Evangiles
Synoptiques

Evangiles selon Saint Marc, Saint Matthieu,
Saint Luc et en complément Saint Jean


Ce site est destiné à l’étude des évangiles et a leur meilleure compréhension.
Les trois premiers dits synoptiques, attribués à St Marc, St Matthieu et St Luc...
et aussi l’évangile selon St jean, qui complète les écrits apostoliques avec une étude sur l’Esprit Saint 

Saint Marc

Communément accepté par les Pères de l'Église, découvrir ou redécouvrir le premier Evangile écrit par St Marc, d’après son écoute pendant la prédication de St Pierre à la communauté ecclésiale naissante de Rome.

Saint Matthieu

Ce colleteur d’impôts à Capharnaüm est celui qui met le plus en valeur par ses écrits la continuité entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance, afin de démontrer que Jésus est le Messie annoncé par les prophètes, attendu par Israël.  

Saint Luc

Sous la plume de ce médecin lettré, compagnon de ST Paul, la Bonne Nouvelle annoncée chante un véritable cantique de grâce et d’amour, avec joie et optimisme, nous rapportant les détails de la Sainte Famille, depuis l’Annonciation, la naissance et l’enfance de Jésus.

Saint Jean

Intime du Christ, ses écrits sont un éblouissant témoignage de la vie du Messie, de sa transfiguration, des miracles accomplis, de l’agonie, de la mort de Jésus en croix, de sa mise au tombeau et de sa résurrection au matin de Pâques.

L'Esprit Saints

Qu'est ce que l'Esprit Saint ? Comment l'expliquer ?
Comment se manifeste t-il ?
Essayons ensemble d'y voir plus clair.

Jésus

Spontanément, lorsque vous pensez à Jésus ou quand vous parlez de Lui, comment l’appelez-vous ?
Jésus, Christ, Seigneur, Dieu, …ou autrement !

Évangile de Jésus, le Christ de Dieu
selon Saint-Jean 

Chapitre 19

1- Alors Pilate prit Jésus et le fit flageller.
2- Et les soldats ayant tressé une couronne d'épines, la mirent sur sa tête, et le revêtirent d'un manteau de pourpre;
3- Puis s'approchant de lui, ils disaient: "Salut, roi des Juifs!" et ils le souffletaient.
4- Pilate sortit encore une fois et dit aux Juifs: "Voici que je vous l'amène dehors, afin que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun crime."
5-  Jésus sortit donc, portant la couronne d'épines et le manteau d'écarlate, et Pilate leur dit: "Voici l'homme."
6- Lorsque les Princes des prêtres et les satellites le virent, ils s'écrièrent: "Crucifie-le, crucifie-le!" Pilate leur dit: "Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le; car pour moi, je ne trouve aucun crime en lui."
7- Les Juifs lui répondirent: "Nous avons une loi, et d'après notre loi, il doit mourir, parce qu'il s'est fait Fils de Dieu"
8- Ayant entendu ces paroles, Pilate fut encore plus effrayé.
9- Et rentrant dans le prétoire, il dit à Jésus: "D'où es-tu?" Mais Jésus ne lui fit aucune réponse.
10- Pilate lui dit: "C'est à moi que tu ne parles pas? Ignores-tu que j'ai le pouvoir de te délivrer et le pouvoir de te crucifier?"
11- Jésus répondit: "Tu n'aurais sur moi aucun pouvoir, s'il ne t'avait pas été donné d'en haut. C'est pourquoi celui qui m'a livré à toi à un plus grand péché."
12- Dès ce moment, Pilate cherchait à le délivrer. Mais les Juifs criaient, disant: "Si tu le délivres, tu n'es point ami de César; quiconque se fait roi, se déclare contre César."
13- Pilate, ayant entendu ces paroles, fit conduire Jésus dehors, et il s'assit sur son tribunal, au lieu appelé Lithostrotos, et en hébreu Gabbatha.
14- C'était la Préparation de la Pâque, et environ la sixième heure. Pilate dit aux Juifs: "Voici votre roi."
15- Mais ils se mirent à crier: "Qu'il meure! Qu'il meure! Crucifie-le." Pilate leur dit: "Crucifierai-je votre roi?" les Princes des prêtres répondirent: "Nous n'avons de roi que César."
16- Alors il le leur livra pour être crucifié.
17- Et ils prirent Jésus et l'emmenèrent. Jésus, portant sa croix, arriva hors de la ville au lieu nommé Calvaire, en Hébreu Golgotha;
18- C'est là qu'ils le crucifièrent, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu.
19- Pilate fit aussi une inscription, et la fit mettre au haut de la croix; Elle portait ces mots: "Jésus de Nazareth, le roi des Juifs."
20- Beaucoup de Juifs lurent cet écriteau, car le lieu où Jésus avait été crucifié était près de la ville, et l'inscription était en hébreu, en grec et en latin.
21- Or les princes des prêtres des Juifs dirent à Pilate: "Ne mets pas: Le roi des Juifs, mais que lui-même a dit: Je suis le roi des Juifs."
22- Pilate répondit: "Ce que j'ai écrit, je l'ai écrit."
23- Les soldats, après avoir crucifié Jésus, prirent ses vêtements, et ils en firent quatre parts, une pour chacun d'eux. Ils prirent aussi sa tunique: c'était une tunique sans couture, d'un seul tissu depuis le haut jusqu'en bas.
24- Ils se dirent donc entre eux: "Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera."; afin que s'accomplît cette parole de l'Écriture: "Ils se sont partagé mes vêtements, et ils ont tiré ma robe au sort." C'est ce que firent les soldats.
25- Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie-Madeleine.
26- Jésus ayant vu sa mère, et auprès d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère: "Femme, voici ton fils."
27- Ensuite il dit au disciple: "Voilà ta mère." Et depuis cette heure-là, le disciple la prit chez lui.
28- Après cela, Jésus sachant que tout était maintenant consommé, afin que l'Écriture s'accomplît, dit: "J'ai soif."
29- Il y avait là un vase plein de vinaigre; les soldats en remplirent une éponge, et l'ayant fixée au bout d'une tige d'hysope, ils l'approchèrent de sa bouche.
30- Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit: "Tout est consommé", et baissant la tête il rendit l'esprit.
31- Or, comme c'était la préparation, de peur que les corps ne restassent sur la croix pendant le sabbat, car le jour de ce sabbat était très solennel, les Juifs demandèrent à Pilate qu'on rompît les jambes aux crucifiés et qu'on les détachât.
32- Les soldats vinrent donc, et ils rompirent les jambes du premier, puis de l'autre qui avait été crucifié avec lui.
33- Mais quand ils vinrent à Jésus, le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes.
34- Mais un des soldats lui transperça le côté avec sa lance, et aussitôt il en sortit du sang et de l'eau.
35- Et celui qui l'a vu en rend témoignage, et son témoignage est vrai; et il sait qu'il dit vrai, afin que vous aussi vous croyiez.
36- Car ces choses sont arrivées afin que l'Écriture fût accomplie: "Aucun de ses os ne sera rompu."
37- Et il est encore écrit ailleurs: "Ils regarderont celui qu'ils ont transpercé."
38- Après cela, Joseph d'Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate d'enlever le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Il vint donc, et prit le corps de Jésus.
39- Nicodème, qui était venu la première fois trouver Jésus de nuit, vint aussi, apportant un mélange de myrrhe et d'aloès, d'environ cent livres.
40- Ils prirent donc le corps de Jésus, et l'enveloppèrent dans des linges, avec les aromates, selon la manière d'ensevelir en usage chez les Juifs.
41- Or, au lieu où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin, et dans le jardin un sépulcre neuf, où personne n'avait encore été mis.
42- C'est là, à cause de la Préparation des Juifs, qu'ils déposèrent Jésus, parce que le sépulcre était proche. 

19,1- Alors Pilate prit Jésus et le fit flageller 

Pilate, ne l’ayant nullement reconnu coupable, n’aurait pas dû faire flageller Jésus. Mais il le fit pour que la foule s’apaise et soit satisfaite. Certes, cela aurait dû suffire à calmer colère, mais cela ne fût pas suffisant à calmer la haine que les autorités religieuses avaient provoquée contre Jésus.   

19,2- Et les soldats ayant tressé une couronne d'épines, la mirent sur sa tête, et le revêtirent d'un manteau de pourpre; 

Les soldats, par complaisance pour la foule ou par pure cruauté, se moquent de lui par dérision lui mettant sur la tête une couronne, marque de la royauté, que seuls les rois peuvent ceindre. Le manteau rouge fait aussi partie des attributs dus au rang des grands dignitaires romains, notamment des autorités, voire plus haut encore à la dignité royale. Toutes ces marques de dérision achèvent les diverses prophéties dites à l’encontre du Messie (Is 28,5- Jr 4,3- )

19,3- Puis s'approchant de lui, ils disaient: "Salut, roi des Juifs!" et ils le souffletaient. 

Il ne s’agit pas d’une marque de révérence envers le Christ, mais de la dérision, suivie de l’opprobre qui lui est fait par les gifles qu’ils lui infligeaient ? Sans que Jésus ne se rebiffe, ni ne se plaigne du mauvais traitement  

19,4- Pilate sortit encore une fois et dit aux Juifs: "Voici que je vous l'amène dehors, afin que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun crime." 

Pilate essaie une fois de plus de se soustraire à la demande des juifs, se cantonnant derrière une explication par laquelle il s’efforce de libérer Jésus alléguant son innocence, ne voulant nullement condamner Jésus. À ses yeux, la question juive de la loi ne le concernait pas et il ne voulait pas compromettre Rome.  

évangile selon saint jean - évangiles synoptiques

19,5- Jésus sortit donc, portant la couronne d'épines et le manteau d'écarlate, et Pilate leur dit: "Voici l'homme." 

Pilate fait sortir Jésus sur le prétoire, présente Jésus dans l’état où il est tourné en dérision par les gardes, pour qu’au moins la foule se calme, montrant le Christ Jésus non pas dans sa gloire, mais couvert d’opprobre.parlant avec mépris de ce qu’un homme ainsi méprisé veuille usurper pour lui la royauté.    

19,6- a).Lorsque les Princes des prêtres et les satellites le virent, ils s'écrièrent: "Crucifie-le, crucifie-le!" b).Pilate leur dit: "Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le; car pour moi, je ne trouve aucun crime en lui." 

a).L’Évangéliste montre ici l’effet du Christ sur les Juifs, car le voyant déchu et flagellé, leur haine ne se refroidit pas , ne se calme pas, mais grandit et les brule d’avantage. Ils ne se contentent pas de n’importe quelle mort, mais ils réclament la plus infâme, celle de la croix. La mort la plus odieuse, réservée aux assassins, aux bandits, aux zélotes qui luttaient contre l’oppresseur.

b). Pilate, ne voyant une fois de plus en Jésus aucune raison valable de le faire mourir, s’efforce de le libérer alléguant encore son innocence ! Il veut se montrer impartial et non inique ! Par ce refus de crucifier Jésus, il démontre une certaine compassion.   

19,7- a).Les Juifs lui répondirent: "Nous avons une loi, et d'après notre loi, il doit mourir, b).parce qu'il s'est fait Fils de Dieu" 

a) Mais la foule, poussée par les autorités religieuses toujours présentes, réaffirme a nouveau la faute de Jésus, se faisant passer pour le Christ, soit le Messie attendu par Israël ! Ils semblaient avoir compris, à partir des réponses que Jésus avait faites à Pilate, que celui-ci n’était pas contre cet homme qui ambitionnait la royauté. Ils voyaient que Pilate était extrêmement troublé, au point de ne pas vouloir faire périr Jésus et demandant s’il n’y avait pas, selon leur loi, un autre crime qui justifierait sa condamnation à mort.

b) Ainsi les autorités religieuses avancent alors le crime qu’elles lui reprochent, un crime contre la loi juive, celui de se faire l’égal de Dieu, en se proclamant son CHRIST.  

19,8- Ayant entendu ces paroles, Pilate fut encore plus effrayé. 

L’Évangéliste nous précise dans ce verset que d’entendre les Juifs déclarer que Jésus se fait l’égal de Dieu provoque l’effroi de Pilate, qui doute subitement d’agir au mieux des intérêts de Rome en ne faisant pas d’investigations plus poussées. 

19,9- Et rentrant dans le prétoire, il dit à Jésus: "D'où es-tu?" Mais Jésus ne lui fit aucune réponse. 

Pilate ébranlé par cette annonce et pris de crainte ramène donc Jésus au prétoire et l’interroge à nouveau ! Il voulait savoir si vraiment Jésus était vraiment un dieu ou s’il avait des origines divines, croyances très répandues a cette époque. Mais Jésus, pour lui montrer qu’Il ne voulait pas être vainqueur par des paroles, et parce qu’Il était venu pour souffrir, lui qui devait être immolé pour les péchés du monde, ne lui fit pas de réponse.  

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19,10- Pilate lui dit: "C'est à moi que tu ne parles pas? Ignores-tu que j'ai le pouvoir de te délivrer et le pouvoir de te crucifier?" 

Pilate, dès ce moment se montre plus arrogant, blâme le silence volontaire de Jésus, et fait étalage de son pouvoir pour essayer de le déstabiliser et de le contraindre à parler, faute de quoi, il se serait condamné lui-même.

19,11- Jésus répondit: "Tu n'aurais sur moi aucun pouvoir, s'il ne t'avait pas été donné d'en haut. C'est pourquoi celui qui m'a livré à toi a un plus grand péché." 

Jésus s’efforce alors d’instruire Pilate sur l’origine de son pouvoir et par son entêtement, le met devant la grandeur de son crime. « Si tu a quelque pouvoir, ce n’est pas par toi-même, mais parce qu’il t’a été donné d’en haut, c'est-à-dire par le Dieu tout-puissant, de qui vient tout pouvoir » ! Lui rappelant ainsi que son pouvoir est minime car soumis à un pouvoir plus grand, le pouvoir de Rome. Ainsi, Jésus démontre par cette réponse que celui qui l’a remis entre ses mains et au pouvoir de Rome a commis un plus grand péché ! Le Sanhédrin au complet le livre par jalousie, alors que lui Pilate, pêche par crainte d’une autorité supérieure à laquelle il est soumis. 

19,12- Dès ce moment, Pilate cherchait à le délivrer. Mais les Juifs criaient, disant: "Si tu le délivres, tu n'es point ami de César; quiconque se fait roi, se déclare contre César." 

Saisi de crainte par l’effet de sa réponse et par le fait qu’il ne trouvait en Jésus aucun motif de condamnation, Pilate cherchait absolument et avec une fermeté d’esprit, à relâcher Jésus.
Les Juifs avaient précédemment imputé à Jésus un crime contre la Loi juive, crime dont la loi romaine n’avait pas à se soucier, dés lors que la religion juive était reconnue par l’autorité romaine et qu’ils avaient ainsi la possibilité de régler entre Juifs leurs problèmes religieux.
C’est pourquoi les autorités religieuses imputent en plus au Christ un crime que l’autorité romaine est dans l’obligation de retenir !
Pour peser sur la décision de Pilate ils exposent bien fort, à qui veut l’entendre, le péril qui menace Pilate s’il ne rend pas cette accusation au premier degré, car en relâchant Jésus, qui se disait roi, Pilate désavouerait l’amitié de César, et se dresserait alors officiellement contre Rome. César ne supporterait pas un tel outrage de la part d’un subalterne.  

19,13- Pilate, ayant entendu ces paroles, fit conduire Jésus dehors, et il s'assit sur son tribunal, au lieu appelé Lithostrotos, et en hébreu Gabbatha. 

Pilate entendant alors ces paroles fut pris de panique, car il craignit un complot contre lui de la part des Juifs qui auraient pu faire savoir à César son comportement. En effet, il ne pouvait pas mépriser César qui lui avait octroyé par amitié le poste qu’il occupait en Israël ! S’il pouvait ignorer une loi religieuse propre à cette nation, il ne pouvait pas négliger une attaque directe contre César.
Qui se faisait ou se proclamait roi, se levait contre l’autorité romaine et contre César en personne. Pilate se mit donc à siéger dans son tribunal, nom donné au lieu où le Tribun, qui avait l’autorité de Rome, se chargeait de statuer sur les causes particulières que le peuple lui exposait, et de rendre sa justice. Le lieu ainsi appelé était un emplacement pavé à la mode romaine, alors qu’en Hébreu il correspondait a un lieu dit d’amoncellement de pierres érigé sur une hauteur.  

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19,14- C'était la Préparation de la Pâque, et environ la sixième heure. Pilate dit aux Juifs: "Voici votre roi."

Chez les hébreux, la préparation de la Pâque est un moment solennel entre tous. Le jour de sabbat est déjà différent des autres, mais en plus au moment de cette grande fête (appelé Parascéve) qui remémorait pour ce peuple la sortie d’Égypte et leur libération par Moïse de l’oppression et de l’esclavage, le sabbat revêtait une importance capitale à laquelle aucun Juif ne se substituait. Pilate décrit ensuite le mode de l’ordre retenu par lui pour la condamnation ! VOICI VOTRE ROI (ceci comme pour dire : Il est étonnant que vous craigniez de l’avoir pour roi, lui qui est ainsi humilié et méprisé, et qui ne menace réellement aucun royaume !)   

19,15- Mais ils se mirent à crier: "Qu'il meure! Qu'il meure! Crucifie-le." Pilate leur dit: "Crucifierai-je votre roi?" les Princes des prêtres répondirent: "Nous n'avons de roi que César."

St Jean nous démontre ici, la haine que les religieux avaient contre Jésus, nullement attendris par ses blessures, insinuant qu’ils le méprisaient et qu’ils ne pouvaient ni le voir ni l’accepter comme roi. Puis Pilate invoque le déshonneur des Juifs, car la crucifixion était un déshonneur ignominieux, surtout exécuté par des étrangers dans ce pays, en invoquant avec malice une fois de plus, la soi-disant royauté de cet homme !
Mais par leurs réponses avilissantes, aussi bien pour eux que pour toute la nation d’Israël, ils se soumirent eux-mêmes à une servitude perpétuelle, en refusant la royauté céleste envoyée par le Seigneur, et en acceptant la servitude de la puissance étrangère dont le pouvoir les opprimait.  

19,16- Alors il le leur livra pour être crucifié

Alors Pilate, satisfait de voir les Juifs se soumettre au pouvoir absolu de Rome, livra Jésus à leur volonté ! 

19,17- Et ils prirent Jésus et l'emmenèrent. Jésus, portant sa croix, arriva hors de la ville au lieu nommé Calvaire, en Hébreu Golgotha; 

Étant sous la domination de Rome, les hébreux ne pouvaient pas mettre à mort un condamné par le supplice de la croix, réservé à l’autorité romaine. Ainsi, ce sont les soldats de l’exercice militaire romain qui emmenèrent Jésus .
Le supplice de la croix étant la manière la plus ignominieuse de mourir, évitant donc de toucher le bois du supplice, ils chargèrent Jésus de la porter lui-même jusqu’au Golgotha. (Nous savons qu’un certain Simon originaire de Ciréne (Mt 27,32) fut adjoint à Jésus en cours de chemin pour l’aider à porter la croix. Jésus et Simon la portèrent ensemble jusqu’au lieu-dit « calvaire » ou Golgotha, selon les langues parlées de cette époque. Être hors de la ville montre que le salut de la croix, portée hors de Jérusalem, s’étendra au monde entier.  

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19,18- C'est là qu'ils le crucifièrent, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu. 

La mise en croix de Jésus avec deux larrons à ses côtés voulait démontrer l’ignominie de cette mort, jugée dégradante, du fait qu’elle était réservée aux brigands, bandits, voleurs, assassins et autres individus se révoltant contre l’autorité de Rome. (Voir les Zélotes) . Mais la place centrale de Jésus démontrait déjà la place qu’Il obtiendrait auprès du Père pour juger en impartialité comme un juste roi envers ses sujets.  

19,19- Pilate fit aussi une inscription, et la fit mettre au haut de la croix; Elle portait ces mots: "Jésus de Nazareth, le roi des Juifs." 

Pilate par dérision fit faire cette inscription en trois langues ! Latine, hébraïque et grecque, afin que toute personne passant par là puisse la lire et savoir quel avait été le but de la condamnation de Jésus, à savoir que les Juifs eux -mêmes avaient fait périr leur propre roi.  

19,20- Beaucoup de Juifs lurent cet écriteau, car le lieu où Jésus avait été crucifié était près de la ville, et l'inscription était en hébreu, en grec et en latin. 

Cette inscription se rapporte donc à la puissance de celui qui souffre, et au pouvoir qu’Il a de mériter et supporter par sa Passion le supplice de la croix, faisant de LUI, non seulement le ROI des Juifs mais aussi des Gentils, qui par la suite, eux-mêmes converti par la foi, sont devenus par leur confession en esprit, fidèles du Christ.  

19,21- Or les princes des prêtres des Juifs dirent à Pilate: "Ne mets pas: Le roi des Juifs, mais que lui-même a dit: Je suis le roi des Juifs." 

La proximité du lieu du supplice fit que de nombreuses personnes virent et lurent cet écriteau. Aussi les grands prêtres voulurent obtenir de Pilate de changer l’écriteau, mais il s’y refusa fermement. Par ces mots, cet écriteau manifestait la proclamation solennelle de Jésus comme roi des Juifs, et l’opprobre qui retomberait sur eux, car c’était une honte des plus inqualifiables que de faire crucifier leur propre roi à la face du monde. 

19,22- Pilate répondit: "Ce que j'ai écrit, je l'ai écrit." 

La réponse de Pilate faite aux grands prêtres, marque à jamais ce qu’a dit la Vérité, que l’on ne peut ni corrompre ni détruire. Ce qu’a dit le Seigneur , IL l’a dit. Telle était la volonté de Dieu. 

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19,23- Les soldats, après avoir crucifié Jésus, prirent ses vêtements, et ils en firent quatre parts, une pour chacun d'eux. Ils prirent aussi sa tunique: c'était une tunique sans couture, d'un seul tissu depuis le haut jusqu'en bas.

Les événements de ce verset donnent pour exemple la rapacité et la cupidité des soldats, qui ne respectaient rien, se saisissant des vêtements des crucifiés, qui normalement, étaient mis en croix entièrement nus. 

19,24- Ils se dirent donc entre eux: "Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera."; afin que s'accomplît cette parole de l'Écriture: "Ils se sont partagé mes vêtements, et ils ont tiré ma robe au sort." C'est ce que firent les soldats. 

La tunique était faite d’une seule pièce, afin de ne pas avoir à la déchiqueter au moment du partage, elle fut donc tirée au sort pour n’appartenir qu’à un seul homme. Ainsi donc s’accomplit la prophétie concernant le Christ, prophétie qui avec d’autres, annonçait bien à l’avance ce qui arriverait au Messie qui serait envoyé par le Seigneur.   

19,25- Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie-Madeleine 

L’Evangéliste nous précise le nombre de femmes présentes au moment de la crucifixion, ainsi que leurs noms, ce qui montrent bien le constant dévouement de ces femmes, alors que les disciples avaient tous fui.  

19,26- Jésus ayant vu sa mère, et auprès d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère: "Femme, voici ton fils." 

Jésus s’adresse ensuite à sa mère qu’il voit parmi les femmes présentes. À la suite de ces paroles, nous comprenons que le Christ se comporte en maître en chaire, nous enseignant par ce fait, qu’il nous faut prendre soin de nos parents, les soutenir, les aimer, les respecter. En choisissant Jean à qui Il confie Marie, Il montre la dignité de l’apôtre St Jean.   

19,27- Ensuite il dit au disciple: "Voilà ta mère." Et depuis cette heure-là, le disciple la prit chez lui. 

Jésus s’adresse ensuite à Jean, pour que celui-ci serve Marie et l’aime comme un fils, qu’il l’aime comme sa propre mère. Nous est montrée ensuite l’obéissance du disciple vis-à-vis de Marie, confiée a ses soins, celui-ci se mettant à son service et lui obéissant avec empressement et respect.   

19,28- Après cela, Jésus sachant que tout était maintenant consommé, afin que l'Écriture s'accomplît, dit: "J'ai soif." 

Jésus sachant tout ce que les prophètes et la loi avaient annoncés à son sujet, dit « J’ai soif » Ce disant il prouve bien que sa mort est réelle et non imaginaire comme on pu le dénigrer par la suite des apostats.  

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19,29- Il y avait là un vase plein de vinaigre; les soldats en remplirent une éponge, et l'ayant fixée au bout d'une tige d'hysope, ils l'approchèrent de sa bouche. 

Tous les vénérables qui ont étudié le passage précis de la mise en croix du Christ, sont unanimes pour dire qu’au sens mystique, cela signifie trois choses ! Le vinaigre démontre tout d’abord, a jalousie de ceux qui l’ont condamné. Lui tendre l’éponge démontre ensuite leur ignoble fourberie, car ils savaient fort bien qu’Il ne pourrait pas boire de cette façon, mais uniquement s’humecter les lèvres. On voit enfin la malice du geste avec l’utilisation d’une branche d’hysope ! L’ignominie poussée à son paroxysme.  

19,30- Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit: "Tout est consommé", et baissant la tête il rendit l'esprit. 

Ainsi St Jean nous rapporte l’accomplissement de sa mort, et notre sanctification par sa Passion sur la croix. L’inclination de la tête nous désigne l’obéissance au nom de laquelle Il a supporté la mort, et que dans la certitude de remettre sa vie entre les mains du Père Eternel, Il lui remit intégralement et spontanément son esprit, ou par là il nous est donné de comprendre que les âmes des défunts sont immédiatement entre les mains de Dieu.  

19,31- Or, comme c'était la préparation, de peur que les corps ne restassent sur la croix pendant le sabbat, car le jour de ce sabbat était très solennel, les Juifs demandèrent à Pilate qu'on rompît les jambes aux crucifiés et qu'on les détachât. 

En effet comme le stipule le Deutéronome, (Dt 20, 22-23) il était prescrit dans la loi, que les cadavres des hommes suspendus pour des crimes, ne devaient pas être laissés suspendus jusqu’au matin, afin que la terre ne soit pas souillée, et aussi pour faire disparaître l’ignominie de ceux qui avaient été ainsi exécutés, car une telle mort était regardée comme la plus honteuse ! De plus la fête du Sabbat était très solennelle, de surcroit à cause de la Pâque, qui rappelait à tout Juif, la fête des pains azymes. (voir la sortie d’Egypte)  

19,32- Les soldats vinrent donc, et ils rompirent les jambes du premier, puis de l'autre qui avait été crucifié avec lui. 

Afin de permettre aux hébreux de récupérer les corps des crucifiés, les soldats devaient s’assurer que les suppliciés étaient bien morts. Le fait de leur casser les jambes ne permettait plus aux crucifiés de de soutenir et d’essayer ainsi d’éviter l’étouffement, la mort survenait donc plus rapidement. Ce n’était qu’a ce moment-là que les suppliciés pouvaient être descendus de la croix.  

19,33- Mais quand ils vinrent à Jésus, le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes. 

Ce verset de par son contenu se passe de commentaires. Il nécessite uniquement le respect du silence. 

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19,34- Mais un des soldats lui transperça le côté avec sa lance, et aussitôt il en sortit du sang et de l'eau. 

Pour plus d’assurance de sa mort , par un esprit de zèle ou de crainte d’un faux-semblant de la part du supplicié, un des soldats transperça le Christ de sa lance. D’où nous précise l’évangéliste , il en sortit du sang et de l’eau. Cela est arrivé pour bien montrer que par la Passion du Seigneur nous obtenons la purification plénière de nos péchés et de nos tâches.
De nos péchés par la purification du sang et de nos tâches par la purification de l’eau du baptême.
(l’Église voit également très symboliquement en Adam une préfiguration ; car de même que du sang et de l’eau, dans laquelle est consacrée l’Église, ont coulé du côté du Christ, la femme, qui a préfiguré l’Église elle-même, a été tirée du côté d’Adam) 

19,35- Et celui qui l'a vu en rend témoignage, et son témoignage est vrai; et il sait qu'il dit vrai, afin que vous aussi vous croyiez. 

Dans ce verset, St jean l’Évangéliste, Apôtre du Christ, compagnon de Jésus, présent à tous ces différents moments de la Passion et de la mort du Christ sur la croix, afin que soit connu dans ces moindres détails le supplice enduré par Jésus , le Messie, Christ de Dieu notre Père, rend témoignage à la vérité, afin que la foi à venir, qui sera transportée aux extrémités du monde par tous les Apôtres et les disciples, et qui de fait est arrivée jusqu’à nous, nous permette de fonder en Jésus le Christ l’espérance de notre salut.  

19,36- Car ces choses sont arrivées afin que l'Écriture fût accomplie: "Aucun de ses os ne sera rompu." 

En plus d’être certifié par le témoignage apostolique de l’Apôtre Jean, ce fait se rapporte au passage de l’Écriture qui stipule au livre de l’Ex 12, 46 et au Nb 9,12 , que l’agneau pascal qui préfigurait le Christ, « n’aura pas les os brisé ».En aucun cas le mystère de la Passion et de la mort du Christ d’où résulte la puissance de sa doctrine, ne pouvait être brisé par l’ignominie de sa crucifixion , qui devint folie pour les hommes et puissance pour Dieu, car de ce fait il nous est donné de connaître et de reconnaître que le Fils de l’homme est bien « JE SUIS »  

19,37- Et il est encore écrit ailleurs: "Ils regarderont celui qu'ils ont transpercé." 

La présence des divers témoins qui regardent de fait tous ce qui a été décrit par l’Évangéliste, confirme le jugement qui vient, et auquel nul n’échappera.  

19,38- Après cela, Joseph d'Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate d'enlever le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Il vint donc, et prit le corps de Jésus.

St Jean nous indique dans ce verset, par l’action de ce Joseph dit d’Arimathie, que certains membres du Sanhédrin, avaient adhérer au Christ, mais en secret par crainte des autres membres de l’autorités religieuses Notons que Pilate fut bien content de se débarrasser de se cas un peu encombrant pour lui, et accepta que Joseph s’occupa personnellement de la sépulture de Jésus.
C’est donc ce Joseph qui fit mettre le corps du Christ dans le tombeau neuf, qui n’avait jamais encore servi. La volonté et la délicatesse de cet acte montrent bien l’adhésion de ce membre nouveau dans l’Église du Seigneur. 

évangile selon saint jean - évangiles synoptiques

19,39-Nicodème, qui était venu la première fois trouver Jésus de nuit, vint aussi, apportant un mélange de myrrhe et d'aloès, d'environ cent livres. 

Nous retrouvons dans ce verset une particularité, et non des mon des moindres, puisque deux membres éminents du Sanhédrin, qui en secret auparavant, se montre maintenant au grand jour, sans crainte des représailles qu’ils risquaient pour se montrer ainsi adepte de Jésus.
La quantité de myrrhe et d’aloès que porte Nicodème, montre pour cet homme la grande marque de respect qu’il a pour Jésus.  

19,40- Ils prirent donc le corps de Jésus, et l'enveloppèrent dans des linges, avec les aromates, selon la manière d'ensevelir en usage chez les Juifs. 

La mise au tombeau faite par les hommes n’est pas d’usage chez les hébreux.
Comme la fête de la pâque était imminente, il fallait faire rapidement les préparatifs, même si hâtifs, pour ne pas déroger a la loi mosaïque.
Il était strictement interdit de faire quoi que se soit a partir d’une certaine heure, sans risquer de se retrouver impur, et de ce fait de ne pas pouvoir participer de façon officiel à la fête de la pâque  

19,41- Or, au lieu où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin, et dans le jardin un sépulcre neuf, où personne n'avait encore été mis. 

La proximité du lieu ou Jésus fut crucifié, et le fait que le jardin côtoyait ce lieu fut, disons une aubaine pour Nicodème et Joseph, car cela convenait pour deux raisons majeurs !
Premièrement car le tombeau était neuf et n’avait jamais été utilisé, ce qui convenait parfaitement au Fils de Dieu, ensuite pour la rapidité de l’ensevelissement

19,42- C'est là, à cause de la Préparation des Juifs, qu'ils déposèrent Jésus, parce que le sépulcre était proche. 

Ce verset conclut de façon sporadique certes ce chapitre, mais on peut aussi y voire la précipitation de la mise au tombeau de Jésus, pour que la Pâque puisse être aussi fêté en bon juif, par les pieux Nicodème et Joseph.  

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