la cour fut autorisé à être introduit ! St Jean n’explique pas ses accointances avec la portière !! Cela reste sa part de mystère… 

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18,17- Cette servante, qui gardait la porte, dit à Pierre: "N'es-tu pas, toi aussi, des disciples de cet homme?" Il dit: "Je n'en suis point." 

Maintenant est exposé le reniement de Pierre ! Le motif, le reniement, la confirmation du reniement. En interpellant Pierre, elle fait comprendre qu’elle savait que Jean était disciple du Christ. Aussi son interrogation à Pierre était plutôt de l’ordre de la compassion plutôt que de l’ordre de l’accusation. On ne comprend pas alors la faiblesse de Pierre dans sa réponse ! Disons que cela devait se passer ainsi, que cela était dans l’ordre des choses prévu, afin que ce reniement soit l’objet d’un plus grand tourment par la suite !  

18,18- Les serviteurs et les satellites étaient rangés autour d'un brasier, parce qu'il faisait froid, et ils se chauffaient. Pierre se tenait aussi avec eux, et se chauffait. 

Les détails que spécifie ici St Jean sont d’une grande importance, car il est le seul dans les évangiles à expliquer de façon aussi précise les moments-clés de cette dérisoire arrestation. La période des grands froids montre bien ici que c’était bien en période hivernale qu’eurent lieux ces événements, qui correspondent bien à la période de la pâque juive.   

18,19- Le grand-prêtre interrogea Jésus sur ses disciples et sur sa doctrine 

En tant que Rabi, deux choses étaient reprochées à Jésus ! D’une part, une doctrine nouvelle et fausse selon le Sanhédrin, d’autre part la (soit disant) sédition du fait qu’il attirait à lui les foules, ce qui portait ombrage aux prêtres et aux scribes.  

18,20- Jésus lui répondit: "J'ai parlé ouvertement au monde; j'ai toujours enseigné dans la synagogue et dans le temple, où tous les Juifs s'assemblent, et je n'ai rien dit en secret. 

La réponse de Jésus est sans équivoque ! Il parle ici de l’enseignement qu’Il livrait aux foules, non pas en privé, mais dans les lieux publics. Rien de secret ne pouvait donc lui être reproché, car tout un chacun pouvait écouter ses paroles librement. Leur adhésion à ses paroles était la preuve d’un enseignement différent de celui qu’ils avaient l’habitude d’entendre de la part des autorités religieuses en place.  

18,21- Pourquoi m'interroges-tu? Demande à ceux qui m'ont entendu, ce que je leur ai dit; eux ils savent ce que j'ai enseigné." 

Le Christ prend maintenant le dessus sur l’homme Jésus, confirme sa doctrine, réclame les témoignages d’autres personnes, dont une partie était envoyée sciemment par le Sanhédrin, et qui furent a l’écoute de sa parole. L’objection fait ici appel à la dérision de cette arrestation sans motif valable.  

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18,22- À ces mots, un des satellites qui se trouvait là, donna un soufflet à Jésus, en disant: "Est-ce ainsi que tu réponds au grand-prêtre?" 

À la suite de la réponse de Jésus, St jean rapporte ici le blâme dont Il fut l’objet ! Un geste inconsidéré de la part d’un garde du sanhédrin, par une allégation sans véritable motif de fondement. Ceci démontre la cruauté et la volonté de nuire au Christ. 

18,23- Jésus lui répondit: "Si j'ai mal parlé, fais voir ce que j'ai dit de mal; mais si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu?"

Jésus répond à juste titre au garde sous-entendant que c’est Anne le grand prêtre qui aurait dû intervenir, puisque c’était à lui qu’Il avait d’abord été présenté. Aussi Jésus par ce reproche interpelle le garde , en lui faisant comprendre qu’il n’avait pas à se déchainer inutilement contre Lui.  

18,24- Anne avait envoyé Jésus lié à Caïphe, le grand-prêtre 

St Jean explique ici un fait intéressant : Anne avait été grand-prêtre avant son gendre Caïphe. Cette charge ne pouvait être transmise à l’un que par la mort de l’autre. Or, au temps de Jésus, la corruption avait aussi intégré le pouvoir législatif des autorités religieuses en place, qui par la reconnaissance de cette charge jouissait auprès du peuple d’une grande notoriété. Anne, finalement, n’ayant rien trouvé à reprocher à Jésus aurait pu le libérer, mais ne voulant pas être mis en défaut par son gendre, élu grand prêtre cette année-là, par fourberie, envoya Jésus ligoté a Caïphe.  

18,25- Or, Simon-Pierre était là, se chauffant. Ils lui dirent: "N'es-tu pas, toi aussi, de ses disciples?" Il nia et dit « Je n’en suis pas » ! 

Cette altercation de Pierre par les serviteurs se situe juste avant le départ de Jésus de chez Anne vers Caïphe. Ce fut l’occasion du deuxième reniement puisqu’il s’attarda avec les gens présents pour se rechauffer devant le feu.  

18,26- Un des serviteurs du grand-prêtre, parent de celui à qui Pierre avait coupé l'oreille, lui dit: "Ne t'ai-je pas vu avec lui dans le jardin?" 

L’évangéliste souligne ici un fait important. Voilà que le parent de celui a qui Pierre avait coupé l’oreille le reconnaît ouvertement ! Et bien qu’il n’ait pas stipulé de façon autoritaire l’action de Pierre, car alors il aurait dû aussi spécifier la guérison faite par le Christ, il mentionne sa présence dans le jardin. Ce qui rend encore plus délicate la réponse que fera alors Pierre ! 

18,27- Pierre nia de nouveau et aussitôt le coq chanta. 

Pierre nia donc une troisième fois, et au chant du coq, s’accomplit la parole que Jésus avait prononcée à son encontre. « Avant que le coq n’ait chanté, tu m’auras renié trois fois » ! Là, Pierre prend toute la dimension de son acte. C’est ce moment de faiblesse et d’angoisse auquel est confronté tout être humain au moins une fois dans sa vie ! La foi nous incite à revenir vers celui que nous avons blessé !! Seul, le Seigneur connaîtra alors la justesse de notre repentir !! Soyons vigilant !  

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18,28- Ils conduisirent Jésus de chez Caïphe au prétoire: c'était le matin. Mais ils n'entrèrent pas eux-mêmes dans le prétoire, pour ne pas se souiller et afin de pouvoir manger la Pâque. 

Si nous nous référons aux autres évangélistes, nous notons sans peine qu’il y a contradiction dans l’énumération des faits ! Mais que cela ne nous contrarie pas autrement, car les évangélistes racontent selon leurs souvenirs, parfois confondus, selon les différentes versions qu’ils ont eux-mêmes entendu. Ce qui compte c’est que dans l’ensemble des différents déroulements la Passion soit présente et réelle. Jésus parait avoir fait un premier arrêt chez Anne, fut conduit ensuite chez Caïphe, qui après l’avoir interrogé a son tour, l’envoya a Pilate ; nous voyons là, la lâcheté des autorités qui, ne voulant pas prendre une initiative et risquer ainsi de voir la foule de se retourner contre elles (elles, les autorités), se renvoyaient la responsabilité de la sentence. Ils n’entrèrent pas dans le prétoire, lieu de la résidence de Pilate, qui comme gentil ne pouvait pas recevoir chez lui des hébreux, qui se seraient selon la loi Mosaïque souillés par cette action. Il faut aussi savoir que la Pâque des hébreux durait sept jours, le temps des pains azymes prescrit dans la Loi.  

18,29- Pilate sortit donc vers eux, et dit: "Quelle accusation portez-vous contre cet homme?" 

Ici commence le dialogue avec Pilate, qui voyant Jésus ligoté et conduit par tant de monde qui indubitablement voulait le faire condamner, commence par interpeller les autorités religieuses présentes  

18,30- Ils lui répondirent: "Si ce n'était pas un malfaiteur, nous ne te l'aurions pas livré." 

Les autorités religieuses répliquent par une accusation calomnieuse contre Jésus, afin de forcer la main de Pilate, pour une condamnation plus inflexible.  

18,31- a).Pilate leur dit: "Prenez-le vous-mêmes, et jugez-le selon votre loi." b). Les Juifs lui répondirent: "Il ne nous est pas permis de mettre personne à mort.": 

a). Pilate comprit la mauvaise intention des accusateurs qui avaient déjà jugé et condamné Jésus. Il ne voulut pas être juge entre eux, car le peuple d’Israël jouissait d’une liberté de culte sans que les Romains s’en mêlent, laissant au Sanhedrin la faculté de gérer leurs problèmes cultuels.

b). Mais les religieux présents rétorquèrent ne pouvoir mettre à mort un homme qui était contre l’État romain. Ils insistèrent sur le fait que la condamnation prévue par eux ne résultait pas d’un fait cultuel, mais d’un état de droit civil qui concernait l’autorité romaine, et qu’en ce sens, il ne leur était pas défendu de mettre à mort un homme autrement que par la lapidation (autorisée de façon purement cultuelle) parce que le pouvoir exécutif était détenu par l’occupant romain.  

18,32- Afin que s'accomplît la parole que Jésus avait dite, lorsqu'il avait indiqué de quelle mort il devait mourir 

St Jean nous rappelle ici le sens de la mort que Jésus lui-même avait prédit lorsqu’Il avait averti ses disciples de la manière dont Il devait mourir !Mis à mort et tué par les païens, mais livré par son propre peuple.   

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18,33- Pilate donc, étant rentré dans le prétoire, appela Jésus, et lui dit: "Es-tu le roi des Juifs?" 

Pilate entreprend donc d’interroger directement Jésus ! Comme juste juge et traitant toutes choses avec grand soin, surtout celles relevant directement des Hébreux, méfiant, il n’a pas tout de suite acquiescé à l’accusation du grand prêtre, parce qu’il avait une grande suspicion à son sujet. C’est pourquoi il interpella Jésus avec plus de soin, et pour que Jésus, éloigné du tumulte de la foule, pût répondre plus tranquillement, non sur les accusations diffamatoires qu’avaient présentées les autorités religieuses, mais sur un seul point, le plus important a ses yeux. "Es-tu le roi des Juifs?" car de la réponse de Jésus dépendait toute la suite à donner à l’affaire dont il avait la charge, et qui le préoccupait.   

18,34- Jésus répondit: "Dis-tu cela de toi-même, ou d'autres te l'ont-ils dit de moi?" 

Jésus, en inversant l’interrogation, répond au sujet d’une réalité connue, pour connaître la réponse au sujet de laquelle il est interrogé, mettant ainsi Pilate dans une mauvaise posture, l’obligeant à se défendre vis-à-vis de Lui. Cette interrogation du Christ à Pilate, fut faite pour que nous sachions pertinemment quelle opinion avaient de sa royauté les hébreux et les gentils, et qu’en même temps nous soyons instruits de cette royauté. 

18,35- Pilate répondit: "Est-ce que je suis Juif? Ta nation et les chefs des prêtres t'ont livré à moi: qu'as-tu fait?" 

Pilate répond frustré, rétorque qu’il ne fait pas partie du peuple hébreux ! Il spécifie que c’est par l’accusation de son peuple, de sa nation et des autorités religieuses qu’Il est livré au pouvoir des autorités romaines. Cela ne pouvait être que pour une faute grave ! Autrement il n’est pas croyable qu’il t’ait livré sans motif plus que valable !   

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18,36- Jésus répondit: "Mon royaume n'est pas de ce monde; si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour que je ne fusse pas livré aux Juifs, mais maintenant mon royaume n'est point d'ici-bas

La réponse de Jésus est sans appel. Jésus apporte à Pilate la preuve que sa suspicion n’est pas fondée, qu’Il n’ambitionnait pas d’avoir un royaume terrestre sur lequel Il régnerait à la manière humaine. (Pour l’autorité romaine, tout individu, sous l’occupation par Rome, qui cherchait, à vouloir mettre en place un royaume illicite vis-à-vis de l’occupant, devait être mis à mort, afin d’éviter que l’empire ne soit mis à partie)! Si le royaume du Christ était terrestre, une armée aurait pu le défendre, ce qui n’est nullement le cas présent. Il y aurait eu d’abord une lutte, voire un soulèvement !! Mais Jésus spécifie que le pouvoir et l’autorité, par laquelle il est roi, ne tiennent pas de son origine humaine ni mondaine ni du choix des hommes, mais d’ailleurs, et qu’il n’a nul besoin de serviteur ni d’une armée pour le défendre. Son royaume et sa puissance sont ailleurs, un ailleurs impossible à atteindre, même pour Rome.   

18,37- a).Pilate lui dit: "Tu es donc roi?" Jésus répondit: "b).Tu le dis, je suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité: c).quiconque est de la vérité écoute ma voix." 

a). L’interrogation de Pilate semble se justifier du fait qu’à partir des paroles du Christ, comprenant ce royaume comme matériel et non loin de ses frontières, il s’enquit donc de cette royauté !

b). Jésus acquiesce et explique l’inexplicable en tempérant sa réponse de telle sorte qu’Il ne déclare pas ouvertement qu’Il est roi à la manière terrestre, mais à la manière spirituelle ! Ensuite Il montre le mode et la raison de sa royauté. IL règne effectivement, mais seulement sur les croyants qui par la foi croient en LUI, et ainsi acquièrent leur appartenance a ce royaume. Aussi, par sa naissance charnelle, Il témoigne sa venue dans le monde pour accomplir une mission divine, témoigner de la VÉRITÉ. Lui qui est pour les croyants, LUMIÈRE et VÉRITÉ.

c). Ainsi, ceux qui, mus par la foi, écoutent et entendent les paroles du Christ de Dieu, sont de la VÉRITÉ, et peuvent accomplir la réalité du royaume du Christ, par l’intérieur, par la foi dans leur cœur, et par l’extérieur, par la promulgation de son évangile.    

18,38- Pilate lui dit: "Qu'est-ce que la vérité?" Ayant dit cela, il sortit de nouveau pour aller vers les Juifs, et il leur dit 

St Jean nous rapporte là la réponse un peu sceptique de Pilate. Il laisse entendre que ce dernier ayant écarté l’idée que le Christ avait un royaume terrestre désire connaître la vérité, ne cherchant pas quelle est la définition de la vérité, mais ce qu’est la vérité, donnant ainsi à entendre que la vérité est inconnue du monde. (Vous trouverez en fin de chapitre une définition exégétique de cette formulation de la vérité selon notre sainte mère l’Église).Pilate entendant à l’extérieur du prétoire le tumulte que faisait le peuple , sortit et s’adressa à eux, montrant que selon lui, il ne trouvait aucune responsabilité dans la cause présentée par ses accusateurs et que, par conséquent il cherchait a le libérer.  

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18,39- "Pour moi, je ne trouve aucun crime en lui. Mais c'est la coutume qu'à la fête de Pâques je vous délivre quelqu'un. Voulez-vous que je vous délivre le roi des Juifs?" 

Pilate exprime donc sa conclusion après avoir entendu l’inculpé et dénonce publiquement l’accusation portée à son encontre. Se rappelant d’une coutume de ce peuple, accordée par Rome, il propose donc la libération d’un détenu, en l’occurrence ce Jésus que par dérision vis-à-vis du peuple présent, il présente comme étant leur ROI.  

18,40- Alors tous crièrent de nouveau: "Non, pas lui, mais Barabbas." Or, Barabbas était un brigand. 

Soutenue par l’invective des autorités religieuses, qui hargneuses voulaient la mise à mort de Jésus, ils demandèrent la libération d’un brigand, afin que s’accomplissent les prophéties de : Is 1,23 et Jr 12,8.
Ci-joint définition exégétique de cette formulation de la vérité
Il faut savoir que dans l’évangile nous trouvons deux vérités. L’une incréée créatrice, (facientem) qui est celle -ci , soit celle du Christ: « Moi je suis le chemin, la vérité et la vie ». L’autre, faite, (factam) qui est celle-ci : « La grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ ».
Or la vérité selon la raison propre implique une proportion entre la réalité et l’intelligence, (intellectus). Mais le rapport de l’intelligence à la réalité est de deux sortes. Il y a d’une part l’intelligence qui existe comme mesure des réalités et il s’agit de Celui qui est cause des réalités. Et, d’autre part, l’intelligence qui est mesurée par les réalités, chez celui dont la connaissance est causée par la réalité.
La vérité n’est donc pas dans l’intellect divin parce qu’il est adéquat aux réalités, mais parce que les réalités sont adéquates à l’intellect divin lui-même ; alors que la vérité est dans notre intelligence parce que celle-ci connaît les réalités telles quelles sont.
Ainsi, la vérité incréée, l’intellect divin, est une vérité qui mesure et qui fait une double vérité. L’une dans les réalités elles-mêmes, en tant quel le fait être selon quelles sont dans l’intellect divin, l’autre qu’elle fait dans nos âmes, et qui est l’intellect divin approprié au Fils, qui est la conception même de l’intellect divin et le Verbe de Dieu.
En effet, la vérité suit la conception de l’intellect. (St Thomas d’Aquin, tome 2 N° 2365. Voir aussi l’explication N° 6 du texte par rapport à la Vulgate.)

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