Evangiles
Synoptiques

Evangiles selon Saint Marc, Saint Matthieu,
Saint Luc et en complément Saint Jean


Ce site est destiné à l’étude des évangiles et a leur meilleure compréhension.
Les trois premiers dits synoptiques, attribués à St Marc, St Matthieu et St Luc...
et aussi l’évangile selon St jean, qui complète les écrits apostoliques avec une étude sur l’Esprit Saint 

Saint Marc

Communément accepté par les Pères de l'Église, découvrir ou redécouvrir le premier Evangile écrit par St Marc, d’après son écoute pendant la prédication de St Pierre à la communauté ecclésiale naissante de Rome.

Saint Matthieu

Ce colleteur d’impôts à Capharnaüm est celui qui met le plus en valeur par ses écrits la continuité entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance, afin de démontrer que Jésus est le Messie annoncé par les prophètes, attendu par Israël.  

Saint Luc

Sous la plume de ce médecin lettré, compagnon de ST Paul, la Bonne Nouvelle annoncée chante un véritable cantique de grâce et d’amour, avec joie et optimisme, nous rapportant les détails de la Sainte Famille, depuis l’Annonciation, la naissance et l’enfance de Jésus.

Saint Jean

Intime du Christ, ses écrits sont un éblouissant témoignage de la vie du Messie, de sa transfiguration, des miracles accomplis, de l’agonie, de la mort de Jésus en croix, de sa mise au tombeau et de sa résurrection au matin de Pâques.

L'Esprit Saints

Qu'est ce que l'Esprit Saint ? Comment l'expliquer ?
Comment se manifeste t-il ?
Essayons ensemble d'y voir plus clair.

Jésus

Spontanément, lorsque vous pensez à Jésus ou quand vous parlez de Lui, comment l’appelez-vous ?
Jésus, Christ, Seigneur, Dieu, …ou autrement !

Évangile de Jésus, le Christ de Dieu
selon Saint-Marc 

Chapitre 7


[Ce chapitre sept s’ouvre d’emblée par une attaque en règle des docteurs de la loi qui en bons pharisiens, s’offusquent très hypocritement de ceux que les disciples du Maître contreviennent aux règles dites fondamentales de la loi. Tous est bon pour attaquer et dénoncer ceux qu’ils appellent une infraction aux commandements de la loi donnée par Moïse en son temps.]
  
1-  Les pharisiens et quelques scribes, venus de Jérusalem, se réunissent auprès de Jésus
2- et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c’est-à-dire non lavés.
3- Les pharisiens en effet, comme tous les Juifs, se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger, par attachement à la tradition des anciens ;
4- et au retour du marché, ils ne mangent pas avant de s’être aspergés d’eau, et ils sont attachés encore par tradition a beaucoup d’autres pratiques : lavage de coupes, de carafes et de plats.
5- Alors les pharisiens et les scribes demandèrent à Jésus : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ? Ils prennent leurs repas avec des mains impures. »
6- Jésus leur répondit : « Isaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites, ainsi qu’il est écrit : Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi.
7- C’est en vain qu’ils me rendent un culte ; les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains.
8- Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes. »
9- Il leur disait encore : « Vous rejetez bel et bien le commandement de Dieu pour établir votre tradition.
10- En effet, Moïse a dit : Honore ton père et ta mère. Et encore : Celui qui maudit son père ou sa mère sera mis à mort.
11-  Mais vous, vous dites : Supposons qu’un homme déclare à son père ou à sa mère : “Les ressources qui m’auraient permis de t’aider sont korbane, c’est-à-dire don réservé à Dieu”,
12- alors vous ne l’autorisez plus à faire quoi que ce soit pour son père ou sa mère ;
13- vous annulez ainsi la parole de Dieu par la tradition que vous transmettez. Et vous faites beaucoup de choses du même genre. »
14- Appelant alors la foule présente il leur dit : « Écoutez bien,
15- Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. »
16- Si quelqu'un a des oreilles pour entendre, qu'il entende ! "
17- Quand il eut quitté la foule pour rentrer à la maison, ses disciples l’interrogeaient sur cette parabole
18- Alors il leur dit : « Êtes-vous donc sans intelligence, vous aussi ? Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans l’homme, en venant du dehors, ne peut pas le rendre impur,
19- parce que cela n’entre pas dans son cœur, mais dans son ventre, pour être éliminé ? » C’est ainsi que Jésus déclarait purs tous les aliments.
20- Il leur dit encore : « Ce qui sort de l’homme, c’est cela qui le rend impur.
21- Car c’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses : inconduites, vols, meurtres,
22- adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure.
23- Tout ce mal vient du dedans, et rend l’homme impur. »
24- En partant de là, Jésus se rendit dans le territoire de Tyr. Il était entré dans une maison, et il ne voulait pas qu’on le sache. Mais il ne put rester inaperçu :  
25- une femme entendit aussitôt parler de lui ; elle avait une petite fille possédée par un esprit impur ; elle vint se jeter à ses pieds.
26- Cette femme était païenne, syro phénicienne de naissance, et elle lui demandait d’expulser le démon hors de sa fille.
27- Il lui disait : « Laisse d’abord les enfants se rassasier, car il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. »
28- Mais elle lui répliqua : « Seigneur, les petits chiens, sous la table, mangent bien les miettes des petits enfants ! » Alors il lui dit :
29- « À cause de cette parole, va : le démon est sorti de ta fille. »
30- Elle rentra à la maison, et elle trouva l’enfant étendue sur le lit : le démon était sorti d’elle.
31- Jésus quitta le territoire de Tyr ; passant par Sidon, il prit la direction de la mer de Galilée et alla en plein territoire de la Décapole.
32- Des gens lui amènent un sourd qui avait aussi de la difficulté à parler et supplient Jésus de poser la main sur lui.
33- Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, avec sa salive, lui toucha la langue.
34- Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : « Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! »
35- Ses oreilles s’ouvrirent ; sa langue se délia, et il parlait correctement.
36- Alors Jésus leur ordonna de n’en rien dire à personne ; mais plus il leur donnait cet ordre, plus ceux-ci le proclamaient.
37- Extrêmement frappés, ils disaient : « Il a bien fait toutes choses : il fait entendre les sourds et parler les muets. »

Evangile selon Saint Marc

1 - Les pharisiens et quelques scribes, venus de Jérusalem, se réunissent auprès de Jésus,

Nous avons donc là, une nouvelle polémique des plus fervents juifs du temps de Jésus qui se disent ‘’maître en écriture’’et qui en donnaient l’interprétation dans le temple et les synagogues. 

2 - et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c’est-à-dire non lavés.

Le litige ici dénoncé qu’ils opposent à Jésus, relève d’un point apparemment mineur de l’inconduite des disciples qui contrairement à la loi et surtout aux coutumes anciennes ne respectent pas les coutumes qui s’y rattachent.

3 - – Les pharisiens en effet, comme tous les Juifs, se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger, par attachement à la tradition des anciens ;

Pour les nouveaux croyants qui venaient à la foi, ignorant des usent et coutumes des hébreux, Marc est obligé d’expliquer longuement et minutieusement ce qui fait problème face à l’incompréhension des non-juifs qui pour eux, toutes ces traditions leur étaient inconnues.  

4 - et au retour du marché, ils ne mangent pas avant de s’être aspergés d’eau, et ils sont attachés encore par tradition a beaucoup d’autres pratiques : lavage de coupes, de carafes et de plats.

Toutes ces pratiques minutieuses remontent de fait, du temps de Moïse, qui l’inscrivit dans la loi, pour préserver le peuple élu dans son intégrité socio-religieuse, interdisant ainsi tout contact avec des personnes déclarées impures, (Lv 11 à 16)  

5 - Alors les pharisiens et les scribes demandèrent à Jésus : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ? Ils prennent leurs repas avec des mains impures. »

Dans la vie courante, au retour des lieux publics et surtout des marchés, les israélites se sentent rituellement impurs, pour avoir même de façon non ostentatoire, côtoyée des païens et des pécheurs ! Leurs abondantes purifications avant de se nourrir venaient donc de ce que la loi prescrivait sur ce point. Ils amplifient bien sûr leur propos en déclarant ainsi ouvertement l’impureté flagrante et le laxisme dont faisait couramment usage les disciples de Jésus. 

6 - Jésus leur répondit : « Isaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites, ainsi qu’il est écrit : Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi.

L’invective de Jésus ne se fait pas attendre ! Sans ambages, il commence par dénoncer l’hypocrisie de ses adversaires, par leurs faussetés. Comme il s’adresse à des spécialistes en écriture, Jésus s’en réfère donc. (Is 29,13)

7 - C’est en vain qu’ils me rendent un culte ; les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains.

Déjà le prophète Osée, huit siècles avant Jésus, dénonçait ses compatriotes de rendre à Dieu un culte sans âme. (Os 5, 21 à 25). De cette façon persiflant, il renvoie les scribes et les pharisiens devant leurs propres exactions, avec en surcroît, par ce fait, une offense directe à Dieu 

8 - Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes. »

Jésus n’a pas peur de reprendre ce jugement sévère concluant qu’ils substituent par des traditions toutes humaines, la parole de Dieu. L’accusation portée est d’une grande gravité, et les détracteurs du Maître l’ont bien comprise. 

9 - Il leur disait encore : « Vous rejetez bel et bien le commandement de Dieu pour établir votre tradition. 

Jésus qui connaît bien les ponts précis de l’écriture, sur la loi écrite par Moïse, entame une discussion libre entre ‘’Rabbis', (donc de Maître à maître), et prend un exemple frappant. Celui des vœux (Voire versets 10 à 13). Il les renvoie ainsi de façon flagrante à un détournement hypocrite de la loi à leurs profits. Jésus n’hésite pas à montrer ouvertement leurs perversités. 

Evangile selon Saint Marc

10 - En effet, Moïse a dit : Honore ton père et ta mère. Et encore : Celui qui maudit son père ou sa mère sera mis à mort.

Jésus n’hésite pas à citer ici les commandements que Dieu donna à Moïse sur le mont Horeb. (Ex 20,12) Bien sur ces deux commandements font échos à une discipline des plus exigeante du devoir des enfants envers leurs parents. Le respect dû aux parents se reflète dans le respect dû à Dieu.  

11 - Mais vous, vous dites : Supposons qu’un homme déclare à son père ou à sa mère : “Les ressources qui m’auraient permis de t’aider sont korbane, c’est-à-dire don réservé à Dieu”,

Par une casuistique qui leur est familière, les pharisiens parviennent ainsi faussement à contourner un point essentiel de la parole de Dieu, l’aide dû aux parents. Depuis la nuit des temps, les parents comptaient dans leur vieillesse sur leurs enfants pour les entretenir et finir dignement leur vie. 

12 - alors vous ne l’autorisez plus à faire quoi que ce soit pour son père ou sa mère ;

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13 - vous annulez ainsi la parole de Dieu par la tradition que vous transmettez. Et vous faites beaucoup de choses du même genre. »

Par ce subterfuge, et dans l’esprit de faire de cet argent une donation au temple, des soi-disant défenseurs de la loi et de la tradition sacrée la plus ancienne, à annuler la parole de Dieu à leur hypocrite profit. Jésus met ainsi ses détracteurs devant une faute qu’il déclare ainsi pratiquement impardonnable. Osé changer la parole Divine pour leur propre profit. La sévérité du propos est hors d’atteinte pour les détracteurs du Messie. 

14 - Appelant alors la foule présente il leur dit : « Écoutez bien, 

A ce point de la discussion, Jésus élargit son auditoire restreint jusqu’alors, à une foule plus importante pour bien faire comprendre jusqu'où allait ma perfidie des scribes et des pharisiens. IL tient à démontrer ouvertement la lâcheté dont ils font preuve pour mettre tout à leurs profits.  

15 - Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. »

Jésus prononce alors une parabole qui portera dans la tradition juive une contrevenance aux coutumes juives par excellence. La nouvelle loi sur le pur et l’impur. Démystifiant ainsi toutes les allégories que les soi-disant socio-religieux avaient comme coutumes de prônaient afin d’infliger aux dissidents de fortes pénalités non usuelles dans la loi, mais qu’ils avaient inventé pour faire valoir leur connaissance des écritures et ainsi régner en maître. 

16 - Si quelqu'un a des oreilles pour entendre, qu'il entende ! " 

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17 - Quand il eut quitté la foule pour rentrer à la maison, ses disciples l’interrogeaient sur cette parabole

Bien entendu les disciples n’ont toujours pas compris les propos du Maître et demandent à Jésus en aparté de leur expliquer cette nouvelle loi sur le pur et l’impur. Selon eux et la tradition juive, les propos de Jésus leur semblaient étranges, voire même dissonant avec ce qu’ils avaient uses et coutumes de faire. 

18 - Alors il leur dit : « Êtes-vous donc sans intelligence, vous aussi ? Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans l’homme, en venant du dehors, ne peut pas le rendre impur,

Jésus et un peu dépité par la demande de ses disciples. Il leur reproche en premier lieu leur allergie constante à saisir quelque chose de son enseignement. Puis avec mansuétude il leur explique comme toujours, et leur donne la clé de l’énigme. Ainsi, de façon dissimulée, il en refaire à la volonté divine de son Père qui, pour nourrir l’humanité lui donna tout comme nourriture afin que leur métabolisme n’ai à en souffrir.

Evangile selon Saint Marc

19 - parce que cela n’entre pas dans son cœur, mais dans son ventre, pour être éliminé ? » C’est ainsi que Jésus déclarait purs tous les aliments.

Et la suite dans ce verset, vient corroborer ses dires. Il y a une grande différence entre ce qui entre dans le cœur, par le son et la parole, que ce qui entre dans le ventre. Tout peut être éliminé, dans le cœur comme dans le ventre, mais de façon très différente. Jésus instaure donc une nouvelle approche de la loi sur les aliments, qui jusqu’alors étaient un sujet tabou. C’était uniquement ce qui avait été prescrit dans la loi de Moïse qui faisait loi. 

[A l’époque MoÏse, lorsqu’il écrivit la loi sur les aliments à consommer, afin d’éviter que le peuple élu ne se pervertisse au contact des infidèles qu’il côtoyé par nécessité, et pour éviter selon les animaux consommés des maladies graves, notamment dans ces pays d’orient ou il fait très chaud, avait désignait les animaux et les aliments a consommés ainsi la façon coutumière de les faire cuire ainsi que de les ingurgité. Bien entendu, scribes et pharisiens en avaient ajoutés tant soit peu une bonne quantité qui n’avait rien à voir avec ce que Moïse avait prescrit. Mais l’inculturation de la populace faisait que par ces divers travers, les hommes de loi et de religion maintenaient une pression constante sur le peuple.] 

20 - Il leur dit encore : « Ce qui sort de l’homme, c’est cela qui le rend impur.

Et il leur donna cet explication, clé de l’énigme. Ce qui souille l’humain, n’est pas ce qu’il intègre comme nourriture et qui est finalement éliminé par le circuit digestif, non, ce sont les pensées qui sortent du cœur qui sont le plus souvent perfides. Jésus indirectement s’en prend aux détracteurs qui eux comprennent parfaitement la moralités des suggestions du Maître et cela les exaspèrent d’autant plus qu’ils se reconnaissent dans les propos de Jésus. Ouvertement ils ne peuvent le contredire, jésus était tenu comme un prophète, mais visés déjà son inculpation et sa mort. 

21 - Car c’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses : inconduites, vols, meurtres,

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22 - adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure.

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23 - Tout ce mal vient du dedans, et rend l’homme impur. »

Jésus cite en reprenant la longue liste qui correspond avec le catalogues des vices que l’on trouve chez les moralistes de ce temps ; (Ga 5,19à21) Dans lka bible le cœur de l’humain est le siège des pensées et des affections qui souillent l’être en soit. C’est là que naissent les perversions morales et que cite ici Jésus. La liste et longue et non exhaustive.

[On pourrait croire selon les propos de jésus que Jésus a perdu de vue le conflit du départ qui l’opposait aux pharisiens. Il n’en est rien. Une phrase souligne parfaitement la leçon dominante du Maître. Cela porte avant tout sur les règles alimentaires suivies par les juifs fervents, qui scrupuleusement faisaient ce que les scribes leurs ordonnaient de mettre en pratiques. Ils avaient donc, toute une longue gamme d’aliments qui était pur ou impur strictement interdit à la consommation. Tout de go, Jésus déclare périmées ces traditions qui avaient pour effet de scinder en deux blocs la société : les bons et les mauvais. Il y avait d’un côté les pharisiens dont les scribes qui majoritairement en faisait partie, (pharisiens signifie ‘’séparés’’, mis à part, en somme les pures,) et de l’autre côté les gens impurs infréquentables, pécheurs, et biens d’autres choses encor. Jésus, d’un seul coup, selon ses propos vient d’établir une société ouverte. Ainsi ce faisant le porte-parole de Dieu, il entre en communication avec tous ceux qui sont victimes de la discrimination sociale et religieuse, entretenue par le parti des purs et durs. Jésus ose prendre ses repas avec des gens impurs, des exclus comme les publicains, les prostituées, les soldats, les romains, les infidèles…toute une panoplie de gens qui par cette nouveauté établie bouscule les fâcheux cloisonnements du temps.]  

24 - En partant de là, Jésus se rendit dans le territoire de Tyr. Il était entré dans une maison, et il ne voulait pas qu’on le sache. Mais il ne put rester inaperçu :

Jusqu’ici, Jésus avait l’habitude de se cantonner en Galilée. Il se rend maintenant dans la ville de Tyr et le territoire qui l’entoure. Tyr se situe au Nord-Ouest de lac de Tibériade, en plein pays païen. Il s’agit de nos jours de la Syro- Phénicie Ainsi commence le premier séjour prolongé de Jésus et de ses disciples hors des terres Israélite.

[Jusqu’à présent, Jésus n’avait fait qu’une incursion rapide en partie avortée, en Décapole, situé à l’Est du fleuve Jourdain. Maintenant il va ouvrir une véritable mission chez les païens, qui va se poursuivre même au-delà de la deuxième multiplication des pains. (Nous verrons cela plus tard) Ce voyage inaugural et missionnaire, Jésus l’à déjà préparer dans les propos tenus avec les scribes et les pharisiens dans les versets précédents qui l’opposait sur le pur et l’impur. Pour Jésus, nous l’avons vu et compris, les païens ne sont pas des infréquentables, Bien au contraire, c’est aussi pour eux, qu’Il est sorti du Père pour les réconcilier aussi avec Lui. Il faut savoir cependant que sa venue chez les païens pose un sérieux et grave problème. De façon ancestrale, une haine véritable et farouche dresse juifs contre payens. La loi écrite par Moïse interdits toujours (et encore actuellement) les contacts entre-eux. Moïse, avait compris que la faiblesse humaine aurait eu le dessus sur les in tentions de ses compatriotes, et afin de préserver le peuple élu des dérives commises par les peuples étranger, dit païens, et pour éviter que ces dérives n’atteignent pas les hébreux et les pervertisses, il avait fermement prescrit qu’aucun contact, hors transaction et échange ne pouvait et ne devait être possible entre le peuple hébreu et les autres peuples. C’est pourquoi, Jésus, bien au fait de ces prescriptions, vient dira-t-on presque incognito en terre païenne, même si finalement, et nous allons le voir, il ne réussit pas à s’y cacher totalement et véritablement.] 

25 - une femme entendit aussitôt parler de lui ; elle avait une petite fille possédée par un esprit impur ; elle vint se jeter à ses pieds.

Dans ce verset, Marc fait comprendre que déjà la renommée du Maître a franchi les frontières. A peine arrivée, il est déjà assailli. L’étrangère qui vient le solliciter fait preuve d’une grande audace et aussi d’une grande confiance. D’abord par ce qu'en tant que femme elle ose s’adresser à un homme, ensuite par ce qu’il s’agit du Rabbi juif, (nom donné au maître qui juif enseigner la loi), et enfin par ce que fait confiance simplement par ouï-dire des facultés de ce rabbi. 

26 - Cette femme était païenne, syro phénicienne de naissance, et elle lui demandait d’expulser le démon hors de sa fille.

Marc souligne ici avec force le caractère très audacieux de cette femme, vis-à-vis de la situation. Comme préciser en aparté, il s’agit bien d’une femme, Païenne, de nationalité dite aujourd’hui de Libanaise, et voudrait, confiante, que Jésus expulse le démon qui habite sa fille. Notons qu’elle ne dit pas que sa fille est malade, mais bien qu’elle soit habitée par un démon.

27 - Il lui disait : « Laisse d’abord les enfants se rassasier, car il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. »

Jésus semble de prime abord recevoir cette demande avec réticence. Sa réponse immédiate prend même l’allure de non-recevoir. En citant les « enfants », Jésus fait allusion au peuple juif en priorité. Il interpelle la femme en spécifiant que sa venue n’est désignée qu’aux enfants perdus de la nation Juive, et que c’est à eux en premier qu’il se doit de leur annoncer la Bonne Nouvelle ! Même adoucies dans la bouche du Maître, les paroles de Jésus traitant les infidèles de « petits chiens » sont fortement sévères et dégradables. Les juifs affichaient un profond mépris pour ces étrangers qu’ils traitaient sans vergogne de chiens, dédain d’autant plus caricaturale que les chiens n’étaient nullement ni considérés, ni apprécier. 

28 - Mais elle lui répliqua : « Seigneur, les petits chiens, sous la table, mangent bien les miettes des petits enfants ! » Alors il lui dit :

Certes que derrière l’attitude réservée et sévère de Jésus, se profile le mur d’incompréhension et d’incompatibilité qui séparé juifs et païens. Mais la venue de Jésus au-delà des frontières culturelles et religieuses d’Israël ouvre une forte brèche dans ce mur et du reste la femme s’engouffre dans cette précieuse ouverture du fait de la présence d Jésus en ces lieux, et avec une confiance admirable, elle montre au Messie que les étrangers sont capables, eux aussi, de recueillir et de se contenter, ne fut-ce que de quelques miettes, de la nourriture par Lui offerte au peuple élu. 

Evangile selon Saint Marc

29 - « À cause de cette parole, va : le démon est sorti de ta fille. »

Jésus ne s’y trompe pas. Il voit là dans ces propos une véritable profession de foi. Lorsque Jésus rencontre la foi, même chez des étrangers, Il n’hésite pas à donner un signe du Royaume de Dieu. La guérison de la fille, opérée à distance, est symbolique de ce qui est en train de se passer en profondeur. Jésus par ce geste, commence à renverser les barrières qui séparaient le monde juif des païens

30 - Elle rentra à la maison, et elle trouva l’enfant étendue sur le lit : le démon était sorti d’elle. 

Dans cet épisode, Marc veut faire comprendre, à Rome où il se trouve, au nouveau arrivé dans la foi, lorsqu’il rédige son évangile, que pour tous les chrétiens, cette attitude de Jésus est un appel pressant pour que la foi des étrangers soit aussi accueillie et que cela leur confère aussi le droit d’assister au banquet messianique. L’Évangile ne connaît pas de frontière. Quelle que soit leur situation originelle de culture et de croyance, la foi ouvre à tous les humains la source du salut.

31 - Jésus quitta le territoire de Tyr ; passant par Sidon, il prit la direction de la mer de Galilée et alla en plein territoire de la Décapole.

Poursuivant sa pérégrination, Jésus change de cap. Il passe maintenant de l’Ouest de lac de Tibériade (Tyr et Sidon, c’est-à-dire le Liban actuel) carrément à l’Est, dans le territoire de la Décapole (c’est-à-dire la Jordanie actuel). Il sillonne donc la terre païenne pour poursuivre sa mission.

[Notons au passage, que Marc est le seul des quatre évangélistes à rapporter cette guérison d’un sourd et bègue de surcroît. Comme Jésus vient de guérir la fille d’une femme païenne, il accorde ses bien faits envers un autre païen. Là encore le renommé du Maître semblé avoir grandement franchi les frontières d’Israël, puisque dès que l’on est au courant de sa venue, les foules se pressent pour lui apporter des malades.] 

32 - Des gens lui amènent un sourd qui avait aussi de la difficulté à parler et supplient Jésus de poser la main sur lui.

Guérisseur ou Messie, le fait est incontestable sur la renommée de Jésus en terre païenne. Là encore se situe bon gré mal gré, un acte de foi même si non reconnu par la foule qui amène à Jésus ce malade. Le geste est là, le désir est là, la supplique est là. Tout est relié à la foi. 

33 - Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, avec sa salive, lui toucha la langue.

Mais le récit présente une originalité d’un aspect étrange. Jésus n’opère pas sur le malade comme on lui demande et comme il la fait jusque-là directement selon son habitude, par une simple imposition des mains ! Non ! Jésus entraîne l’homme à l’écart, et procède sur lui à l’attouchement des organes atteints. Cela semble des plus étrange et notre sensibilité moderne peut être choquée par notre souci d’hygiène. Mais portons-nous à l’époque où Jésus opère ce miracle! Il ne fait qu’emprunter à la médecin, et de son temps certains de ses usages.Le contact physique localisé et la salive sont sources présentées comme porteuses de vie, proche de la parole.

[Pourquoi Jésus emprunte-t-il cet usage ? Etait-il pour lui nécessaire de faire ces gestes étranges ? Ne pouvait-il pas comme toujours agi différemment que la façon de faire de ses contemporains ? Quelle leçon tirée de cette action ?] 

34 - Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : « Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! »

L’attitude de Jésus de prier le Père, son soupir étant l’expression d’une œuvre difficile à faire, et le mot même prononcé en Araméen, sont précieux comme indice d’historicité de cette guérison. En plein territoire païen, Jésus se conforme aux usages et à la pratique médicale de son temps, même si sa façon d’agir diffère quelque peu. ( Ce type de médication se rencontre abondamment dans les récits des miracles de l’époque) 

35 - Ses oreilles s’ouvrirent ; sa langue se délia, et il parlait correctement.

L’effet du geste et de la parole ne tarde pas à faire effet. Le sourd se met à entendre et à parler correctement. Alors qu’il buttait sur les mots qu’il prononçait, il s’exprime à présent spontanément avec une certaine aisance. Le miracle est accompli, que va -t-il se passer à présent. 

36 - Alors Jésus leur ordonna de n’en rien dire à personne ; mais plus il leur donnait cet ordre, plus ceux-ci le proclamaient.

Cet heureux but acquit, on pourrait en rester là, mais Marc souligne une fois de plus la nécessité du secret messianique. Jésus une fois de plus impose le silence à cet homme maintenant guéri comme jadis au lépreux, (chapitre 1, verset 44 que nous avons déjà vue) ainsi qu’à la famille de la fillette morte (chapitre 5, verset 43, un peu plus haut dans cet évangile). Dans tous ces cas, Jésus a manifesté indéniablement la puissance de Dieu qui l’habite, mais il ne veut pas que prématurément que la reconnaissance de sa messianité soit publiée. On pourrait alors se tromper sur le genre de Messie qu’il entend être et paraître. (Ce titre de Messie, comme envoyé de Dieu, ne lui sera conféré que plus tardivement par la bouche de l’apôtre Pierre et ne recevra sa pleine signification qu’au moment de sa passion, par sa mort et sa résurrection.) 

37 - Extrêmement frappés, ils disaient : « Il a bien fait toutes choses : il fait entendre les sourds et parler les muets. »

Mais dans l’immédiat, Marc relève avec éclat que la consigne du Maître n’est pas du tout respectée. La consigne du silence de Jésus est sciemment violée. Il faut y voir que la Bonne Nouvelle du Salut est aussi arrivée chez les païens et c’est largement et rapidement répandue. Cette profession de foi opérée par le Messie auprès des humains se rapporte directement à la prophétie d’Isaïe (35, 5-6) « Il fera entendre les sourds et parler les muets ». Nous sommes en plein dedans, que ce soit à l’intérieur ou hors des frontières d’Israël, comme de nos frontières actuelles. 

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